AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Oedipe toi-même ! : Consultations d'un pédopsychiatre (14)

Un petit garçon de neuf ans, intelligent, battu par son père :
Le plus beau gilet du monde :

Je le questionne à nouveau pour connaitre la cause de ce grand malheur là. Il pleure de plus belle, puis parvient à articuler :
"C'est à cause de la mort de mon grand-père ; c'était le plus beau et le plus gentil des grand-pères. " Emu par cette déclaration d'amour, je lui demande quelle profession exerçait ce papy extraordinaire : "c'était le plus grand tailleur du monde ! " "Que faisait-il comme habits ?" "Il m'a fait le plus beau gilet du monde pour un petit garçon de trois ans. Il était incrusté d'or et de pierres précieuses, il brillait au soleil, et aussi dans la nuit."
Puis il ajoute, réflexion extraordinaire pur un enfant de son âge : " tu sais, ce gilet je l'ai gardé, et je le donnerai à mon petit garçon quand il aura trois ans", jetant ainsi un pont entre le passé merveilleux, éclairé par un grand-père idéalisé, et un futur possible.
A mon tour d'avoir des larmes dans mes yeux noirs à moi. A l'écouter, je réalise que l'agressivité, puis le départ du père, avaient été largement compensés par la présence particulière et rassurante du grand-père. La mort de ce dernier a entraîné le désarroi et aussi la peur de rater son avenir. c'est ainsi à une double perte qu'était confronté le petit garçon aux beaux yeux sombres : celle de sa famille, et celle de son grand-père adoré.
Pourtant, je n'étais pas inquiet quant à son devenir :
lorsqu'on campe dans le passé de façon si riche et si poétique, on peut dire sans se tromper qu'on aura, qu'on a déjà un avenir.
Commenter  J’apprécie          183
L'enfant est aussi un être social. Son imagination va parfois être confrontée aux conflits familiaux et aux histoires tragique de la vie.
Commenter  J’apprécie          180
Ses parents m'ont appris plus tard qu'ils avaient retrouvé dans sa chambre, après sa mort, des tas de petits mots dans lequel il critiquait toutes mes interprétations : " Ce psychiatre m'a encore répété que j'avais une problématique œdipienne, il ferait mieux de regarder la sienne ...
Commenter  J’apprécie          130
Sans encourager les parents à mentir à tout propos, il est sans doute bon de leur rappeler une chose : le mensonge parfois fait le roman et c'est le roman qui crée la capacité poétique à supporter la réalité de la vie.
L'imaginaire n'est pas la vérité mais il est nécessaire.
Commenter  J’apprécie          130
Nos positions, nos théories s'effondrent parfois devant les réalités terribles qu'ont vécues les enfants et leurs parents.Il faut alors relativiser les positions classiques, en finir avec le confort du psychothérapeute.Nous voici en terrain découvert qui peut être miné. Les bonnes intentions deviennent des maldresses, et les présupposés cèdent devant les réalité cliniques. C'est peut -être ce qu'il y a de plus fascinant en psychotérapie : elle est un chemin mais elle ne saurait prétendre être la seule voie.
Commenter  J’apprécie          70
Les enfants sont maîtres de leur destin avec l'appui de leurs parents. (...). Les parents sont comptables des progrès de l'enfant, plus que producteur de ces progrès. L'enfant dépend en premier lieu de lui-même, ce sont les parents qui s'adaptent à lui plus que l'inverse.
Commenter  J’apprécie          30
Il me semble que la psychosomatique est l'expression d'une potentialité organique que l'on n'exprimerait pas si l'on n'était pas anxieux. Dans une famille, on peut être biologiquement doué d'asthme ; cependant certains vont devenir asthmatiques, d'autres non. Ce qui compte c'est l'expression de la maladie sur un terrain organique déjà favorable. Il est faux de penser que le seul psychisme suffit à créer une maladie quand il n'y a pas de terrain.
Commenter  J’apprécie          20
Les adolescents veulent pouvoir "gérer" leur mort, mais ils n'ont aucune envie que la maladie la gère à leur place ! Comme les autres de son âge, Laetitia voulait pouvoir mourir ou jouer à la mort sans que la mort s'impose à elle. La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie. C'est un peu comme ce qui se passe dans les couples: lorsque le conjoint meurt, l'autre le ressent comme l'annonce de sa propre mort.
Commenter  J’apprécie          20
Les nourrissons sont doués très tôt de langages ; ils parlent avec leurs corps. Quoi de plus explicite alors qu'une somatisation ? Tout y passe : le digestif, la motricité, la respiration... Le symptôme permet peu à peu de se dégager de la collection de signes aboutissant au syndrome pour un diagnostic. Il ne faut pas s'arrêter à la somatisation pour en comprendre le sens.
Commenter  J’apprécie          10
La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (427) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Freud et les autres...

    Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

    3
    4
    5
    6

    10 questions
    434 lecteurs ont répondu
    Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}