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3,22

sur 98 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« le fruit noir de l'amour, c'est la terreur liée à l'amour qu'on porte à quelqu'un, comme des oranges pourrissant sur la branche d'un arbre. »
Et ce fruit noir de l'amour de sa famille, la narratrice le porte en elle et le nourrit...

Tout parle de pourrissement dans ce roman, depuis l'atmosphère délétère de ces marais de Floride infestés de moustiques et où règnent les alligators, jusqu'à l'ambiance de désespoir et de laisser-aller de la famille depuis la mort de la mère, vaincue par le cancer. Et pour ne rien arranger, leur activité qu'ils pratiquaient en famille, la lutte contre les alligators dans leur parc pour touristes installé sur une île, va à vau-l'eau elle aussi, depuis la création d'un parc d'attraction non loin de là : « le monde de l'Obscur ».
Nom prédestiné également pour ce roman : l'Obscur, avec l'attraction fatale qu'éprouve la soeur ainée pour les fantômes, particulièrement celui d'un jeune homme décédé longtemps avant. Et notre narratrice, abandonnée par son père, à la recherche d'un travail sur le continent, par son frère, engagé comme agent à tout faire dans le parc honni, se met à la recherche de sa soeur, partie célébrer ses noces avec l'au-delà dans le marais.
Curieuse et ténébreuse aventure que celle-ci, dangereuse pour une gamine de 13 ans, en compagnie d'un Oiseleur mystérieux...

Vraiment, cette atmosphère moite, malsaine imprègne chaque page, et de là chaque recoin de mon cerveau. J'ai été littéralement happée par les ombres, j'ai cru aux fantômes, et portée par le style luxuriant de l'auteure, je me suis laissée dériver au gré de ces marigots où cohabitent la vie la plus exubérante et la mort, terrible.
Et c'est soulagée que j'ai refermé cette histoire de deuil, d'abandon, de mystère et d'amour profond de la famille.
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Swamplandia, propriété de la famille Bigtree, a longtemps été le parc d'attractions le plus célèbre de toute la Floride grâce à sa vedette, la mère, dompteuse d'alligators de classe internationale.Toute l'activité de la famille est tournée vers ce spectacle incroyable, le public afflue pour la voir, elle.

Quand Hillola Bigtree se fait finalement rattraper non pas par un alligator mais par un bête cancer, c'est tout l'équilibre des Bigtree et la survie même du clan qui sont remis en cause : le père disparaît pour soit-disant trouver des investisseurs; le fils aîné fugue pour tenter sa chance sur le continent ; la fille aînée croit vivre une histoire d'amour avec un fantôme mort un siècle plus tôt. Ne reste qu'Ava, notre guide et narratrice, qui tente de sauver le parc et s'embarque dans une fantastique aventure à la poursuite de sa soeur, aspirant encore à retrouver la vie "normale" d'avant la mort de sa mère. Mais elle n'a que 13 ans et, livrée à elle-même, elle ne voit pas le piège s'ouvrir sous ses pieds.

Page après page on est pris par l'atmosphère pesante, étouffante de la Floride, sur cette île mystérieuse laissée à l'abandon. On voit les membres de la famille Bigtree s'enfoncer petit à petit dans la folie, s'éparpiller et oublier leurs rêves de grandeur. Une grandeur définitivement oubliée par tous.

Une ambiance qui rappelle un peu l'atmosphère du cinéma de Wes Anderson où les personnages caricaturaux, entiers, excessifs, sont pourtant terriblement attachants. On ne peut qu'être touché par l'univers de Swamplandia (mot qui restera jusqu'au bout imprononçable pour moi …), au destin irréversiblement déclinant.

"Quand on n'est qu'au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j'étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C'est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s'est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l'histoire d'un seule mot : chute."

Même si le rythme faiblit un peu au milieu et qu'on peut être un peu lassé par les aventures de cette famille foldingue, Swamplandia reste un beau roman sur la famille, l'amour et la perte de l'innocence. Un voyage exotique mais triste, qui laisse un goût amer dans la bouche, une fois la dernière page tournée.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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"Quand on n'est qu'au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j'étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C'est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s'est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l'histoire d'un seul mot : chute."

Je commence cette critique par une citation qui, outre sa beauté, est le parfait résumé du roman. Avec la mort d'Hilola Bigtree, épouse du chef Bigtree, directeur du parc d'attractions Swamplandia, perdu au beau milieu des marais de Floride, et mère de Kiwi, Osceola et Ava, prend place le commencement de la fin : les touristes désertent rapidement le parc (Hilola en était la muse, et son numéro, sauter dans un bassin rempli d'alligators, la principale attraction), le chef perd toute autorité sur ses enfants (s'il en a jamais eu une) et est incapable de redresser les comptes du parc, au point qu'il doit abandonner ses enfants à eux-mêmes (un rebondissement dans l'intrigue permettra de savoir pour quelle destination), Kiwi, dont le seul rêve est d'aller à l'université, s'enfuit de Swamplandia, Osceola, se pensant spirite, s'invente des amants fantômes et Ava tente de faire bonne figure et réfléchit aux moyens de faire retrouver au parc son lustre d'antan.

Ainsi, chacun des trois enfants se retrouve un peu comme Adam et Eve jeté hors du paradis : chacun va faire l'expérience de la dureté et de la laideur d'un monde extérieur auquel ils ne sont (absolument) pas préparés. Cette image est d'ailleurs assez filée par l'auteur : Kiwi se réfugie dans le parc d'attraction concurrent, le Monde de l'obscur, dont les attractions portent un nom (et ont un concept) en rapport avec l'enfer ; Ava (Eve ?), partie à la recherche de sa soeur qui a fugué sur la route des portes de l'enfer, va devoir payer le prix (élevé) de la connaissance. Seule Osceola s'en sort à peu près indemne, si tant est que l'on peut qualifier ainsi la schizophrénie dont elle semble atteinte.

Swamplandia est ainsi un roman choral (un chapitre sur deux est narré par Ava), à l'écriture luxuriante et mélancolique. Il dépeint à la perfection un monde végétal, moite et étouffant, un paradis qui n'est plus, et la manière dont chacun s'adapte (ou non) à cette disparition.

Ce roman a d'indéniables qualités, dont la première est la maîtrise de son sujet par l'auteur, qui signe là son premier roman. L'ouvrage est remarquablement structuré, et le style est déjà très personnel et empreint d'une grande force évocatrice.
Pourtant, j'avoue avoir été moins séduite que je pensais l'être, et je me suis forcée à terminer le roman pour les qualités que j'ai citées précédemment. Même si les aventures d'Ava, accompagnée de l'étrange Oiseleur, à la poursuite de sa soeur, constituent le principal évènement (vu la place qu'il prend et les symboliques qu'on peut lui trouver), il souffre de longueurs (au point que lorsque l'évènement terrible qui se profilait depuis une bonne centaines de pages arrive, j'ai pensé "ah ça y est, enfin ?"... et pourtant, il est terrible), et les quelques rebondissements ne sont pas non plus les plus fous qu'on puisse imaginer. Je me suis également demandée où l'auteur voulait en venir.
Toutefois, Swamplandia reste un livre à découvrir, ne serait-ce que pour l'originalité de l'univers qu'il renferme, et de la beauté de son écriture, fluide et non pas stagnante comme les marais qu'elle décrit.
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Dans la famille Bigtree, je demande la mère Hilola Bigtree, célèbre dresseuse d'alligators récemment décédée, je prends aussi le grand-père, qui n'a rien d'indien sauf son nom, je demande la fille ainée Osceola, qui parle avec les morts, le fils adolescent qui rêve d'être scolarisé, le père complètement dépassé par les évènements et surtout la plus jeune fille Ava, 13 ans, la seule qui soit à peu près équilibrée….
Le parc d'attractions dans lequel ils vivent et travaillent est en train de péricliter et c'est Ava, cette jeune adolescente, qui va essayer de sauver sa famille à la dérive.
Un roman initiatique loufoque et assez agréable à lire mais pas inoubliable non plus.
Ca ressemble à une saga familiale bien déjantée mais il y manque un tout petit quelque chose pour le rendre vraiment addictif. Je l'ai terminé sans grande conviction, je m'étais lassée en cours de route de l'aspect un peu dingue de cette famille.

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Un roman poétique baigné par les fantômes de l'enfance, une famille détruite qui tente de reconstruire leur coin de paradis, un marais infesté de "Seths" qui fascinent et donnent des frissons....C'est un livre qui m'a au départ fait penser à un conte pour enfants mais qui devient de plus en plus sombre à mesure que les personnages grandissent. On a l'impression de perdre son innocence en même temps que Ava, Kiwi et Osceola, ces enfants emplis d'amour qui se démènent pour se sauver les uns les autres.
Ce roman est différent, angoissant, magique.
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La narratrice Ava a douze ans, son frère Kiwi 17 et sa soeur Ossie 16.
Elle vit avec père, mère et grand-père en Floride dans une île qui est un parc d'attraction autour de crocodiles. Dans la tribu Bigtree, le père est dompteur d'alligators, la mère réalise le clou du spectacle : plonger au milieu des crocodiles, les enfants font de menus travaux : billetterie, musée, cafétéria.
Tout se passe bien pour la famille jusqu'au jour où la mère tombe malade : cancer… en six mois la famille explose…Voilà pour les premières pages.

Le reste du livre alterne les points de vue d'Ava et de son frère.
Chacun sa réaction face au deuil : le frère fugue devant la dépression du père, il se fait embaucher dans un parc d'attraction voisin (une sorte d'Aqualand appelé le Monde de l'Obscur). La seconde soeur se réfugie dans le spiritisme, quant à Ava, elle essaie de garder la cohésion familiale en élevant un crocodile…Le père se démène bien peu entre des difficultés financières et son chagrin.

Le début m'a beaucoup plu, l'auteur a une façon de raconter l'histoire que j'ai trouvé proche de Joyce Mainard qui excelle, selon moi, à expliquer ce qui se passe dans la tête des adolescents : certains passages sont tristes, d'autres désopilants (ils m'ont fait penser à John Irving). Il y a du rythme, de l'émotion…

Et puis, à un moment, il y a un tournant auquel je n'ai pas cru et adhéré, j'ai lu la première moitié en deux jours et il m'a fallu trois semaines pour finir la seconde partie : celle-ci est aussi bien écrite que la première mais l'action m'a semblé peu crédible : l'histoire s'enfonce dans le bayou et l'improbabilité … et puis ce happy-end improbable…qui sort comme un alligator du marigot (à défaut d'un lapin du chapeau)

Avis mitigé donc mais un livre qui peut plaire cependant, avec un grand sens de la narration et des personnages bien campés (ce livre a été finaliste du prix Pulitzer). Je suis juste totalement passée à côté de la deuxième partie alors que la première m'a passionnée.
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Dès les premières pages, on apprend la mort d'Hilola, c'est donc un personnage que l'on ne rencontre qu'au gré des souvenirs de sa famille. Elle semblait être le pilier de la famille mais aussi celle qui faisait que tout fonctionnait. le père, qu'ils appellent Chef Bigtree, essaye de montrer un optimisme infaillible mais il ne fait qu'enliser la famille dans plus de galères.

Dans ce livre, on suit donc toute la famille Bigtree, plus particulièrement Ava, la petite dernière et Kiwi, l'aîné. Ce qui est original c'est que les chapitres d'Ava sont écrits à la première personne tandis que dans ceux concernant Kiwi, il n'est pas le narrateur principal. Swamplandia est une île, un territoire qui constitue leur parc d'attraction dédié aux alligators. En conséquence, les enfants ont pour principal contact à l'extérieur les touristes qui viennent les voir. C'est étrange de penser qu'ils n'ont jamais rien connu d'autres.

Dans la famille Bigtree on a donc Ava, prête à tout pour sauver le parc, je l'ai trouvé adorable. Ossie, la grande soeur qui voit des esprits et tombe même amoureuse de l'un d'eux. Elle s'enferme dans cet environnement de mort tandis qu'Ava y assiste, impuissante. Puis Kiwi, l'ainé qui va tenter de gagner de l'argent en allant sur le continent. le père est finalement assez peu présent.

J'ai trouvé le livre très triste. Pourtant, il est loin d'être larmoyant. Les enfants Bigtree ne se plaignent quasiment jamais et tout le monde est plein de bonne volonté pour sauver le parc! Mais la mort est omniprésente, que ce soit par la mort de leur mère ou par les esprits qu'Ossie, la cadette, voit et avec qui elle communique.

La vie est loin d'être facile pour eux et les voir essayer de s'en sortir est vraiment touchant.
Lien : http://latetedansleslivres.w..
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Suivons les aventures des trois enfants Bigtree, rejetons ayant grandi au sein du parc d'attractions floridien Swamplandia dirigé par leurs parents. Mais rien ne va plus depuis la disparition de leur mère, star des dompteurs d'alligators, et tout en s'efforçant de sauver le parc de la déroute, chacun va être poussé à quitter l'enfance à sa manière, se prenant de plein fouet la violence du monde extérieur. Rien qu'au décor, on imagine un univers bien déjanté, des personnages haut en couleurs et on est même prêt à croire à l'existence de fantômes au sein des marécages. Pour ma part je suis restée à côté de ce roman singulier, je ne me suis jamais attachée aux personnages et même restée insensible à leurs tourments. Peut-être ne l'ai-je pas lu au bon moment ?
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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Une descente aux enfers...
Tout au long de ce récit, Karen Russell vous transporte dans la vie d'abord trépidante puis terrifiante d'une famille qui se verra dispersée et quelques fois perdue dans la recherche d'un plan pour sauver l'entreprise familiale. Ava, 10 ans, luttera d'abord avec ses armes d'enfant pour sauver Swamplandia de la faillite mais également pour sa survie et celle de sa soeur qui peu à peu perd la raison. Entre doux rêves et folie, Swamplandia est un roman fort aux personnages attachants mais dont la description de la faune et de la flore est d'une telle réussite que les marais de Floride sont en fait l'élément central de cette histoire.
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L'histoire et les personnages sont originaux, le décor est bien planté, il y a une réelle inventivité mais malgré tout cela ce roman ne m'a pas accrochée car j'ai trouvé le rythme vraiment trop lent, le tout trop long, et j'ai failli abandonner plusieurs fois ma lecture. de plus, les thèmes abordés sont très lourds comme la maladie, le deuil, la faillite, la folie et un autre très dur dont je ne dis rien car il ne survient qu'à la fin de l'histoire. En voyant la couverture gaie et colorée, j'ai bêtement cru qu'il s'agissait d'un roman optimiste et plutôt joyeux. En fait, il n'en est rien. Moralité : ne jamais se fier à la couverture d'un livre.
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