Ce beau livre me faisait de l'oeil depuis quelques jours dans les vitrines des libraires de ma ville. Je le savais que je craquerai !!
Je m'en suis grandement félicitée.
D'abord parce que s'il trônait ainsi un peu partout, c'était parce qu'il y avait, depuis le mois de mai, une exposition des oeuvres d'Artemoff au musée de Lavaur…. Lavaur, trente à quarante minutes de chez moi…. C'est parti ! C'était magnifique, environ 80 oeuvres sont présentées (Les années claires de 1920 à 1950) dont une cinquantaine d'huiles, gouaches, quelques dessins… et des sculptures, bas-reliefs sur bois… le tout dans le très beau décor de la chapelle du musée.
Ensuite parce que ce livre est superbe, au point que je n'en finis pas de m'y plonger. A la fois biographie très détaillée de l'artiste, et catalogue de ses oeuvres classées chronologiquement si bien que l'on a une vue d'ensemble très précise de son oeuvre dans le temps, et selon ses différents lieux et changement de vie.
Les reproductions sont d'excellente qualité, dont beaucoup en pleine page. J'ai mis en pense bête l'ouvrage de
Jean-Louis Augé «
Georges Artemoff, le dernier centaure », mais j'hésite à le commander, celui-ci m'apparaît tellement complet que je crains que cela ne fasse double emploi.
L'exposition à Lavaur se déroule jusqu'au 16 septembre pour ceux qui ont la possibilité de s'y rendre…. A défaut n'hésitez pas procurez-vous ce magnifique ouvrage pour découvrir cet artiste bourré de talent et au caractère bien trempé, libre, fier et sensible comme on les aime.
Voici quelques brèves notes sur sa biographie :
Georgui Kalistratovitch Artemoff, émigré déraciné après-guerre, est né en 1892 à Ourioupinsk, à mi-chemin entre Moscou et la mer Caspienne, au coeur du pays cosaque. Il étudie à Rostov, puis à l'Ecole de peinture de sculpture et d'architecture de Moscou (1906-1912). Il reçoit une bourse d'études pour étudier en France ou en Italie et choisit Paris. Il y sera accueilli par son ami
Ossip Zadkine. Il rencontre Modigliani, Soutine, Pascin,
Juan Gris, Kremege, Picasso….
Durant la Grande Guerre il s'engagera dans la Légion étrangère.
Il retourne en Russie (1917-1922) lors de la guerre civile où il s'engagera à nouveau dans l'armée de Wrangel.
Peintre, sculpteur, décorateur, son parcours est assez époustouflant, par contre il demeure aujourd'hui peu connu, du moins du « grand public » et c'est fort dommage.
Jusqu'en 1939, il va produire toute une série de décors (films, décor du Caveau Caucasien), de peintures inspirées par des séjours en Corse mais surtout d'admirables sculptures sur panneau ou en ronde-bosse très marquées par le style Art-Déco.
Sa première épouse Lydia qui sera son inspiratrice des années d'avant-guerre décède en 1938. Il épousera ensuite Jeanne Astre, qui sera celle des périodes sorézienne et revéloise.