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EAN : 9782081408296
464 pages
Editions Arthaud (06/09/2017)
3.85/5   65 notes
Résumé :
Huit mille kilomètres au fil des Alpes et des Apennins, cette colonne vertébrale de l’Europe. Paolo Rumiz nous embarque pour un voyage au long cours... De la baie de Kvarner en Croatie jusqu’au Capo Sud italien, il chevauche les deux grands ensembles montagneux de l’Europe passant par les Balkans, la France, la Suisse et bien sûr l’Italie. Parti de la mer, il arrive à la mer. Son récit navigue sur les cols et sommets dont les flancs plongent dans les ondes. Rumiz, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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c'est le 5eme livre de Rumiz que je lis. Il a été traduit par Béatrice Vierne. Si un coq saluait le soleil depuis le Peloponnese. Ah! Patras. Patrick Leigh Fermor. j' ait lu un de ses livres sur sa ballade jusqu'en turquie jusqu'au mont Athos dans la nuit et le vent.
Les coqs Grecs, les Alpes dinariques modifient l'usage du monde. L'aspromonte qui est le grand phare de plus en plus féminin rencontre les Dieux en exil. Comme dans une caisse à savon, j'ai franchi le seuil invisible de la raison. le logos paraît retrouver un sens. Dans les jardins de Cappadoce, loin d'où règne le mensonge ou reignait les anachorètes enracinés dans leurs églises rupestres. Hendecasillable un neverin noires comme des dos de cachalots comme le Sinai l'Ucka, la porte du milieu. j'entends les ovlades sauter hors de l'eau.
La Méditerranée est une mer de montagnards. peuplee de bergers devenus des capitaines de vaisseau avec le bruit de la bora. La montagne navigue sur la Semmering. La Bora fendait le bois comme une lame. Avec des loirs en folie avec une inclinaison excessive, elles sont née des menbres . de Tom Asparsyte et de Medee. Uun beau non-lieu
, ou on se fait plumer. , couronne d'épines.. Il pleuvait des fleurs acacia . Il aime parler de la grande Guerrea à nous de pédaler en austro- hongrois comme des chevaux qui dorment debout. Frigoli Haider serrait des paluches. La faim noire ne me cherche paske pense à un voyage au Maroc. l'été, c'est trop fatiguant. Prends l'Anabase.
ll suffit qu'un hélicoptère tombe pour qu'on ait des funérailles nationales. Les récits de chasse de Léon Tolstoi. Il manque une carte de Claudio Magris. La Jurka de mon père. Ryszard Kapuscinki entre en fibrillation. Je garde en souvenir les gens du voyage qui nous interrogèrent au col du Brener pour savoir où était l'Italie, j'étais avec des copains, c'était donc au moins 20 ans avant ce livre, mais j'étais en voiture. Les plats à la Arcimboldo semblent prolonger l'hiver. l'avocat de l'ours, travailler sur l'ours c'est travailler dans le social. Ortles, il faut se priver de toute distraction et rester seul. le roi des infiltres du signor K sur le pont de Mostar. je repense à Milan et au départ du train pour Brindisi, les gens qui montent par les fenêtres. le leonardo de Vinci brinquebale. La vieille route de Goethe ou Otzi joue à la momie. Gemutlich ouate. Les routent chantent écrivait Chatwin. J'ai du mal à imaginer le parcours.
Les montagnes ont commence à naviguer. Spluga, le pas des ours avec sa toppling comme Bouvier. Refuge antiatomique de l'armée suisse. le sachertorte le pequod flotte sur la mer-archeozoique vers le canton
de Schwyz. Dans le trou du saint gothard. Les bois de robiniers du Tessin, un autre shangri-la. les tempêtes de sable du taklamakan. Kapellmeister. je pense à un voyage au Maroc. le soir tombe sur la Padanie ou à Mississippi sur le Po.
Les camaldules jouent à la bristola. Igoumenitsa je m'en souviens pas. Je me rappelle seulement la mer qui me semblait noire et l'Albanie.
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Pour les passionnés des Alpes, notamment Italiennes, Paolo Rumiz invite ses lecteurs sur 16 grands itinéraires de la Slovénie ( Ljubljana) aux Apennins, à réaliser à pied à cheval ou en Topolino.

Parti pour s'échapper du monde, et revenu avec un pavé de 461 pages aux caractères serrés, il faut en avoir des choses à dire !
Paolo Rumiz, en décapant les Alpes, puis les Apennins, des vieux clichés, avec ce regard obstiné du journaliste besogneux, a laissé une trace, de près d'un million de signes pour dessiner " La légende des montagnes qui naviguent". Cette navigation terrestre loin de vous plomber devient un enchantement, au fil du temps le pavé s'allège !

L'ouvrage est « condensé » en 16 chapitres, 8 pour balayer les Alpes puis 8 pour les Apennins, deux livres en un. Écrivain voyageur, il vous ballade, et vous séduit, il s'empare de vous et ne vous lâche plus avant la pose du chapitre suivant.
Les trois chapitres que j'évoque donnent une idée de cette chevauchée.
"De la mer à la Drave", la Slovénie, le chapitre s'ouvre sur un bref aperçu des multiples guerres qui ont émaillés son histoire : "On hissait le drapeau blanc, fini ? Çà paraissait impossible". Rêve ou cauchemar, les slovènes firent le tour complet des nationalités européennes. Mais c'est où ce pays ?

La suite comme un hommage à Brautigan, nous promène parmi des ours insaisissables, trop nombreux, ingérables, solitaires et individualistes, gourmands insatiables ( cf citations). On abandonnera les plantigrades pour découvrir la vraie personnalité de Jörg Haider très bon grimpeur, mais "sa belle prestance s'alliait à une moralité douteuse" p 52.
On retrouvera au long de ce récit cette lucidité du journaliste peu enclin à édulcorer ses critiques.
"De Chiavenna au Tessin", Paolo Rumiz nous invite à prendre la mesure du sol, celui qui nous porte, jusqu'aux vallées les plus profondes, et découvrir l'étendue vivante du sous sol, gangrené de tunnels, qui affleurent par endroits, avec les grondements sourds de ces monstres mécaniques, qui pour être restés trop longtemps sous terre viennent vous terrifier, tel " le hurlement de la mer archéozoïque" p159.
C'est un autre visage de la suisse que hennit notre cheval errant, une modernité qui s'accommode mal des zones retirées, comme si les Alpes suisses formaient la plaine du Pô.

Le canton qui a donné naissance au pays, le canton de Schwyz, a voté à 70% contre l'Europe. En Suisse l'on dit « si tu n'est pas sage je t'envoie dans le canton de Schwyz ».p 164.
Depuis le col enneigé de la Furka, "je lis, que 150 mercédes vont et viennent tous les jours entre la France et la Suisse, toujours les mêmes, elles appartiennent à la mafia. La police le sait , mais ne peut rien faire". p 168 .

La Suisse mérite sans aucun doute la palme de l'ambiguïté, c'est du moins le sentiment qui se dégage du pavé lancé par Paolo Rumiz, dans un Léman de bon sentiments, la vache qui rit aux étrangers meurtris.

Échappons aux monstres des tunnels, à la caporalato ( exploitation des immigrés) et préparons nos carcasses à affronter les Apennins, et esquiver une chaîne d'ouvrages gigantesques.
Il fallait repartir de zéro, retrouver les fossés, les impasses, éviter les embrouilles avec le moyen de transport le plus lent qu'il fut, une guimbarde pour attelage, un solide bijou de technologies, née en 1936, la Topolino Fiat »la souris », capable de rouler comme l'Oural par + ou – 30°, dépassant rarement les 30km à l'heure (l'Oural la moto mythique de Sylvain Tesson).
"De Savone au val Trébia" le 1er chapitre dans les Apennins.
Pas de concessions aux lignes droites, aux ronds-points, choisir la via buissonnière, à la recherche des routes perdues, Paolo Rumiz, fait appel à un guide sorti des monts chauves, un berger, esthète, aquarelliste et amoureux de la petite reine, Albano Marcarini est ce personnage démodé, qui seul peut traverser les Apennins sans croiser un gendarme ou une autoroute.
Albano Marcarini dans "la brouillasse du col de Faiallo, fait le point à l'aveuglette, un guide de 1896 à la main" ! Ce livre est à l'image de Marcarini , changer de braquet, voir, s' imprégner avant qu'il ne soit trop tard, la nature sauvage démultipliée encore là pour ceux qui savent couper le contact.
Après la lecture de ce récit exceptionnel, je ne regarderai plus mon Marcarini de la même façon. Ce vélo sur mesure d'une trentaine d'années, me semble encore digne d'aller flâner aux Apennins, et fuir la modernité ou l'éprouver.
C'est avec un talent fou que Paolo Rumiz se déploie dans ce pavé ; merci à masse critique de rendre ce livre accessible, la traduction est pleine d'humour, humour grinçant pour toutes les absurdités déployées par les hommes. Il nous parle beaucoup de l'aveuglement des élites comme des biens pensants.
Il nous fait découvrir des personnages hors du temps.
A lire sans chercher une suite logique aux chapitres, ils sont indépendants.
Bravo à masse critique et à Arthaud, pour cette belle navigation.

http://alter1fo.com/chevauchee-topolino-alpes-italiennes-16-itineraires-110785
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Si "pour voyager il ne sert à rien de quitter son fauteuil, qu'il suffit de lire des livres", en voici un tout indiqué. Le candidat au périple se laissera embarquer avec enthousiasme dans la vieille guimbarde de Paolo Rumiz pour franchir cols et vallées, puisque c'est celui que propose ce voyageur impénitent dans son dernier ouvrage. Voyage à thème, comme ce journaliste italien à la plume experte les affectionne, pour dépeindre personnages et paysages de rencontre.

Le thème de la légende des montagnes qui naviguent, c'est la quête de l'authentique. Thème qu'on pourrait d'ailleurs appliquer à plusieurs des ouvrages de ce reporter qui n'avait pas craint en d'autre temps d'affronter le danger des zones de guerre et témoigner des comportements humains, entre héroïsme et exactions.

L'authentique, ce vieux fonds d'humanité, ne se trouve certes pas dans le tumulte de la civilisation urbaine moderne où des zombis connectés - on ne sait trop à quoi ou à qui, eux-mêmes le savent-ils quand ce n'est certainement plus avec leur vis-à-vis - évaluent le degré de bonheur à leur pouvoir d'achat. L'authentique, Paolo Rumiz va le chercher dans le visage sillonné de rides, le regard pénétrant de ceux qui ont choisi de s'accrocher au flanc de la montagne, de bavarder avec les marmottes et faire croire que la montagne vit encore en dehors des stations surpeuplées, quand la neige qui se fait parfois désirer, réchauffement climatique oblige, veut bien leur autoriser le frisson de la glisse.

La légende des montagnes qui naviguent est un récit de voyage. 8000 km au travers des Alpes. Il prend tour à tour des allures de fresque picturale, de roman historique, de diatribe politique ou de confidence superstitieuse quand son parcours l'entraîne dans les errements brumeux des vieilles légendes. Paolo Rumiz n'est jamais autant exaucé dans ses intentions que lorsque son étape lui donne l'occasion de rencontrer un des derniers mohicans qui, une fois la méfiance pacifiée, deviendra prolixe à lui conter la petite histoire dans la grande, du temps où le locataire de la montagne devait tirer sa subsistance de son troupeau, cohabiter avec l'ours et le loup, du temps aussi où les visées impérialistes des nations riveraines donnaient de la mouvance aux frontières.

Mais en leitmotiv de chaque chapitre, son ouvrage veut surtout être un plaidoyer écologique. Un blâme est décerné à cette espèce qui reste sourde aux avertissements que lui lance la nature meurtrie, comme par exemple la catastrophe du Vajont en 1953. Cette espèce qui s'entête dans la quête perpétuelle des plaisirs, fermant les yeux au désastre qu'elle provoque, car un "désastre qui dure des décennies ne fait pas sensation."

Seulement voilà, j'ai appris récemment un terme de vocabulaire qui me fera passer pour instruit. Ce terme c'est cinétose. Plus connu sous l'expression de mal des transports. Je vais quand même avouer pour conclure que 8000 kilomètres sur les routes de montagne, en passager d'une vieille guimbarde qui semble aller au gré des lubies de son guide, sans autre fil conducteur que faire admirer le paysage et dire leur nostalgie aux vieux qui déplorent le bon temps d'avant, ça peut faire languir le fond de la botte italienne. Là où se termine le voyage. 460 pages d'un parcours erratique dans les lacets des routes de montagne, cela aurait mérité quelques raccourcis, même si l'air y est pur sous la voute étoilée. Une carte eût aussi été la bienvenue pour se situer dans la myriade de noms de pays, de village qui émaillent ce récit. Heureusement qu'il y a "gougueule", c'est ti pas comme ça que vous l'appelez celui qui dirige vot' vie maintenant à vous autres qui êtes connectés dans la vallée ?
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Les Alpes, une chaîne de montagnes que huit nations se partagent. Entre celles qui ont tendance à l'oublier, celles qui y entretiennent un certain traditionalisme, celles qui la creusent, la percent, la détruisent et celles qui y voient un atout commercial et touristique évident, cette barrière naturelle de 1200 km a de quoi s'en faire.
Touchée de plein fouet par le changement climatique, la désertification, les désastres engendrés par les barrages et les tunnels routiers, cette chaîne n'en reste pas moins un lieu de légendes et d'histoire, peuplée heureusement de quelques irréductibles marginaux, poètes et révoltés gardant l'esprit de leur vallée.

C'est vers eux que le journaliste Paolo Rumiz va aller pour cueillir l'essence de ces habitants et de cette nature merveilleuse. Voyage chaotique, intemporel, véritable palimpseste d'expériences vécues, rêvées et de guerres qui se sont achevées, de combat avortés ou réussis et de vies qui ont filées.
Puis on aborde la colonne vertébrale de l'Italie, les Apennins, négligées en faveur des Alpes alors qu'elles parcourent le pays du Nord au Sud et sont source d'énergie pour le pays entier.
Rumiz a l'art de dégoter des personnalités fortes et atypiques tout en décriant une civilisation devenue folle, incapable aujourd'hui d'apprécier, de connaître pleinement la nature, sa faune et flore, sa beauté, sa richesse.
L'ouvrage est foisonnant, captivant et n'est qu'un exemple de ce qui se passe actuellement partout dans le monde et pas seulement dans les Alpes, pour de perfides raisons politiques, économiques et nationales.
A lire, à garder, merci Babelio et les éditions Arthaud pour cette découverte.
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J'aime les livres d'écrivains voyageurs. le travail d'écriture est là, le voyage aussi. L'auteur nous emmène sur les petites routes, nous fait grimper les sentiers. Nous passons les cols, traversons les villages, enjambons les rivières, prêtons l'oreille au bruissement des arbres. Des Dolomites, aux Apennins en passant par les Alpes, de Trieste à Nice, de la Ligure à la Calabre, les noms de villages, les petites phrases poétiques et enchantées chantent et tintent joyeusement à l'oreille du lecteur : Castelpizzuto (Châteaupointu) Buenalbergo ( Bonneauberge ) Rupecanina ( Rochecanine), Alpe de la luna.
Les rencontres sont nombreuses et fascinantes. Ainsi ce violoncelliste célèbre retourne jouer de son instrument, vieux de quatre siècles dans la forêt même dont est issu l'arbre qui a servi à sa fabrication.
« La moitié de la forêt joue, répète ces vibrations comme si elle les savait par coeur. Elle reconnaît la voix de son ancêtre. »
Et encore parmi tant d'autres, Ginetto qui se construit une église tout seul en récupérant des pierres médiévales d'une ancienne construction.
Les choix économiques, barrages hydro-électriques, tunnels, autoroutes, voies ferrées ont entamé la montagne, l'ont fragilisée et dégradé un environnement longtemps préservé. Cela n'empêche pas les amoureux de nature et de solitude de s'établir pour quelques temps, quelques années dans des villages isolés, de retrouver les gestes simples et ancestraux. Ils font parler les pierres et les chemins et nous révèlent les mémoires de ceux qui nous ont précédés : L'Italie des villages est une véritable mine lorsque les histoires singulières croisent la grande Histoire.
A bord de Merina, la fantasque Topolino , Paolo Rumiz nous offre un hymne à la lenteur et au vagabondage.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Arthaud pour cette belle découverte.
« Bel paese che il Santerno bagna, che parla tosco in terra di Romagna. » (Le beau pays que baigne le Santerno, qui parle le toscan en terre de Romagne.)

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critiques presse (3)
LePoint
13 novembre 2017
Écrivain-voyageur italien, Paolo Rumiz a parcouru près de huit mille kilomètres dans les Alpes et les Apennins, à pied, à vélo et en Fiat Topolino !
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
06 octobre 2017
Six ans durant, l'ancien reporter de La Repubblica a arpenté les Alpes et les Apennins, dont il a tiré un récit captivant, La légende des montagnes qui naviguent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
20 septembre 2017
Dans “la Légende des montagnes qui naviguent”, l'écrivain italien raconte un périple de 8000 kilomètres à travers les Alpes et les Apennins.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Le véritable alpage est ici, dans les terres lunaires du Sud. Au cours de mon présent voyage ( dans les Apennins), ce n'est qu'à partir des Marches, en direction du sud, que j'ai trouvé des animaux à la pâture.... Plus au nord, je n'ai rien vu de semblable, rien d'autre que des campagnes désertes et des bêtes claquemurées dans des hangars puant l'ammoniaque. Ici, dans le sud profond, tout change. Le vrai lait est jaune, parce que les bêtes broutent aussi des fleurs. Et non pas blanc, comme nous le fait croire la Padanie souveraine, pour mieux nous refiler une camelote insipide, produite avec du foin.
Je pense que la révolte des éleveurs est la révolte d'un monde humilié depuis un demi-siècle, la révélation d'une défaite culturelle, exactement comme le Vajont. Le barrage du désastre, ce sont les héritiers du fascisme qui l'on construit, et ce sont eux qui ont détruit l'élevage et l'agriculture de l'Italie, et encore eux qui aujourd'hui liquident la classe ouvrière.
La laine était notre richesse, c'était le pétrole de notre pays désormais obligé de tout importer, même la viande. L'Italie,où on ne voit plus un animal dans un pâturage et où les enfants croient que le lait sort des bouteilles, était pourtant le royaume fabuleux des nomades de la transhumance. Le triomphe de la liberté pour les hommes comme pour les bêtes.
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Rencontre avec Mario. Extraits

Quelle merveille, quand la forêt change de couleur. On voit venir le temps de la récolte, du bilan. Un peu de mélancolie, mais aussi de grandes journées de soleil où, depuis les cimes, tu peux voir les Alpes et en même temps la lagune. ....

la neige, l'instinct du loup, le besoin de se perdre encore dans les bois de chez lui, sur le plateau d' Asigo, de remettre les skis de fond, de laisser son haleine geler sa barbe. Le temps, aussi, de raconter.......

J'attends le signal. Le printemps. Il apparaît à l'improviste, au lieu d'arriver doucement, comme l'automne. Il est comme la vie. Il te prend à contrepied au moment même où tu crois avoir terminé, tiré les rames dans le canot. Il y a toujours un chagrin, un amour, une peur ou une joie, qui te cueillent par surprise. Le signal arrive comme ça, comme un coup de vent, ou pendant la nuit, avec la pluie qui tambourine sur le toit, et puis le matin, quand l'herbe se met à verdir .....
Les limites se manifestent toujours au printemps. Il a une odeur bien précise, définie, fraîche, vitale. ...

Et l'été ?
Un poète chinois disait " ne me cherchez pas l'été, c'est trop fatigant de recevoir des invités, il passe trop de voitures, de chevaux, ne m'obligez même pas à ouvrir les fenêtres."

Ce qui est survient avant, bien avant ce qui est écrit. Les mots ont un rythme qui épouse la marche de l'homme, cet animal nomade emprisonné dans la modernité.
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Les frères me servent une blague pas mal du tout, qu'ils disent tenir des Jésuites et dont le héros est un athée qui va faire un tour dans une forêt.
L'homme, me racontent-ils, déambulait, enchanté par les arbres, les cours d'eau, les fleurs, lorsqu'il entendit un mouvement parmi les buissons derrière lui. Se retournant, il vit un grizzly qui le chargeait. Il détala, le cœur battant à mille à l'heure, mais il trébucha et aussitôt l'ours fut sur lui. Alors l'athée s'écria:
"Mon Dieu!"
Le temps s'arrêta. L'ours, aussi, la forêt devint silencieuse. Une lumière vint frapper l'homme et une voix tonna:
"Comment ça? Tu as toujours nié mon existence et maintenant tu t'attends à ce que je te vienne en aide?
-Je ne pourrais pas être aussi hypocrite, répondit l'athée, mais, toi, tu pourrais faire de l'ours un bon chrétien.
-Qu'à cela ne tienne", dit la voix.
Les bruits de la forêt reprirent, mais dans une tonalité grégorienne. L'ours abaissa la grosse patte qu'il tenait brandie pour tuer sa proie, il souleva l'autre du sol, et les joignit pour prier. Baissant la tête, il dit:
"Bénis, Seigneur, ce repas que je vais consommer."
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Dans mon enfance, lors des vagabondages toponymiques qui me laissaient à bout de souffle devant mon atlas, j'en vins à la conclusion que si des noms fabuleux avaient disparu de la carte, les lieux proprement dits avaient dû disparaître aussi. Cette intuition était correcte : un lieu privé de nom cesse d'exister. C'est pour cela que je suis encore attaché aux cartes : elles servent à empêcher l'anéantissement de la mémoire. Le GPS ne suffit pas. Les lieux, il faut les chercher, les courtiser, les rejoindre en commettant des erreurs et des digressions, sinon, ils sortent de votre mémoire. Un peuple qui n'a pas le sens de la géographie est destiné à sortir aussi de l'histoire.
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Janvier. Un homme avec son violoncelle et une forêt de sapins couverte de neige. L’instrument a plus de quatre siècles, il est fait du bois de cette forêt. L’homme l’appuie contre un tronc, enfonce de biais la virole dans l’écorce. Il accorde son violoncelle, attaque une suite de Bach. Il fait sonner des notes basses dans la caisse en bois, explore avec patience, sonde jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose. L’arbre – un géant de trente mètres – réagit. Il se réveille, résonne dans toutes ses fibres, devient un prolongement du luth. La moitié de la forêt joue, répète ces vibrations comme si elle les savait par cœur. Elle reconnaît la voix de son ancêtre.

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Rencontre animée par Jean-Claude Perrier
Festival Italissimo
Auteur d'une douzaine de livres traduits dans le monde entier, éditorialiste à La Repubblica, Paolo Rumiz est avant tout un écrivain voyageur. Reporter de guerre, investigateur de zones frontalières et de lieux oubliés, il a parcouru des itinéraires merveilleux, inconnus du tourisme de masse. Dans son dernier ouvrage, le Fil sans fin, il poursuit son errance en suivant les disciples de Benoît de Nursie, le saint patron de l'Europe : de l'Atlantique aux rives du Danube, un voyage spirituel à travers l'Europe des monastères, à la redécouverte de nos valeurs fondatrices.
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À lire – Paolo Rumiz, le fil sans fin, voyage jusqu'aux racines de l'Europe, trad. par Béatrice Vierne, Arthaud, 2022.
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