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Nina Rabinot (Traducteur)
EAN : 9782228894524
229 pages
Payot et Rivages (31/08/2001)
3.57/5   30 notes
Résumé :

Qu’est-ce qui rend les gens malheureux ? Le bonheur est-il encore possible ? Pour répondre à ces deux questions, Bertrand Russell aborde à sa manière, en s’appuyant sur sa propre expérience et les observations qu’il a pu faire, un certain nombre de thèmes, dont : la complaisance dans le malheur, l’esprit de compétition, l’ennui et l’agitation, la fatigue, l’envie, le sentiment de culpab... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un livre de Bertrand Russell est pour moi toujours un petit bijou. Peut-être pas un diamant, ne fût-ce que parce qu'il s'agit de philosophie traduite, mais une pierre précieuse qui reste accessible à tous. Dans un langage simple et clair (on est loin du langage hermétique de Spinoza qui pourtant a inspiré l'auteur), ce philosophe britannique nous rappelle que le bonheur est à conquérir et que, pour ce faire, le plus simple est être soi et goûter aux multiples petits bonheurs que nous réserve l'existence en se détachant de ce qu'il appelle les passions inutiles que sont la peur, l'envie, la trop grande importance donnée à l'opinion d'autrui, le respect du comme-il-faut, etc. Il écrit ce livre à la moitié du siècle passé, mais cela reste très actuel et ses propos sur les femmes sont très revigorants.

Bonne lecture.
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Le bonheur, ce n'est pas compliqué mais pas pour autant donné à tout le monde.
Sans qu'on comprenne très bien pourquoi, Bertrand Russell se targue de connaître le sujet au même titre que les équations.
Selon lui, pour être heureux, commençons par être correctement nés, bien-portants, suffisamment doués et plutôt chanceux:
"Certaines conditions sont indispensables au bonheur de la majorité des hommes, mais ce sont des choses très simples: la nourriture et l'abri, la santé, l'amour, le travail couronné e succès et le respect de son entourage. Pour certaines gens, avoir des enfants est également indispensable. Lorsque ces conditions viennent à manquer, seul l'homme exceptionnel peut réaliser son bonheur, mais si ces conditions sont remplies ou peuvent être atteintes par un effort bien dirigé, l'homme qui se sent encore malheureux souffre d'un déséquilibre psychologique; si ce déséquilibre est très grave, il peut exiger l'intervention d'un psychiatre, mais en général il peut être soigné par le malade lui-même, pourvu qu'il aborde la question du bon côté."
Notons que "un effort bien dirigé" consiste tout bonnement en une action personnelle volontaire et régulatrice du conscient sur l'inconscient.
Puis sortons la tête du sac: "on ne demande pas à l'homme de se sacrifier, mais de placer ses intérêts en dehors de soi…" et cessons de nous regarder le nombril: "Le bonheur fondamental dépend plus que tout autre chose de ce que l'on peut appeler un intérêt amical pour les être et pour les choses."
Ouvrons-nous au monde extérieur, qui est immense et plein de sources de plaisirs qui n'attendent que d'être cueillis, bref aimons et nous serons aimés : "L'homme heureux est celui qui vit objectivement, qui a des affections libres et des intérêts larges, celui qui retire son bonheur de ses intérêts et affections et du fait que ceux-ci, à leur tour, le font un objet d'intérêt et d'affection pour beaucoup d'autres."

Loin de toute spéculation intellectuelle, Bertrand Russell, en bon pragmatique anglo-saxon ayant définitivement quitté le camp du puritanisme ou même simplement du christianisme pour l'hédonisme, s'appuie sur son expérience des hommes et de la vie pour nous livrer la recette du "vivre heureux" à une époque où triomphe l'american way of life.
On ne peut nier que bon sens et exemples concrets nourrissent l'ouvrage quand la simplicité de la pensée et du ton concourent à la clarté et à une certaine crédibilité du propos.
Si on peut faire a priori confiance à son intelligence, sa capacité d'observation et son traitement quasi-mathématique des sujets psychologiques et sociologiques, il reste que l'approche rationnelle par l'expérience ne fournit aucune démonstration - ce n'est d'ailleurs pas son but- ce qu'on ressent continûment tout au long de la lecture à travers les "je pense", "je prétends", "je crois" , "je suis convaincu"... ou leurs négations selon le cas.
Cela n'implique pas qu'il se trompe toujours, ni même quelquefois mais, de fait, il se positionne ici plutôt comme un témoin de Jéhovah délivrant la vérité du bonheur prêt-à-porter que comme un maître en philosophie.
Ironie de la situation pour ce Nobel, maître de Wittgenstein.
Alors, un ouvrage de commande, dans un moment de désoeuvrement? Peut-être, donc à consommer sans précaution particulière, dans un moment de désoeuvrement.
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Ce type, Bertrand Russel, c'est une perle d'homme, une perle d'humanité. Quand on regarde son parcours, ses choix, ses prises de position, on a l'impression d'un sans faute.
Ce livre-ci est fichtrement intéressant, de la philo et de la psycho à portée de tout un chacun, et qui peut être édifiante pour beaucoup.
Le problème, puisqu'il y en a, c'est qu'il date, qu'il est issu d'une vision des humains hyper favorable aux hommes et est un tissu de clichés sur les femmes et de prétendues différences presque innées. Inepte. Mais je suis sûr que Bertrand s'il vivait encore se serait corrigé et aurait rectifié ce tir phallocratique.
Malgré tout, il parvient à émettre des propos et idées qui peuvent être universellement utiles et propices à la réflexion personnelle pour atteindre un peu plus de bonheur, mieux comprendre ce qui se joue dans ce concept et donne quelques clés, quelques comment pour vivre un peu mieux sa vie. En toute simplicité.
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"C'est dans la conviction que beaucoup de gens qui sont malheureux pourraient trouver le bonheur grâce à un effort bien dirigé, que j'ai écrit ce livre."

Dans cet essai, la philosophe Bertrand Russell nous rend plus heureux en nous aidant à comprendre les sources de nos malheurs et ses remèdes. La première démarche consiste à être convaincu que le bonheur est désirable. Seul un effort bien dirigé suffit. Alors, suivez le guide et partez à la conquête de votre bonheur !
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Interessant
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Plus un homme se fatigue, plus il éprouve de la peine à s'arrêter. Un des symptômes d'un effondrement nerveux imminent est la conviction que le travail que l'on fait est terriblement important et que prendre des vacances amènerait des désastres. Si j'étais médecin, je prescrirais des vacances à tout malade qui considère son travail comme important.
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Il nous est très facile de devenir tellement absorbés dans nos propres projets, notre propre cercle, notre propre travail que nous oublions quelle petite portion cela représente dans la somme de l'activité humaine et combien de choses ne sont nullement affectées par ce que nous faisons.
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Il est curieux de constater combien peu d'hommes semblent se rendre compte qu'ils ne sont pas pris dans un mécanisme sans échappatoire; ils ne voient pas que s'ils piétinent dans un travail monotone, c'est qu'ils n'ont pas compris que ce travail est incapable de les élever. Je me réfère, bien entendu, aux grands hommes d'affaires, à ceux qui ont déjà un bon revenu et pourraient, s'ils le désiraient, vivre de ce qu'ils ont. Agir ainsi leur paraîtrait honteux, ils auraient l'impression de déserter l'armée en présence de l'ennemi, mais si vous leur demandez quelle cause publique ils servent par leur travail, ils seront bien en peine de vous répondre, après avoir épuisé toutes les platitudes renfermées dans la publicité qu'on fait d'une vie toute d'effort.
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Le troupeau humain ressemble quelque peu au chien qui aboiera férocement et sera plus empressé de mordre ceux qui ont peur de lui que ceux qui le traitent avec dédain. Si vous montrez aux gens que vous avez peur d'eux, vous pouvez vous attendre à être poursuivi, alors que si vous manifestez de l'indifférence, ils se mettront à douter de leur pouvoir et vous laisseront tranquilles.
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Je ne nie pas que le sentiment de la réussite rende la vie plus agréable. (...) Ce que je maintiens, c'est que le succès ne peut être qu'un simple élément du bonheur et il ne vaut pas le prix qu'on a payé pour lui si tous les autres éléments ont été sacrifiés pour l'obtenir.
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Videos de Bertrand Russell (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bertrand Russell
Confrontée à la guerre, la philosophie semble intempestive, à contre temps. Elle se déploie quand la guerre n'est pas encore là, tentant de retenir tout ce qui pourrait prolonger la paix, ou quand la guerre n'est plus là, s'escrimant alors à penser la «réparation», panser les blessures, accompagner les deuils, réanimer la morale, rétablir la justice. Lorsque «la guerre est là», lorsque fusils d'assaut, bombes et missiles éventrent les immeubles, incendient fermes, écoles, hôpitaux et usines, rasent des quartiers entiers, laissant sur le sol carbonisé enfants, hommes et femmes, chiens et chevaux, lorsqu'on est contraint de vivre tremblant dans des caves, lorsqu'il n'y a plus d'eau potable, lorsqu'on meurt de faim et de douleur – eh bien la philosophie ne trouve guère de place dans les esprits. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle il n'y a pas une «philosophie de la guerre» comme il y a une «philosophie du langage» ou une «philosophie de l'art», et que le discours de la guerre renvoie plus aisément à la littérature ou au cinéma, aux discours de stratégie et d'art militaire, d'Intelligence, d'histoire, d'économie, de politique. Pourtant – de Héraclite à Hegel, de Platon à Machiavel, d'Augustin à Hobbes, de Montesquieu à Carl von Clausewitz, Sebald Rudolf Steinmetz, Bertrand Russell, Jan Patoka ou Michael Walzer – les philosophes ont toujours «parlé» de la guerre, pour la dénoncer ou la justifier, analyser ses fondements, ses causes, ses effets. La guerre serait-elle le «point aveugle» de la philosophie, la condamnant à ne parler que de ce qui la précède ou la suit, ou au contraire le «foyer» brûlant où se concentrent tous ses problèmes, de morale, d'immoralité, de paix sociale, d'Etat, de violence, de mort, de responsabilité, de prix d'une vie?

«Polemos (guerre, conflit) est le père de toutes choses, le roi de toutes choses. Des uns il a fait des dieux, des autres il a fait des hommes. Il a rendu les uns libres, les autres esclaves», Héraclite, Frag. 56) #philomonaco
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