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4,16

sur 1439 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un vrai bonheur de lecture que l'Abyssin qui nous emmène en Ethiopie pour une aventure trépidante : un récit haletant et coloré et un plaidoyer contre l'intolérance et ses fanatismes, une belle leçon d'humanisme ! Avec pour couronner le tout une belle histoire d'amour et une écriture érudite et malicieuse à souhait, un délice ! Et un des romans de Rufin que j'ai préféré !
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L'abyssin est le premier roman de JC Rufin... et ça se voit !

À la fois dans les petites erreurs de jeunesse que sont, à mes yeux, le personnage caricatural de Murad, la mise en route un peu longuette ou l'histoire d'amour inutilement compliquée des personnages secondaires.
Et dans les réussites, qui portent la signature de Rufin : le style (fluide et très agréable), les portraits méchamment ironiques de M. de Maillet et Macé (ça me rappelle un peu les Deume de Belle du Seigneur !), des découvertes à faire sur le Négus, la Cour de Louis XIV, la vie au Caire...et pas mal de suspense lors des aventures rocambolesques de Jean-Baptiste Poncet.

Au final, j'ai vraiment eu du mal à quitter le héros (en cours de route et à la fin) et surtout la courageuse Alix, qui est mon coup de coeur : libre, amoureuse et prenant fermement sa vie en main, c'est une héroïne très moderne et quasi féministe ! À tel point d'ailleurs que je ne suis pas sûre que son histoire soit vraisemblable dans ces circonstances historiques... Mais qu'importe, ça nous change de toutes les Belles au bois dormant qui attendent leur prince charmant sans bouger, et j'ai aimé ça !

Donc un excellent moment de lecture, et un roman que je recommande fortement aux amateurs !

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« Jean-Baptiste commença par interroger longuement le vieil homme sur ses douleurs, leurs circonstances, leur lieu. Puis il le fit parler de sa vie, de ce qu'il mangeait et buvait, de sa manière de dormir et du goût qu'il avait pour les femmes. de la sorte se dessinait pour Jean-Baptiste l'image intérieure de l'être qu'il avait en face de lui et il cherchait, en venant à ces racines, quelles correspondances secrètes avec d'autres racines, d'autres êtres,leur feuillage ou leur fruit pouvaient lui rendre son harmonie. »

Un livre qui fait voyager dans le temps et les échelles de l'Orient. Un dépaysement farouche, des personnages bien charpentés, des histoires d'amour et d'amitié, un très bon moment de lecture. Sous Louis XIV, un collectionneur de plantes, amoureux de la terre, médecin à ses moments, désargenté et sans noblesse s'éprend de la fille du consul français installé au Caire. Il réalisera un périple qui le mènera d'Égypte en Abyssinie (avec un petit détour par la cour du roi Louis XIV) pour décrocher le coeur de sa belle.

« Aucune femme, jamais, n'avait suscité en lui ce trouble durable, cette capture de l'esprit tout entier, cet asservissement du coeur et des sens qui devait être l'amour. »

La prose est fluide, Jean-Christophe Rufin arrive à nous plonger dans cette ambiance particulière où les luttes politiques, religieuse et diplomatiques sont faites de ruses et chausse-trapes au sein du Caire et j'avoue avoir pris plaisir à suivre Jean-Baptiste dans ce dédale, ne sachant pas si demain son projet se réaliserait. C'est aussi un humour bien agréable à lire.

« Mehmet-Bey plissa les yeux, signe qu'un mot avait traversé en lui une couche profonde de son esprit, situé un peu au-dessous de l'épais socle des certitudes, une couche où frémissait parfois, le plus rarement possible à son goût, cette chose irritante que l'on nomme une idée. »
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Ce qu'il y a de bien avec les oeuvres de J.-C. Rufin, c'est que chaque roman est l'occasion d'un voyage dans les contrées et les époques, fictives ou réelles. Il nous transporte cette fois-ci dans le nord-est du continent africain à l'époque où le roi Soleil étend sa domination sur l'Europe.
L'histoire débute ainsi : Jean-Baptiste, un jeune médecin apothicaire au Caire, accepte de partir en ambassade auprès du Négus — l'empereur d'Éthiopie (ou Abyssinie) — sur les ordres de M. de Maillet, consul de France. Mais loin de lui sont les préoccupations diplomatiques, Jean-Baptiste s'est épris de la fille du consul (Alixe) et espère bien retirer de cette expédition suffisamment de renommée pour abattre les barrières sociales qui les séparent.
S'ensuit un long périple semé d'embûches en tous genres, qu'il le soit par des ecclésiastiques avides de mainmise spirituelle sur les Abyssins, ce peuple de chrétiens du bout du monde, ou par la horde de diplomates calculateurs qui se disputent âprement les faveurs des monarques. Ces péripéties et découvertes conduisent les protagonistes du Caire à Gondar en passant par Versailles et le Sinaï.

Voici une histoire brillamment contée, tout en fluidité, en élégance, et accompagnée de la bonne dose d'humour. Un récit aux accents chevaleresques et aventuriers qui se déploie au milieu de décors merveilleux. Un roman qui a obtenu le prix Goncourt du premier roman en 1997.
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Pendant le règne de Louis XIV, le monde était encore et vaste et, pour la plupart des Européens, encore largement inexplorés. Un de ces recoins inexplorés était l'Abyssinie (aujourd'hui, l'Éthiopie), un royaume fermé, isolationiste. Mais voilà que le négus, le roi, est sérieusement malade. C'est une occasion à ne pas manquer pour les différentes factions (à commencer par des ordres monastiques qui se font compétition pour convertir ces drôles de chrétiens). le pauvre M. de Maillet, diplomate en service au Caire, coincé entre ces factions, opte pour le secret et envoie le jeune médecin Jean-Baptiste Poncet, auquel se joignent son ami herboriste Juremi et un missionnaire jésuite.

L'Abyssin est beaucoup plus complexe et le résumer ainsi semble réducteur mais ce qui m'a marqué le plus est ce voyage des protagonistes vers le sud. L'émerveillement m'a accompagné tout le long de ma lecture. le Caire du début du XVIIIe siècle est grouillant, fascinant, avec ses quartiers respectifs et ses ruelles sombres qui se prêtent aux intrigues. Puis viennent les grands espaces, la chevauchée le long du Nil puis dans le désert, les petits villages, les routes sinueuses en montagnes, à dos d'âne. Quand les protagonistes arrivent à Gondar, on y croit à peine. C'est un monde nouveau, l'opulence, le cérémonial de cour, les rituels, etc. Exotisme garanti.

Cet émerveillement ne se dément pas. Étrangement, malgré l'épaisseur du bouquin et la rigueur historique à laquelle s'est conformé l'auteur Jean-Christophe Rufin, jamais je n'ai senti de lourdeur. Les nombreuses descriptions, à la fois précise et précieuses, sont bien intégrées à l'action. Tout est mesuré, parfait. Il en va de même des thèmes et des intrigues secondaires, qui permettent de balancer le récit. On retrouve deux histoires d'amour, des tractations diplomatiques, de l'espionnage, etc.. Et tout le sérieux de ces rebondissements est atténué par l'humour, provenant tant des situations cocasses (rencontres interculturelles obligent) que par des personnages frôlant parfois avec la caricature. À bien des égards, ce style rocambolesque me rappelait vaguement les écrits du XVIIe siècle, bien que les protagonistes démontrent d'une ouverture d'esprit en avance sur l'époque (tolérance, liberté, féminisme).

Le chemin du retour réserve quelques surprises et de nouveaux rebondissements. Après tout, Poncet doit bien rendre compte de tout ce qu'il a vu à Versailles ! Et peut-être obtenir des faveurs lui permettant de retrouver la jolie mademoiselle de Maillet… Vous l'aurez compris, L'Abyssin est un voyage dans le temps et dans l'espace à peu de frais. Je ne peux que vous encourager à lire ce roman.
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Cette lecture est l'heureux aboutissement d'une rencontre manquée.
En effet, ayant ouï-dire que le sieur Rufin devait venir nous entretenir de son parcours de médecin-diplomate-aventurier lors d'une causerie destinée à l'édification des esprits curieux, je fus d'avis qu'il fallait m'y rendre. Bien que n'étant guère friande de chasse aux autographes, et convaincue que les rencontres avec des auteurs ne sont qu'un leurre, il me semblait que ce drôle de personnage venu pour un bref séjour dans nos murs méritait le détour.
Je ne savais que penser de son oeuvre, ne l'ayant point lu.
Je parcours quelques critiques sur babelio et j'arrête mon choix sur deux titres: l'Abyssin ou Compostelle. Enfourchant mon vélo, je me présente à la porte de la Librairie Imaginaire (en vrai, elle existe, mais elle s'appelle comme ça) et je demande si on trouve du Rufin dans les étagères bien garnies. Coup de veine: ce sont ceux que je cherche.
Aussitôt, munie de mon butin, j'entame ma lecture au bord du lac.
Et là, impossible de m'en détacher; les chapitres se succèdent sans trêve ni repos, tout me captive et m'enchante: les lieux, les personnages, l'intrigue, l'époque, le ton vif et impertinent de ce Jean-Baptiste qui n'accepte ni Dieu ni maitre, sa Dulcinée, farouche et passionnée, et ces maudits Jésuites, et ces piteux Capucins, et ce Consul bouffi de prétention, quelle belle procession!
Comme une grande tapisserie qui se déploie, ici chargée d'or, de rois mages et d'étoiles, là pleine de gouffres hideux et de figures monstrueuses.
Une semaine sans quitter mon herboriste, de Gizeh aux sombres remparts d'Ethiopie, et jusqu'aux antichambres royales.

Et l'auteur, dans tout ça, comment est-il? drôle, distant, distrait, démoniaque, déroutant, désopilant, dur d'oreille, désastreux?
Je ne saurais le dire, car finalement, j'ai loupé la conférence.

Sans regret, car au lieu d'un homme, j'ai rencontré un auteur.
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L'Abyssinie évoque irrésistiblement le voyage et les mystère de l'Afrique...une réputation non usurpée pour cette région de la corne de l'Afrique, au nord de l'Ethiopie, où l'empire du Négus s'est épanoui pendant près de 700 ans, puisant ses racines mythiques aux sources du Roi Salomon lui-même.
C'est entre la cour du Roi Soleil et cet Empire florissant, en passant par le Caire et les intrigues italiennes, que Jean-Christophe Rufin nous invite au voyage.
Le médecin du XXème siècle endosse le costume de Jean-Baptiste Poncet, cousin romancé de Charles-Jacques, médecin qui explora réellement ce pays au XVIIème siècle.
On l'aura compris, L'Abyssin est un magnifique roman d'aventure, où la lutte contre les prédicateurs jésuites et autres intrigants se mêle à la passion amoureuse et aux amitiés les plus nobles.
Tournant parfois au conte de mille et une nuits -aux tours du destin fort à propos pour le bien de l'intrigue-, ce livre n'est pas que cela : l'auteur nous livre le résultat de recherches approfondies sur les personnages historiques, les événements et moeurs de leur temps, ainsi qu'une réflexion sur la liberté, la lutte contre les fanatismes et la recherche du bonheur.
Dans un style accessible et rutilant, malgré quelques tournures empruntées du classicisme contemporain, qui nous immerge un peu plus dans ce monde du XVIIème siècle, Jean-Christophe Rufin aura su me transporter pendant 670 pages, et c'est avec joie que j'ai ensuite lu la suite du roman : Sauver Ispahan.
Une belle aventure, bien au-delà de l'exotisme, véritablement solaire et enrichissante, guidée par la forte présence de l'écrivain-médecin sans frontières.
Un roman résolument moderne, qui chevauche en une cavalcade passionnée les siècles et la langue de Diderot, de Dumas, Tolstoï, et Kessel.
Prix Goncourt du 1er roman, prix Méditerranée 1997.
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Très belle fresque que ce roman de Jean-Christophe Rufin que je découvre à travers cette première lecture.
Jean-Baptiste Poncet, apothicaire en Égypte, accompagné d'un assistant protestant, nous fait vivre des aventures multiples.
Il va ainsi entreprendre un voyage jusqu'aux confins de l'abyssinie pour rencontrer le Négus et pour l'amour d'Alix, fille de l'ambassadeur de France pour qui il souhaite devenir un gentilhomme afin de l'épouser.
Aventures haletantes, complots, ce roman nous emporte jusqu'à la cour de Louis XIV à travers mille lieux et mille intrigues qui s'y nouent.
Un moment agréable que cette lecture. le texte est fin, le contenu est riche, la langue est ciselée. C'est très beau et les rebondissements sont au rendez-vous.
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L'Abyssin a atterri dans ma bibliothèque après la découverte du Grand Coeur que j'ai beaucoup apprécié mais j'avoue que l'épaisseur du roman me faisait un peu peur. Ces 700 pages d'une écriture plutôt dense se sont avérées pourtant un véritable plaisir.

S'inspirant librement d'un personnage réel, Jean Christophe Rufin a su construire un récit enrichissant et captivant. En compagnie de Jean Baptiste Poncet, nous traversons le désert du Caire jusqu'à l'Abyssinie dans le but d'y installer une ambassade. Nous suivons ensuite ce personnage fort attachant jusqu'à la cour de Versailles d'où notre héros s'enfuit pour, à nouveau, rejoindre l'Egypte. Des paysages exotiques, des intrigues, des personnages hauts en couleurs, tous les ingrédients d'un bon roman d'aventure y sont réunis. C'est aussi une ode à l'amour qui, à l'origine des aventures, occupe ici une place centrale. C'est enfin une éloge de la tolérance, de la liberté et de l'indépendance que le jeune apothicaire incarne à merveille alors que le fanatisme est pointé du doigt.

J'ai encore une fois été séduite par l'aisance avec laquelle Jean Christophe dépeint une époque dans un français soigné mais sans prétention. Son talent de conteur m'a conquise et l'auteur peut me compter désormais parmi ses fidèles lecteurs.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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A partir d'un fait historique, "L'abyssin" est avant tout un très beau roman d'aventure ou l'on suit Jean-Baptiste Poncet, aventurier et apothicaire envoyé en Abissinie pour soigner le Négus et diriger l'Ambassade. La mission est importante car l'Ethiopie est l'enjeu de convoitises diverses. Dans une langue formidablement vivante, Rufin nous embarque pour un voyage initiatique captivant, passionnant et diablement rythmé. Un premier roman (le livre reçu le Goncourt du premier roman) qui montrait déjà de façon éclatante un grand talent. Instructif, dépaysant que demander de plus ?
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