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Loreto Aroca (Autre)Lise Gallot (Traducteur)
EAN : 9782810201259
142 pages
Rue de Sèvres (31/08/2022)
4.07/5   217 notes
Résumé :
À quatorze ans, Dita Adlerova vit dans le ghetto de Terezín, à Prague. Déportée avec sa famille dans le camp de concentration le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale : Auschwitz, elle rencontre Fredy Hirsch, éducateur juif qui lui propose de devenir la « Bibliothécaire d'Auschwitz ». Risquant sa vie pour que petits et grands puissent s'évader, Dita accepte de cacher et protéger les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
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C'est après avoir essuyé quelques larmes que je commence à rédiger mon retour sur "La bibliothécaire d'Auschwitz", adaptation graphique du roman d'Antonio G. Iturbe. Roman que j'avais beaucoup aimé sans pour autant avoir le souvenir qu'il m'ait autant remuée (va falloir que j'aille relire mon retour après) : l'adaptation de Salva Rubio et Loreto Aroca est en tous les cas bouleversante.

Edita Adlerova est une jeune Tchèque qui fait partie du convoi, avec ses parents, qui la mènera à Auschwitz-Birkenau, au baraquement BIIb précisément. Encore aujourd'hui, on ne peut qu'émettre des hypothèses sur ce camp des familles qui a bénéficié d'un traitement de faveur si on le compare aux autres baraquements de ce camp d'extermination. Au BIIb, les familles ne sont pas séparées, elles gardent leurs vêtements et leurs cheveux, il y a même un semblant d'école qui rassemble en journée tous les enfants de moins de 14 ans. L'explication la plus plausible quant à l'existence de ce camp (éphémère) est qu'il était utilisé "comme vitrine pour faire croire à la Croix-Rouge ou à d'autres organismes internationaux que les prisonniers bénéficiaient de conditions de vie acceptables". Ce que ces familles ont compris bien trop tard, c'est qu'elles étaient destinées à mourir au bout de six mois. C'est d'ailleurs plus de 10 000 personnes qui seront assassinées. Dita fait partie des déportés du camp familial qui ont survécu à l'Holocauste.

Et c'est son histoire qu'Antonio G. Iturbe raconte dans son roman, reprise par Salva Rubio et Loreto Aroca dans ce présent ouvrage.

Dita, tout juste 14 ans, se voit assigner le rôle de bibliothécaire du Block 31 (le camp des enfants) par Fredy Hirsch, superviseur du baraquement, juif et homosexuel qui sait tout de même user de son talent de meneur et de son influence auprès des Nazis (il mériterait d'ailleurs qu'un livre lui soit consacré à son tour). Il est évidemment interdit de posséder des livres, elle doit donc exercer sa "fonction" en cachette et malgré la peur constante d'être découverte, elle réussit à protéger et à prendre soin des huit livres qui ont pu être apportés au nez et à la barbe des gardiens.

Nous sommes une nouvelle fois plongés dans l'horreur qui régnait au sein de ces camps de la mort. La mettre en image la rend encore plus poignante. Même en ayant connaissance de l'histoire de Dita et de ses compatriotes, j'en ressors toute remuée. Profondément humain malgré les conditions de vie terribles des détenus, malgré la façon dont ils sont traités au quotidien, Rubio et Aroca ont tout misé sur les ressentis des personnages, et de Dita plus particulièrement, sur l'envie de (sur)vivre, le courage, l'espoir d'une libération proche et de retrouver sa dignité. C'est tragiquement efficace, bouleversant.

Un mot sur les dessins : pas trop colorés mais clairs et aérés, parfois plus sombres selon les circonstances et les événements. Justement colorisés donc, détaillés juste ce qu'il faut, avec des visages, physionomies et gestuelles très expressifs, ils s'harmonisent parfaitement avec le récit.

"La bibliothécaire d'Auschwitz" est un roman graphique poignant, marquant, sombre et lumineux tout à la fois. Je n'ose pas utiliser le mot "beau" au vu de son contenu, c'est pourtant le premier mot qui m'est venu à l'esprit, juste après le mot "bouleversant".
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Je ne connaissais pas cette histoire de bibliothécaire dans le camp de concentration le pire au monde. Ce que les nazis ont fait est totalement impardonnable et ne doit jamais être oublié comme pour rappeler le manque d'humanité des régimes totalitaires.

Les juifs ont été désignés par le führer comme bouc-émissaire afin de justifier cette tuerie de masse. Les dictateurs se servent souvent de faux prétextes pour jeter l'opprobre sur un peuple et pouvoir ensuite le massacrer. On sait que malheureusement, l'histoire peut se répéter, même en Europe.

On se dit que la culture au travers des livres dans un lieu tel qu'Auschwitz peut apporter un peu de bonheur à des prisonniers qui sont condamnés à terme à mourir. Or, c'est une jeune adolescente de 14 ans qui va faire office de bibliothécaire dans une section du camp qui sera un peu épargnée par la barbarie.

Les livres représentent souvent le savoir qu'il ne faut pas perdre. Les nazis ont souvent organisé des cérémonies où des livres étaient brûlés comme ceux de Freud par exemple. Cela permet à des régimes d'effacer de la mémoire collective certains auteurs dont les thèses tendent vers une autre approche qui menacent les fondements de leur régime liberticide.

Ainsi, cette jeune fille, pleine de vie et d'espoir, risquait la mort en cas de découverte de ces livres qui étaient nécessaires pour perpétuer la mémoire auprès des plus jeunes survivants. Elle sera obligée de grandir bien trop vite dans ce milieu éminemment hostile. Elle prendra en tous les cas sa mission très au sérieux ce qui force l'admiration.

Evidemment, le sujet est grave et le traitement se fait tout en nuance. J'ai trouvé que le dessin sur un mode réaliste est assez avenant pour permettre une lecture sans encombre. On ne se plante pas de personnage par exemple. C'est d'une clarté exemplaire. On remarquera également le changement de couleurs qui se fait à bon escient comme pour marquer une rupture de période.

C'est un titre qui ne laissera pas indifférent et qui nous éclaire davantage sur ce qui s'est passé au début des années 40. La Seconde Guerre Mondiale a marqué tous les esprits. Il est dommage d'oublier petit à petit. On devrait se dire : plus jamais ça !

On devrait tous vivre sous des régimes démocratiques en bannissant à jamais ce qui a pu conduire à une telle horreur. Ce n'est malheureusement pas le cas. On doit alors se dire qu'on a bien de la chance de n'avoir jamais connu pareil situation à titre personnel.

Cette oeuvre, basée sur des faits réels et des personnes réelles, mêle la passation de mémoire, les leçons de courage et la force de vivre. Que de belles valeurs dans un univers concentrationnaire qui signe l'échec des nazis. Cette bulle de protection et d'humanité fait du bien. Sublime et poignant.
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Club N°49 : BD sélectionnée

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Très belle BD qui suit l'histoire vraie de la jeune Dita, passionnée par les livres, qui puise sa force pour survivre à l'enfer des camps dans les différents livres qu'elle réussit à cacher à l'aide de Fredy Hirsch.

Un récit poignant dans l'enfer des camps.

Mel
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J'ai beaucoup aime cette BD.

Les dessins de Loreto Aroca illustre à merveille cette histoire vraie et émouvante d'une jeune fille trouvant refuge dans la protection des livres pour survivre à l'horreur de la guerre et des camps.

Je ne connaissais pas cette histoire et le roman d'Antonio G. Iturbe et cette BD donne envie de le lire.

Samuel
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Très belle adaptation du roman de Antonio G. Iturbe.

Un dessin sobre qui colle parfaitement à ce terrible moment de notre Histoire.

Aaricia
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Une belle histoire, une excellente adaptation qui n'a pas peur de montrer ni de dénoncer en protégeant le savoir de la barbarie.

Excellent.

VT
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Salva RUBIO et Loreto AROCA ; La bibliothécaire d'Auschwitz.

Un nouveau monument de la littérature du XXème siècle relatif aux camps de la mort, nous est offert sous forme de BD. Je ne connais pas l'original, écrit par le journaliste Antonio Gonzales ITURBE. Mais je me permets de féliciter le scénariste Salva RUBIO pour cette mise en scène. Les dessins et les couleurs sont l'apanage de Loreto AROCA, que je complimente pour son graphisme et ses couleurs. Cette illustration narre l'histoire de cette jeune fille juive, originaire de Prague, qui déportée avec ses père et mère a connu l'enfer des camps de la mort nazi. Edita Adlerova est une jeune adolescente qui aime les livres et la lecture et elle a un bonne éducation.

Après un périple et un passage dans un certain nombre de camps, elle est exilée avec sa famille dans le camp d'Auschwitz. Ils sont parqués dans le block BIIb. Les prisonniers détenus là, ne sont pas asservis aux mêmes règles que la plus grande majorité des prisonniers. Ils conservent leurs vêtements, leurs cheveux. Cependant ils sont soumis à un certain nombre de corvées, tel que le transport des morts dans la fosse commune. Il y a dans cette partie du camp, une école pour éduquer les enfants avec une cour de récréation et une bibliothèque. Edita, dite Dita est une passionnée de lettres. Là, elle est la gardienne des livres. Elle devient bibliothécaire et veille sur son trésor. Elle a la douleur de perdre ses parents, au cours de sa déportation, morts tous les deux dans ce camp. Elle relève la tête, conseillée par le charismatique Fredy Hirsch. Pourra-t-elle survivre à cette holocauste ? Cette petite partie du camp, bien que relevant de la même gestion que l'ensemble du camp est soumis à quelques visites de la Croix Rouge. Mais personne ne soupçonne les exactions commises dix, quinze ou cent mètres plus loin. C'est un décor, une vitrine pour témoigner de la bonne conduite des gardiens. Je me demande cependant comment les membres de cet organisme mondial n'ont pas été intrigué par les grandes cheminées et cette fumée, ses odeurs caractéristiques qui flottent dans l'atmosphère.
L'atmosphère lugubre qui plane dans cet univers est bien représenté, accentué par les vignettes uniquement dans des tons de noir et blanc, contrairement au reste du récit, présenté avec quelques nuances de couleur. Cependant les coloris sont sobres. Malgré les nombreux détails mis en valeur, l'ensemble est simple, dépouillé, concis et clair. Les personnages revivent sous nos yeux hagards. Les textes sont réalistes. Cette BD me rappelle la trilogie de Heather MORRIS : le tatoueur d'Auschwitz, le voyage de Cilka et Les trois soeurs. Je la rapproche également des récits de J. R. Dos SANTOS : le magicien d'Auschwitz, et le manuscrit de Birkenau ( pas encore lu, mais j'ai lu les quatre précédemment cités). Une belle illustration des horreurs faites par les forces allemandes au cours de la seconde guerre mondiale. Je félicite également Loreto AROCA pour sa participation a cet album. Je vous recommande la lecture de cette BD. Bonne journée à tous.
( 01/07/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Salva Rubio et Loreto Aroca traduisent en images le roman de Antonio G.Iturbe. Ce roman raconte la vie dans les camps de la mort de Edita Adlerova (Dita).

Dita vit en Tchécoslovaquie avec sa famille, ses parents lui ont donné la passion des livres et entretiennent sa soif de culture et de connaissances. Leurs vies sont bouleversées par l'invasion des troupes allemandes et par la répression qui se met en place contre les juifs. Dita et ses parents devront passer un ghetto avant d'être transférés au camp d'Auschwitz. Leurs conditions de vie se dégradent peu à peu face à la barbarie des nazis qui les considèrent comme une race inférieure sans importance.

Les conditions de vie dans ce camp (le Block BIIb) ne sont pas les mêmes que dans les autres parties : les familles ne sont pas séparées, les crânes ne sont rasés et les prisonniers ont pu garder leurs vêtements civils. Il existe même une école pour les enfants. Les conditions de travail sont cependant difficiles.

Dita montre toute la force de son caractère pour résister à l'adversité. Elle sera repérée par Fredy Hirsch, symbole de la bonté à Auschwitz. Il va lui confier la mission de devenir la bibliothécaire du camp mais elle devra prendre des risques car cette activité est interdite.

Dita met toutes son énergie pour aider les autres malgré ses peurs, malgré ses doutes. C'est elle qui soutiendra et accompagnera ses parents jusqu'au bout.

Les auteurs, à travers le texte et les images, nous montrent la lent descente aux enfers des prisonniers des camps, leur déchéance physique. Ils montrent la cruauté de leurs geôliers mais aussi la détermination de certains prisonniers. le graphisme est simple, centré sur l'essentiel, les couleurs sont adaptées au thème et à la noirceur du contexte.

Je ne connaissais pas le livre de Iturbe et ce roman graphique me donne l'envie de le découvrir pour retrouver Dita et les siens.

Cette BD peut être exploitée avec des collégiens et des lycéens dans la cadre des actions mémorielles, différents thèmes pouvant être abordés. Elle peut aussi faciliter un débat sur le pouvoir de la lecture comme moyen de résister et de s'évader même dans les conditions les plus difficiles.

Très belle lecture.


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critiques presse (2)
Sceneario
13 septembre 2022
La bibliothécaire d'Auschwitz est un nouveau témoignage bouleversant. Une histoire à connaître pour tous les gens passionnés par l'Histoire et plus particulièrement par celle, très riche, de la seconde guerre mondiale, extraordinaire révélateur de toutes ces destinées qui se sont révélées à l'ombre de ses horreurs.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LigneClaire
05 septembre 2022
Une histoire vraie que celle de Dita, bouleversant, pudique mais qui montre l’indicible, la monstruosité du nazisme qui n’est pourtant qu’une affaire d’êtres humains comme d’autres. Au dessin qui capte toute l’émotion de Dita, ses parents, ses camarades de camp, c’est Loreto Aroca au talent sobre mais terriblement efficace.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
À l'époque, elle n'était qu'une enfant mais déjà, les livres étaient pour elle autant de miroirs. Reflets du monde, reflets d'elle-même. À Prague, dans les années 30, la seule peur qui la taraudait, c'était de manquer de temps pour lire tout ce qui lui plaisait. Son nom ? Edita Adlerova. Mais tout le monde l'appelait Dita. Les livres, c'était sa vie.
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Les romans servent à apporter à la vie ce dont elle manque cruellement.
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La seule peur qui la taraudait, c'était de manquer de temps pour lire tout ce qui lui plaisait.
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"En enfer, quand la vie ne vaut plus rien du tout, on n'a plus envie de se battre pour la conserver."
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L'avenir s'assombrissait de plus en plus. La seule issue était de s'évader en pensée et de résister, jusqu'au bout.

(page 118)
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