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Claudie Haigneré (Autre)
EAN : 9782354564841
278 pages
Diateino (27/01/2022)
3.28/5   20 notes
Résumé :
Année 2360, la croissance est à l'arrêt. Les scientifiques ont identifié une planète habitable, mais douze années-lumière nous en séparent. Trois femmes se portent volontaires pour ce voyage sans retour, guidées par l'espoir d'offrir aux humains une seconde Terre...

À la fois roman d'anticipation et essai, cet ouvrage explore les conséquences du réchauffement climatique. Loin des mirages de la science-fiction, il imagine un futur où le progrès techniq... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes en 2354, et Lucie, une jeune femme de 24 ans, de retour d'un stage sur la Lune, à la recherche d'un projet avec plus d'avenir que le tourisme spatial, se rend chez le professeur Bocquet, spécialiste de philosophie anthropologique, en quête de conseils.
Elle lui avoue qu'elle est venue pour postuler pour la mission Columbus. Celui-ci tente bien de la dissuader, lui demandant si elle a bien compris qu'il s'agissait d'un aller-simple, mais Lucie n'en démord pas. Il va donc faire son possible pour la mettre en relation avec la personne à l'origine du projet, le major Newman auprès de qui il lui obtient une audience et ce dernier lui explique alors l'historique et le projet lui-même.
La croissance est à l'arrêt et les scientifiques ont identifié une planète habitable, la première planète vraiment crédible pour devenir une deuxième Terre. Cette planète, Kanuta, n'est située qu'à douze années-lumière, ces douze années-lumière qui donneront leur titre à l'ouvrage, ce qui rend le voyage tout à fait envisageable. Une petite sonde, Hope, a été envoyée en 2120 qui est arrivée à destination en 2320 et les premières retransmissions de Hope sont parvenues en 2332. Depuis la sonde Hope, beaucoup de progrès ont été faits pour les moteurs de fusée, mais néanmoins, cela fait plus d'un siècle qu'on plafonne à 8,5 % de la vitesse de la lumière.
Le voyage pour Kanuta va donc prendre cent quarante ans ! Donc, si Lucie est choisie pour le programme, ce n'est pas elle qui posera le pied sur cette nouvelle Terre, mais plus vraisemblablement son arrière-petit-fils ! Douche froide, même glacée, mais, motivée comme elle l'est, elle a décidé de le faire et le fera.
On la retrouve en 2359, trois ans après qu'elle ait été officiellement intégrée au programme Columbus, prête à atterrir à l'aéroport international de Phoenix en Arizona où une bulle fermée de six kilomètres carrés reproduisant de manière aussi fidèle que possible l'écosystème de la planète Kanuta a été construite. Elle rencontre alors, à moins d'un an du grand départ, Qian, 45 ans, la future capitaine du vaisseau et Jenna qui a trois ans de plus que Lucie.
Ce sont donc ces trois volontaires astronautes qui seront l'équipage initial de la mission. Des embryons conçus à l'avance et congelés et une couveuse embarquée assurent une prédiction de seize personnes pour fonder le peuple chargé d'offrir aux humains une seconde Terre…
Quelle aventure, les amis que celle-ci, aventure spatiale dans laquelle je me suis embarquée, il faut le dire avec beaucoup de scepticisme. Eh bien, croyez-le ou pas, je me suis retrouvée propulsée dans un récit haletant, un récit impossible à lâcher tant j'avais envie de savoir comment ces femmes et leurs premiers descendants allaient pouvoir endurer cette vie confinée se sachant condamnées à ne vivre que dans ce vaisseau sans jamais connaître autre chose, même si la Full Life leur permettait des expériences ultra-réalistes et que Qian, Jenna et Lucie, elles, avaient choisi ce destin !
Ana, la fille de Lucie, Ana titre de la deuxième partie, au caractère rebelle sera celle qui, déjà petite, mais surtout à l'adolescence, et encore plus tard, souffrira le plus de cette situation. Elle voudrait tant pouvoir sortir et choisir sa vie. C'est elle qui sera à l'origine de la découverte d'un certain carnet…
La troisième et dernière partie intitulée Opale, fille d'Ana et arrière-petite-fille de Lucie nous conduit à l'ultime étape de cette mission, sans doute la plus cruciale : un début de peuplement interstellaire est-il envisageable ? Il est toujours possible de rêver et n'est-ce pas un des buts de la littérature ?
Roman d'anticipation, certes, qui explore les conséquences du réchauffement climatique, mais également roman philosophique, Douze années lumière nous interroge sur de nombreux points, nous amène à de non moins nombreuses considérations sur les possibilités du progrès technique et à cette question simple mais troublante : jusqu'où ira l'humanité ? Sous-titre du roman.
Dans cet ouvrage, l'auteur nous invite à retrouver les sens du temps long, très long, dans lequel l'homme s'investit sans voir l'aboutissement de son engagement durant son vivant. Et c'est peut-être dans ce temps long qu'il faut aller...
La préface de Claudie Haigneré, astronaute, scientifique, médecin et femme politique, première Française dans l'espace et première Européenne dans la Station spatiale internationale, est à elle seule très intéressante.
Comme je l'indique au début, je n'étais pas vraiment certaine d'apprécier ce roman, car dans son avant-propos, Jean-Baptiste Rudelle, pionnier de la French Tech, dont la fondation Zenon Research finance des travaux scientifiques sur le futur de l'humanité, annonce qu'à la fin de chaque chapitre, un encart a été ajouté pour donner davantage de profondeur au scénario présenté. Il ajoute que ces analyses ne sont en rien indispensables à l'histoire et que le lecteur captivé par la narration peut, s'il le souhaite le mettre de côté. D'autre part, en quatrième de couverture, il est noté : à la fois roman d'anticipation et essai. Anticipation et essai, qu'allais- je comprendre à ma lecture ?
En fait, mes craintes se sont envolées dès les premières pages, et c'est avec un extrême plaisir que j'ai lu ce superbe roman, l'écriture du romancier étant à la fois claire et rythmée et les explications de cet expert, simples et extrêmement fines et pertinentes. Je rajoute qu'elles ont été pour moi, fort instructives, même si parfois, je ne partageais pas tout à fait les mêmes opinions.
J'ai apprécié, également, que, pour une fois, ce soit trois femmes qui soient des héroïnes. Ce n'est pas si souvent que les femmes sont ainsi mises en avant.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Diateino pour cette découverte originale.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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DESIDERATA CO(S)MIQUES D'UN PAUVRE LIBERTARIEN TECHNOPHILE CONTRARIÉ...

Avant tout, remercier les éditions diateino, que je découvre par la même occasion (nous y reviendrons peut-être), pour cette Masse Critique spéciale ainsi que, il va sans dire mais c'est mieux avec, notre site de lecture(s) et de lecteur(s) en ligne préféré, Babelio.com. 
Cependant, au jeu des Masses Critiques, il y a de tout, du meilleur (j'ai plus d'un excellent souvenir en littérature étrangère ; en BD coréenne, très récemment : un pur chef d'oeuvre documentaire historique) au... pire. Je crains, en toute espèce d'absence d'objectivité parfaitement assumée, que je viens de découvrir ce pire. Mais commençons plutôt par le commencement. 

Il y a donc peu de temps, je recevais cet ouvrage que je pensais sincèrement de LITTÉRATURE SF, intitulé Douze années-lumière, commis par un certain M. Jean-Baptiste Rudelle, mais accompagné par le bandeau véritablement rédhibitoire que voici : «Le futur de l'humanité vu par le pionnier de la French-Tech», accompagné d'un photo éminemment sympathique de l'impétrant. Bien sûr, j'ai appris à me méfier de ces mises en avant éditoriales qui, par soucis de trop bien faire, provoquent chez moi l'effet voulu inverse. Aussi, et malgré une quatrième de couverture à peine plus engageante, et tâchant de mettre toutes mes préventions de côté, entamé-je donc ce compendium de la pensée néo-libertarienne (c'est à dire à la mode européenne, avec son zeste indispensable et compassé de fausses pudeurs), techno compatible, pro-business, pro-vegan, hipster (moins l'âge et la barbe), et pour tout dire, digne des grandes heures de cette "Start-Up Nation" tant vendue par un certain président de la République, vrai-faux futur candidat au renouvellement de son premier bail locatif... Permettez-moi aussi de passer sur tous les "anti-quelque chose" que cela implique. Disons que dès que quoi que ce soit - une loi, une réflexion philosophique ou éthique, une "coutume", etc - sur notre vieux continent est un rien critique - lire "négatif" -, supposément passéiste, abominablement déontologique et insupportablement étatique, il est urgent, selon notre auteur, de voir tout cela comme des freins au progrès sans frontière, des abominations contre les Lois du Marché qui est TOUT, au "Time is Money" et autres "TINA" de bon aloi chez tout ultra-libéral qui se respecte. Fin de la digression. 

Pourquoi, songeront mes éventuels lectrices et lecteurs, ainsi entamer la critique d'un livre qui se veut tout d'abord fictif - même si de "science" - avant que d'être, pour celles et ceux que cela intéresse au fil de leur lecture, un essai économico-socio-idéologico-environnemento (mais pas trop)-prospectif (NB : chaque chapitre est suivi d'une  série de réflexions de l'auteur sur ce qu'il suppose pouvoir - devoir ? - être le monde à venir). Parce que, justement, et à l'instar de la fameuse toile du peintre belge René Magritte «Ceci n'est pas une pipe», je peux affirmer sans trop de mal : «Ceci n'est pas un roman de Science Fiction», malgré des apparences bien trompeuses. Car, s'il y a bien une partie, majoritaire en termes de pagination, fictive dans cet étrange bouquin, celles-ci relèvent avant tout de la futurologie, cette pseudo-science qui passe son temps - depuis qu'elle existe - à se fourvoyer et à se contempler dans le miroir aux alouettes de ses âneries pour gogos technophiles.

Elle conte l'histoire d'une jeune femme, Lucie (clin d'oeil à la Lucy découverte par le célèbre paléontologue Yves Coppens, vue comme archétype de la première femme humaine ? C'est possible mais permettez d'en douter, tant l'ouvrage est dénué de la moindre référence à quelque science humaine que ce soit, autrement que comme vague verni culturel), jeune française de 24 ans vivant dans une lointaine année 2354 qui parvient à être admise dans un programme spatial très restreint et hors-norme, puisqu'il s'agit de partir coloniser une exoplanète sise à douze années-lumière de la nôtre, grâce à un chantage très #BalanceTonPorc sur le directeur et principal promoteur de cette incroyable mission. Passons rapidement sur la description très post-moderne (et donc, en réalité, une projection très contemporaine, à trente ou quarante années, d'un futur possible, c'est vrai, mais aussi, pour bonne part, d'évidence souhaité par notre plumitif) de ce monde futur, entre climat détraqué (et surtout très chaud) et hyper-technologie, ce qui est bien normal de la part d'un proclamé "Le pionnier de la French Tech", si l'on en croit le bandeau qui accompagne le livre. Peu de risque, ici, de revirement civilisationnel, comme cela s'est pourtant produit à plusieurs reprises au fil de l'histoire humaine, moins encore d'effondrements, comme ceux décrits par l'essayiste Jared Diamond dans son célèbre ouvrage Effondrement. Non : Jean-Baptiste Rudelle, fort des conclusions du "Think-tank" qu'il a lui-même créé - on n'est jamais mieux servi que par soi-même, n'est-ce pas ? -, est un optimiste indécrottable, le post-apo n'est pas sa tasse de silicium, et puisqu'il s'agit ici d'exposer sa vision techno-libertarienne, tâchons de nous adapter à ce monde futur très Silicon Valley. Lucie parvient donc à quitter notre petite planète bleue sur laquelle elle semble s'ennuyer, pour un voyage sans retour ni fin puisque, malgré d'incroyables progrès de la médecine, l'espérance de vie de ces temps ne parviendra pas à dépasser les quelques cent vingt ans... D'ailleurs, elle aura moins le temps de s'embêter, là-haut, entre deux astres : les conditions de vie dans l'espace et les rayons cosmiques lui abaissant son espérance à seulement quatre-vingt ans, les bras levés. La pauvre ! 
On va ainsi la suivre, pas très longtemps - place aux jeunes ! - confinée avec ses deux autres compagnes de fortune, ou d'infortune, c'est selon. On aura droit, très rapidement, à une seconde génération, à la "fille" de Lucie, une rebelle qui finira mal et plus rapidement que prévu (on ne sait plus trop qui est vraiment mère biologique ou pas dans ce fatras idéologique qui se cache derrière les oripeaux de la SF, des gamètes ayant été âprement sélectionnés entre les pays les plus importants au moment du départ. À ce propos, notre auteur a une dent très sévère à l'encontre de la vieille Europe dont on comprend qu'il ne lui donne pas cher de sa peau dans l'avenir - proche ou lointain - du monde. La faute aux normes, aux administrations, à sa crainte de l'avenir et à son (fichu) principe de précaution. Circulez, il n'y a plus grand'chose à voir ni à faire ! de fait, les futurs colons seront génétiquement de presque partout sur la planète, sauf du vieux continent, à une ou deux exceptions prêt. Et toc !  

Quelques douze-années lumières et cent quarante années terriennes plus tard, tout notre petit monde atterri sur la planète promise, avec dans ses bagages, la petite fille - pas de prime jeunesse mais encore vaillante - de Lucie ainsi qu'une flopée de jeunes gens sortis tout frais pondus de la couveuse emportée sur le vaisseau galactique. Evidemment, on ne prendra guère le temps de s'attacher aux personnages : ils sont psychologiquement aussi développés qu'un robot martien américain et ne répondent qu'au besoin scénaristique et démonstratif de notre romancier débutant. Par un bel effort de syncrétisme "hard-fictionnesque", Jean-Baptiste Rudelle développe une ultime partie consacrée à la colonisation de Kanuta proprement dite. Oulala ! Tout ne va pas aussi bien que prévu ! Oulala ! Heureusement qu'il y a une vraie cheffe - pardon : PéDéGère -  pour savoir comment sauver tout le monde (cette fascination pour la verticalité la plus managériale possible est confondante, sous un pseudo-verni vaguement "team building")... En réalité, cela faisait déjà pas mal de temps et de pages que j'avais fini par me désintéresser presque totalement à cette plate histoire, vague résumé de séries Z ou de romans de gare (il s'en trouve parfois de surprenant. Pas cette fois), mais je m'amusais, non sans grincements ici et là, à contempler le dogmatisme mou de cette religion de la technoscience, mitonnée de management et de business plans, de greenwashing tellement bien intégré, intellectuellement, que j'ai pour certitude que son promoteur croit profondément à la générosité éco-responsable de ses dires, toutes ces billevesées langagières et communicantes post-contemporaines que l'auteur s'évertue à expliquer, démontrer, appuyer, page après page, tant au fil de cette histoire sans grand relief que dans celles, explicatives et prospectives qui concluent chaque chapitre.

On aurait presque apprécié que ce fut aussi mal écrit que pensé mais l'auteur ne nous fait même pas ce plaisir, se contentant d'un style médiocre et laborieux, assurément limpide, sans erreur particulière, ni relief, ni laideur. Un style prêt à mâcher, aussi attirant et insipide qu'un hamburger de clown américain connu, qui ne fatigue pas, l'essentiel tenant dans le message proto-libertarien que M. Rudelle tient à faire passer. On appréciera les nombreuses références à des personnalités éminemment libertariennes de notre temps. La première d'entre elles, dont je peine encore à comprendre ce qu'elle fiche ici, étant relative au créateur de Pay-Pal, véritable "administration-killer" s'il en est. Elon Musk, plusieurs fois mentionné, semble, par ailleurs, faire l'objet d'une étrange "fascination-détestation" qui confine presque à la jalousie entre stars... mais je n'ai pas fait Bac Voici-Gala-Closer pour être absolument certain de ce que j'affirme. On passera sur la très rapide mais évocatrice mention que ce monsieur se fait du bas peuple. On oubliera que pour lui, tout, ou peu s'en faut, n'est que marchandise et technologie. On appréciera - ou pas - cette manière de voir le monde de demain comme s'il ne pouvait être que le fruit d'une progression utilitariste quasi sans fin - bien qu'il se désole, c'est une de ses notes, du fait que tout n'est pas technologiquement possible !, que ni l'histoire, ni la sociologie, ni les "surprises" que peuvent s'infliger les peuples et les gens à eux-mêmes ne semblent sérieusement exister (sauf si c'est pour gagner un peu plus de pognon) -.  Ce bouquin semble s'être arrêté à cette notion, pourtant aujourd'hui - plus que jamais aujourd'hui où la Russie envahit l'Ukraine - totalement mise au oubliettes de la pensée humaine que furent les élucubrations de Francis Fukuyama, de la "fin de l'histoire". De ce fait, il nous semble à prendre autant au sérieux que ces futurologues d'il y a quarante ou cinquante ans qui prédisaient dix ou douze milliards d'être humains à l'horizon 2020, qui expliquaient, sans rire, la fin de toute ruralité - remplacée par un immense vide - et l'émergence d'une sorte de mégalopole continue reliant Lille, via Paris et Lyon, jusqu'à Marseille, qui annonçaient aussi la terraformation imminente de Mars, des voitures individuelles volantes partout (M. Rudelle nous fait la grâce d'expliquer qu'elles n'existeront pas et pourquoi. Ce dont personne ne se doutait. Merci à lui de nous éclairer si bien), etc, etc, etc. 

On notera enfin que l'auteur aime à se renvoyer des baballes qu'il a lancées, à se donner une image plaisante (auto-satisfaites) de lui-même en usant d'un genre particulier : celui de féliciter certains de ses propres personnages pour les excellents choix qu'ils font au fil de l'histoire, et qu'il n'aurait su, lui, l'auteur, mieux prendre. Je n'avais, jusqu'à ce jour, jamais vu tel procédé. C'est proprement ébouriffant, et la troisième personne du singulier qu'un certain Jules César use parfois envers lui-même - Alain Delon dans ses grandes heures, identiquement - semble dès lors définitivement dépassée. Mais tout ceci est à l'image de la page wikipedia de M. Rudelle qui fait passer les grandes hagiographies médiévales de saints ou de rois pour les plus violents ouvrages critiques jamais rédigés. Qu'on se le dise, nous sommes sauvés !

En conclusion... Vous aurez compris que je n'ai guère apprécié cette lecture, à peine digne du niveau moyen des romans auto-édités que j'ai pu lire à ce jour (je ne me réfère qu'à mes seules expériences en la matière et j'attends toujours à être détrompé). D'ailleurs, et pour des raisons que je préfère franchement ignorer, c'est le seul roman publié par cet éditeur - n'avais-je promis d'y revenir ? -, exclusivement consacré par ailleurs, au management, au business, au monde vaste et froufroutant des affaires. Il faut aussi de ces éditeurs-là, assurément. Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère, c'est la question que je me suis (brièvement, ayant bien d'autres choses à faire) posée.
À moins d'avoir une critique à faire (Argh!), voilà donc un ouvrage à éviter urgemment. Plongez-vous plutôt du côté d'Arthur C. Clarke (cité et parfaitement mal compris par l'auteur de Douze années-lumière), de Kim Stanley Robinson ou de Donald Kingsbury si vous souhaitez découvrir de la "Hard-SF" de grande tenue : tout n'y est pas inévitablement crédible ni possible mais, comme pour tout bon roman d'imagination, ces oeuvres usent d'un élément indispensable et parfaitement inconnu de M. Rudelle qui les rend aussi captivantes que magistrales malgré des défauts que notre impétrant pointe du doigt, du haut de sa french-techitude : le sens de la métaphore. 
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Roman d'anticipation on ne peut plus réaliste et très bien écrit ! C'est le premier roman de Jean-Baptiste Rudelle qui a plus l'habitude d'écrire “sérieusement” sur les thèmes de son travail !

Le roman démarre en 2360, une planète habitable a été détectée à douze années-lumière et la mission Colombus est mise en place. Trois femmes vont prendre le départ pour cette cible lointaine. Tout va être prévu pour ce voyage qui a pour but de coloniser Kanuta ! Je n'en dirais pas plus, ce plus fait partie du charme de cette anticipation !

Les chapitres purement romans se terminent par des textes, clairement identifiés, où J.B. Rudelle explique la raison de ses choix narratifs et les événements qui l'ont provoquée. J'ai pris le parti de ne pas couper la lecture du roman et de lire tous ces textes ensuite, afin de conserver l'élan romanesque de ce voyage dans l'espace.

Je dois dire que j'ai eu énormément de plaisir à lire un roman où les femmes ne sont traitées ni comme des gourdes, ni comme des déesses, ni comme des monstres, mais comme des personnes avec des avantages qui les mettent en avant pour un voyage intersidéral et l'implantation sur une planète !

On pourrait croire que 140 ans de voyage en huis-clos pourraient être rébarbatifs à lire mais l'auteur a su éviter l'ennui en récapitulant brièvement et clairement, les années passées au début des chapitres.

Pour un coup d'essai, c'est brillant et j'espère qu'il aura la bonne idée de continuer à écrire des romans ! Merci à Babelio et à l'éditeur pour cette découverte cadeau !

#massecritiquebabelio #douzeanneeslumiere

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Je remercie Babelio et Les éditions Diateino pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée, du roman : Douze années lumière de Jean-Baptiste Rudelle.
Année 2360, la croissance est à l'arrêt. Les scientifiques ont identifié une planète habitable, mais douze années-lumière nous en séparent.
Trois femmes se portent volontaires pour ce voyage sans retour, guidées par l'espoir d'offrir aux humains une seconde Terre..
Douze années lumière est décrit à la fois comme un roman d'anticipation et un essai.
Connaissant mal le genre anticipation je vous avoue que j'ai un peu hésité avant de souhaiter lire ce livre et ce pour deux raisons. La première car je ne suis pas une grande amatrice des essais. Et ensuite, car nous avons là un roman à huit clos, se déroulant en grande partie dans une navette spatiale. Original, tentant mais j'avais surtout peur que ce soit un peu lassant.
Malgré tout, j'ai été ravie d'avoir été choisie pour le recevoir.
Avant chaque chapitre, nous trouvons une petite citation. Je les ai trouvé très pertinentes, j'en ai d'ailleurs noté quelques unes.
Ensuite vient la partie romancée à proprement parlé.
Puis la partie essai. L'auteur analyse de nombreuses choses, explique pourquoi il a fait certains choix d'écriture. Cette partie est celle qui m'a moins plu toutefois l'auteur dit lui même qu'elle est optionnelle. le lecteur peut très bien choisir de lire uniquement le roman. du coup, j'avoue avoir lu les réflexions de l'auteur parfois en diagonale.
En ce qui concerne le roman, j'ai été agréablement surprise car à aucun moment je n'ai été ennuyée par ma lecture ; ce n'est pas répétitif et il n'y a pas de longueurs.
Nous faisons la connaissance de Qian, Jenna et Lucie. Ces trois femmes décident de partir dans l'espace de leur plein grès. Elle savent très bien qu'elles ne feront pas tout le voyage, douze années lumière pour aller sur une nouvelle planète c'est énorme. Elles emmènent donc tout ce qu'il faut pour avoir à leur tour un enfant qui donnera lui aussi la vie. C'est la troisième génération qui, si tout se déroule bien, arrivera sur Kanuta et permettra à cette nouvelle planète de vivre.
Ce roman n'est pas répétitif car l'auteur coupe le voyage. Il ne nous relate pas les 140 années passées dans l'espace mais au contraire nous découvrons les moments les plus importants.
Les personnages évoluent, viennent les enfants. Ana notamment, fille de Lucie, est une jeune rebelle qui peine à accepter de vivre cloitrée dans une navette en plein espace.
Il y a des surprises, du rythme et à aucun moment je n'ai été perdue.
Douze années lumières est une très bonne surprise, et je vous le recommande.
Ma note : quatre étoiles et demie.




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Tout d'abord, merci à Babélio et aux éditions Diateino pour l'envoi de cet ouvrage bien dans l'air du temps.
En fait, un bouquin à double détente : d'abord (ou ensuite) un roman de science-fiction où il s'agit pour les humains de coloniser une planète habitable à douze années lumière de notre système solaire ; ensuite (ou d'abord) un "essai" sur les pratiques liées au réchauffement climatique de ce XXI ème siècle qui commence. Tel est ce qu'annonce la quatrième de couverture...

Pour la partie roman, rien de bien nouveau, douze années lumière, c'est loin, même quand on voyage à 9 % de la vitesse de la lumière. Un équipage de trois femmes s'embarque avec la responsabilité de "gérer" la descendance pendant le trajet.
Tout y est : on parle de PMA/GPA, on a aussi un couple de lesbiennes, dont une est transgenre, ainsi que l'un des rares personnages masculins, imbu de lui même aux mains baladeuses. On a également une "cheffe"...
Bref, on a tout ce qui me fait détester mon époque. Tout juste, a t'on évité l'écriture inclusive qui m'aurait condamné à refermer le livre immédiatement.

Pour la partie essai, tout est fait pour bien enfoncer le clou des pratiques actuelles naissantes comme le véganisme ("certes, le basculement à la viande de synthèse va libérer des millions d'hectares aujourd'hui dédiés à nourrir les animaux d'élevage, ces terres pouvant être reconverties en immenses fermes (ah !? des fermes quand même, ouf...) photovoltaïques"...
"Le genre est de plus en plus perçu comme une construction sociale..." ah bon ? par qui ? tout le monde ? Mouais...
On l'aura compris, je n'ai pas "kiffé" comme on dit maintenant dans cette époque qui m'horripile parfois et me désole souvent.

Petite note à l'éditeur pour la quatrième de couverture : je ne vois pas très bien le rapport entre le réchauffement climatique et le genre (ou le non genre)

Mille excuses pour les amateurs de notre époque qui trouveront dans cet ouvrage bien des raisons de penser ce qu'ils pensent, et bien des raisons de me qualifier de réac ce qui, à l'instar de Denis Tillinac me réjouit plus que cela ne m'offense...
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Le problème n’a pas été moral, mais pratique, continua Lucie. Les résultats des expériences se sont avérés catastrophiques. Non sans effroi, les chercheurs ont constaté que les enfants élevés sans contacts humains développaient des traumatismes psychologiques graves. En grandissant, la plupart se sont révélés psychotiques et ont dû passer le reste de leur vie sous camisole chimique. Pour des raisons éthiques évidentes, ces expériences désastreuses ont été bannies avant qu’elles ne fassent davantage de dégâts.
- J’avoue que j’aime bien l’idée que la machine ne pourra jamais complètement remplacer l’humain, souligna Jenna.
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Qu’attendait-elle finalement de cette Terre promise ? Entre le vaisseau et Kanuta, qu’y avait-il de si différent ? Pour Yuko, l’aventure avait tenu du miracle. Certes, le programme avait envisagé la faible possibilité qu’une Terrienne foule le sol de la planète, et Yuko pouvait mourir avec la satisfaction d’avoir vécu l’improbable. Avoir partagé l’émotion des premiers pas sur le sable ocre, avec un vrai bruit de crissements sous les pieds et la poussière qui se collait sur leurs vêtements, celle de la première nuit si froide qu’ils en avaient tous longtemps conservé le souvenir frissonnant, tous ces moments, Yuko les avait reçus en récompense de l’abnégation de leurs glorieuses aînées disparues dans la nuit de l’espace interstellaire.
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Comme la plupart des passagers qui quittaient la Terre pour la première fois, elle (Mélissa) avait été prise d’un violent mal de l’espace qui l’avait indisposée pendant tout le trajet. De quoi lui gâcher complètement son stage en apesanteur. Lucie l’avait alors réconfortée d’un café épicé et de quelques paroles chaleureuses. Elle avait souvent entendu les touristes se plaindre de l’inconfort du voyage sur la Lune, au regard du prix exorbitant dont ils devaient s’acquitter. Mais, compte tenu des énormes contraintes de sécurité, il était difficile pour la compagnie de faire beaucoup mieux.
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Pour remédier au syndrome de l’enfermement de l’équipage, il n’était pas surprenant que l’Agence ait investi dans le nec plus ultra de l’immersion sensorielle. Voilà qui était plutôt prometteur. Elle se voyait déjà se livrer à de furieuses sessions de ski de descente. Ce sport était l’exemple favori de Bocquet lorsqu’il voulait plaider les bienfaits de la modernité. Il lui avait expliqué qu’en 2160 les écologistes avaient réussi à faire fermer les dernières stations de haute altitude. Il faut dire que cela faisait déjà des décennies qu’elles ne fonctionnaient plus que grâce à de la neige artificielle, et maintenir ces coûteuses installations était devenu une totale aberration.
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Pour vivre l’expérience ultra-réaliste du Full Life, Lucie enfila une combinaison spéciale munie de senseurs qui couvraient ses mains et tous les points névralgiques de son corps. Cette seconde peau lui faisait ressentir n’importe quelle texture, ainsi que le froid et le chaud. Elle pouvait réellement serrer la main de son interlocuteur sans faire la différence avec une vraie poignée de main. Ce qui parachevait la sensation de réalité du Full Life, c’était le puissant générateur d’odeurs en prise directe avec son cerveau. Pour se mouvoir dans l’espace, le sol de la pièce était équipé d’un tapis malléable multicouche. En déformant en temps réel le terrain sous ses pieds, Lucie pouvait marcher, courir ou sauter en toute liberté sans s’apercevoir qu’elle demeurait tout le temps dans le carré de trois mètres de côté que formait la cabine.
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Il ose une croissance à 6 chiffres sur 8 ans.
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