Même s'il n'est pas exceptionnel, on ne peut pas dire que ce roman soit un mauvais roman.
C'est une comédie très sympathique et je pense que beaucoup de ceux qui auront la curiosité de s'y intéresser l'apprécieront.
On ne peut qu'être séduit par Horace, prof d'histoire géo, marié à la célèbre présentatrice du 20h le plus regardé, qui n'en peut plus de cette vie faite de mondanités et de déceptions. On va le suivre dans son désir de changement qui le fera "péter les plombs" pour notre plus grand plaisir !
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Ce n'est pas de la "grande littérature" mais j'ai apprécié cette lecture, le personnage est attachant! Une jolie comédie, à lire pour se changer les idées !
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"Je vous demanderai donc, avant de partir, d'avoir une pensée pour ce drogué aux nouvelles technologies, cet homme asservi par son téléphone, tombé en esclavage, et je vous propose de lui témoigner notre soutien !"
L'assistance ne se fit pas prier pour applaudir à tout rompre, en même temps que ses acclamations enthousiastes disaient combien elle avait apprécié le speech.
- ça rimait à quoi ? Tu peux m'expliquer ? Que je comprenne pourquoi mon mari pète les plombs devant six cents personnes ?
- Je ne supporte plus l'égoisme ambiant, tous ces gens qui se comportent comme s'ils étaient seuls au monde. Ce type méritait une petite leçon de savoir vivre.
- Ne me dis pas que tu as achété ce chien et que tu comptes le ramener chez nous ?
- J'ai acheté ce chien pour le ramener chez nous mais tu n'as pas à t'inquiéter.
Il ne voyait pas l'utilité d'une dispute mais savait qu'elle était inévitable.
- Mais tu perds la raison, Horace ! Tu décides tout seul d'acheter un chien et tu me mets devant le fait accompli ?
Comme les rideaux de la fenêtre n’étaient tirés qu’à moitié, il pouvait entrevoir la femme qui s’y trouvait, approximativement une trentaine d’années, habillée d’un tee-shirt et d’un pantalon de jogging. Elle était assise sur un sofa, adossée à l’accoudoir et lisait un livre, les jambes repliées contre elles. Dans une main, elle tenait une tasse. La lumière était d’un jaune apaisant. Au pied du sofa, roulé en boule, un labrador sable dormait. Son envie d’avoir un chien revint démanger Horace. […]. Il aurait donné cher pour échanger en cet instant sa place avec celle de cette femme, voire avec celle du labrador. Pour un peu, il serait allé leur demander l’asile provisoire. Ils avaient, ce soir un bien inestimable qu’il leur enviait, la tranquillité .Ils n’avaient à supporter aucun écrivain à succès, aucun avocat préposé aux fusions-acquisitions, aucun Jérémie Castan. Eux, ils n’étaient pas mariés à la présentatrice vedette du 20 heures, qui les avait tous conviés à sa table, qui avait dévoré la femme qu’il avait aimée – qu’il espérait aimer encore.
En s’avançant dans le lit de la rivière, il sentit l’eau froide à travers sa combinaison en néoprène. Après quelques mètres, il s’arrêta et ferma les yeux. Le bruit de l’eau, le cri d’un oiseau, la brise sur son visage lui procurèrent un formidable sentiment d’apaisement, fulgurant, presque enivrant. Il aurait voulu rester là et ressentir cette plénitude jusqu’à la fin de ses jours, se figer sur place pour devenir un élément du décor.