Douze années-lumière

L'avenir de l'humanité. Un vaste sujet où tout utopiste peut l'imaginer à sa manière. Un sujet abordé par la littérature, essayiste, scientifique, cinématographique …. Bref c'est un sujet en vogue et qui au vu des prémices de la société actuelle a toute sa place dans ce monde bourlingué par le mondialisme, le capitalisme et quelques autres armes fatales. Que serait l'Homme sans futur alors que le présent bat de l'aile ? Mais que serait l'Homme sans son passé ? Voici les deux questions que Jean-Baptiste Rudelle abordent dans son roman d'anticipation.


Trois femmes aguerries sont en charge de porter l'humanité aux confins de l'univers à douze années lumière de notre ville Terre soit un peu plus de 200 ans de voyage. Toutes conscientes de leur sacrifice, elles vont pourtant mettre tout en oeuvre pour que la nouvelle génération ait en sa possession tous les outils nécessaires et pratiques pour que la colonie devienne rapidement optimale. La promiscuité, l'incompréhension de cette mission vont parfois mettre à mal les femmes et la cohésion, mais l'abnégation et le partage restent essentiels.


Cette épopée interstellaire ouvre la réflexion sur les enjeux, les conséquences éventuelles et la primauté d'une technologie invasive et qui finalement permet d'oublier l'habileté de l'Homme. Ce roman se lit comme un page turner terriblement efficace. Les aspects psychologiques, technologiques, sociologiques sont un apparat révélateur, obscurantiste et parfois nécessaire. L'auteur nous porte vers un final que j'approuve entièrement et dont la simplicité est synonyme de pérennité et de sérénité. Chaque chapitre se clôt sur un aparté où l'auteur conjugue sa propre réflexion avec les avancés technologiques et humaines, passée, présentes et futures. Ces encadrés sont un plus dans l'argumentation et une ouverture sur la vulgarisation scientifique et technologique.


En bref :
* Un voyage interstellaire dont l'enjeu est crucial
* Une société en phase avec une technologie envahissante et liberticide
* Une réflexion intense et nécessaire
* L'auteure maîtrise à la perfection son sujet, son argumentaire et sa conclusion
* Un page tuner efficace
* Une utopie hallucinante

Et vous, comment voyez-vous le monde de demain ?
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« Douze années-lumière » est un roman essai écrit par Jean-Baptiste Rudelle, un entrepreneur spécialisé dans les nouvelles technologies. Je remercie tout d'abord l'éditeur Diateino et Babelio pour cette offre masse critique et donc, pour cette belle découverte.

L'auteur nous propose de suivre, 3 siècles après notre ère, le destin de 3 jeunes femmes lancées pour un voyage de 150 ans dans l'espace à destination d'une planète habitable située à douze années lumières. Il nous peint ici un monde futuriste qui se veut le plus probable possible, en se basant sur les limites de l'évolution technologique. On y retrouve la thématique du « Metaverse », du « réchauffement climatique », de la « limitation des ressources », du "véganisme" , de la notion du "genre", du « génie génétique » etc.

Le livre se divise en réalité en 3 phases :
- L'avant départ, sur Terre
- le voyage avec l'aspect psychologique et la succession des générations.
- La fondation de la colonie et des difficultés associées

Ce qui est très original, c'est l'aspect « essai ». A chaque fin de chapitre, l'auteur revient sur les technologies évoquées pour développer son idée et expliquer pourquoi il a fait ce choix comme technologie possible. On est donc loin d'un livre de SF totalement improbable.

J'ai apprécié ce livre qui va droit au but. le récit n'est pas long, parfois trop bref, sautant ainsi des étapes qui auraient méritées d'être développée. La fin est aussi assez décevante car très ouverte. A vrai dire, ce n'est pas réellement une fin. Mais le but de cet ouvrage, est-il vraiment l'histoire ?

C'est un livre qui semble partager le lectorat de manière assez tranchée, ce qui est sans doute lié aux attendus de chacun.

Pour ma part, j'ai apprécié cette lecture, qui donne un aspect technologique à la suite de notre monde, alors que j'ai tendance à appuyer ma pensée sur le fait que la nature nous est indispensable, que pour le moment nous sommes loin d'aller dans le bon sens, et que la technologie n'y pourra pas grand chose (ce n'est que mon avis).

J'avais donc la curiosité de lire un autre point de vue. C'est pour cela d'ailleurs, que j'ai bien aimé l'alternance entre la fiction (que l'auteur a souhaité la plus réaliste possible soit dit en passant), et l'essai.

Je ne m'attendais pas à une fiction haletante, mais plutôt à un essai allégé par une histoire imaginée.
Cela m'a donc plutôt bien convenue.
Il est probable que je relise tout ce qui rapproche plus de l'essai, un peu plus tard, pour creuser certains sujets.

En bref, si vous voulez des pistes de réflexion sur un monde futur possible, peut-être que vous apprécierez cette lecture.
Par contre, si vous cherchez un roman de science-fiction qui vous titille l'imaginaire au point de ne plus le lâcher, ce n'est peut-être pas le livre qu'il vous faut.

Quel voyage ! Je ne dirais pas que j'ai été séduite par l'histoire, par contre, cela a le mérite de faire réfléchir à ce que pourrait être une telle expédition : qui en sera, comment, combien de temps, pour aller où, son financement, son suivi depuis la Terre (les messages mettent vingt ans pour aller puis vingt pour revenir), et une fois arrivé, la découverte d'une nouvelle planète, même choisie, son immense chantier pour y implanter la vie.
Les questions sont abordées de manière concrète, à chaque fin de chapitre un laïus de l'auteur pour nous expliquer ce qu'il en est, ce qui serait possible, ce qui sera possible et ce qu'il en pense. Tout au long du livre, la question de peut on laisser derrière soi la Terre, ne pas y revenir, laisser tout ce qui nous fait est-il envisageable, mentalement ? réellement ? financièrement ? matériellement ? conceptuellement ?
Ceux qui pourraient avoir cette lourde tâche seront à jamais détachés de la Terre, et de tout ce qui les a fait...et en retrouver une pour commencer, recommencer ? Qui sera leader ? Sur quel principe ? le choix de n'avoir choisi que des femmes comme équipage de départ est il juste dans l'air du temps ? Est ce que tout recommencer veut aussi dire une copie de la Terre et des ses habitants ?
Un livre qui ne laisse pas indifférent. 2360 est encore loin mais en même temps, envisager de quitter la Terre pour aller au fin fond de l'univers (si tout de même 12 années lumières commencent à faire !) car il n'y a pas d'autre solution peut-il nous faire prendre conscience de préserver la nôtre ?

L'aventure spatiale de ces 3 femmes, partant à la conquête d'une nouvelle planète avec à bord de leur vaisseau une technologie de pointe pour leur permettre de parer à toutes éventualités dans leur nouveau monde, est captivante. Car au delà de la prouesse technique il s'agit avant tout d'une aventure humaine hors du commun, visant à développer une nouvelle société, basée cette fois sur le matriarcat. Mais bien sûr, on s'aperçoit que même si tout a été prévu, pensé, pesé, il y des les impondérables. Qui peuvent tout changer, modifier finalement cet avenir pensé uniquement à la faveur d'une aide technologique hyper évoluée. Et si tout était à recommencer ou presque ? Si finalement la solution était dans la régression ? Pourvoir réapprendre ce qui a été oublié mais pas perdu. Ces humains génétiquement modifiés gardent en eux l'héritage de leurs ancêtres. Et le défi à relever est de taille.
Le livre finit sur une note optimiste et on ne va pas creuser plus loin de peur de finalement s'apercevoir que rien ne change.
En plus du roman, il y a les propres réflexions de l'auteur sur ce que nous sommes actuellement, ce que nous pouvons faire ou pouvons espérer développer dans l'avenir.
J'avoue que je n'ai pas lu tous ses propos, certains ne m'intéressaient pas plus que ça.
Mais j'ai apprécié ma lecture, une fenêtre ouverte sur un futur possible… ou pas.

Merci à la masse critique Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre

(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique, mille mercis à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture)

Idée originale que de nous proposer un roman-essai de science-fiction, qui pour le coup mélange parfaitement science et fiction. Les deux aspects de ce livre ne sont cependant pas à égalité, avec seulement 2 à 4 pages de commentaires à la fin de chaque chapitre d'au moins 12 pages. Disons donc plutôt qu'il s'agit d'un roman commenté.

Le résultat est très intéressant, mais malheureusement pas complètement satisfaisant. Au niveau du roman, ça n'a rien de mauvais mais le style semble bien plat quand, comme moi, on sort tout juste de la lecture de "La chute d'Hypérion" ! L'histoire est cependant intéressante qui nous raconte, en 2360, un voyage multi-générationnel de 200 ans de plusieurs générations de Terriennes vers une autre étoile. Sans cryogénie ou porte spatiale, mais tel que la technologie pourrait le permettre dans quelques décennies ou siècles. Tout est à peu près crédible, l'aventure est plutôt bien menée et on a même droit à une chute bien pensée.

Là où je suis finalement le moins convaincu, c'est sur l'aspect essai. L'auteur se contente finalement de commentaires en lien avec les évènements, technologies et évolutions de société du chapitre qui précède. Et tout ça relève plus du discours libre que de l'analyse structurée et poussée. Alors là aussi tout ce qui est écrit est intéressant, mais c'est plus frustrant qu'autre chose. Je pense que l'auteur aurait dû faire intervenir des spécialistes de chaque sujet (génétique, propulsion, monde virtuel...) pour proposer des analyses plus complètes. Bon, au moins ça fait des intermèdes assez brefs pour lire le roman sans grande interruption, ce n'est peut-être pas si mal.

Au final, un exercice intéressant, tant sur la forme (roman commenté) que sur le fond (quel avenir pour l'humanité, sur ou loin de la Terre), pas pleinement abouti mais aussi divertissant qu'intéressant à lire.