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Efa (Autre)
EAN : 9782803677122
104 pages
Le Lombard (17/09/2021)
3.9/5   36 notes
Résumé :
Fondateur du mouvement impressionniste dont il fut l'un des critiques les plus impitoyables ; trop bohème pour les bourgeois et trop bourgeois pour les artistes… Edgar Degas était un homme de paradoxes. Un solitaire, qui n'aima qu'une seule femme sans jamais la courtiser. Et c'est en compagnie de cette dernière qu'au crépuscule de sa vie, Efa et Rubio ouvrent les pages des carnets de Degas pour tenter de percer le mystère de ce génie pétri de contradictions.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne connaissais pas la vie de ce peintre et c'est toujours intéressant de découvrir de nouvelles biographies sur des artistes ayant marqué le monde de la peinture. J'ai beaucoup apprécié ce traitement qui fait dans une certaine originalité du propos.

Degas était un sacré personnage, toujours seul et jamais marié. Il avait tourné le dos à l'amour pour se consacrer entièrement à son art. Un peintre ne doit connaître d'autre passion que son travail et y sacrifier tout disait-il. le célibat laisse à l'artiste sa liberté et ses forces, son cerveau et sa conscience. Les femmes apprécieront. Même s'il avait mauvais caractère, il avait des amis dont le célèbre Edouard Manet et pouvait être une sorte de leader dans le mouvement.

Visiblement, il se situait dans un courant intermédiaire entre les impressionnistes et les académiques. C'est intéressant de voir que les impressionnistes étaient ces fameux peintres bohème que ne va pas manquer de manipuler Edgar Degas pour arriver à ses fins.

Degas va devenir un grand peintre mais à force de travail et d'obstination. Il ne disposait pas de facilités naturelles. Son talent est venu progressivement et sur le tard. Il cherchait véritablement son style, ses thèmes et son esthétique avec de nombreux tableaux restés inachevés. Cependant, c'est surtout sa vie privée assez méconnue qui sera abordée dans cette oeuvre même si on croisera toutes les figures emblématiques de l'époque.

Le dessin est un peu composé à la manière des tableaux impressionnistes de l'époque afin de donner un certain cachet esthétique à cette BD. Cela va bien dans ce contexte. A noter également une très belle colorisation.

Bref, c'est un portrait sans concession qui ne fait pas dans la dentelle pour nous présenter tel qu'il était. J'ai bien aimé la narration par l'une de ses amies qui aurait souhaiter avoir plus de lui à savoir la peintre féministe Mary Cassat.

Je pense que cette biographie peut vraiment plaire à un public passionné par l'art et la peinture.
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Connaissant peu de choses de la vie d'Edgar Degas et seulement ses Danseuses, mon oeil a été attiré par la couverture de cette BD : Degas au milieu de ses danseuses.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans la lecture, car le personnage est présenté comme peu sympathique. La scène du cimetière est édifiante et les commentaires de la femme peu engageants vis à vis du peintre. Elle se déroule aux obsèques de Degas en 1917. La vieille femme va plonger dans les carnets de notes de Edgar Degas pour essayer de nous faire comprendre l'homme et le peintre qu'il était.

À la fin du livre, Salva Rubio nous donne à lire un livret sur la vie de Degas. Salva Rubio est un écrivain et un historien. Il nous livre ses recherches sur Degas et cela éclaire complètement la BD. Je l'ai relue après avoir visité ce livret et la lecture a été beaucoup plus limpide. Donc un conseil pour prendre toute la dimension de ce livre, commencez par la fin et la lecture du livret.

Degas était passionné par l'univers de la danse. Ce n'était pas un peintre de génie mais un travailleur, un besogneux. Il était dans la recherche de son propre style et en révolte contre l'académisme proposé. Il refusait le passage obligé par le Salon et voulait en créer un indépendant, ce qu'il a réussi à faire. Il se rapprochera d'un groupe non conventionnel, on académiques qui deviendra "les impressionnistes".

Degas est capable de se passionner puis de tout lâcher. Il laissera des dizaines de toiles inachevées comme un travail en suspens. Degas nouera des amitiés mais sans jamais se révéler totalement. Degas a son franc parler et il ne mâche pas ses mots. Degas peut être cruel, un dur critique pour les oeuvres des autres mais ce n'est pas de la méchanceté, c'est juste pour les faire progresser et aller au bout de leurs démarches. Il est aussi et surtout très dur avec lui-même. Degas veut devenir célèbre, être reconnu comme un grand maître., reconnu par ses pairs, certes mais aussi par le public et non par de censeurs qui décident de qui doit percer ou non.

Degas a interpellé ses contemporains par la vie qu'il menait et dont les autres ne voyaient qu'une partie. Même ses proches se posaient des questions sur s sexualité et sur sa relation avec les femmes. Il sera proche de la peintre américaine Mary Cassatt. En fut-il amoureux ? L'a t'elle aimé ? Étaient-ils deux grands timides ou trop fiers pour se révéler leurs sentiments ? Degas sera aussi proche de Manet qu'il essaiera de ramener vers son groupe.

Cet ouvrage est extrêmement bien documenté et respecte la vie de Degas. le graphisme et les couleurs de Efa respectent l'atmosphère des tableaux de Degas, c'est comme si il nous invitait à voyager dans les toiles du maître. Comprendre l'homme pour comprendre le peintre et le sculpteur, pour comprendre ses oeuvres, ses recherches. le travail de Rubio est précis, méthodique et il en de même pour celui de Efa.

J'ai découvert ou mieux apprécié un peintre, Edgar Degas, une époque, l'émergence de l'impressionnisme. J'ai aussi découvert un auteur, Salva Rubio et un dessinateur Efa. J'ai hâte de lire d'autres de leurs oeuvres en général et leurs productions communes en particulier (Monet, nomade de la lumière ; Django main de feu).

C'est un très bel ouvrage dont je recommande la lecture voire la relecture pour mieux l'apprécier.



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En voilà un bien bel ouvrage ! comme aurait dit ma grand'mère. Magnifique de bout en bout. J'avais déjà eu l'occasion d'apprécier la qualité du travail de Salva Rubio et Efa avec l'album « Monet nomade de la lumière », ils récidivent pour ne pas dire redoublent de talent avec cette danse de la solitude. Rare sont les livres sur Degas qui ont tenté de cerner ses ressorts intimes et qui mentionnent la place de l'amitié de Mary Cassatt dans la vie de Degas, et réciproquement.
Je vais surveiller ce Salva Rubio de près.

En attendant, pour complément, une petite vidéo « Edgar Degas, Mary Cassatt, les enfants terribles de l'impressionnisme » très intéressante.

https://vimeo.com/250978527

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Efa et Salva Rubio forment un duo de créatifs très complémentaire. Une nouvelle fois, ils mettent aussi bien leur talent que leur passion au service d'une biographie artistique. Après Django, Monnet c'est au tour de Degas de se dévoiler aux lecteurs. Tout le monde connaît son nom mais combien connaisse son histoire? Salva Rubio a décidé de raconter l'histoire d'Edgar qui a su faire couler beaucoup d'encre sur lui. Aussi bien à cause de ces oeuvres qui sont à la fois rebelles et consensuelles que de son caractère. Contrairement à ces collègues, il ne couchait pas avec ces modèles et qu'importe leur âge. Les cancans allaient bon train. Etait-il impuissant? homosexuelle? Pourquoi pas tout simplement asexuel? Et surtout, en quoi ses pratiques ou non-pratiques sexuelles sont importantes? Est-ce que sortir de la norme en ne couchant pas avec des fillettes et des prostitués est-il si anormal? Il faut croire que oui. Il était proche de Mary Cassatt dont il aimait le travail et la personne. Faut-il y voir une histoire d'amour? Pourquoi devrait-il forcément tomber amoureux de quelqu'un? C'est une possibilité comme c'est possible que cela ne soit pas le cas. L'avis de quelques historiens de l'art n'en fait pas une vérité. C'est dommage que le scénariste s'attarde sur le côté affectif du peintre. Bien que cela défraie toujours la chronique de nos jours. Que serait le monde sans histoire de sexe? On aurait aimé avoir plus d'informations sur sa passion des chevaux ou de la photographie.

Efa donne vraiment une dimension humaine grâce à ces dessins. Il choisit d'une part une esthétique qui rappelle celle de Degas. Mais surtout d'autre part, il introduit les toiles dans des scènes de vie ordinaire. Une façon d'aborder une oeuvre d'une façon très ingénieuse et délicate. Ainsi que vous connaissiez au nom ces peintures, vous apprécierez l'aventure. Il y a de l'imagination derrière le caractère bourru du peintre et sculpteur. Malgré son attitude acerbe, il est très actif pour l'émergence d'un salon des rebelles. Il s'est s'entouré et on voit tous ces amis comme Berthe Morisot, Manet, Monet, Renoir, Bazille... Les visages évoquent bien des oeuvres exposées au musée d'Orsay. D'autant plus que l'on peut y observer aussi les petits rats de l'opéra, les prostitués qui se lavent, les lessiveuses... Même si le récit a été remodelé pour un souci de cohérence tout est expliqué en postface. Une partie très complète qui explique les références et les sources. Est-ce assez pour être emporté? Tout à fait, cette belle leçon d'histoire de l'art donne envie d'aller au musée.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Septembre 1917 Mary Cassat se recueille devant la tombe d' Edgar Degas. Les deux peintres se sont bien connus, Mary fut certainement la femme la plus proche de celui-ci, aucune histoire d'amour n'est pourtant née de ce rapprochement, Degas ne se consacrant qu'à son art.
C'est par la voix de Mary et en puisant dans les carnets du maître que Salva Rubio et @ricard_efa retracent les pas de la vie de Degas, de son envie d'entrer à l'école des Beaux-Arts jusqu'à son décès, le maître est décrit comme un homme complexe à la limite du supportable, de sa vie on retient ses toiles où apparaissent souvent des femmes , bien sûr ses célèbres danseuses, mais aussi des travailleuses. S'il se sent éloigné des peintres académiques et des impressionnistes, c'est vers ces derniers dont il se rapprochera pour former le mouvement et organiser une grande exposition qui rassemblera les peintres refusés du Salon officiel, on y trouvera Manet, Monet , Renoir, Morisot…Edgar Degas se distinguera par le choix de ses sujets et gardera une indépendance, un anti conformisme et une volonté de modernisme.
Rubio et Efa reforment le duo gagnant de « Monet, nomade de la lumière »et « Django, main de feu » le premier signant le scénario fort interessant et bien construit avec en prime un carnet de fin d'album qui nous en apprend encore davantage, EFA reprend sa palette et offre des illustrations et des couleurs en harmonie avec le maître Degas. Une collaboration gagnante à chacune de leur sortie BD.
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critiques presse (3)
ActuaBD
18 avril 2022
Fort d’un dessin remarquable, expressif, chaleureux, aux visages brillants, ce récit apporte une pierre supplémentaire à la réflexion sur le mystère entre l’artiste en son art.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
15 octobre 2021
Si la question des amours de Degas et, en corollaire, de sa vie sexuelle ne venaient gâcher un récit qui n’avait pas besoin de cela pour exister, Degas, la danse de la solitude ferait un parfait cadeau de Noël pour les amateurs d’Art et de BD !
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
22 septembre 2021
C'est magnifique, extrêmement vivant, avec une personnalité artistique incroyable ! Certainement l'un des plus beaux albums du moment ! (...) Beaucoup de subtilité dans ce très bel album qui se dévore d'une traite. Le sentiment de plonger dans les remous d'un artiste qui ne cessa jamais de se remettre en question, malgré la façade qu'il entretint toute sa vie !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Aucun d'entre eux n'a compris ce que l'on entend par "grand artiste".
La voix n'est pas de trouver dans la rénovation de l'art comme le prétendent les bohèmes. Ni dans la soumission à la tradition, comme le veulent les académiques.
À chaque époque, son art. Son esthétique, ses thèmes, son style. Aucun artiste n'a encore trouvé l'art de notre époque, le XIXe siècle.
Et c'est moi, Edgar Degas, qui le trouverai.
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Et cette manie de ne peindre que des danseuses, des blanchisseuses et des prostituées, c'est bizarre, non ?
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Voilà quelqu'un qui sent la peinture comme moi. Elle est authentique et possède un talent infini.

(page 79)
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Par exemple, la mode. Vous êtes vous demandé ce qui arriverait s'il n'y avait pas de mode ?
À quoi les femmes passeraient leur temps ? De quoi parleraient-elles ?
Ce rouge est trop chargé.

La vie deviendrait impossible pour les hommes ! Et il n'y a rien à comprendre à la façon dont fonctionne l'esprit des femmes ! Les femmes pensent par petits paquets. Elles mettent chaque sujet dans une enveloppe, elles mettent une étiquette, et c'est fini ... Des petits paquets ! Des petits paquets !

(page 52)
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Puis-je vous donner un conseil? Consacrez-vous corps et âme à la peinture... Vivez pour la peinture. Faites-en votre maîtresse, votre fiancée, votre épouse.
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Videos de Salva Rubio (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salva Rubio
Après l'émigration causée par la guerre civile et la production de BD pour l'étranger par le biais d'agences sous le régime franquiste, on assiste depuis la fin du XXe siècle à un phénomène qui peut être considéré comme la troisième grande vague migratoire des auteurs espagnols vers les marchés étrangers, fondamentalement les marchés américains et francophones.
En utilisant différentes sources, tant françaises qu'espagnole (le site BDtheque.com et Bdoubliees.com, le groupe informel PIF, l'association ARC, etc.) l'auteur et chercheur en histoire de l'art Salva Rubio et Félix Lopèz, co-directeur de l'association Tebeosfera, on mené une étude quantitative et qualitative sur l'émigration des auteurs espagnols de bande dessinée en France.
Ils expliquent ici les moyens mis en oeuvre pour réaliser cette étude et en restituent une partie des résultats.
Cette intervention a eu lieu dans le cadre du 2e Symposium Tebeosfera, organisé à l'Institut Cervantes de Paris à l'occasion de l'édition espagnole du 13e SoBD. Organisation Félix Lopès. Interprétation David Rousseau.
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