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Critique de MarianneL


Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Léon Nerval, éleveur dans les environs de Nevers, a disparu. C'est ce que son épouse Cassandre – une femme née en Haïti et adoptée par une famille en Bourgogne, une famille habitée de bonnes intentions mais aussi de la volonté radicale de la couper définitivement de ses racines – est venue déclarer à la gendarmerie, mettant le lecteur d'emblée dans la confidence d'une déclaration mensongère.

«Je suis allée à la gendarmerie.
J'ai dit, Léon n'est pas rentré avant-hier et il n'est pas rentré hier non plus.
J'ai dit, j'ai peur qu'il soit arrivé quelque chose à Léon.
C'est par ce mensonge que tout a commencé.
En réalité, au moment où je prononçais ses mots, déjà je pliais sous le faix écrasant de l'absence. Pas une de ces défections ordinaires, prévisibles, dont on se relève juste un peu sonné une fois le coup passé. Non, rien qui ne puisse s'apparenter à une défaillance passagère, abattement, tendance léthargique, déficience des forces vitales, rien qui ne ressemble non plus à une faiblesse de l'âme, mais bel et bien ça, une absence massive, brutale, irrévocable, une charge pondéreuse qui envahit l'espace, accapare chaque particule autour de moi – air murs tissus nourriture peau poils cheveux -, dévore comme une chienne enragée, mord, mâche, déchire, broie, engloutit, avale, bave, déglutit, avale encore, et soudain tout vient à manquer.
Une absence carnivore.»

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/03/01/note-de-lecture-et-leurs-baisers-au-loin-les-suivent-corinne-royer/
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