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Citations sur Contes barbares (13)

Fabel détestait la morgue.
Il détestait assister aux autopsies. Ce n'était pas seulement la répulsion à l'égard du sang - une réalité dont témoignait le soulèvement nauséeux qui naviguait entre son estomac et sa poitrine -, cela tenait plus de l'impossibilité d'expliquer comment un être humain, le centre de son univers vaste et complexe, devenait subitement de la viande. Il détester affronter l'immobilité même du mort, la soudaine destruction de la personnalité, totale et irrévocable.
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" Je suis encore sorti m'amuser la nuit dernière. Deux cette fois. Je les ai égorgés. "
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Les frères Grimm n'étaient pas des écrivains, ils étaient des archivistes, des linguistes et des philologues qui voyageaient dans les contrées éloignées de la Hesse, et ailleurs dans le Centre et le Nord de l'Allemagne, pour recueillir dans anciens contes et fables populaires. Au début, ils ne réécrivaient pas ni n'embellissaient les histoires traditionnelles qu'ils compilaient. Mais la plupart de ces contes n'étaient pas aussi agréables qu'ils sont apparus dans les éditions ultérieures, ou bien aussi niais et édulcorés que dans les versions de Disney ou autres. Quand leurs recueils se sont révélés être des best-sellers, plus particulièrement ceux de contes pour enfants, les frères Grimm ont été amenés à enlever les éléments les plus sombres ou même sexuels. (p. 196-197)
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Aujourd'hui, nous avons peur de laisser nos enfants jouer hors de notre vue. Nous voyons la menace et le danger dans chaque élément de la vie moderne. Nous allons au cinéma pour nous faire peur avec des mythes modernes dont nous sommes convaincus qu'ils reflètent notre vie et notre société actuelles. Le fait est que le danger a toujours été là. Le tueur d'enfants, le violeur, le meurtrier fou ont toujours été des constantes dans l'expérience humaine. La seule différence, c'est qu'alors que nous nous amusions à nous faire peur avec l'histoire orale du grand méchant loup, de la méchante sorcière, du mal qui guette dans l'obscurité des bois, nous nous effrayons aujourd'hui avec les mythes cinématographiques du tueur en série super intelligent, du désaxé malveillant, de l'extraterrestre, du monstre créé par la science... Tout ce que nous avons fait, c'est réinventer le grand méchant loup. Nous avons simplement trouvé des allégories modernes pour nos terreurs éternelles...
(p. 74-75)
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Cela faisait bientôt quinze ans que c'était son métier. A trente-quatre ans, cela suffisait. Après tout, c'était un rôle pour des femmes plus jeunes. Elle était de plus en plus obligée de se spécialiser, de satisfaire les goûts les plus bizarres et exotiques de clients particuliers. Le rôle de dominatrice correspondait mieux à son âge. De toute façon, la plupart du temps, cela n'impliquait pas de rapport sexuel : il fallait donner des ordres à un homme d'affaires gras pendant une demi-heure, le fesser s'il tardait trop à obéir pour ensuite lui crier combien il était mauvais et comment il vous mettait en colère pendant qu'il se branlait. Cela payait raisonnablement bien, les risques pour la santé étaient moindres et ses clients, en guise de punition, se chargeaient de faire son ménage à sa place. (p. 360)
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- [...] Tu te rappelles que tu ne voulais jamais que je te lise les contes des Frères Grimm ? Ni "Blanche-Neige", ni "La Belle au Bois dormant" ?
- Je me souviens très bien. Je détestais ces histoires.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas, vraiment. Elles me faisaient peur. Non... Elles me filaient la chair de poule. C'était comme si ces histoires pour les enfants étaient en fait destinées aux adultes. Un peu comme les clowns, tu vois ? Ils sont censés être amusants et amicaux, mais ils ne le sont pas. Ils sont sombres. Sombres et vieux... Comme ces figures en bois gravé qu'on porte dans le Sud pour le Carnaval. On sait que ces choses ont à voir avec plein de vieux trucs auxquels les gens croyaient autrefois. [...]
(p. 139-140)
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L'hypothèse scientifique a toujours incarné une croyance artistique pour nombre d'écrivains. Ils peuvent être sacrément superstitieux. Je sais que plusieurs auteurs reconnus évitent de s'inspirer pour leurs personnages de gens qu'ils connaissent, tout simplement parce qu'ils craignent que tout ce qu'ils auraient imaginé se reflète dans la réalité. Tu tues un enfant dans un livre, et un enfant meurt dans la réalité, ce genre de truc. Ou, encore plus effrayant, tu écris un roman à propos de meurtres terribles et, quelque part, dans une autre dimension, la fiction devient réalité.
(p. 127-128)
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[Jacob et Wilhelm Grimm]. Deux frères rassemblant du matériau de recherche philologique, en quête de "la voix véritable et originelle des peuples de langue allemande". Ils avaient été mus par un amour de leur langue et un fervent désir de préserver la tradition orale. Mais plus encore, ils avaient été des patriotes, des nationalistes. Ils avaient entrepris leurs recherches à une époque [milieu XIXe] où l'Allemagne était une idée, pas une nation, à l'époque où les seigneurs pro-napoléoniens cherchaient à éradiquer les culturelles locales ou régionales.
(p. 347)
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Les véritables origines des contes doivent se trouver dans de véritables enlèvements, de véritables meurtres. Tout comme la vérité de la lycanthropie, le mythe du loup-garou, repose dans l'incapacité des générations précédentes à reconnaître, définir et comprendre la psychopathie. (p. 237)
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Les contes. Tout était lié aux contes et à deux frères qui les avaient collectés. Deux frères rassemblant du matériau de recherche philologique, en quête de « la voix véritable et originelle des peuples de langue allemande ». Ils avaient été mus par un amour de leur langue et un fervent désir de préserver la tradition orale. Mais plus encore, ils avaient été des patriotes, des nationalistes. Ils avaient entrepris leurs recherches à une époque ou l’Allemagne était une idée, pas une nation, à l’époque où les seigneurs pro-napoléoniens cherchaient à éradiquer les cultures locales ou régionales.

Mais les Grimm avaient changé de voie. Quand le premier recueil de contes avait été publié, ce n’est pas l’académie allemande qui y avait répondu avec un enthousiasme submergeant et qui avait acheté l’ouvrage en grandes quantités, c’était les gens ordinaires. Ceux-là mêmes dont les frères Grimm s’étaient efforcés de recueillir la voix. Et, par-dessus tout, c’étaient des enfants. Jacob, le chercheur de la vérité philologique, avait souscrit aux souhaits de Wilhlem et ils avaient édulcoré les contes pour leur deuxième parution, les embellissant parfois même jusqu’à en doubler la longueur. Fini Hans Dumm, qui pouvait rendre une femme enceinte d’un seul regard. Et Raiponce, enceinte mais candide, ne demandait plus pourquoi ses vêtements ne lui allaient plus. La Belle au bois dormant n’était plus violée alors qu’elle reposait, dans un sommeil imperturbable et magique. Et la douche Blanche-Neige, qui devenait reine à la fin de l’histoire originale, ne demandait plus qu’on oblige sa méchante marâtre à chausser des souliers faits d’acier chauffé au rouge et à danser jusqu’à ce que mort s’ensuive.
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