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205 pages
Privat (14/06/2018)
3/5   1 notes
Résumé :
« C'est un homme des steppes, et il vit à Revel, au pied de la Montagne Noire, il promène sa stature de cavalier slave, son
visage à la fois rude et doux, son accent chantant où les voyelles s'allongent entre des "r" qui roulent mollement », Michel Roquebert décrivait ainsi l'artiste russe et cosaque Georges Artemoff.

Intimement lié aux innovations artistiques de la première moitié du XXe siècle en France, il est formé à Rostov, puis à Moscou e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce beau livre me faisait de l'oeil depuis quelques jours dans les vitrines des libraires de ma ville. Je le savais que je craquerai !!
Je m'en suis grandement félicitée.
D'abord parce que s'il trônait ainsi un peu partout, c'était parce qu'il y avait, depuis le mois de mai, une exposition des oeuvres d'Artemoff au musée de Lavaur…. Lavaur, trente à quarante minutes de chez moi…. C'est parti ! C'était magnifique, environ 80 oeuvres sont présentées (Les années claires de 1920 à 1950) dont une cinquantaine d'huiles, gouaches, quelques dessins… et des sculptures, bas-reliefs sur bois… le tout dans le très beau décor de la chapelle du musée.

Ensuite parce que ce livre est superbe, au point que je n'en finis pas de m'y plonger. A la fois biographie très détaillée de l'artiste, et catalogue de ses oeuvres classées chronologiquement si bien que l'on a une vue d'ensemble très précise de son oeuvre dans le temps, et selon ses différents lieux et changement de vie.

Les reproductions sont d'excellente qualité, dont beaucoup en pleine page. J'ai mis en pense bête l'ouvrage de Jean-Louis Augé « Georges Artemoff, le dernier centaure », mais j'hésite à le commander, celui-ci m'apparaît tellement complet que je crains que cela ne fasse double emploi.

L'exposition à Lavaur se déroule jusqu'au 16 septembre pour ceux qui ont la possibilité de s'y rendre…. A défaut n'hésitez pas procurez-vous ce magnifique ouvrage pour découvrir cet artiste bourré de talent et au caractère bien trempé, libre, fier et sensible comme on les aime.

Voici quelques brèves notes sur sa biographie :


Georgui Kalistratovitch Artemoff, émigré déraciné après-guerre, est né en 1892 à Ourioupinsk, à mi-chemin entre Moscou et la mer Caspienne, au coeur du pays cosaque. Il étudie à Rostov, puis à l'Ecole de peinture de sculpture et d'architecture de Moscou (1906-1912). Il reçoit une bourse d'études pour étudier en France ou en Italie et choisit Paris. Il y sera accueilli par son ami Ossip Zadkine. Il rencontre Modigliani, Soutine, Pascin, Juan Gris, Kremege, Picasso….

Durant la Grande Guerre il s'engagera dans la Légion étrangère.
Il retourne en Russie (1917-1922) lors de la guerre civile où il s'engagera à nouveau dans l'armée de Wrangel.
Peintre, sculpteur, décorateur, son parcours est assez époustouflant, par contre il demeure aujourd'hui peu connu, du moins du « grand public » et c'est fort dommage.

Jusqu'en 1939, il va produire toute une série de décors (films, décor du Caveau Caucasien), de peintures inspirées par des séjours en Corse mais surtout d'admirables sculptures sur panneau ou en ronde-bosse très marquées par le style Art-Déco.

Sa première épouse Lydia qui sera son inspiratrice des années d'avant-guerre décède en 1938. Il épousera ensuite Jeanne Astre, qui sera celle des périodes sorézienne et revéloise.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai jamais voulu travailler par contrats avec les marchands. Le marchand de Modigliani (peut-être Léopold Zborowski, son marchand après 1916) me l'a proposé, j'ai refusé. Vous comprenez, si le marchand vous dit : "vous faites très bien les roses, il faut faire des roses, vous faites vingt toiles de roses par mois ! Je n'ai pas voulu, j'étais libre... Pourtant, voyez-vous, on a besoin des marchands pour arriver, mais moi je n'ai pas d'esprit pratique du tout. J'ai raté Paris à cause de mon entêtement, mai j'ai peut-être quand même trouvé mon chemin.
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D’autres amis assurent ailleurs de précieux relais, telle Géraldine Balayé qui signe vers 1945 un article élogieux, sous forme de compte rendu d’une visite de l’atelier de Sorèze, intitulé « un peintre de la Libération – Georges Artemoff », illustré d’un des panneaux peints de la Chasse au lion. Elle conclut ainsi :

Quelques études d’oiseaux et de poissons, quelques projets ou études, dessins d’une maîtrise digne d’un Michel-Ange oriental, né comme une comète en plein XXème siècle. En somme un ensemble tel que Paris n’en possède pas et qui vaut la peine d’accourir à Sorèze et de visiter cet atelier…

Paul Sentenac écrit dans la revue Beaux-Arts le 15 mai 1951 :
Des peintures de Georges Artemoff.. on reçoit d’abord le choc visuel de la vitalité de la couleur… puis leur spiritualité s’insinue… les sujets en sont empruntés à des personnages de la vie quotidienne. Mais ceux-ci comme transportés sur le théâtre de l’imagination, symboliques, nous livrent leur mystère…
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Bien sûr Artemoff fut trop libre pour être un vaniteux ; n’empêche, l’éternel adolescent a toujours cru en son art, s’en faisant même une assez haute idée. Il fut pleinement conscient de la force de son dessin et lucide sur la solidité de ses inspirations. Sûr de son talent, l'artiste en marge savait aussi et depuis toujours qu’il reviendrait à d’autres le soin de le faire connaître et reconnaître.

Artemoff lègue à sa mort une œuvre assez considérable, essentiellement détenue en mains privées à l’exception de quelques musées. Il laisse par ailleurs un fond d’atelier assez conséquent, composé de plusieurs centaines d’huiles et de dessins réalisés sur tous types de supports.
Après sa mort et durant plus de vingt ans, c’est Jeanne Astre-Artemoff, son épouse qui va porter l’œuvre. Sa fille Marie, seule héritière de l’atelier, est encore trop jeune pour en assurer la charge.
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Ginette Lauer, parente de Jeanne et future galeriste, se souvient dans une lettre écrite en 1984 :

Le portrait de moi qu’a fait Georges à Sorèze (je n’avais pas 30 ans), je ne l’ai jamais aimé et je ne m’y suis jamais reconnue. Maintenant, à 69 ans, ce tableau me bouleverse, car il est l’œuvre d’un visionnaire. Artemoff a vu à 30 ans ce que je serai à 69, la tristesse du regard, les trois marques dans la main… Bref il a vu ma vie….
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A la fin des années 1950, deux grandes expositions estivales chez Gérard Mourgue viennent clore le cycle des présentations parisiennes. Celle du mois de juillet est couronnée de nombreux articles de presse très élogieux….. Dans les colonnes de Combat du 27 juillet, on lit :

Mais ce qui me frappe le plus dans l’actuelle exposition de ses œuvres, c’est qu’à notre époque partagée entre le surréalisme et l’abstrait, il réussisse avec une étonnante personnalité et sans jamais tomber dans les fadeurs du figuratif intégral, à transmettre grâce à ses peintures inspirées par la femme, un message humain singulièrement sublimisé. Son art est direct, brutal, sans concessions. Il ne cherche pas à plaire et pourtant il plaît.
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