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Critique de Fandol


Fandol
08 septembre 2018
Je ne présente plus Jean-Christophe Rufin, membre de l'Académie Française, tellement chaque rendez-vous littéraire qu'il nous offre, est réussi. Apparemment, le Suspendu de Conakry et surtout son héros, le consul de France Aurel Timescu, nous réserve d'autres aventures.

Dès la première page de ce livre, le tragique est convoqué avec ce corps d'homme blanc suspendu par un pied au mât d'un bateau dans la marina de Conakry, capitale de la République de Guinée : « Nul n'osait parler. Tout le monde observait car, ensuite, il faudrait se souvenir et raconter aux autres. » Soudain, une femme complètement nue apparaît sur le pont. C'est Madame Fatim : hilarité générale !
Ce décor planté, entre en scène Aurel, membre du service consulaire de l'ambassade de France : « C'est digne et heureux que le consul s'avance vers le club-house, entre une double haie de palmiers royaux au garde-à-vous. » Cet homme est unique. Toujours habillé comme dans sa Roumanie natale, Français d'adoption – il faudra attendre un peu pour connaître son parcours – il ne transpire jamais.
J'ai souffert pour Aurel qui est brimé par l'ambassadeur, son supérieur hiérarchique, mais cet homme m'a régalé par son aplomb, son humanité et son opportunisme, tout au long du livre : « La Roumanie de Ceausescu où il avait grandi, était à cet égard une école d'une exceptionnelle rigueur, qui armait à jamais contre la bêtise et le mépris. »
C'est dans sa Clio blanche de fonction qu'il se déplace en ville. Lui qui aurait aimé être policier profite de l'absence de l'ambassadeur pour réaliser une enquête étonnante, en dehors des sentiers battus, un régal d'écriture et de surprises dont il est impossible de dévoiler les méandres.
Jean-Christophe Rufin ayant été ambassadeur de France à Dakar (Sénégal), il connaît bien l'Afrique et cela se ressent tout au long du récit. de même, il n'épargne pas nos services à l'étranger, avec leurs lourdeurs comme ce service des visas, une usine à gaz…
Très émotif, Aurel, réussit à avance tout de même dans ses recherches. La rencontre avec Jocelyne, la soeur de la victime donne des passages tout en délicatesse, des descriptions méticuleuses sans négliger l'humour : « Décidément, rien n'était simple dans cet assassinat. C'est ce qui le rendait passionnant. Aurel n'aimait pas les événements simples. »
Son faible pour le vin blanc ne l'empêche pas d'être lucide et efficace comme lors de cette scène dans le bureau du commissaire Bâ, avec Mme Fatim.

Tension grandissante, humour toujours, scène démente, incroyable retournement de situation, l'auteur nous amène jusqu'à une belle fin, un peu triste mais quand même teintée d'optimisme…
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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