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sur 2041 notes
Cette critique est dangereusement subjective. J'ai en effet le privilège de connaître personnellement Jean-Christophe Rufin.
En poste au Sénégal, nous avions appris avec surprise sa nomination comme ambassadeur. Nicolas Sarkozy venait d'être élu et la tradition qui réservait aux seuls diplomates de carrière les postes d'ambassadeur était battue en brèche. Ecrivain déjà célèbre (il avait obtenu le prix Goncourt en 2000 pour "Rouge Brésil"), Jean-Christope Rufin a été accueilli à l'ambassade avec une certaine appréhension : ce non-professionnel allait-il prendre toute la mesure de la tâche ? ne considèrerait-il pas son séjour à Dakar comme une résidence d'écrivain ?
Nos réticences furent vite balayées. L'écrivain serait ambassadeur à temps complet. Et même son élection à l'Académie française ne le détournerait pas de sa tâche. Pendant trois ans il l'accomplit avec un zèle exemplaire et un courage peu courant. Il tint tête au président de la République Abdoulaye Wade, engagé dans une lente dérive autoritaire, et faillit à plusieurs reprises être rappelé à Paris. 3 ans après son départ, son souvenir reste vivace au Sénégal.

"Le grand Coeur" n'a rien à voir avec l'Afrique. Après quelques tentatives à mon sens peu réussies (quoiqu'appréciées du public) de polar écrit dans le style américain ("Le parfum d'Adam", "Katiba"), JC Rufin revient chez Gallimard et y retrouve la veine de "L'Abyssin" ou de "Rouge Brésil". Un ample roman historique, un héros charimatique au destin hors du commun, un style d'une extrême élégance qui ne verse jamais dans le maniérisme ...

Mais quand JC Rufin nous parle de Jacques Coeur, c'est aussi - c'est peut-être surtout - de lui-même qu'il nous parle. Et c'est dans cette mesure que son livre m'a intéressé et touché.

Ce qui le définit d'abord, c'est son attirance pour l'Ailleurs. Jacques Coeur - comme JC Rufin - est attiré par les confins du monde. Il en a une approche très sensorielle : les odeurs, les sonorités des langues, la physionomie des populations influncent sa perception. du coup, ce personnage est parfois insaisissable : alors qu'on le croit ici, il est déjà en partance vers là-bas.
Autre trait caractéristique de Jacques Coeur (et de JC Rufin !) : c'est un touche-à-tout de génie qui réussit, avec une apparente désinvolture, dans tous les domaines. A lire la biographie de Jacques Coeur, on a l'impression que sa vie s'est jouée à son insu : la chance, les hasards ont fait de ce fils de pelletier l'Argentier du Roi, la plus grosse fortune de France, l'amant d'Agnès Sorel et l'ami du Pape. La vie de JC Rufin, qu'il relate dans "Le léopard sur le garot", est, si l'on croit celui qui la raconte, elle ausi, le résultat d'heureuses coïncidences. Aveu sincère ? pose faussement modeste ? ou suprême élégance à euphémiser les efforts et le travail sans lesquels il n'est pas de réussite ?
Jacques Coeur, comme JC Rufin, est un solitaire. Il ne fait partie d'aucune coterie, d'aucun clan. D'origine modeste, il n'a pas hérité ses titres de ses ancêtres. Il s'est fait seul, sans verser pour autant dans le carriérisme ou l'arrivisme. Il a une conscience aiguë de la fragilité des choses et de leur caractère éphémère. Il connaît la fragilité des honneurs.
Jacques Coeur (comme JC Rufin) est fasciné par le pouvoir et par les hommes qui l'exercent. Il les fréquente, il les connaît, il lui arrive même de partager leurs passions. Mais il ne leur sacrifiera jamais son indépendance. Il porte sur eux un regard amusé, distancié, souvent critique. Au fond il s'en méfie. leurs valeurs ne sont pas les siennes.

J'ai aimé le Grand Coeur. Car j'y ai retrouvé un Grand Monsieur.
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Les armagnacs et les bourguignons ! Pensez que, si j'affectionne le marc de bourgogne un liquoreux pruneau d'Agen si tant est qu'il fut à l'armagnac ça me dit aussi. Mais que diantre !... pour la petite histoire, en ce début d'ouvrage je ne suis pas une érudite. Ne le sont pas davantage les jeunes personnes, des enfants, qui vivent comme moi, un réel éblouissement à l'apparition du beau chevalier et de sa monture. Nos prunelles s'agrandissent devant un jeu grandeur nature qui se met en place, tandis qu'une touche guerrière soudain claironne dans le paysage.
.
Et comme l'écriture s'y prête quelques rimes en ligne : (p.29)
.
Il y avait parmi nous un chef, c'était un gros garçon
Cheveux bouclés noirs comme fourrure de mouton
La victoire lui était acquise avant même le combat
Audaces et vantardises se jouant comme une feinte
De par une réputation usurpée qui forçait le résultat
Éloi, exerçait son ascendant en suscitant la crainte...
.
Le livre, il est consistant. Mais encore. Parfois, ça ne veut rien dire, ce n'est pas le nombre de pages qui compte. Non ! Là, j'ai vraiment quelque chose dans la main. Hum... dans l'oeil ? Oui, si vous voulez. Premièrement, l'écriture me plait. Déjà, je sais que je vais le lire. Mais c'est peu dire, je suis déjà dedans. Ensuite, oui, parce que ce n'est pas le tout de papoter, il faut écrire...
Le Grand Coeur est un roman picaresque ou d'époque se situant au moyen-âge. Hormis les seules références à des personnages historiques, en l'occurrence Charles VII et plus loin Agnès Sorel qui illustrent brillamment le contexte, j'y découvre les pérégrinations d'un jeune homme, qui, d'abord installé dans un semblant d'existence en tout point conforme à son rang, s'en échappe au rythme de pulsions insoupçonnées qui le révèlent à lui-même ; les traits de son véritable caractère.
C'est après un voyage initiatique, en Orient, dont les merveilles rutilent à ses yeux comme autant de trésors qu'il prend conscience de l'incongruité des croisades. Des guerres coûteuses qui affament le peuple et s'en viennent contrevenir à la diversité d'une population que précisément, il admire. Il s'ensuit alors, un cheminement passionnant que je découvre en même temps que la transformation d'un homme livré à son destin. Il s'appelle Jacques Coeur. Et comme à Grand Coeur grande conséquence, je conclurai en disant : « coup de foudre » c'est bien, non !
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La postface du Grand Coeur atteste que Jean-Christophe Rufin a mis tout le sien… (oui, bon) dans cette biographie romancée sous forme de mémoires. On le comprend, la destinée extraordinaire de Jacques Coeur, négociant d'origine modeste devenu argentier du roi Charles VII, a bien de quoi susciter l'empathie et enflammer l'imagination.

L'Histoire au XVème siècle prend ici son essor à travers l'odyssée de ce rêveur humaniste et ambitieux. C'est la fin des croisades, la pacification progressive du royaume de France et l'ouverture des échanges commerciaux avec l'Orient sous l'impulsion visionnaire d'un Coeur vaillant à qui rien ne semble impossible (tiens, ça me rappelle un truc). Ses « mémoires » livrent aussi nombre de réflexions sur les fourberies du pouvoir et autres stratégies politiques pas si éloignées de nos contemporains et sans aucun doute familières à l'auteur (qui fut entre autres ambassadeur de France, faut-il le rappeler ?)

Les éléments sus mentionnés promettaient donc un récit passionnant…
D'où ma déception sans doute.
Longueurs, redondances et détails superflus m'ont poliment ennuyée et, une fois de plus, le style de JC. Rufin m'a laissée insensible. Recherché mais souvent factuel, il lui manque, à mon sens, le souffle et la puissance dignes d'une épopée de cette envergure.

Bref, aussi attachant soit-il, un grand coeur, en l'occurrence, ne fait pas tout à fait un grand livre. Dommage.


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Le grand Coeur a fait fondre le mien, coeur d'artichaut.
Je referme ce livre après avoir freiné le plus possible ma cadence, lisant parcimonieusement les derniers chapitres pour profiter encore un peu de cette présence magique et délectable.
Cette biographie romancée n'est pas seulement historiquement passionnante. Rufin a fait oeuvre d'orfèvre en donnant chair à un homme au destin incroyable en ce moyen âge finissant laissant poindre les premiers éclats de la renaissance. Pour un peu et sans forcer le trait on pourrait prêter à Jacques Coeur l'extraordinaire flair d'avoir été un précurseur en ouvrant la voie à un commerce florissant entre orient et occident.
La fréquentation du roi Charles VII, souverain versatile fera sa fortune et sa déchéance.
C'est un homme au crépuscule de sa vie qui nous livre sans pudeur avec une sincérité bouleversante sa vie et le regard qu'il jette derrière l'épaule avant de nous tirer sa révérence.
Une sensibilité toute féminine dans ce témoignage d'homme, une plume qui nous fait des guilis au coeur et à l'âme.
Le grand Coeur, little big man du XVème siècle! du grand art!
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Cet automne , nos pas nous ont conduits , mon épouse et moi , à la découverte de la très belle ville de Bourges . Pour les visites nous avons bénéficié de l'érudition d'une merveilleuse dame de 82 ans , guide de l'office du tourisme au dynamisme incroyable et possédant l'art de fasciner le plus exigeant des curieux .Vraiment , quelle belle prestation , quel plaisir de "boire ses propos "dignes des meilleurs conteurs !
Tout naturellement , j'ai pensé que le "Grand coeur "serait un très bon complément à cette visite de grande qualité
D'abord, son auteur , Jean -Christophe Rufin est un écrivain que j'ai déjà eu le plaisir de lire et qui m'a toujours emporté par son écriture et son style extraordinaires. Ensuite , et peut être surtout , Jean -Christophe Rufin est un berruyer , un vrai , un homme qui a vécu au même endroit que l'illustre Jacques Coeur, qui occupe sans doute à jamais une grande partie de lui même.
En choisissant Jacques Coeur comme narrateur , Jean Christophe Rufin annonce ses intentions : il sera lui même "l'Argentier" du roi et tant pis pour la neutralité. Ce roman fiction historique va nous conduire dans une période de transition entre Moyen âge et Renaissance , à la fin d'une période de guerres , à la fin de l'honneur chevaleresque , de l'amour courtois , de la vassalité et au début du développement du commerce , des échanges entre Orient et Occident et , surtout , au début du règne de l'argent.
Jacques Coeur sera un précurseur en ce domaine , riche à ne savoir que faire de ses biens , lui le fils d'un modeste pelletier méprisé. Et c'est là que l'art de Rufin va agir , nous mettant en contact avec cet homme , au plus près de lui , au plus près de ses pensées . Au final , un être très intéressant et attachant . On découvrira Macé , son épouse, , Charles VII , le roi de France, son ami ,la très mystérieuse et adorée Agnès Sorel, le pape.....Tous les plus grands personnages qui , jaloux de sa richesse , n'auront pas à son égard que de belles intentions...
Malgré sa lenteur relative , son parti pris , j'ai adoré ce roman , j'ai adoré le contexte , les personnages , j'ai adoré "mieux connaitre" Jacques Coeur et j'ai été touché par sa relation avec Agnès Sorel.
L'histoire est facile à étudier ainsi présentée, même s'il convient de rester prudent en énonçant un tel propos . Pour moi , aussi , cette lecture s'est inscrite dans un projet plus général d'où un intérêt accru. A ceux qui ne connaissent pas Bourges , je vous en conseille la visite , c'est étonnant, grandiose , on a le sentiment qu'à tout moment , à n'importe quel coin de rue , on risque de croiser Jacques Coeur rentrant retrouver Macé en son palais.....même si Jacques Coeur ne s'y trouvait que bien peu souvent.
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Ce roman riche et documenté exalte un destin exceptionnel, celui de Jacques Coeur : un simple roturier qui devient noble à la cour du roi Charles VII et l'un des hommes les plus puissants de son époque. Ayant connu la splendeur et puis la disgrâce, ce marchand aventurier, ambitieux est l'exemple de la réussite par la force du travail mais aussi de l'intelligence, de la ruse et de « l'arrivisme ».

Par son écriture fluide et soignée, Jean-Christophe Rufin parvient à conjuguer histoire et érudition pour un résultat d'une étonnante modernité.

On retrouve sa langue élégante, son sens de la société et des thèmes qui lui sont chers et dans lesquels il se reconnaît.

A la croisée entre fiction, biographie et sociologie, Jean Ruffin frappe d'abord par l'acuité avec laquelle il retranscrit le parcours aussi savoureux que tumultueux de Jacques Coeur.



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Un livre que je viens d'acheter pour l'offrir car la beauté du texte, de l'histoire et les pensées du Grand Coeur méritent d'être partagés.
Je me suis assise à côté de Jacques Coeur et l'ai écouté me raconter sa vie. Voilà l'effet que les premières lignes de Jean-Christophe Rufin ont eues sur moi.
Une bien belle réflexion sur le pouvoir , l'argent et le destin à travers cet homme qui se remémore sa vie et revient sur les événements marquants avec lucidité tout en étant conscient d'avoir suivi son intuition, p. 286 : Je peux faire mon choix dès l'arrivée et il m'est advenu de m'y résoudre ou d'y être contraint. Mais la plupart du temps, j'attends. Je ne saurais dire quoi, encore moins qui . Je sais seulement qu'à un moment donné, un signe me fera distinguer celui ou celle en qui je placerai ma confiance.
J'ai bien aimé l'histoire de cet homme qui suit son destin , ce passage du Moyen-Age à la Renaissance de façon fort romancée mais tout en étant bien documenté et fort intéressant.
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« Le grand coeur » est le retour de Jean-Christophe Rufin au roman historique que j'avais beaucoup aimé avec « L'Abyssin » ou « Rouge Brésil » récompensé du Goncourt. Retour au XVème siècle, ou Jacques Coeur négociant, grand voyageur, homme ambitieux et fidèle deviendra grand argentier de Charles VII avant sa disgrâce. Ces mémoires romancées nous donne un récit solidement documenté, sur la vie de l'époque, des manigances, des jeux de pouvoirs. L'écriture privée de tout dialogue est très agréable à suivre, ces amours avec Macé son épouse, avec Agnès Sorel favorite du roi que Jacques Coeur aimera profondément sans que Charles VII ne devine l'attirance réciproque, sa soif de richesse et l'achat de nombreux châteaux et demeures, la fidélité à ce roi manipulateur, à ces associés et ces serviteurs. Rufin redonne vie à ce personnage avec délicatesse et talent. le portrait d'un homme attachant que l'on quitte le coeur serré.
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A la vue du trio gagnant Académicien + Moyen Âge + Agnès Sorel en couverture, mon sang n'a fait qu'un tour : il me fallait ce livre ! de ce voyage au XVème siècle, où pointent les raffinements De La Renaissance et les splendeurs de l'Orient, je reviens éblouie.
Mention spéciale pour la postface qui explique la genèse du roman. Originaire de Bourges, Jean-Christophe Rufin a toujours été fasciné par le palais Jacques Coeur, mi-Moyen Âge, mi-Renaissance, au point de faire des recherches sur son créateur, dont le destin s'est avéré extraordinaire. 
A la faveur de rencontres décisives et d'un sens du commerce visionnaire (l'ouverture à l'Orient), ce modeste fils de pelletier amassa la plus grande fortune de France, devint l'Argentier du roi Charles VII et même l'ami du pape. Il contribua à terminer la guerre de Cent Ans et à résoudre le grand schisme d'Occident, avant de tomber en disgrâce et de mourir en exil sur une île Grecque. 
Pourtant, dans les documents d'époque, Jacques Coeur est au mieux méconnu et au pire calomnié. C'est pourquoi Rufin a décidé de lui rendre hommage en lui offrant un "tombeau romanesque" à la manière de Marguerite Yourcenar dans ses "Mémoires d'Hadrien".
Jamais épitaphe ne fut plus réussie ! le propos brille d'intelligence et le style de perfection. Je me suis retenue pour ne pas prélever des citations à chaque page et j'avoue avoir relu certains passages plusieurs fois pour mieux les savourer.
Mon unique reproche, puisqu'il faut bien en trouver un, est une certaine froideur dans ce long monologue de Jacques Coeur. A mon sens, l'insertion d'un peu plus de dialogues aurait contribué à rendre les personnages plus vivants et accessibles. Rufin l'a fait pour quelques scènes et celles-ci sont d'une rare intensité.
Ainsi, la description de Charles VII en roi chétif et calculateur est saisissante d'acuité. Sa première rencontre avec Jacques Coeur, vraiment théâtrale, constitue l'un des passages les plus réussis du livre. 
J'ai aussi beaucoup apprécié le portait tout en tendresse d'Agnès Sorel, la première favorite royale. Ses liens avec Jacques Coeur sont présentés comme une amitié amoureuse entre deux âmes soeurs. Et dans cette intimité onirique, une fois son masque tombé, le grand Coeur se révèle soudain beaucoup plus humain, donc vulnérable, qu'il n'y paraît.
Amateurs d'Histoire et de belles lettres, ce livre est pour vous !
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Toutes les conditions sont réunies pour que j'aime ce livre :
- C'est un roman historique qui évoque la fin de la guerre de Cent ans, début d'un vaste mouvement de progrès, de désir de s'affranchir de la gangue de la chevalerie et de la féodalité
- le héros, Jacques Coeur, est un homme qui vise le rêve, « un monde de lumière, de paix, d'échange et de travail, un monde de plaisir où le meilleur de l'homme trouve à s'exprimer autrement qu'en inventant de nouveaux moyens de tuer son semblable », et tout cela par le commerce, « l'échange qui unit tous les êtres humains. Par-delà la naissance, l'honneur, la noblesse, la foi, toutes choses qui sont inventées par l'homme, il y a ces humbles nécessités que sont la nourriture, la vêture, le couvert, qui sont obligations de la nature et devant lesquelles les humains sont égaux »
- Il y a l'amour, particulier, unique, pur, qui unit Jacques Coeur et Agnès Sorel, la belle et jeune maitresse de Charles VII
- Et il y a les voyages, vers l'Italie, l'Orient, les mers, l'accès à toutes les beautés
- Enfin, l'écriture de Rufin se déguste, se lit et se relit avec gourmandise, d'autant plus qu'elle est émaillée de réflexions très pertinentes sur la nature humaine, sur le commerce, sur l'art, sur l'amour, sur le pouvoir...

Oui, toutes les conditions étaient réunies pour que j'aime ce livre. Mais je n'ai pas été captivée par cet homme au nom particulier, puissant mais peu charismatique, attachant mais taciturne. La narration de sa vie, alors qu'il en est au crépuscule, sur une petite île grecque, m'a paru un long, un interminable discours sans aucun dialogue. J'en suis la première désolée, car j'attendais beaucoup de cette plongée dans le Moyen-Age finissant, à l'aube d'une transformation qui allait s'étendre sur le monde. J'attendais la vie, les détails quotidiens qui permettent à la réflexion de s'enraciner.
J'ai suivi gentiment, pas à pas, la narration sans heurts de ce grand Coeur, qui pourtant avait besoin de passion « pour délivrer l'esprit de la tyrannie du présent ».
La passion, je ne l'ai pas ressentie, ce Coeur ne m'a pas emportée.
Dommage.
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