AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de keisha


L'auteur est une romancière et essayiste, économiste, maître de conférences à Paris. Elle a écrit 'Tout le monde n'a pas la chance d'être orphelin', essai sur les orphelins juifs de la Schoah, et Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, roman où l'on retrouve son personnage Yaël Koppman! (merci wikipedia)

Première phrase : "Clara dit qu'elle se chargerait d'acheter les fleurs." J'étais ferrée. Et ce n'était que le début de la balade dans l'univers étonnant de Bloomsbury.

Mais ce titre très Bridget Jonesien cache sans surprise le journal d'une trentenaire parisienne entourée de son colocataire Eric (rien entre eux, il n'est pas hétéro), sa cousine Clara, juive aux yeux des non juifs, mais pas du tout aux yeux des juifs car sa mère ne l'est pas, donc elle songe à se convertir; à part ça Clara fréquente un homme marié (qui ne veut pas quitter sa femme, air connu) et sent son horloge biologique tourner tourner. Et Yaël? Pas vraiment trop de kilos à perdre, mais une vie sentimentalo-sexuelle vide ou compliquée, une vie professionnelle remplie (elle est économiste et maître de conférences, oui, comme) et surtout surtout... une mère! avec laquelle les rapports sont ... compliqués, et ayant toujours refusé de révéler qui était le père de Yaël.

Pas de quoi s'emballer, me direz-vous? Ah mais c'est que Yaël est fascinée par l'économiste John Maynard Keynes et ses idées. Il fréquenta le groupe de Bloomsbury, Vanessa Bell (soeur de virginia Woolf) épouse de Clive Bell, et mère de Angelica Garnett, dont il fut le parrain. Entre l'histoire d'Angelica et celle de Yaël se révèle un 'effrayant et salutaire effet de miroir' : parallèle entre Bloomsbury et les soixante-huitards comme Elsa, mère de Yaël; relation mère fille compliquée, Vanessa-Angelica ou Elsa-Yaël; père 'inconnu'. Vous avez deviné que Yaël est aussi en analyse.

Yaël décide d'écrire un livre sur Angelica, écrivain et peintre, elle la rencontre même (oui, elle est morte en 2012!). Juste pour montrer l'ambiance, sachez que son vrai père, Duncan Grant, fut l'amant de son oncle (frère de Virgnia et Vanessa Woolf), de son futur mari David Garnett, d'un futur amant, de John Maynard Keynes aussi... La barque est pas mal chargée... Yaël analyse finement le roman de David Garnett, La femme changée en renard.

Marianne Rubinstein aborde tous ces sujets en 200 pages environ, oui! Ecriture fluide, humour, un poil d'émotion, des remarques pleines de justesse, des personnages bien captés. Et puis Sabine Wespieser. Bref, une bien jolie surprise que cette lecture!

Sachez aussi que Yaël utilise des notions d'économie dans la vie pratique : la théorie de l'avantage comparatif sert à partager les ménage et les courses avec le colocataire, le problème du lave-vaisselle à vider se règle grâce au dilemme du prisonnier et le marché de la séduction est considéré comme un marché en information imparfaite...
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
Commenter  J’apprécie          00







{* *}