AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782490205127
168 pages
Editions les etaques (15/04/2022)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Dans cet essai mêlant réflexion politique et récit biographique, Aboubakar Soumahoro analyse son époque depuis son expérience de travailleur agricole immigré. Alors que l'emploi est de plus en plus précaire, les travailleurs migrants apparaissent comme les plus vulnérables. Souvent invisibilisées, leurs luttes se déroulent dans l'indifférence générale. L'auteur nous invite à les voir avec leurs spécificités, mais surtout à les envisager comme faisant partie d'un com... >Voir plus
Que lire après L'humanité en révolteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Vendredi 25 mars 2022

En premier chef, mes plus vifs remerciements aux éditions Les Etaques dont je découvre l'existence et le catalogue avec cet essai que j'ai reçu de leur part ainsi qu'au partenariat de Babelio, avec une dernière Masse Critique....

L'auteur,d'origine ivoirienne,est parti à 19 ans de son pays pour atterrir en Italie du Sud, où il a lui-même vécu le parcours du combattant de "migrant", comme ouvrier agricole...
Choqué par l'exploitation et les conditions de vie et de travail indignes des migrants...il s'est engagé, battu,est devenu un acteur de premier plan dans le paysage politique
italien, ainsi qu'un des fondateurs de la "Coalition internationale des Sans-Papiers et des Migrants "

Dans ce récit,il alterne le récit de son parcours personnel, de ses combats,ainsi que les constats,observations,lois internationales concernant les
"Migrants " que chaque pays renvoie (avec une analyse plus détaillée de la situation italienne,avec l'accumulation de lois édictées à l'encontre des "migrants"),en pointant les résurgences très vives des racismes de tout poil...entretenus trop souvent par certains politiques !!!

Texte aussi dérangeant que des plus salutaires et nécessaires dans ces phases de crise économique et sanitaire qui réveillent les extrémismes et les obsessions sécuritaires....des uns et des autres !!

"Les lois sur l'immigration qui se sont succédé au cours des trente dernières années ont créé une culture de la banalisation et de l'indifférence par rapport à la machine de la racialisation, entraînant la légitimation de comportements et de dérives racistes.
Car nous semblons à présent habitués à cette culture de l'inimitié, qui,en période de crise économique, imprègne le tissu social.Ces attitudes, en particulier l'indifférence, ont accompagné la promulgation des lois raciales durant le régime fasciste en Italie et le système d'apartheid en Afrique du Sud.
Notre mission collective doit être, (...) de déconstruire le paradigme de la radicalisation (..)
Comme disait Nelson Mandela : "Ce n''est pas vrai que la libération de tous se traduira par une domination raciale. "(p.59)"

Encore Merci et Bravo aux éditions Les Etaques...pour leurs publications très engagées et impliquées quant aux " dérives actuelles...concernant principalement ce gigantesque drame humain des "Migrants"...

Un autre Bravo,sans réserve, à l'auteur,Aboubakar Soumahoro,qui se bat depuis vingt-ans et plus, pour obtenir des conditions dignes pour le quotidien des Migrants....tout en nous explicitant précisément dans cet ouvrage,les rouages inhumains du capitalisme et de la mondialisation...et des cupidité basiques des individus...en nous rappelant les grands combats pour la liberté et le respect de tous les Hommes,sans référence à leur race ou à leur couleur de peau...dont des rappels importants au long combat de Nelson Mandela...et d'autres penseurs éclairés comme Adorno...


"La tentation d'ériger des murs n'est pas nouvelle. Quand une civilisation est repliée sur elle-même et qu'elle ne parvient pas à valoriser la dimension dynamique des relations entre les êtres humains,elle dresse des murs afin de nier l'existence de l'autre.Adorno en étudiant la psychologie du fascisme juste après la Seconde Guerre mondiale, avait observé que l'un des traits de la personnalité autoritaire était l'ethnocentrisme, c'est-à-dire la conviction d'appartenir à un groupe supérieur qui doit être tenu à l'écart de la contamination culturelle et qui a besoin de construire des frontières et des murs pour se protéger et exclure."....

Tant de choses sont exprimées dans ces dernières lignes...de quoi réfléchir en abondance sur notre monde et ses dérives dangereuses de repli et de peur "entretenue" par les Etats !!




.

Commenter  J’apprécie          360
"C'était une voix singulière qui méritait de porter plus loin"... écrira Marie Causse, qui traduisit cet ouvrage, écrit à l'origine en italien...elle évoquait la découverte d'Aboubakar Soumahoro, .....un texte sous-titré : "Notre lutte pour le travail et le droit au bonheur"
Aboubakar Soumahoro est un auteur d'origine ivoirienne arrivé en Italie il y a maintenant une vingtaine d'années. Il a découvert l'Europe en devenant l'un de ces ouvriers agricoles qui attendent sur un rond-point le patron qui les embauchera pour la journée pour ramasser des tomates ou autres légumes, patron qui le soir lui donnera un billet en le larguant sur ce rond point…quand il le paira …Nombreux sont ceux en effet qui travaillent une journée entière et qui attendent encore leur dû. Une fois sa journée finie, Aboubakar Soumahoro rentrait alors dans l'une de ces baraques crasseuses faites de tôles et de planches récupérées, baraques regroupées en bidonvilles à la sortie des villes…le mot est si vrai….un toit fait de tôles de bidons. Bref, il sait de quoi il parle ! Il a vécu cet esclavage qui ne dit pas son nom!
Grace à lui et à de nombreux autres réfugiés, les tomates, les sauces tomates et les légumes que nous trouvons dans nos supermarchés ne sont trop chers, été comme hiver…on rogne sur le billet versé à ces esclaves modernes afin que les autres maillons de la chaine qui nous fournit les tomates puissent gagner de l'argent, se gaver, faire leurs marges…la marge dont certains ont fait le sens de leur vie, l'objet de chaque journée, d'autres y vivent…ce mot « Marge » a tant de sens… !
La marge, condition de vie de certains, motivation de vie pour d'autres!
Ils sont nombreux, ces travailleurs sans droits, ouvriers agricoles, livreurs à vélo, mais aussi journalistes pigistes, c'est le marché qui le veut, c'est la chaine des intermédiaires qui ont besoin d'eux et qui vivent et s'enrichissent d'eux.
Eux, ce sont tous ces hommes qui au péril de leur vie ont pu franchir la Méditerranée sur des bateaux de fortune surchargés, cette Méditerranée devenue un immense cimetière pour d'autres. Un jour peut-être faudra t-il juger ces Etat qui refusent d'ouvrir leurs portes à ces hommes pour « Crime contre l'humanité perpétré en mer ». Eux, ces réfugiés qui font peur à tant d'occidentaux, qui ne voient en tous ces étrangers que des risques pour l'équilibre des Etats, pour l'équilibre des populations….ces réfugiés sens de leur haine, de leur fonds de commerce politique.
Aboubakar Soumahoro nous livre une remarquable étude, une remarquable analyse des conditions d'arrivée et de vie de ces réfugiés, de ces esclaves modernes qui font si peur à tant d'occidentaux, à tant de partis politiques qui en font le sens de leur haine, leur fonds de commerce…ils viennent manger notre pain, mais sans eux, aurions nous notre niveau de vie occidentale, aurions nous nos pizzas livrés à vélo, même par temps de pluie? Aurions-nous notre pain quotidien, nos légumes, nos fruits?
« Comment peut-on, à notre époque, tolérer ces formes d'esclavage. Comment peut-on s'habituer à ces injustices ? Comment la politique a-t-elle pu transformer ces esclaves invisibles en « cible de la haine? »
Je suis remué par ce titre, par la lucidité de cet auteur, par son courage, par l'analyse du monde dans lequel nous vivons, un monde dans lequel nous ne regardons pas les prix bas que nous achetons, prix bas qui pré-supposent des esclaves modernes, des êtres sans droit, des prix bas que nous recherchons… Et si apparaissait sur nos emballages sur nos barquettes de fruits ou de légumes une étiquette : « Produit Sans Exploitation Des Travailleurs » comme le suggère Aboubakar Soumahoro
Il s'appuie sur tant d'autres textes allant dans son sens, textes écrits par des sociologues, des philosophes, des économistes, des auteurs et non des moindres…Albert Camus.
Hasard, coïncidence, ou pire encore….surveillance de nos écrits….? Alors que j'écrivais ce commentaire, alors que je parle de ces sans-abri, alors que je m'indigne des conditions de vie de ces êtres sans droit, qui courent le risque de mourir noyés en Méditerranée, une page que je n'ai pas sollicitée s'est ouverte sur un autre onglet de mon ordinateur : Alibaba me propose des tentes, dont certaines sont munies, semble-t-il, de tuyaux qui ressemblent curieusement à de tuyaux de cheminée…Oui, mais ce sont des tentes de luxe, isolées à plusieurs centaines d'€uro….Je tiens à votre disposition le lien de cette page : No comment !
Cette page qui s'est ouverte, me fait peur, bien plus encore que ces immigrés qui ne demandent qu'un peu de dignité, que nous ne sommes même pas capables de leur offrir.
Nous acceptons ces MARGES, cette surveillance….
À méditer : « Comment peut-on, à notre époque, tolérer ces formes d'esclavage. Comment peut-on s'habituer à ces injustices ? Comment la politique a-t-elle pu transformer ces esclaves invisibles en cible de la haine? » (P. 87)
L'éditeur précise quant à lui : « La reproduction non commerciale de cet ouvrage est inestimable à nos yeux ».
Un grand merci à cet éditeur et à Babelio pour cette lecture
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          120
Le bonheur reste une idée neuve

Dans une courte note la traductrice Marie Causse parle de sa rencontre avec le texte, de ce récit « à la première personne, mais pas seulement, c'était une voix singulière », d'un voyage et d'une lecture…

Dans une autre note, les éditeurs précisent le choix de publier ce texte, à contre-courant de la pensée réactionnaire et raciste. Iels présentent les thèmes, les analyses des formes d'oppressions et des voies de mobilisations, « Au-delà de la question des questions d'exploitation des sans voix, Aboubakar Soumahoro interroge ainsi notre capacité à créer l'alliance nécessaire de tous les travailleurs et travailleuses, quelles que soient leurs différences ». Il convient bien de prendre en compte l'ensemble des rapports sociaux et leur imbrication historique, de refuser les concurrences de celleux qui « cherchent à faire primer « la classe » sur « le genre », « le genre » sur « la race », ou « la race » sur « la classe » », d'incarner un humanisme en révolte…

Il ne me semble pas inutile de citer la phrase mise en exergue : « Aux femmes et aux hommes qui luttent pour le droit au bonheur »

En utilisant une métaphore sportive, Aboubakar Soumahoro souligne en introduction la nécessité de « s'extraire du coin », de se mettre au centre alors que les dominants cherchent à nous disqualifier, nous rejeter aux marges, voir hors de leur histoire. le livre commence par des histoires de migrant·es, d'hommes et de femmes « à la recherche du bonheur à l'ère des damnés de la globalisation », le bonheur contre l'indifférence et l'égoïsme…

L'auteur aborde le « rêve d'Europe », la possibilité de d'étudier et de voyager, son propre parcours, son premier souvenir, « c'est le froid qui transformait mon haleine en fumée », l'omniprésence du temporaire, le rappel permanent de n'avoir pas le droit d'être là, le marché aux bras, « On a la sensation d'être de la marchandise exposée au marché aux bras, dépouillée de toute humanité », la précarité et l'interdiction de refuser la moindre proposition, la précarité et l'impossibilité de faire le moindre projet. Je souligne les analyses sur les pressions exercées sur les travailleurs et travailleuses, l'absence de rapport de travail formalisé, les droits subordonnés à la capacité de travail, les différences de traitements, la concurrence créée entre exploité·es, « les droits des travailleurs, s'ils ne sont pas pour tout le monde, ne seront pour personne ».

Les gouvernements ont transformé l'Europe en forteresse, la Méditerranée en immense cimetière ouvert. Les cotes sont militarisées, la gestion des frontières sous-traitées, la solidarité criminalisée, les principes fondateurs des traités internationaux bafoués. Des êtres humains sont transformés en sans-papier, catégorisés uniquement comme migrants, « La construction de la catégorie du migrant est un dispositif qui enferme des centaines de milliers de personnes dans des « cages » économiques, sociales et culturelles ».

Les discours et les pratiques institutionnelles participent de la « construction de l'ennemi ». L'auteur parle, entre autres, de « racialisation institutionnelle », de séparation pour exclure, des lois italiennes sur l'immigration, du paradigme « de l'invasion et de la crise », du paradigme « utilitariste et économique », du paradigme « sécuritaire », des restrictions de la liberté des migrant·es, de division « nette entre l'Italien, protégé par les principes de la Constitution, et le migrant, qui ne jouit pas de la même protection », de critères différents d'accès aux services pour les enfants, de l'association de l'immigration avec la criminalité,du « délit de clandestinité », d'identification et de d'expulsion, de ghetto institutionnalisé, des sections spéciales des tribunaux, de la séparation des réfugié es et des demandeurs/demanderesses d'asile, de déchéance de nationalité, de poursuite de la colonisation sous d'autres formes, et de nouveau modèle de communauté « qui valorise les diversités et la pluralité culturelle dans ses dimensions immatérielles et matérielles ».

Des murs et les marches pour la liberté, Aboubakar Soumahoro discute des droits inaliénables « associés au fait même d'être des humains », de la liberté de circulation, de la régularisation « pour sortir de l'invisibilité », du parler « en notre nom », d'écriture d'une nouvelle histoire, d'une marche « qui traverserait les frontières européennes, et passerait par des lieux symboliques de différents pays », de remise en cause du système, « Car lorsque l'on décide de subordonner le droit de circulation à d'autres exigences, comme celle des marchés, on transforme la personne en objet », de solutions adéquates aux besoins des personnes.

L'auteur fait le lien entre la situation des personnes en situation de migration et l'absence de droit avec les formes anciennes et modernes d'esclavage. Il aborde la situation des travailleurs et travailleuses agricoles, les emplois illégaux et les subventions, l'attribution des aides de l'Union européennes sans conditionnalité écologique et sans respect des droits syndicaux, les transnationales agroalimentaires, le caporalato, la politique de prix bas et ses effets sur les salarié·es et les producteurs et productrices. Je souligne son argumentation sur la place du syndicalisme et des droits syndicaux, « Si nous voulons rendre leur dignité aux travailleurs et aux travailleuse, leur permettre de reconquérir leurs droits syndicaux et sociaux grâce à l'organisation et la syndicalisation de toute la filière agricole, de la fourche à la fourchette, nous devons partir des travailleurs et travailleuses agricoles, dans une perspective d'alliance avec les paysans et les agriculteurs d'un coté, et les consommateurs de l'autre, pour demander à travail égal, salaire égal, des aliments sains et une vie digne », sur la nouvelle conscience écologique, sur la prise en compte du métissage de la classe ouvrière.

Aboubakar Soumahoro reprend à son compte des analyses de Giuseppe di Vittorio. Il argumente sur un syndicalisme rénové, « Si nous partons de l'idée du travailleur comme personne, alors le syndicat doit être une organisation libre, démocratique et plurielle de « personnes travailleuses » ou sans emploi, capable de rassembler les travailleurs fragmentés et isolés pour améliorer leurs conditions de vie dans une dimension collective », la protection quotidienne « des besoins matériels et immatériels des personnes », l'internationalisation des actions syndicales. L'auteur aborde le travail en logistique, sur les plates-formes, les cycles de travail sans pause, les flux de production en continu, l'érosion des bases sociales collectives, l'accentuation des inégalités, la violation des droits humains.

« Au fil de ces pages j'ai essayé de raconter certains dispositifs qui ont contribué à mettre en acte un processus de « déshumanisation » qui s'est consolidé dans nos sociétés au cours des dernières années ». En conclusion, Aboubakar Soumahoro insiste sur la visibilité à reconstruire des exclu·es et des marginalisé·es de la société, la défense des besoins matériels et immatériels des hommes et des femmes, les rêves des êtres humains, la solidarité, « La solidarité est donc la lutte pour l'intégrité, pour faire partie du tout, pour être autre chose que des bras pour travailler ».

Un petit livre plein d'humanité, de bonheur, de ponts à créer pour que chacun·e soit plus humain·e.
Lien : https://entreleslignesentrel..
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre est un subtil mélange entre le récit autobiographique de l'auteur et une analyse politique et sociologique de l'accueil, du traitement des
"migrants" en Italie et aussi de leurs conditions de travail ainsi qu'aux travailleurs précaires italiens dans les secteurs agricoles et logistiques.
L'auteur nous explique comment l'Etat italien a déshumanisé l'accueil des "migrants" à travers différentes lois toujours plus contraignantes. Il évoque également comment il en est arrivé à faire du syndicalisme malgré les conditions dans lesquelles il se trouvait.
Je remercie Babelio et les éditions Les Etaques pour cette belle découverte reçue grace à la Masse critique de Février 2022.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les lois sur l'immigration qui se sont succédé au cours des trente dernières années ont créé une culture de la banalisation et de l'indifférence par rapport à la machine de la racialisation, entraînant la légitimation de comportements et de dérives racistes.
Car nous semblons à présent habitués à cette culture de l'inimitié, qui,en période de crise économique, imprègne le tissu social.Ces attitudes, en particulier l'indifférence, ont accompagné la promulgation des lois raciales durant le régime fasciste en Italie et le système d'apartheid en Afrique du Sud.
Notre mission collective doit être, (...) de déconstruire le paradigme de la radicalisation (..)
Comme disait Nelson Mandela : "Ce n''est pas vrai que la libération de tous se traduira par une domination raciale. "(p.59)
Commenter  J’apprécie          150
Le Droit au bonheur

A ce moment là , j'ai vraiment eu la sensation d'être acculé dans un coin du ring.Un coin dans lequel j'étais seul,alors que je partageais ma condition avec des millions de personnes.Un coin dans lequel ne se trouvent pas seulement les travailleurs agricoles les livreurs les coursiers les chercheurs,les journalistes précaires et tous les travailleurs les plus fragiles.(...)
Cette situation ne peut qu'aboutir à une régression généralisée, car les droits des travailleurs, s'ils ne sont pas pour tout le monde,ne seront pour personne.(p.30)
Commenter  J’apprécie          200
La tentation d'ériger des murs n'est pas nouvelle.Quand une civilisation est repliée sur elle-même et qu'elle ne parvient pas à valoriser la dimension dynamique des relations entre les êtres humains,elle dresse des murs afin de nier l'existence de l'autre.Adorno,en étudiant la psychologie du fascisme juste après la Seconde Guerre mondiale,avait observé que l'un des traits de la personnalité autoritaire était l'ethnocentrisme, c'est-à-dire la conviction d'appartenir à un groupe supérieur qui doit être tenu à l'écart de la contamination culturelle et qui a besoin de construire des frontières et des murs pour se protéger et exclure.(p.62)
Commenter  J’apprécie          130
Introduction

s'extraire du coin

Les histoires de migrants et de réfugiés ne sont pas toutes les mêmes. Il y a ceux qui fuient une guerre géopolitique et économique, une persécution ou un pays dévasté par les effets des changements climatiques. D'autres,au contraire,quittent leur terre pour trouver un travail ou rejoindre leur famille.Et tous femmes et hommes,nous partons à la recherche du bonheur à l'ère des damnés de la globalisation. Quel mal y-a-t-il à quitter son pays pour cela ?.(p.17)
Commenter  J’apprécie          150
"Toi,tu seras toujours à pied"

Un matin de février,il y a quelques années de cela,je marchais sur le trottoir à Lentate sul Seveso, dans la province de Monza. Soudain ,une voiture grise de grosse cylindrée s'est arrêtée près de moi et un monsieur distingué à baissé sa vitre, m'a dévisagé avant de lâcher : " Toi,tu seras toujours à pied"
Des années plus tard,je garde un souvenir très vif de cet épisode, en soi insignifiant. Bien sûr ce n'était pas la première fois que quelqu'un s'adressait à moi sur un ton méprisant sans même me connaître. Les migrants sont confrontés chaque jour à des épisodes de ce genre,des plaisanteries, des regards et des commentaires mêlés d'un racisme sous-jacent .Mais je me suis longtemps demandé pourquoi cet homme se sentait en droit de me mépriser sans connaître mon nom,mon histoire, mon pays,mon travail et les raisons pour lesquelles,ce jour-là,j'étais en train de marcher.(p.38)
Commenter  J’apprécie          70

autres livres classés : syndicalismeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Histoire et généralités sur la Normandie

TOUS CONNAISSENT LA TAPISSERIE DE BAYEUX, QUI EN EST LE HÉROS ?

RICHARD COEUR DE LION
ROLLON
MATHILDE
GUILLAUME LE CONQUERANT
GUILLAUME LE ROUX

20 questions
70 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire , célébrité , économieCréer un quiz sur ce livre

{* *}