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Critique de andman


Les livres d'Histoire retiendront la date du 11 septembre 2001 comme le commencement d'une longue guerre d'un genre nouveau, opposant les forces obscurantistes se réclamant de l'islam radical et les pays occidentaux.
Depuis lors la pieuvre extrémiste dirige ponctuellement ses attaques suicidaires contre les pays qu'elle considère mécréants. Dotée de moyens financiers considérables provenant de trafics en tout genre, elle s'est implantée dans les endroits du monde où les conditions de vie sont les plus extrêmes, l'Afrique notamment.

Une grande partie du roman “Katiba” se situe dans la partie occidentale du Sahel : de la capitale mauritanienne Nouakchott au désert du Ténéré dans le nord du Niger en passant par le centre du Mali et l'extrême sud de l'Algérie.
Cette vaste étendue semi-aride se confond avec le monde des Touaregs au nomadisme déclinant. Du fait de son relief, propice au camouflage de petits groupes mobiles, cette zone géographique est devenue ces dernières années le terrain de prédilection des cellules terroristes d'Al-Qaïda au Maghreg islamique (Aqmi), ces petites unités combattantes aussi appelées katibas.

Alternativement le lecteur est convié dans un lieu infiniment moins poussiéreux, à l'ambiance nettement plus feutrée : le Quai d'Orsay. Ce haut lieu de la diplomatie française est la cible d'une opération djihadiste minutieusement planifiée par le chef d'une katiba sahélienne au charisme irrésistible : Kader Bel Kader.

Le projet d'attentat vise un ministre arabe de passage à Paris et nécessite pour sa réalisation le concours de Jasmine, une fonctionnaire du Quai d'Orsay de nationalité franco-algérienne.
Au tout début de l'intrigue, alors que cette jolie trentenaire atterrit à Nouakchott, elle sait pertinemment que ses moindres faits et gestes sont observés scrupuleusement par les services secrets d'horizons les plus divers, et pourtant elle n'en a cure…

Ce roman de Jean-Christophe Rufin, paru en 2010, est un thriller parfaitement orchestré, d'une incroyable intensité dramatique.
Un puzzle diabolique, fait de pièces éparses réparties dans différents pays, petit à petit se met en place tout en gardant suffisamment de zones d'ombre pour captiver le lecteur jusqu'à l'épilogue haletant au possible.

La prose de l'écrivain est un régal ; voici un petit aperçu de son style, de son aisance à introduire un personnage :
“C'était un de ces grands vieillards du désert qui forcent le respect. Les marques de ce qu'ils ont enduré, le miracle de leur longévité, la sagesse que leur ont conférée des années de privation et de solitude, tout contribue à faire d'eux des reliques vénérables. Il est impossible de leur prêter la moindre intention hostile. Les épreuves paraissent les avoir délivrés de toute énergie pour commettre le mal.”

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