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EAN : 9782709666947
300 pages
J.-C. Lattès (08/04/2020)
  Existe en édition audio
3.84/5   3326 notes
Résumé :
" Enfin, après tant d'années de patience domptée, j'allais savoir pourquoi elle s'emballait tant pour cacher le secret que renfermaient ces neufs tiroirs. Ma grand-mère les nommait ses renferme-mémoire. " A la mort de sa grand-mère chérie, une jeune femme reçoit en héritage une intrigante commode, objet de tous les fantasmes de ses petits-enfants. Le temps d'une nuit, la narratrice va ouvrir ces neuf tiroirs de couleur, et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (683) Voir plus Ajouter une critique
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sur 3326 notes
« A nous deux maintenant Abuela (grand-mère).Surprends-moi. Encore. » Ce sont les mots de la petite-fille de Rita après son décès lorsqu'elle hérite de la commode aux couleurs de l'arc-en-ciel longtemps interdite et source de fantasme, émue et hésitante devant la clef rouillée de ses tiroirs dépositaires de leur romanesque histoire familiale. Une nuit. C'est le temps qu'il lui faudra pour actionner une à une les serrures de ses renferme-mémoire et découvrir via une collection d'objets emblématiques allant d'une médaille de baptême à une enveloppe, ses racines, son identité et ouvrir le champs des possibles sur son avenir tout en fermant son passé.
Chaque «chapitre-tiroir» confie un souvenir et dévoile un pan de son histoire. Parole libérée, non-dits dynamités la jeune femme découvre ses origines et construit son identité grâce à la mémoire familiale. Ce premier roman m'a subjuguée tant il est maîtrisé et captivant. S'il débute et se termine par la narration de sa petite-fille, tout le corps du roman portera la voix de sa lumineuse grand-mère.
Olivia Ruiz nous offre une saga familiale émouvante très colorée, épicée par des expressions en langue espagnole dans un style délicat, fluide et bouillonnant.
C'est aussi un roman sur la transmission, l'exil et le déracinement car l'Abuela fut contrainte de fuir avec ses soeurs l'Espagne franquiste lors de l'exode républicain en 1939.
Hébergées dans un immeuble délabré du quartier gitan de Narbonne le combat est rude pour s'intégrer, les émigrés espagnols étant traités comme des parias. Rebelle, Rita arrête l'école, se forme à la couture puis décide de quitter l'immeuble et de changer d'identité avant sa rencontre avec Rafael, son grand amour, un partisan de la guérilla antifranquiste. le récit de ces femmes au sang chaud sur plusieurs générations ponctué de disputes et réconciliations, de fuites, de passions amoureuses, de drames nous offre une histoire riche en événements et en rebondissements. Un souffle galvanisant traverse ce roman et attise un sentiment intense rendu accessible grâce à l'oeuvre des ancêtres : celui de LIBERTÉ.
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Un petit roman qui ne paye pas de mine et qui est très agréable.
J'avoue que j'ai surtout plongé le nez par curiosité pour voir ce que valait cette chanteuse reconvertie dans l'écriture et franchement c'est une très belle surprise.

L'écriture est agréable , même si les premières pages m'ont un peu laissée sur ma réserve. mais je dois reconnaître que l'auteure a réussi a faire un tour de maitre avec le personnage principale, cette femme de caractère, amoureuse de la liberté et qui eu une vie pas si facile que ça.
Après il faut avouer que j'ai eu moi aussi une affinité toute particulière avec ma grand mère, est ce ce qui a fait que j'ai aimé ce roman, cette tranche de vie ?

En tout cas je surveille Olivia Ruiz edu coin de l'oeil pour de futur roman, parce de moments de lecture comme ça j'en redemande … et elle devrait être présente dans le livre dans la boucle en septembre
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Une petite impression à chaud....
Je ne résume pas, c'est déjà fait.

Si au départ, j'ai été touchée, par le sujet, par les femmes, par le thème de l'exil , ( Espagne, Franquisme, etc.) et ces vécus douloureux, délicats, j'ai très vite été perdue et déçue...Le style ne m'a pas émue plus que cela, mais surtout, à maintes reprises, je n'arrivais plus à suivre, ne sachant plus qui était qui, égarée dans les méandres des souvenirs sortis des tiroirs.

Bien sûr l'évocation des mères qui souffrent et qui pleurent peut nous émouvoir, mais la considération de la femme, surtout à la fin du livre, m'a laissée pantoise et je n'ai pas compris l'intérêt du chapitre final.

Je préfère nettement " La femme chocolat " à la voix acidulée.
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Aujourd'hui par ma fenêtre le soleil brille et mon coeur est triste…
« Hoy, en mi ventana brilla sol, y el corazon se pone triste… »
Vous souvenez-vous de cette chanson tiré d'un film que cite O.Ruiz dans son roman ?
Il s'agit de « Cria cuervos…y te sacaràn los ojos ». Elève des corbeaux et ils crèveront les yeux…
Ce préambule, pour écrire que ce roman fait ressurgir en moi des sentiments enfouis, des ressentis douloureux et bienheureux, qu'en fait les commodes des autres ont les tiroirs de tous qu'ils soient teintés aux couleurs du chagrin comme de la joie.
A un moment donné tout le monde ouvre les tiroirs de sa vie et même si ce n'est pas très commode (hihihi), c'est ce que nous propose avec beaucoup de fraicheur et d'entrain Olivia Ruiz avec le plaisir de raconter d'un langage parlé et délié empreint d'allégresse et de jovialité. Il n'y a rien à rétorquer, juste à écouter une histoire de famille.
« Merci d'avoir ouvert le chemin jusqu'à nous à la sueur de ton front malgré nos bouches cousues. »
Cousues par la guerre civile, la peur du Franquisme, de l'immigration, de la vie austère en France et de la mort toujours proche et douloureuse qui partout anéantit autant par haine que par maladie.
Avec cette chaleur toute méditerranéenne à la fois étouffante, enveloppante, caressante, et écrasante, ton « abuela » transmettra autant d'amour qu'elle causera de peine. Elle provoquera autant les pleurs qu'elle prêtera à sourire.
Ses souvenirs ont été tricotés dans une pelote de tendresse avec des aiguilles affûtées par les tragédies.
« le souvenir, c'est bien quand il te porte. S'il te ralentit où même te fige, alors il faut le faire taire. Pas disparaitre…Le souvenir peut avoir besoin que tu le réveilles pour laisser parler tes fantômes. »
Je vous l'avais bien dit ! Par ma « ventana » le soleil brille et mon « corazon » est triste.
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Lorsque j'ai appris que la chanteuse Olivia Ruiz avait écrit un roman, j'ai de suite eu envie de me le procurer et de le lire. Un peu frileuse au début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais peu à peu, elle m'a pris par la main et m'a emmenée dans son histoire de famille et ses nombreux secrets.
Sa "abuela" (grand-mère en espagnol) vient de rejoindre les étoiles mais ne connais pas vraiment la vie d'enfant et d'adulte qu'elle a eue. Heureusement que cette dernière, lui a léguée. une commode aux couleurs de sa propre vie : ses déboires et ses bonheurs. Une vie riche en rebondissements. Elle va non seulement connaître la vie de son abuela mais aussi de son abuelo (grand-père ), de ses tantes et de ses parents. A son tour, elle laissera des bribes de sa vie à sa fille Nina et à sa descendance.
Un joli livre qui me rappelle sa première chanson "Je traîne des pieds" où elle fait l'inventaire de sa famille et de son enfance.
Un livre joyeux et triste à la fois.
Un bémol tout de même : n'étant pas hispanophone, certaines phrases de cette langue n'étaient pas traduites, cela m'a un peu gênée.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
06 mai 2021
Quand les Républicains fuyaient l’Espagne franquiste. Truculent récit d’un exode dans "La commode aux tiroirs de couleurs".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (416) Voir plus Ajouter une citation
Le souvenir, c'est bien quand il te porte. S'il te ralentit ou même te fige, alors il faut le faire taire. Pas disparaître, juste le faire taire, car à chaque moment de ta vie, le souvenir peut avoir besoin que tu le réveilles pour laisser parler les fantômes.
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« Il grogna à ma nouvelle demande fantaisiste, mais l’honora en repeignant les tiroirs aux couleurs de l’arc en ciel. Parce que c’est ça que je veux que tu retiennes. Nos couleurs. Chaudes, franches. Je veux que ces femmes si différentes, si vivantes, si complexes qui composent ton arbre généalogique puissent t’inspirer et t’aider à savoir qui tu es, le fruit de quels voyages et de quelles passions. »
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La vie vient d’arriver dans ma vie
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La semaine qui a précédé notre départ, ma mère a cousu une minuscule poche à l’intérieur de chacune de nos culottes. « Toi, Ricca tu dormiras avec ta médaille autour de ton cou ou autour de ton poignet, et tous les matins, tu la rangeras dans la poche de ta culotte du jour. Elle sera toujours avec toi et personne ne pourra te la voler. Tu la porteras à nouveau sans crainte dès les républicains auront gagné. » Sans crainte de quoi ? Je n’ai pas eu le temps de poser la question. Maman savait bien que je n’avais jamais eu peur de rien. Je tenais ça de mes parents d’ailleurs. Et monter dans un train pour la France, ce n’était pas plus insensé que se faufiler dans les bois à la nuit tombée pour que les adultes organisent la résistance. Pendant ce temps, au lieu de jouer aux cow-boys et aux Indiens, nous, les enfants, on jouait aux franquistes et aux républicains. Tous voulaient être communiste, anarchiste ou socialiste, parce qu’ils gagnaient toujours à la fin. Oui, les républicains, c’étaient ceux-là, tous les courants de la gauche réunis contre Franco, dans une entente toute relative vers un même dessein. (p20/21)
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C'est vraiment tout ce qu'elle déteste, la sensiblerie. Je ne l'ai jamais vue pleurer, et je savais qu'elle m'aimait forte, indéboulonnable, comme elle. Ce que j'étais. Presque. Ce que j'aurais aimé être.

En réalité, tu vois, j'ai gardé la chaîne qui supporte à la fois cette médaille et la clef rouillée. Ma médaille pour l'isolement, et ma clef pour que rien ne m'empêche d'accéder à un avenir. Pas n'importe lequel. Un bel avenir. Mon bel avenir. Un avenir où c'est moi qui gagne à la fin. Pas comme eux. Moi, j'avais ma clef, d'ailleurs mon âme courageuse en fabriquerait d'autres, autant que nécessaire pour qu'aucune porte n'entrave mon chemin.

Quelle que soit l'issue de cette rencontre, il fallait qu'elle ait lieu, j'en suis sûre. C'est si naturel, c'était écrit.

Chaque accord qu'il égrène sans y penser révèle tout ce que j'occulte. Le manque. Le manque mortel. Des miens, de mon pays, de toute cette musique, je ne suis pas apte à soigner la petite fille que j'étais, juste à l'enterrer provisoirement pour réussir.

Comment dis-tu déjà ? Ah oui, savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va.

Pepita est la seule dans mon monde à savoir le chaos de perdre un fils. Elle sait l'infini de la détresse intérieur, le manque viscéral, l'anéantissement des forces et l'envie de mourir, la culpabilité, le regard des autres et le souvenir.

Ton père avait quatorze ans. Ta mère treize. Elle avait déjà mille projets. Lui n'en avait qu'un : elle.

J'ai couru, poussé les portes des salles les unes après les autres à la vitesse de l'éclair. Puis, j'ai ouvert celle derrière laquelle vous vous trouviez, et je suis entrée. Seuls tes cris transperçaient le silence à l'intérieur. Et le froissement des masques et des gants que les soignants ôtaient. Ta mère venait de s'éteindre. Et tu venais d'éclore.

Malgré les coups qu'elle m'a mis cette foutue vie, eh bien pour tout ce qu'elle m'a aussi donné, j'étais prête à l'affronter encore longtemps.
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