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Gérard Meudal (Traducteur)
EAN : 9782330172589
432 pages
Actes Sud (02/11/2022)
4.38/5   16 notes
Résumé :
Dans ce recueil d'essais, articles et autres discours écrits sur une période de dix-sept ans, Salman Rushdie se fait historien, conteur, ami et critique de ses auteurs favoris, mais aussi guide pour écrivain en herbe. Ainsi navigue-t-il entre origine des contes et de la littérature, cours magistral d'écriture, anecdotes sur l'évolution d'une oeuvre à travers les âges ou sur les liens entre tel et tel auteur, et analyse de ses propres romans.
Langages de vérit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Langages de vérité est un recueil d'essais écrits entre 2003 et 2020. du 11/09 au COVID 19 en fait.
L'ensemble de textes est hétéroclite, on passe d'essais sur Héraclite, à d'autre sur la photographe Taryn Simon, on discute de Liberté, des interventions du Pen Club Amerique.
Cela permet au petit lecteur de Rushdie que je suis de découvrir un écrivain un peu différent de l'image que je m'en été faite, petit en entendant parler de la fatawa des Versets Sataniques, puis en lisant les Enfants de Minuit, puis en rencontrant et écoutant le bonhomme lors d'une rencontre littéraire où la salle était quasiment vide...
J'ai découvert une très grande culture, des appétences littéraires et artistiques très variés, une vie riche, des engagements profonds et durables.
Une précédente critique relevait le manque d'article relatif aux attentats de Charlie Hebdo. Si cet évènement m'a personnellement atteint, je comprends en revanche tout à fait qu'un indien, vivant à New York, n'ai pas eu l'occasion d'écrire à ce sujet. Mais je ne doute pas de son soutien et de sa compréhension des problèmes soulevées à ce moment, vu ce qu'il explique de la situation politique indienne.

Ceci étant dit, Rushdie nous dresse un portrait un peu sombre de l'humanité, du moins allant dans des directions obscures, mais toujours en distillant, grâce à ses artistes et hommes de bien, des raies de lumière...
Et ici je rejoins une autre critique qui parlait de "gentil", et c'est exactement ça, Salman Rushdie semble profondément gentil, et bien-pensant quelque fois. Mais comment lui en vouloir, il défend des causes on ne peut plus justes et humaines !
Peut être cet effet est-il créé par l'empilement de textes écrits à 20 ans d'écart dans un seul livre, où les mêmes idées sont rebrassées sans cesse.

Il faut donc peut être lire ce livre en prenant le temps plutôt que d'un traite pour en apprécier toutes les qualités. Mais il faut le lire.
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Un essai, une analyse, une histoire, une réflexion ? Disons un peu tout cela.
Ces textes rédigés entre 2003 et 2020 se lisent plus facilement si l'on pose de temps en temps le livre de côté, puis qu'on le reprenne après un bon polar ou autre lecture plus légère.
Salman Rushdie a rassemblé ici des écrits que l'on peut qualifier d'essentiels. C'est une mine de connaissances indéniablement gigantesque. Cet homme a une mémoire culturelle immensément vaste, une photographie des évènements extrêmement précise.
Il parle aussi bien de son enfance à Bombay en Inde que de son vécu en Occident ou de sa vie aux States. Il passe d'histoires venues d'ailleurs comme "Les Mille et Une Nuits" à celles de l'amour, de l'art et de la mort au XXIème siècle. Il a une opinion sur tout ... et c'est bien là que je me suis sentie légèrement piégée. L'intelligence de cet homme m'aurait fait le suivre jusqu'au bout du monde si, tout d'un coup, je n'avais pas pris un peu de recul. Mon admiration pour cet homme est et reste indéfectible, mais j'ai dû veiller à conserver mes propres points de vue.
J'y ai retrouvé une somme folle de fictions, de livres, de contes, de mythes, de films dont je ne connaissais pas toujours le sens profond ou caché. Pareillement j'y ai redécouvert des faits et des grands hommes dont la signification pour les uns ou l'objectif pour les autres m'avaient échappés.
En refermant le livre je me suis dit, qu'au fond, c'était bien là une oeuvre de Rushdie, entre croyances et incroyances, entre faits divers et contes, entre rêves et réalités. Oui, le tout est bien à mettre au pluriel tant la densité de ce recueil est marquante.
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Commençons par les aspects négatifs, histoire de s'en débarrasser: Salman Rushdie a un côté naïf très agaçant. Il se positionne avec une fierté enfantine dans LE CAMP DU BIEN. Il est pour les Noirs, pour les migrants pour les trans; il aime Barack Obama et la démocratie. de fait, on ne peut pas lui en vouloir mais c'est... facile. Ma deuxième critique est beaucoup plus problématique: Langages de vérité est un recueil de textes et discours de Salman Rushdie entre 2003 et 2020. Entre temps, il y a eu Charlie Hebdo. Et pas un mot, rien, nada, peau d'zob ! Pourtant Rushdie parle abondamment des néo censeurs, de l'intolérance et des écrivains et journalistes menacés ou tués. Houhou, toute une rédaction massacrée à la kalashnikov, ça ne te dit rien ?
Bon, ça c'est fait.
Langages de vérité est un essai sur la littérature et, NON ce n'est pas chiant ni intello. Enfin si c'est intello mais c'est surtout intelligent et intéressant et drôle et érudit. Ça m'a donné envie de lire ou de relire ou de mieux lire Shakespeare, Garcia Marquez, Andersen, Hemingway... J'ai appris des tonnes de choses passionnantes sur l'Inde d'hier et d'aujourd'hui mais aussi sur des artistes d'art contemporain. Vraiment très bien.
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Recueil de textes pouvant être lu isolément. Tous donnent à réfléchir. Certains passagent donnent envie de rire franchement (l'évocation du sketch de Rowan Atkinson ne nécessite même pas de retrouver la vidéo) mais on aurait plus envie de rire jaune quand on voit le contexte dans lequel
il est évoqué / invoqué.
D'autres aspects sont plus inquiétants: aucun livre hors 20e siècle anglophone parmi les 10 plus grands ouvrages de tous les temps (selon un sondage de la Modern Library). En soi, c'est déjà triste pour Dickens,et Melville mais aussi tous les auteurs non anglophones. Là où c'est franchement inquiétant, c'est quand 7 des 10 premières places sont prises par deux cinglés (il n'y a pas vraiment d'autre terme) dont les « oeuvres » sont dépourvues de qualités littéraires.
Les essais où il évoque ses amitiés (en particulier post-versets) sont diablement attachants.
Salman Rushdie donne en tout cas envie de découvrir ou redécouvrir de nombreux aspects de la littérature mondiale (dont Flaubert - Bouvard et Pecuchet semble un meilleur choix que Mme Bovary).
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Parfois dur à lire quand on n'a pas forcément la culture littéraire de Rushdie (rien que ça) mais c'est un bon moyen de trouver de nouvelles lectures.

Il est toujours intéressant de lire un passionné. Et Salman Rushdie est clairement de ceux-là. La littérature, les mots, l'art dans son ensemble sont des domaines dans lesquels il est plaisant d'avoir un avis aussi humain et aussi épatant.

Je n'ai pas forcément saisi la portée de ce qu'il dit, certaines personnes plus avisées le trouveraient peut-être vieux-jeu/borné/mainstream, que sais-je?!
Pour ma part, ce fut une lecture sympathique.
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critiques presse (3)
LaTribuneDeGeneve
07 mars 2023
L’écrivain britannique revient dans l’actualité avec des essais traduits chez Actes Sud avant la publication de «Victory City», son dernier roman à paraître en septembre.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LaLibreBelgique
03 janvier 2023
Un recueil de passionnants essais montre que Rushdie est avant tout un grand écrivain.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
02 janvier 2023
Un passionnant recueil de textes littéraires et d'hommages à ses maîtres.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Nous vivons une époque où l’on nous somme de nous définir de plus en plus étroitement, de comprimer notre personnalité multidimensionnelle dans le corset d’une identité unique, qu’elle soit nationale, ethnique, tribale ou religieuse. J’en suis venu à me dire que c’était peut-être cela le mal dont découlent tous les maux de notre époque. Car lorsque nous succombons à ce rétrécissement, lorsque nous nous laissons simplifier pour devenir simplement des Serbes, des Croates, des musulmans, des hindous, alors il nous devient plus facile de voir en l’autre un ennemi, l’Autre de chacun de nous et tous les points cardi-
naux entrent alors en conflit, l’Est et l’Ouest se heurtent, ainsi que le Nord et le Sud.
La littérature n’a jamais perdu de vue ce que notre monde querelleur essaie de nous forcer à oublier. La littérature se réjouit des contradic-tions et dans nos romans et nos poèmes nous chantons notre complexité humaine, notre capacité à être simultanément à la fois oui et non, à la fois ceci et cela, sans en éprouver le moindre inconfort. L’équivalent arabe de la formule “il était une fois” est kan ya ma kan, que l’on peut traduire par “C’était ainsi, ce n’était pas ainsi”. Ce grand paradoxe se trouve au cœur de toute fiction.
La fiction est précisément ce lieu où les choses peuvent être à la fois ainsi et pas ainsi, où il existe des mots dans lesquels on peut croire profondément tout en sachant qu’ils n’existent pas, n’ont jamais existé et n’existeront jamais. À cette époque où l’on vise à tout simplifier, cette magnifique complexité n’a jamais été plus importante.
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Au moment où nous célébrons le quatre centième anniversaire de la mort de William Shakespeare et de Miguel de Cervantes Saavedra, il est bon de remarquer que, contrairement à une idée reçue selon laquelle les deux géants sont morts le même jour, le 13 avril 1616, il ne s’agissait pas en réalité de la même date. En 1616, l’Espagne avait opté pour le calendrier grégorien alors que l’Angleterre se référait toujours au calendrier julien qui avait onze jours de retard. (L’Angleterre a conservé l’ancien calendrier julien jusqu’en 1752 et lorsqu’elle a finalement changé de système, il y a eu des émeutes et, dit-on, des foules dans la rue qui criaient “Rendez-nous nos onze jours !”) La coïncidence des dates et la différence des calendriers auraient, on s’en doute, ravi les sensibilités érudites et joyeuses des deux pères de la littérature moderne.

(préface à un recueil de nouvelles, Lunatics, Lovers and Poets, dans lequel six écrivains anglophones avaient écrit des textes inspirés de Cervantès et six écrivains hispanophones des textes inspirés de Shakespeare pour célébrer l’anniversaire des deux géants)
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En fait de vérité, ce que vous avez dans ces millions de petits volumes, c’est ce que Stephen Colbert a qualifié du terme inoubliable de “véritude”. Si la vraie vie n’est pas assez sexy, la solution – une solution très romanesque, il faut le dire – consiste à la rendre plus sexy. Ou pour le dire d’une autre façon, à mentir.
J’ai connu un jour un écrivain adepte de la “véritude”, un menteur consommé, un menteur vraiment brillant au point d’en être majestueux. Qui, lorsqu’on le confrontait à la fausseté évidente de ses déclarations, répondait d’un air impassible : “C’était une métaphore pour montrer combien j’étais malheureux.” Ne pas faire la différence entre une métaphore et un mensonge est une des définitions de la folie.
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aujourd’hui n’importe qui peut avoir son nom sur la couverture d’un livre même si, comme cela semble plausible dans certains cas, il ne l’a pas lu. Regardez les vitrines des librairies. Il y a les récits de femmes qui se sont trouvées grâce à une opération chirurgicale visant à diminuer le volume de leurs seins, des gens qui ont trouvé le bonheur grâce à une cure d’amaigrissement radicale, des récits de triomphes sportifs, de triomphes dans des émissions de téléréalité, des récits de gens qui ont surmonté de terribles handicaps grâce à la beauté physique ou à la beauté de l’âme ou à l’inaltérable pureté de l’ambition aveugle de l’auteur. [...]
Se regarder soi-même n’a jamais été aussi bien vu. Se donner en spectacle n’a jamais été aussi populaire et, plus on en montre, mieux c’est. Dans une telle avalanche de révélations intimes, comment l’art pourrait-il rivaliser ? Comment la vérité ne semblerait-elle pas plus étrange que la fiction ?
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Poséidon a tendance à être le dieu marin le plus célébré et on ne prête pas grande attention à Protée. Mais je suggère que nous devrions commencer à nous intéresser à lui parce que l’idée protéenne est à la base de ce que j’appelle l’autre grande tradition, celle qui n’est pas piégée dans une vision erronée du réel où l’erreur est de voir le réel comme ordinaire, quand en fait il est extraordinaire, de le voir comme modéré quand en fait il est extrême
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Videos de Salman Rushdie (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salman Rushdie
Tania de Montaigne, nous livre "Sensibilités", publié chez Grasset, une satyre grinçante dont le point de départ est l'agression d'un écrivain poignardé pour ses écrits, un écrivain inspiré de Salman Rushdie. L'héroïne du livre, salariée d'une maison d'édition très progressiste, se met en tête de tout faire pour que plus jamais un lecteur ne se sente offensé par un texte. On change alors les mots, les textes, dans cette maison d'édition on bannie toute ironie car elle ne pourrait pas être comprise par le lecteur. On assiste alors à un engrenage aussi hilarant qu'absurde qui fait écho à l'expression "l'enfer est pavé de bonnes intentions". Tania de Montaigne dénonce une société où on veut supprimer tout ce qui est compliqué pour "aller tout droit". L'auteure revient sur les origines de cet ouvrage qui a pris racine dans une expérience personnelle à travers laquelle on a souhaité changer le titre d'un de ses ouvrages qui s'appelait "noire". 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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