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Xavier Perret (Traducteur)
EAN : 9782253090403
546 pages
Le Livre de Poche (03/03/2004)
3.96/5   244 notes
Résumé :
Pour le meilleur et pour le pire, Ted Bundy a fait partie de ma vie pendant dix-huit ans.
Ted le monstre. Le monstre-tueur-violeur. Celui-là même avec qui je passais des nuits à secourir des correspondants en détresse, des candidats au suicide. J'entends encore la patience et la sympathie qui perçaient dans sa voix. Je me rappelle la sollicitude avec laquelle il m'escortait jusqu'à ma voiture au petit matin, au cas où. Quand une vague de meurtres de jeunes fi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a longtemps de ça, quand j'avais une vingtaine d'années, je lisais beaucoup de livres sur les tueurs en série, tout particulièrement ceux de Stéphane Bourgoin. J'ai toujours été intéressée par ces instants où certains êtres basculent, par cette frontière aux portes de la folie. Envie de comprendre. Et aussi, je le reconnais, une part de fascination morbide, fascination partagée par nombre de gens au vu de la somme de livres et de films sur le sujet. Les psys auraient sans doute beaucoup à dire quant à l'intérêt du grand public pour ce sujet.
Parmi la multitude de profils rencontrés au cours de ces lectures un peu spéciales, certains m'avaient plus interpellée que les autres : Ed Kemper (le géant intelligent et atypique, le seul qui s'est rendu de lui-même à la police), Otis Toole (un pauvre type à l'enfance particulièrement abominable et qui a formé un duo improbable avec un autre tueur en série Henry Lee Lucas), Gerard Schaefer (un flic ! Un flic qui tuait des femmes) et Ted Bundy. Je ne sais pas ce qui m'avait particulièrement interpellée dans le cas Bundy. Peut-être étais-je troublée par le fait qu'un homme si séduisant et si brillant puisse être un tel sociopathe. M'intéressant au cas Bundy, j'avais noté il y a longtemps la référence de ce bouquin. Par la suite je n'ai plus lu du tout sur le sujet. Par lassitude et par gêne aussi (je l'ai dit, j'ai conscience qu'il y a une part de fascination morbide dans le fait de s'intéresser à ça). Finalement, j'ai récemment déniché l'ouvrage d'Ann Rule dans un troc livre. J'ai donc fini par le lire.

Dans les années 70, Ann Rule n'était pas encore célèbre. Elle était journaliste spécialisée dans les affaires criminelles, ayant avec la police de très bonnes relations professionnelles. A côté de son activité professionnelle, elle était bénévole dans un centre d'aide psychologique. Un certain Ted Bundy, brillant étudiant, était également bénévole dans ce contre. Ils ont sympathisé, sont devenus amis. Parfois on se dit que le hasard a un sens de l'humour très spécial... Quelques temps plus tard, Seattle a été secouée par une série de disparitions de jeunes femmes. Puis d'autres villes, d'autres Etats, d'autres disparitions, des corps retrouvés parfois. Ann Rule travaillait sur les disparitions de Seattle et avait même signé un contrat pour un livre sur le sujet bien avant que Bundy soit suspecté. Ce livre qui aurait du porter sur un tueur anonyme allait finalement raconter le destin d'un proche. le hasard et son sens de l'humour...

Cela faisait donc bail que je ne lisais plus rien au sujet des tueurs en série. C'est vraiment le fait d'être tombée dessus qui m'a amenée à le lire. Je n'en attendais pas grand chose. Je craignais même de me retrouver avec un livre racoleur. Finalement, je suis agréablement surprise (façon de parler, vu le sujet...). le livre de Rule est plus fin que ce à quoi je m'attendais. Les ouvrages de Bourgoin sont très documentés, très intéressants mais ont aussi un côté voyeur gênant, l'auteur s'appesantissant souvent sur l'atrocité des sévices. Ce n'est pas le cas chez Rule. Si elle n'élude pas l'horreur des crimes, elles ne s'attarde pas sur les tortures. Oubliez l'accroche putassière de la couverture, il n'y a dans le livre de Rule aucune complaisance.

Tout d'abord, il y a une volonté de rendre leur identité aux victimes. de chacune, elle trace un portrait, raconte qui elle était, son tempérament, ce qu'elle faisait... J'ai aimé cette démarche de redonner un nom, et ce faisant une réalité, à chacune de ces jeunes femmes. Leurs souffrances, et celles de leurs familles, sont ainsi rappelées.
J'ai aimé également qu'elle évoque une peine qui est très rarement évoquée, celle de la famille du criminel. Dans un passage, bref mais fort, l'auteur évoque la douleur de la mère de Bundy, une mère qui ne peut imaginer que son fils ait pu commettre de telles atrocités, une mère qui ne veut pas voir son fils mourir.

Le parcours de Bundy est retracé de façon précise et complète et, je l'ai déjà dit, en évitant tout côté racoleur et vulgaire. Tout ça se lit très vite. Bundy a tout d'un personnage de film. S'il avait été un criminel d'une autre nature, un cambrioleur par exemple, on aurait pu dire qu'il avait du panache (ses évasions, sa défense devant le tribunal...). En l'état, bien sûr, on ne peut pas...
A la fin de l'ouvrage, on n'est pas tellement plus éclairé sur la question du pourquoi. Bundy reste malgré tout un mystère. Et ce malgré une analyse psychologique intéressante et subtile.
Et se pose toujours, en tout cas pour moi, le problème de la responsabilité. Il est communément admis que les tueurs en série sont responsables de leurs actes. J'avoue que j'ai beaucoup de mal à le croire. Il me semble difficile à admettre qu'un type habité par des pulsions qu'il ne peut maîtriser soit pleinement responsable. Selon moi, la place de ces tueurs est d'avantage en institution psychiatrique qu'en prison. Mais je me trompe sans doute, vu l'unanimité des spécialistes sur le sujet...

Tout en relatant les faits, Rule livre aussi la façon dont elle a vécu tout ça, elle qui était amie avec Ted. C'est cet aspect que j'ai trouvé le plus intéressant dans le livre et que j'aurais aimé voir développé d'avantage. Lors de certains passages, Rule évoque l'ambivalence qu'il y a en elle, partagée entre l'horreur suscitée par les crimes de Bundy et l'affection qu'elle a pour lui. Elle dit que 95% d'elle-même déteste Bundy mais que 5% continue de voir en lui celui avec qui elle avait noué des liens. J'aurais aimé qu'elle développe d'avantage ces considérations, j'aurais aimé savoir comment cohabitaient ces 95% et ces 5%, qu'elle livre d'avantage ses sentiments, qu'elle s'efface moins. Finalement, je crois que j'aurais préféré que le livre soit centré sur Ann Rule alors qu'il porte vraiment sur l'affaire Bundy. Mais "un tueur si proche" reste un ouvrage très intéressant.

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Ann Rule et Ted Bundy se sont rencontrés au Centre d'Aide d'Urgence (CAU) de la ville de Seattle en 1970. C'est le parcours de cet homme, tueur en série, dont le nombre de victimes, toutes des femmes, est inconnu, depuis sa rencontre jusqu'à sa mort, sur la chaise électrique en 1989, que Rule raconte.

Il aura fallu du temps avant que Ann Rule accepte la culpabilité de Bundy dans plus de 36 homicides, tous les plus horribles les uns que les autres. Bundy a qui la question est posé par un inspecteur sur le nombre de ses victimes, estimé à 36, répondra qu'en ajoutant un chiffre on ne serait pas loin du compte. Oui mais comment cet ajout : 36 + 1, soit 37, 1 devant 36, soit 136 ou 1 derrière 36, soit 361 ?
Bundy fut une ordure, laissant des cadavres aux charognards et prédateurs, allant jusqu'à jeter un corps dans une bauge où les cochons l'ont nettoyé ne laissant que des os non identifiables.
L'homme Bundy est né sans père et sans autre reconnaissance que celle de sa mère qui n'a pas crû bon de lui donner un prénom, longtemps il considérera cette femme comme sa soeur et ses grands-parents comme ses parents.

Il deviendra insultant, jettera ses avocats comme des kleenex, les reconnaitra incapables et demandera des révisions de procès par faute de cette incapacité à le défendre, allant jusqu'à assurer sa propre défense. Il tiendra tête aux juges auxquels il déclarera ne point les craindre, ni eux, ni leur justice.
Après avoir tenté de sauver sa peau par tous les moyens mis à sa disposition par la justice américaine, il sera exécuté en Floride, le 24 janvier 1989.

Ann Rule nous présente ce monstre comme un garçon affable, attentionné, courtois, fort intelligent et brillant. Il l'accompagne à sa voiture après leur travail commun de bénévolat au CAU, attendant son départ pour s'assurer qu'elle ne risquait plus rien de fâcheux. Cette dualité, ce dédoublement de la personnalité ne se révélera au yeux de l'auteure qu'au moment où il n'était plus possible de nier l'évidence.

Contrairement à son habitude, l'auteure, ancienne flic, n'écrit pas, ici, à la manière d'un rapport de police, ce qui lui est, généralement, reproché. L'écriture est simple, déliée, claire, précise et lisible. le schéma du bouquin est entraînant pour le lecteur dans l'histoire, il permet de s'y installer, sans bruit, confortablement : chapitres bien ficelés, histoire ordonnée, faits parfaitement relatés et pudeur dans les descriptions des exactions, Rule va jusqu'à prévenir son lectorat du risque à lire certains passages particulièrement violents.
En conclusion, pour un thème aussi difficile à relater, à conter, on peut dire que l'auteure s'en sort honnêtement, voire avec mention. Ce livre n'est pas désagréable à lire si on occulte la personnalité de ce boucher que fut Bundy.
Il est, évidemment, impossible de ne pas faire un parallèle avec le chant du bourreau de Norman Mailer narrant l'histoire de cet autre tueur, fusillé, Gary Gilmore (les deux assassins ont "fréquenté" la même prison sans, cependant, se rencontrer). Pour ce qui me concerne, ayant lu les deux, je ne choisirai pas entre l'un et l'autre.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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"Un tueur si proche" n'est pas un roman mais une tentative de reconstitution de l'affaire Ted Bundy qui secoua l'Amérique des années 70 et 80.
C'est surtout une tentative de réponse à la question : "Qui était Ted Bundy ?" par une femme qui l'a bien connu et de qui il entendait bien que, après son emprisonnement et son exécution, elle rédigeât son "portrait."
Mais ce n'est qu'une tentative car il est impossible de répondre à pareille interrogation. Bundy lui-même l'ignorait même si, dans ses rares moments de sincérité, il s'est essayé lui aussi à dénoncer le "vampire" qui dormait en lui et se réveillait cycliquement pour assassiner des jeunes femmes répondant toutes au même schéma physique - celui de Stéphanie Brooks, l'étudiante aisée avec laquelle il était sorti à la fin des années 60 et qui avait fini par le laisser tomber parce que leurs origines sociales étaient trop différentes.
Deux facteurs ont permis à Théodore Robert Bundy de se créer une place bien spéciale dans la confrérie des serial killers :
1) tout d'abord, il fut l'un des premiers cas authentifiés comme tel par le FBI ;
2) ensuite, il était remarquablement intelligent et, si les choses avaient été différentes, s'il n'avait pas souffert de cette fracture interne et abyssale, il aurait eu toutes les chances de devenir un avocat, voire un magistrat en renom.
Bien qu'il ait été un formidable manipulateur, il est tout aussi certain que Bundy, de temps à autre, a laissé émerger la terreur que lui inspirait son double démoniaque. Il est d'ailleurs très révélateur de constater que, en fin de parcours, après sa seconde évasion, il choisit d'émigrer en Floride, état où il encourrait la peine de mort s'il se faisait prendre. Certains ont prétendu - assez stupidement, à mon avis - que c'était parce qu'il était sûr d'y avoir toujours beau temps mais il faut tout de même rester sérieux lorsqu'on s'attache à étudier ce genre de personnages : le fait qu'ils soient des "monstres" déclarés "sans conscience" par nombre de psys ne signifie pas pour autant qu'ils soient dépourvus d'inconscient : il semble même que celui-ci soit à l'origine de leur comportement anti-social.
Autre trait choquant chez Bundy : sa séduction qui était réelle. Au reste, Bundy n'a jamais eu de problème pour rencontrer et courtiser les membres du sexe dit faible. Bien au contraire. Il vécut même en couple avec Meg Anders qui refusa longtemps de croire à sa culpabilité. Au pied de la chaise électrique, Carol Ann Boones entendait l'épouser. Comme son esprit, sa sexualité semble avoir été compartimentée : d'un côté, l'homme tendre et charmeur, peu égoïste en amour ; de l'autre, le violeur qui ne pouvait jouir qu'en étranglant.
Avec le temps, on en est arrivé à penser que la clef du mystère résidait dans les trois premiers mois du séjour de Ted sur cette terre, mois qu'il passa seul dans une maternité, sa mère ayant dû le quitter pour aplanir le terrain auprès de sa famille et surtout de son terrible père.
D'autres estiment que l'on doit tout rejeter sur l'éducation de Ted : celui-ci fut élevé dans l'idée que son grand-père était son père et que sa mère, Louise, était en fait sa soeur.
Enfin, personne n'a jamais réussi à expliquer pourquoi Ted Bundy décrivait toujours son grand-père comme un homme charmant et affectueux alors qu'il avait tout du tyran domestique. Ce vieil homme très rigoriste mêlait déjà le diacre austère et l'amateur de pornographie : en somme, rien d'une bonne image paternelle, si l'on y regarde bien.
Quoi qu'il en soit, l'ouvrage de Rule, qui ne tombe jamais dans les descriptions gratuites, est une bonne approche de cette affaire qui fit couler beaucoup d'encre jusqu'au 24 janvier 1989, date à laquelle Ted Bundy fut exécuté.
Pour en savoir un peu plus et trouver d'autres titres d'ouvrages sur la question :
http://www.tueursenserie.org/Portraits/Bundy/Bundy.htm
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La différence entre ce livre-ci et les autres qu'Ann Rule a publiés, c'est que cette fois, Ann Rule a réellement fait partie de la vie de l'assassin dont elle dresse le portrait. Elle peut donc nous décrire mieux que jamais les traits et les particularités du célèbre tueur en série qu'est Ted Bundy. Un jeune homme séduisant, charmeur et extrêmement intelligent. C'est comme cela que le décrivaient toutes les personnes qui l'ont connu. Pourtant, sous ces apparences de jeune homme parfait se cachait l'un des pires assassins que la Terre ait jamais porté. On estime le nombre de ses victimes à plus de cent, voire cent quarante ! En lisant ce livre, vous découvrirez donc qui se cachait derrière l'homme qui a commis des meurtres sur des femmes et des enfants un peu partout aux États-Unis.

Ne vous attendez surtout pas à sortir de ce livre en ayant tout compris. Au contraire, si vous êtes comme moi, vous en sortirez avec encore plus de questions en tête ! Comment est-ce possible qu'un homme si charmant soit en fait le pire meurtrier qui soit ? Comment peut-on ne pas éprouver le moindre remord à commettre de telles atrocités ? Comment peut-on avoir confiance qu'on sera acquité quand on est accusé de tant de meurtres ? Comment a-t-on pu oublier un tel meurtrier ? et surtout, comment a-t-on pu oublier toutes ses victimes ? Sans compter les dizaines d'autres questions qui me trottent dans la tête.
C'est quand même un drôle d'hasard que si peu de temps après avoir lu Jack l'Éventreur, je lise le livre sur le seul autre serial killer a peu près aussi connu... N'empêche que ça me permet de faire des comparaisons. Si les meurtres de l'Éventreur étaient à mon avis beaucoup plus horribles, au moins il a fait beaucoup moins de victimes. Ted Bundy, lui, a fait tant de victimes qu'on ne croit pas pouvoir un jour toutes les répertorier...
Ce que j'ai beaucoup aimé de Un tueur si proche, c'est que contrairement à dans Jack L'Éventreur: Affaire classée, l'auteur a connu le tueur et a suivi son histoire pendant de nombreuses années. Cela rend l'information beaucoup plus fiable, et mille fois plus percutante.
Aux amateurs du genre, je conseille sans hésiter ce roman d'Ann Rule, tout comme je recommande On a tué mes enfants, de la même auteure.
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Etiqueté thriller, Un tueur si proche est une biographie et une enquête journalistique menée par Ann Rule qui a effectué un travail de fourmi sur toutes les pièces du dossier pour livrer ce document retraçant la trajectoire meurtrière de Ted Bundy. A cause d'une coïncidence que seule la vraie vie peut créer, Ann a connu et malheureusement pour elle, apprécié Ted Bundy, l'un des tueurs en série les plus funestement connus des Etats-Unis, dont le nombre total de crimes reste encore à ce jour une énigme. Elle l'a croisé dans un centre d'appels d'aide aux désespérés où, jeune maman, elle arrondit ses maigres fins de mois. Comme Ann, Ted Bundy est un écoutant.


Aidé par la génétique qui a fait de lui un beau gosse, Bundy possède en outre un QI bien éloigné de celui d'une huître. Brillant, enjôleur, attendrissant, manipulateur, affabulateur, il emberlificote Ann – alors consultante pour le fbi - dans une amitié au long cours jusqu'à son ultime procès. Féru de droit, de psychologie, de criminologie, de politique, et d'une façon générale de tout ce qui peut être utile à ses activités meurtrières, il connait sur le bout des doigts toutes les méthodes d'investigations policières, judiciaires, psychiatriques , ce qui lui permet de mieux les déjouer.


Ann Rule livre un travail exemplaire, minutieux, parfois un peu ennuyeux tant elle tient à restituer la vie de Ted Bundy avec le maximum de précisions et d'objectivité. Elle met autant de soin à décrire les circonstances des disparitions de ses victimes. le style est sec, dépourvu de fioritures : des faits, rien que des faits, des dates, rien que des dates. Ann se positionne très en retrait du récit, ne se donnant à aucun moment la vedette, ne livrant que de rares informations biographiques la concernant, uniquement lorsqu'elles sont nécessaires à la compréhension de la chronologie. Malgré les contraintes auxquelles l'auteure s'astreint pour rester le plus près possible de la vérité, Un ami si proche est une lecture passionnante. Je compatis bien volontiers aux états d'âme d'Ann Rule qui jusqu'au bout, a espéré que Ted Bundy possédait un atome d'empathie en lui. Ce n'était malheureusement pas le cas. Une enquête hors normes pour un tueur hors normes.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Beaucoup de gens croient aujourd'hui que Ted Bundy a pris des vies humaines, mais il en a aussi sauvé. Je le sais, parce que j'étais là.
Je m'en souviens comme si c'était hier : je le revois penché sur le téléphone, parler d'une voix contrôlée, sur un ton rassurant- je le revois lever les yeux vers moi, hausser les épaules et grimacer un sourire. Je l'entends encore approuver une vieille femme qui lui racontait comme la ville était belle quand l'éclairage public était au gaz, j'entends encore la patience infinie et la sympathie qui perçaient dans sa voix. Je le revois soupirer et rouler les yeux dans ses orbites tout en écoutant la confession d'un alcoolique repenti. Il n'était jamais brutal, prenait toujours le temps d'écouter.
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Le Ted Bundy que tout le monde connaissait était beau et cultivait son corps; c'était un étudiant brillant, intelligent, beau parleur et persuasif ; il était sportif, avait des goûts raffinés, aimait la cuisine française, Mozart et les films étrangers ; il savait montrer de la tendresse et faire preuve de romantisme. Mais en réalité,Ted aimait beaucoup plus les choses que les gens. Il était capable de sentir la vie dans une bicyclette abandonnée et d'éprouver de la compassion pour des objets inanimés- bien plus que pour ses semblables.
Extérieurement, Ted Bundy incarnait la réussite et l'accomplissement de soi ; intérieurement, tout n'était que cendres. Car Ted était entré dans la vie avec un terrible handicap: il n'avait aucune conscience.
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On a dit de Ted qu'il était un fils modèle, un étudiant idéal, un génie au physique de star de grand écran, l'étoile montante du parti républicain, un être attentionné et sensible, un futur ténor du barreau, un ami sincère, un jeune homme dont l'avenir ne recelait que des promesses de réussite.
Ce portrait est à la fois très fidèle et fort peu ressemblant.
Ted ne correspond à aucun schéma préétabli. Nul ne peut s'intéresser à son histoire et décréter que ce qui s'est produit était inéluctable.
En fait, c'était incompréhensible.
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Bien qu'il soit le suspect numéro un dans l'affaire des meurtres de la résidence Khi Omega, l'agression de la rue Dunwoody et l'enlèvement de Kimberly Leach, Ted Bundy ne tombait provisoirement que sous le coup des chefs d'inculpation suivants : vol de voitures avec effraction, vol de cartes de crédit, faux et usage de faux. Ces seules charges pouvaient lui valoir soixante-quinze ans de prison. Mais l'État de Floride instruisait en vue d'autres chefs d'accusation et ne voulait prendre aucun risque avec le "Houdini des prisons" : Ted ne sortait pas de sa cellule sans qu'on lui passât les menottes et les fers aux pieds.
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Jamais encore Cowart n'avait eu en face de lui un accusé si cultivé, si bien éduqué, si plein d'un humour ironique et désabusé. Il était bien conscient du drame de cette vie gâchée. Pourtant, il irait jusqu'au bout de son devoir.
[...]
- Je vous dis cela en toute sincérité : prenez soin de vous. C'est une tragédie pour cette Cour d'assister à un tel gâchis. Vous êtes un jeune homme brillant. Vous auriez pu faire un bon avocat et j'aurais eu du plaisir à vous voir exercer dans ce tribunal, devant moi - mais vous avez choisi un autre chemin, mon vieux. Prenez soin de vous. Et je n'éprouve aucune animosité envers vous, je veux que vous le sachiez.
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