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EAN : 9782372580861
252 pages
Taurnada Éditions (10/06/2021)
4.14/5   158 notes
Résumé :
Elliot est intelligent. Elliot est sensible. Elliot a quinze ans aujourd'hui. Elliot a tout pour être heureux. Mais Elliot a vécu un drame. Elliot est dévasté. Elliot cherche des réponses... ... alors Elliot s'est pointé avec un flingue chargé. Persuadé que Larry Barney, psychanalyste spécialisé dans les troubles de l'adolescence, est responsable du suicide de son frère, Elliot, quinze ans, se présente armé dans son cabinet. Séquestré, Larry n'a d'autre choix que de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (104) Voir plus Ajouter une critique
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Tout se joue dans un huis clos serré et oppressant, celui du cabinet d'un psychanalyste séquestré par un adolescent au QI très élevé, Elliot, armé, qui lui reproche le suicide de son frère, patient du thérapeute. le risque avec ce type de roman, c'est une narration répétitive qui tourne sur elle-même dans une unique pièce.

Ici, ce n'est jamais le cas tellement le scénario rebondit, machiavéliquement retors, au millimètre près, pour faire douter le lecteur quand l'auteur l'a décidé, ébranler ses certitudes et le mettre mal à l'aise pile au moment choisi. On ne sait jamais qui croire face à l'énormité et l'horreur que déverse Elliot sur un psychanalyste tout aussi sonné que le lecteur, aussi enferré que lui dans le piège qui lui est tendu. David Ruiz Martin est un maître ès manipulation ! La tension monte et explose les compteurs, renforcée par une écriture à la fois brute et travaillée, percutante et toujours très visuelle, voire sensorielle : on sent la haine suintée de tous les pores d'Elliot et la peur envahir le psy.

Mais le plus réussi dans ce roman à la noirceur brillante, c'est sans doute le poids accordé aux mots. La parole est au coeur de la mise en scène narrative. Pour faire vivre ce dispositif minimal, une pièce, deux hommes enfermés, David Ruiz Martin montre à quel point de simples mots, passés d'une personne à l'autre, peuvent vous rendre fou, peuvent vous pousser à commettre l'irréparable, à faire sauter le tabou ultime. Des mots, plus puissants qu'une arme réelle, plus fort que la vérité.

Ma seule réserve porte sur l'épilogue, trop étiré à mon goût. C'est justement lorsqu'on sort du huis clos dans les dernières pages, que la pouvoir évocatoire des mots retombe, que je n'ai plus eu à imaginer ce qui était en train de se dérouler, pour écouter un auteur me donner des explications, certes convaincantes et cohérentes, mais qui ont perdu la magie de l'évocation.

Un roman très sombre, impressionnant par l'intensité qu'il dégage.
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Grosse déception.

Je n'ai pas marché une seconde dans ce face à face peu crédible et hystérique entre un psy assez incompétent et son jeune patient vraiment trop surdoué.

J'ai même trouvé ce polar suisse bien ennuyeux...

Pourtant les deux protagonistes en font des tonnes pour réveiller notre intérêt :chantage, menaces, menottes, otages, coups de révolver, masques de lapin..

Je ne devais pas être dans un bon jour. Tant d'agitation m'a arraché un vaste bâillement...
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Le résumé en dis largement assez : un thriller psychologique qui va vous retourner la tête ! Et c'est le cas, bien évidemment, sinon je n'aurai pas repris cette phrase. Elliot, 15 ans tient en joue celui qu'il tient pour responsable de la mort de son grand frère Simon, Larry le psy. Seuls dans son cabinet, Larry va devoir écouter et tenter de comprendre ce qui se passe dans la tête d'Elliot qui semble être là pour le tuer. Mais est-ce que c'est vrai ? Veut-il vraiment en finir avec lui qu'il prend pour l'assassin de son frère ? Simon s'est suicidé il y a un peu plus de 6 mois et Elliot ne comprend pas. Il ne sait pas pourquoi son grand frère est passé à l'acte, pourquoi il a laissé derrière lui sa famille. Une balle a tout résolu, mais quoi exactement ? Sans réponse, Elliot se sent démuni. Ce soir, il est là, présent dans le cabinet de Larry. Ce soir il compte en finir avec toute cette souffrance, toute cette haine qui le bouffe littéralement. Elliot est là pour ouvrir les yeux de Larry et l'histoire qu'il va lui raconter sera tout sauf un conte de fées.

Elliot est travaillé au centuple. Adolescent mal dans sa peau, il se pose des milliers de questions sur la mort de son grand frère, ce qui est tout à fait normal. Lorsque l'on perd quelqu'un dans ces circonstances la question est le pourquoi ? Pourquoi avoir arrêté sa vie si tôt ? Qu'est-ce qui l'a poussé à appuyer sur la détente ? Cette question le hante depuis des mois, depuis qu'il est rentré en catastrophe suite à plusieurs coups de fils de ses parents sans une seule parole. Ce n'est plus que la mort de son frère qui le hante, c'est tous les manques qui surviennent. Ne plus pouvoir se chamailler avec, ne plus le suivre pour savoir ce qu'il fait, les discussions qu'ils pouvaient avoir. Simon est devenu un fantôme et Elliot ne le supporte plus. Il a besoin de réponses et quoi de mieux que d'aller voir Larry, le psychanalyste de Simon, celui-là même qui l'écoutait, qui connaissait ses problèmes, qui était là pour l'aider à aller mieux. Alors que c'est-il passé pour que l'on passe d'un adolescent sur son vélo à un cercueil ?

Nous en sommes là, présents dans ce bureau ou Larry menotté à son bureau va devoir écouter le petit frère afin de tenter de sauver sa vie ou ce qu'il en reste. Nous pourrions imaginer qu'Elliot tourne en boucle, mais non, il avance dans son récit comme un conteur le soir auprès du feu. Il impose sa volonté à cet adulte qui croit si fort en ses diagnostics qu'il n'a pas vu la véritable souffrance devant ses yeux. Les mots s'écoulent librement de la bouche de cet ado qui n'a pas fini. La nuit n'est même pas encore commencé que Larry se pose des questions. Son assistante est partie tranquillement, ne pensant même pas que le rendez-vous dure depuis trop longtemps. Ce n'est que le début, la nuit approche et avec son lot de pensées noires. Les bruits s'étouffent, la lumière éteinte, Elliot est dans son élément : celui d'observer et de chercher à comprendre le pourquoi. Ce n'est plus pourquoi son frère est mort, mais tout ce qui entoure cet arrêt définitif de la vie.

LA réflexion nous pousse bien au-delà de la fin d'un adolescent, elle nous pousse à chercher ce que nous faisons par la suite : nous reprenons notre vie. Si c'est un proche, avec plus de difficultés, certes, mais nous la reprendrons, alors si c'est un étranger, en quoi cela devrait nous atteindre, surtout s'il s'est fait sauter la cervelle. Et en plus il ne s'est pas loupé, cela s'est passé dans sa chambre, dans la maison des parents. Les pauvres... Et puis nous oublions vite, nous qui ne sommes pas de la famille, nous qui ne faisons que passer, à quoi bon se poser des questions ? Réfléchir sur la vie, sur la mort, nous y passons tous à un moment donné de notre vie. Et ici, Elliot va nous montrer, nous désigner ce qu'il voit, ce qu'il ressent. Seule la haine est son élément moteur lorsqu'il est dans cette pièce, tenant ce pistolet sans s'arrêter de parler. Ou presque. Nous sommes entraînés quoi que l'on fasse, quoi que l'on dise dans l'enfer de cet ado qui a besoin de réponses et Larry qui ne se rend compte de rien ! Et si la folie n'était pas où nous pourrions le voir ?

L'histoire est écrite à la première personne, avec Larry aux commandes de ce récit et il n'a aucune autre commande d'ailleurs. Nous plongeons à ses côtés, écoutant sa peur s'écouler par les pores de sa peau, transperçant sa chemise impeccable. Il ne comprend pas ce qui se passe et les moments de flottements dans lequel il se trouve parce qu'il a peur le bloque dans ses propres pensées. Ce que Elliot lui raconte est une histoire qui donne froid dans le dos. Il raconte comment il a suivi la trace de son frère après sa mort, comment il a poursuivi ses démons en trouvant ceux des autres. En les étudiant de près, en se faufilant derrière chaque pas, surveillant de l'autre côté de la rue, dans un arbre, peu importe. Elliot a une histoire bien ficelée qui va donner des sueurs à notre psy complètement perdu. Plus les mots s'envolent de sa bouche et plus le mal-être devient violent. Les mots ne sont pas les seuls à montrer ce qu'il a vu durant ses mois de filature, des photos sont présentes. Larry est à bout ? de ce qu'il apprend, de ce qu'il voit, de ce qu'il entend ? Question piège, car comment savoir qu'une personne est réellement à bout ?

Tout n'est que manipulation, mais qui manipule qui ? Est-ce l'auteur qui se joue du lecteur ? de Elliot ? de Larry ? À moins que ce ne soit tout simplement l'un des personnages qui se joue de tout le monde ? Machiavélique ? Assurément, horrible ? Bien entendu. Il n'y a pas plus horrible que la douleur, la souffrance et cette haine qui ressort partout. C'est cette noirceur qui ne cesse de monter en flèche et qui en s'arrête pas. Pas besoin de beaucoup de descriptions pour certaines scènes qu'Elliot nous donne la primeur, non, juste ce qu'il faut pour imaginer. Et il faut bien admettre que nous sommes comme Larry, a vouloir savoir la vérité tout en vomissant dans les toilettes. Cette idée fixe que nous savons sans avoir besoin de voir ou d'entendre, pour au final vouloir le voir ou l'entendre. L'être humain est malsain d'une manière générale sans pour autant faire du mal. Il y a cette part de nous qui nous entraine. Nous avons la barrière pour ne pas dépasser ou faire des actes répréhensibles, contrairement à certains qui n'ont pas cette barrière. le moi, le conscient, le surmoi, l'inconscient... Ce qui se passe en nous n'est pas visible, pourtant nous avons parfois des attentes qualifiées de bizarres. Je ne ferais pas de cours sur l'esprit humain ou ce qui fait de nous des êtres humains, il faut juste comprendre que certains de nos actes peuvent porter à confusion pour d'autres.

L'histoire d'Elliot ne tire pas de larmes (Je suis insensible, je sais), par contre il montre l'horreur qu'un ou plusieurs êtres sont capables de créer. Larry ne veut pas le croire, ne peut pas le croire, car si c'est vrai, alors oui, il est responsable de certains actes. Jusqu'où pouvons-nous être responsables des actes d'un autre ? Parce que nous n'avons pas vu ? Parce que nous n'avons pas été assez présents ? Et si tout cela n'était qu'une affabulation ? Les certitudes du doc s'effritent, les mots, les images, l'arme, la manière d'être bloqué dans son propre bureau et tout ce qui fait qu'Elliot est au plus mal. Et si c'était vrai ? Comment s'en sortir ? Quels regards auront les autres ? Aaaaaah ce fameux regard qui prend aux tripes la plupart des gens, parce que l'autre à dis que c'était mal, parce que tu dois fermer les yeux sur un acte qui te fais du mal, mais se séparer, c'est montrer aux autres que tout va mal, alors il faut ne rien montrer ? L'apparence, le luxe, la luxure, peu importe, il ne faut pas montrer ce que l'on ressent. Et c'est là que le bât blesse, car un psy, qu'il soit chologue, chiatre ou chanalyste se doit d'écouter correctement et d'aider les autres. Dans ce cas, il doit voir quand cela va mal dans sa propre famille pas vrai ? Il doit voir quand tout va mal autour de lui, que ce soit ses patients ou ses proches, non ? Alors comment se fait-il qu'il n'a pas compris pour Simon ?

La tension est à son comble, les trois-quarts du livre se passe dans le bureau et puis il y a l'après. Après cette nuit où Larry et Elliot se sont parlés, ont écouté l'autre jusqu'à l'étouffement. Jusqu'à ce que l'esprit se fragmente et impose sa loi. Les explications, les démonstrations sont intenses, sombres, terribles jusqu'à ce retournement de situation multiple. Qui croire ? Qui a vraiment réussi ce tour de force ? Les personnages sont travaillés jusqu'au moindre détail. Je ne peux en dire plus et je me rends bien compte que ma chronique est plus longue que d'habitude et je n'en suis pas navrée. Il y a beaucoup d'éléments à prendre en compte, d'événements à suivre qui sont plus terribles les uns après les autres. Une montée en escalade de l'horreur, tout en restant très soft dans l'écriture. C'est une immersion totale dans la tête de Larry par son "je" d'écriture et pourtant j'ai eu l'impression d'être dans celle d'Elliot. Un comble, lorsque nous nous rendons compte ce qui se passe réellement.

Je ne parlerais pas de bémol, juste d'un détail qui m'a sorti de la lecture. Une fois le huit-clos terminé, une fois les portes du bureau s'ouvre sur l'extérieur, je me suis sentie exposée. c'est probablement l'effet recherché par l'auteur, pour ma part cette impression de ne plus être totalement à leurs côtés, d'avoir perdu une part de cette énergie même négative m'a fait prendre un peu de recul vis-à-vis des personnages, comme si j'avais perdu Elliot et sa souffrance. Les explications sont bien là et je comprends les gestes, sans comprendre cette folie haineuse, mais je comprends le besoin de connaître la vérité. L'auteur est doué pour emmener son monde à l'endroit qu'il veut et si on pense comprendre quelque chose, c'est bien, braves petits, c'est bien ! L'arme n'est pas forcément celle que l'on croit et lorsque nous disons que les mots blessent et qu'un coup de poing est plus facile à oublier qu'une phrase, l'auteur nous le démontre une fois de plus.

En conclusion (oui je vous entends dire enfin bande de chenapans !) une histoire qui ne peut pas s'oublier de sitôt. La souffrance d'un frère qui ne comprend pas pourquoi ce geste désespéré et qui va tout faire pour amener à se questionner. L'insuffisance d'un adulte à aider et sa remise en question. C'est bluffant et terrifiant. Les mots sont forts, la noirceur dans laquelle nous plonge l'auteur nous remet en mémoire l'essentiel. À vous de le trouver !

Un grand merci à Joël pour cette lecture !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/seule-la-haine-david-ruiz-martin-a207933046
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Seule la haine avait tout pour me plaire mais je ressors un peu déçue par cette lecture…

On fait la connaissance d'Elliot, quinze ans, qui prend en otage un psychologue. J'ai beaucoup aimé la partie en huis-clos avec toute la tension qui est présente au fil des pages. C'est un exercice périlleux mais l'auteur s'en sort très bien.

Niveau personnage, je suis moins convaincue : Elliot, tout d'abord, me semble peu crédible. Certes il est surdoué mais il tient vraiment des propos beaucoup trop adulte pour son âge. Je n'ai pas réussi a vraiment le cerner. le personnage du psy est lui assez déconcertant et je trouve qu'il doute beaucoup et qu'il a une manière étrange de gérer cette situation.

J'ai trouvé que le récit était parfois confus et qu'on sautait un peu du coq à l'âne. Parfois, Elliot allait enfin se dévoiler un peu et l'on allait connaitre ses motivations et hop, on rebondissait sur une autre pensée du psy. Je me doute bien que l'auteur veut préserver le suspense mais la démarche m'a parfois semblait maladroite. de ce fait, il y a quelques petites longueurs par-ci par-là malgré le fait que le roman est court.

Je ne pense pas que le roman soit pour autant mauvais, il y a énormément de potentiel mais je n'ai pas réussie a rentrer pleinement dans le récit. Dommage.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Neuchâtel. Dans le cabinet du psychanalyste Larry, le drame couve. le jeune Elliot, quinze ans, vient de se présenter armé et menace Larry. Pour lui, le psychanalyste est le responsable du suicide de son frère. Larry n'a pas le choix, il se voit dans l'obligation d'écouter le jeune homme raconter son histoire.

Il s'agit ici d'un thriller purement psychologique, dans lequel l'auteur, à l'aide d'un huis clos, déroule une intrigue qui montera en tension tout au fil des pages. Cela a été une très bonne lecture, emplie de rebondissements.

Si au début, j'ai un peu craint que l'intrigue ne tourne en rond, puisque c'est souvent ce qui caractérise les huis clos, je dois dire que je me suis vite aperçue qu'il n'en serait rien. David a su maîtriser son récit avec brio et renouveler son intrigue tout au fil des pages afin de ne jamais créer une monotonie ou un quelconque scénario répétitif.

Au fil de l'histoire racontée par Elliot, la tension va monter peu à peu. Les questionnements sont nombreux et il devient très difficile de lâcher le livre. La confrontation entre Elliot et Larry est forte. L'auteur a réussit à brosser des personnages profonds. La tension est bien dosée. L'auteur ne nous sert pas tous les mystères dès le départ.

La plume de l'auteur est très fluide. Avec un style direct, l'histoire se lit très vite. Les petits chapitres rythment l'histoire. Les dialogues sont nombreux. Si au début, l'intrigue est un peu lente à se mettre en place, je dois dire que par la suite, la tension monte crescendo.

Un très bon thriller psychologique. L'auteur nous offre un huis clos angoissant et parfaitement dosé dans le suspense. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
« Elliot, pourquoi as-tu apporté cette arme dans mon cabinet ? »
Son regard se voile soudain.
« Parce qu’à mes yeux vous êtes en grande partie fautif.
– De… sa mort ?
– De son suicide ! »
Je suis pris de court. J’ignorais ce détail. Et je n’ai pas l’habitude que les rôles soient ainsi inversés. Puis, je suis pris d’un doute. Un furieux doute qui me noue le ventre et me sèche la gorge. Un doute qui va au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer.
« Qui est-ce ? Quel est le nom de ton frère ?
– Quel était son nom ! » me reprend-il.
Dans un geste de folie, Elliot retourne soudain l’arme contre lui, et j’imagine déjà l’horreur. Il va se faire sauter la cervelle ici, devant moi. Il va se loger une balle en pleine tête et souiller mon cabinet d’éclats d’os et de morceaux de cervelle, et contaminer la pièce entière de l’odeur de la mort ! Et je n’aurais rien pu faire pour l’éviter !
Le gosse se fiche alors le canon du revolver dans la bouche, ferme les yeux et imite le geste du tir. Il bascule sa tête en arrière et émet un son rauque, un son totalement absurde et incohérent, un son sorti tout
droit de ces mauvais films de série B qui tentent d’approcher avec un minimum de professionnalisme l’agonie d’un mourant.
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Il arrive quelquefois que la détresse soit si grande pour les adultes qu’ils en oublient celle des enfants qui gravitent autour d’eux, suppliant des explications qui parfois ne viennent pas. L’effet est souvent désastreux. Les mensonges détruisent l’être, mais l’ignorance torture l’esprit. Elle est plus vile, car invisible, elle s’implante dans la tête, provoque des idées noires et à terme, la pousse dans les méandres de la folie.
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C’est nous qui feront les lois plus tard ! Ce sont des types de mon âge qui décideront un jour de bombarder des pays ! Ou de construire des écoles dans d’autres ! D’amener l’éducation ! D’amener enfin l’eau potable pour tous ! Et peut-être même de condamner l’excision ! Ce sont des types comme moi qui décideront de sauver la planète ou de la laisser croupir dans l’état dans lequel vous nous l’avez léguée ! Qui décideront de s’arracher les œillères avec lesquels vous avez accepté de vivre ! Ce sont des types de mon âge qui devront trimer comme des chiens jusqu’à 75 ans pour tenter de renflouer les caisses de votre retraite ! On paie pour vous ! Chaque jour ! On subit cette vie à cause de vous ! On n’a même plus le temps d’être des gosses et de jouer ! On sait à peine marcher que vous nous jetez déjà dans des classes surpeuplées pour apprendre ! Pour rejoindre l’élite ! Pour être meilleur que l’autre et pour mieux le piétiner le jour de l’embauche !
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Avec le temps, j’ai fini par considérer mes patients et mon travail comme un simple revenu nécessaire afin d’assouvir mes plaisirs futiles. J’ai balayé d’un revers de la main tout le côté humain, le travail de fond, l’implication, oublié à quoi je m’engageais, lorsqu’un patient pénétrait dans mon cabinet, affublé de ses tourments. J’ai sombré dans un matérialisme à outrance dans lequel j’ai commencé à me noyer.
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Comme par réflexe, nous regardons tous deux en sa direction. L’arme. Un revolver. Un Taurus ? Un Manurhin ? Un Magnum ? Je n’en ai aucune idée. Ma myopie sévère m’a privé d’école de recrues. Je ne connais donc rien des armes. Je suis seulement conscient que ça peut tuer un homme.

Et d’une seule balle.

Elliot s’approche du divan, là où il avait abandonné son arme tout à l’heure, mais il ne s’en saisit pas. Elle demeure pourtant à sa portée. Il l’observe avec un regard étrange, désireux, lointain. Comme si son esprit luttait entre l’idée de l’empoigner et de tirer, et celle de la désarmer et de me la tendre, pour que tout se termine enfin.

« Je vous rassure, Doc, si je vous confie que vous n’êtes pas ma cible… ?

– Peut-être.

– … mais que l’arme vous est pourtant destinée ? »
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« Requiem des ombres », la bande-annonce. Un thriller de David Ruiz Martin.
Hanté depuis l'enfance par la disparition de son frère, Donovan Lorrence, auteur à succès, revient sur les lieux du drame pour trouver des réponses et apaiser son âme. Aidé par une femme aux dons étranges, il tentera de ressusciter ses souvenirs. Mais déterrer le passé présente bien des dangers, car certaines blessures devraient parfois rester closes… … au risque de vous entraîner dans l'abîme, là où le remords et la honte règnent en maîtres. Où le destin semble se jouer de vous. Et cette question, qui bousculera sa quête de vérité : peut-on aller à l'encontre de ce qui est déjà écrit ?
Roman disponible le 12 mai 2022 (papier & numérique).
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