AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gérard Meudal (Traducteur)
EAN : 9782259193450
407 pages
Plon (13/09/2001)
3.53/5   156 notes
Résumé :
Début du 16e siècle, au coeur des Indes : un jeune Florentin qui se fait appeler "Mogor dell'Amore" arrive à la cour d'Akbar, le Grand Moghol. Il prétend être le fils de l'enchanteresse de Florence, femme aux destins multiples, princesse oubliée, mystérieuse détentrice du secret de la jeunesse éternelle.

À la cour de la cité impériale, le jeune audacieux se hisse très vite à un rang élevé, mais il tombe en disgrâce à cause de querelles féminines et d'... >Voir plus
Que lire après L'enchanteresse de FlorenceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,53

sur 156 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
9 avis
2
3 avis
1
2 avis
Quel beau livre ! Quand on referme L'enchanteresse de Florence, on reste un temps rêveur, les yeux dans le vague, toujours pris dans l'ambiance pleine de merveilleux et de fantaisie de ce livre.

L'enchanteresse de Florence est un livre inracontable : il faut le lire pour en découvrir tout le charme. Tout au plus peut on dire qu'il se déroule à la fois en Inde et en Italie (à Florence plus exactement), dans ce XVIè siècle qui est celui des débuts de la Renaissance en Europe et de la naissance, cette fois, de l'empire moghol en Inde.

On y croise des princesses orientales - sublimes, forcément sublimes -, des mercenaires italiens - simples soldats ou condotierri-, et puis des voyageurs, des marchands et toute la cour de l'empereur Akbar.

Dans ce roman, Salman Rushdie est une version masculine et moderne de Shéhérazade : il nous charme avec ses histoires qui s'emboîtent, pleines de poésie et de fantaisie, servies par une écriture magnifique.

Assurément, un grand livre par un grand écrivain.
Commenter  J’apprécie          170
Nous commençons par un voyage. Celui d'un homme qui se fait appeler Mogor dell'Amor ou encore Niccolo Vespucci. le but, est la cour du grand Moghol, Akbar. Nous sommes au XVI siècle et le monde est encore vaste, et rempli de mystères. Niccolo n'hésite pas sur les méthodes qui doivent lui permettre d'arriver à son but, il vole, et usurpe le titre d'ambassadeur de la reine d'Angleterre pour approcher le monarque, à qui il veut raconter une curieuse histoire. Celle d'une princesse, tante d'Akbar qui a aussi beaucoup voyagé, jusqu'à Florence.

Au début totalement incrédule, Akbar découvre qu'une femme de sa famille dont il n'a jamais entendu parlé a réellement existé. Elle devient la princesse cachée, qui suscite les rêves, attise les convoitises. le peintre chargé de fixer son histoire avec son pinceau disparaît dans un de ses tableaux pour la rejoindre. Akbar lui-même qui aime plus les femmes qu'il imagine que celles qui peuplent son harem, succombe à son charme. La vie chatoyante de l'enchanteresse se déroule sous nos yeux, mais certaines choses devraient mieux rester dans l'ombre.

Un très beau livre, qui prend un peu l'aspect d'un conte, avec des récits enchâssés les uns dans les autres, où on ne sait plus ce qui est vrai et ce qui est rêve, le rêve étant parfois plus solide que le réel. Entre l'orient et l'occident, un récit fastueux et magique se déroule, dans lequel rien n'est complètement vrai ni complètement faux, ni complètement certain. Un joli voyage dans le temps, l'espace et l'imaginaire.
Commenter  J’apprécie          80

Le récit se passe au XVe siècle, et nous fait voyager : empire moghol, Florence, Turquie... Il mêle des personnages imaginaires aux personnages historiques, avec plusieurs histoires enchâssées. Il s'agit à la fois d'une oeuvre qui révèle la puissance d'imagination et de création de l'auteur, ainsi que sa grande érudition. Les récits envoûtants (plutôt qu'un récit unique) qui se mêlent racontent la beauté de femmes, la sensualité, mais aussi l'esprit chevaleresque, l'amitié et l'amour, aussi bien que les défauts et les désordres des êtres humains.
J'avais très envie de lire un roman de Rushdie et c'est par celui-ci que j'ai commencé. Peut-être ce n'était pas une très bonne idée car le livre, aussi beau soit-il et poétique, est long et regorge de personnages secondaires. Pour ma part il m'a fallu pas mal de concentration pour le lire et il faut quand même s'accrocher pour s'y tenir, ce qui n'enlève rien à la qualité du roman, bien au contraire, mais pour moi ça reste une lecture ardue. Il faut donc avoir beaucoup de temps devant soi et peut-être un stylo pour bien noter le nom de tous les personnages et ne pas se perdre dans le récit. C'est peut-être un livre que je relirai quand j'aurai plus de temps, en effet les descriptions sont agréables et le roman est très bien écrit, et on prend plaisir à lire quelques pages en appréciant chaque mot. Ce roman doit être le résultat d'un travail gigantesque et prouve, s'il fallait, le talent de Rushdie.
Commenter  J’apprécie          50
Alors, ce livre. Un véritable conte des mille et une nuits, dans la plus pure tradition,....un peu trop peut être. On voyage depuis les steppes de Mongolie, vers la Perse, La Turquie, l'Italie...on n' y va et on revient...beaucoup, beaucoup....jusqu'au Nouveau Monde. Et puis, tous ces rois, seigneurs, courtisans, savants, magiciens, sorciers et sorcières, prostituées et autres beautés....ce sont le frère de la mère du cousin de la fille incestueuse de l'oncle magicien du royaume magique de l'île perdue....vous voyez le truc? En fait, il manque quelque chose à ce conte un peu trop classique, un peu trop haché, où même les épisodes magiques ne prennent pas. Contrairement à ces autres romans, et surtout Les Enfants de Minuit, où Salman Rushdie crée un monde vraiment merveilleux, foisonnant, complexe, avec une plume qui relève moins de l'exercice de style ( ce qui est le cas ici) que de la pure musique, ici, c'est juste un histoire racontée, agréablement, qui fait passer le temps, mais à laquelle on ne s'attache pas vraiment. Sauf que vers les dernières pages, où inévitablement il est question de la désillusion de tous, de la chute des royaumes, et de la prise de conscience de la véritable nature humaine, on ressent une certaine mélancolie, qui accompagne en douceur cette fin de lecture, et mitige un peu cette déception. En somme , L'Enchanteresse de Florence est pâle en comparaison avec les autres oeuvres de Rushdie.
Commenter  J’apprécie          30
un Janus de la Renaissance qui ressemble à Arlequin, avec «son grand manteau de cuir multicolore» dont il se drape pour cacher sa véritable identité.

Lorsqu'on fait sa connaissance, il prétend se nommer «Mogor dell'Amore». Il vient de quitter Florence - nous sommes au mitan du XVIe siècle - et il navigue vers les Indes lointaines avec, dans ses bagages, une lettre volée, écrite par Elisabeth Tudor: ce parchemin sera son sésame, la clé qui lui donnera accès à la cour du Grand Moghol Jalaluddin Muhammad Akbar.

En débarquant à Sikri, la capitale impériale, le Florentin découvre une citadelle envoûtante, un diadème de palais et de mirages. «Le soleil montait vers son zénith et la chaleur du jour faisait trembler l'air comme une antilope effrayée, en effaçant presque la frontière entre raison et folie, imaginaire et réel.»

C'est là que règne Akbar, un musulman bienveillant, ouvert et éclairé, tout le contraire de ceux qui ont lancé leur fatwa contre Rushdie... A Sikri, la cité radieuse qui «n'appartient ni à une religion ni à une tribu», le Grand Moghol laisse souffler les vents de la liberté: il a fait édifier une maison de tolérance où chacun peut s'exprimer sans la moindre censure, boire du vin sans offenser les prêtres et «même nier l'existence de Dieu ou réclamer l'abolition de la monarchie».

La rencontre entre le souverain et Mogor dell'Amore - qui se fera bientôt appeler Niccolo Vespucci - pourrait sortir d'un conte oriental.

Un festival de raffinements, avant que le Florentin ne soit frappé de disgrâce: il devra alors subir la pire des épreuves, un affrontement avec un éléphant aveugle, redoutable, qu'il saura apprivoiser grâce à un parfum magique.

Protégé par le ciel, il ne tardera pas à recevoir de nouveau les faveurs du Grand Moghol.

Lequel rebondit au moment où Niccolo Vespucci, alias Mogor dell'Amore, fait à Akbar la plus troublante des confidences: il prétend être son oncle, une révélation rocambolesque mais plausible, car chacun sait à la cour que la famille du souverain est une inextricable forêt de mystères.

Autre révélation: le Florentin dit être le fils de la divine Qara Köz, une princesse aux yeux d'ébène, une enchanteresse toujours accompagnée d'une esclave «aussi resplendissante qu'elle»...

Les deux héros de Rushdie descendent-ils de la même femme?
La magicienne Qara Köz leur a-t-elle transmis les secrets de son prodigieux pouvoir sur les humains?
Le royaume d'Akbar sera-t-il ébranlé par les confidences de son hôte si singulier?

Et que dira l'enchanteresse au Grand Moghol lorsque, sous sa tente de brocart, elle surgira soudain dans ses rêves, «belle comme une flamme»?

C'est sur ces énigmes que se noue le roman, qui fait magistralement revivre l'Orient et l'Occident du XVIe siècle, entre bordels et harems, palais et gondoles, complots et épidémies de peste.

Avec des ombres célèbres qui se faufilent dans les coulisses, Machiavel, les Médicis, Dracula ou Savonarole.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le savoir ne naissait jamais simplement dans l'esprit humain, il renaissait toujours. La transmission de la sagesse d'un âge à l'autre, ce cycle des renaissances, telle était la vraie sagesse. Le reste n'était que barbarie.
Commenter  J’apprécie          290
Et si la foi n'était rien d'autre qu'une erreur commise par nos ancêtres ?
Peut-être n'existait-il aucune religion authentique. Oui, il était allé jusqu'à penser cela. Il aurait voulu pouvoir confier à quelqu'un son soupçon : les hommes avaient créé les dieux et non l'inverse.
Commenter  J’apprécie          120
""Birbal, demanda Akbar par jeu, combien de corbeaux y a-t-il à ton avis dans notre royaume ?
- Jahanpanah, il y en a exactement neuf cent quatre-vingt-dix-neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf.
Akbar resta interloqué.
- Imagine qu'on les fasse compter et qu'on en trouve davantage?
- Cela voudrait dire que leurs amis des royaumes voisins sont venus leur rendre visite.
- Et si on en trouve moins ?
- Alors c'est que quelques-uns d'entre eux sont partis à l'étranger découvrir le vaste monde."" (Folio poche - p.66-67)
Commenter  J’apprécie          20
Le drame des hommes n'est pas que nous soyons tellement différents les uns des autres, mais que nous soyons tellement semblables.
Commenter  J’apprécie          100
Imaginez les lèvres d'une femme qui s'arrondissent pour donner un baiser, murmura Mogor. Telle est la cité de Florence, étroite aux extrémités, gonflée au centre avec l'Arno coulant au milieu, séparant la levée superieure de la lèvre inférieure. La ville est une enchanteresse. Quand elle vous donne un baiser, vous êtes perdu, qui que vous soyez, homme du peuple ou bien roi.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Salman Rushdie (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salman Rushdie
Tania de Montaigne, nous livre "Sensibilités", publié chez Grasset, une satyre grinçante dont le point de départ est l'agression d'un écrivain poignardé pour ses écrits, un écrivain inspiré de Salman Rushdie. L'héroïne du livre, salariée d'une maison d'édition très progressiste, se met en tête de tout faire pour que plus jamais un lecteur ne se sente offensé par un texte. On change alors les mots, les textes, dans cette maison d'édition on bannie toute ironie car elle ne pourrait pas être comprise par le lecteur. On assiste alors à un engrenage aussi hilarant qu'absurde qui fait écho à l'expression "l'enfer est pavé de bonnes intentions". Tania de Montaigne dénonce une société où on veut supprimer tout ce qui est compliqué pour "aller tout droit". L'auteure revient sur les origines de cet ouvrage qui a pris racine dans une expérience personnelle à travers laquelle on a souhaité changer le titre d'un de ses ouvrages qui s'appelait "noire". 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
+ Lire la suite
autres livres classés : indeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (386) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3008 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..