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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux mariages, une rupture, des souvenirs en masse, il ne se passe pas grand-chose dans Les sortilèges du Cap Cod, mais le regard à la fois acéré et empathique de l'auteur vous embarque dans l'histoire de ses personnages : le couple Jack Griffin et sa femme Joy, leur fille Laura et ses amis Kelsey et Sunny Kim, le fiancé de Laura, le coscénariste de Jack, Tommy, et surtout les parents de Jack et de Joy.

Les parents du premier sont des universitaires aigris de nature, qui ont tenté de compenser les années académiques qu'ils jugeaient pourries dans des vacances annuelles au Cap Cod, dans des locations plus ou moins chic selon l'état annuel de leurs finances. Jack a gardé en mémoire la valeur symbolique attachée à cet endroit et aussi les émotions liées à la rencontre un été d'une vraie famille bien plus aimante que la sienne. Quant à Joy, elle vient d'une famille nombreuse où tout le monde porte un prénom en J (je me rends compte en écrivant qu'elle a épousé un homme en J) et où la carrière universitaire importe bien moins que la convivialité, l'attachement, la fidélité indéfectible. Jack et Joy veulent construire leur vie de couple de façon personnelle, ils bâtissent leur parcours en tentant de rester fidèles à « la convention de Truro » qu'ils ont établie lors de leur voyage de noces. Mais quand vient le temps du mariage de leur fille unique, il faut se rendre à l'évidence : les modèles de leurs parents ont influencé, consciemment ou non, leur propre mode de vie de couple. A l'instar de sa mère, snob universitaire invétérée, Jack ne peut s'empêcher de mépriser sa belle-famille tout en acceptant, la mort dans l'âme, son aide financière et Joy souffre de la raideur affective de son mari.

Le mariage de Kelsey, un an avant celui de Laura, fait éclater les ressentiments dans le couple. Et remonter les souvenirs d'enfance, de jeunesse des uns et des autres à la surface. C'est par le regard de Jack Griffin que nous suivons ce remue-ménage psychologique. Un an plus tard, alors qu'il transporte toujours les cendres de ses parents, à disperser quelque part au Cap Cod, le mariage de Laura va dénouer tous les noeuds dans un dîner de répétition apocalyptique : qu'est-ce que j'ai ri, qu'est-ce que c'était bien fichu !

C'est un roman sur le couple, la famille, l'héritage plus ou moins encombrant des parents pour leurs enfants. Les sortilèges du Cap Cod sont à prendre à double sens : magie de l'enfance, magie du souvenir qui jette aussi un voile falsifié sur les personnages devenus adultes. Richard Russo nous emmène au coeur de ces sortilèges dans une construction impeccable, avec empathie et ironie mêlées. de quoi me donner envie de continuer à le lire !
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Toute l'histoire de la vie de Jack, professeur d'université tourne autour du Cap Cod, objet du fantasme de ses parents décédés, dont les cendres séjournent dans son coffre de voiture, attendant qu'il trouve enfin l'endroit idéal pour les répendre...C'est lors d'un mariage au Cape Cod que son mariage vole en éclat. Un an plus tard, Joy et Jack se retrouvent pour le mariage de leur fille. Rien ne se passe comme prévu, alternant catastrophes, quiproquos et règlement de comptes.
Encore un joli coup de Richard Russo, dans lequel j'ai retrouvé avec délice son humour ravageur, ses situations cocasses et cette émotion douce-amère que j'affectionne. Plaisir absolu.
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La cinquantaine passée, Jack Griffin est l'incarnation d'un désenchantement qui n'ose dire son nom. Jamais guéri de son enfance, il la traîne derrière lui, comme il traîne les cendres de son père qu'il doit disperser. Et c'est en se rendant pour ce faire au Cap Cod, où rituellement ses parents et lui passaient leurs vacances, qu'il prend conscience de ce qu'est sa vie, une carrière qui n'est pas celle qu'il aurait voulu, un mariage qui lentement s'est délité, une vie qu'il voulait grande et qui se révèle une « toute petite vie ».
Les Sortilèges du Cap Cod est en littérature ce que l'écorché est au dessin, le dépouillement de la peau pour lentement mettre à nu ce qui constitue un individu, sa chair et son sang, et le poids de son hérédité. D'une hypersensibilité presque maladive, Jack Griffin porte sur les êtres et les choses le regard biaisé de celui qui a toujours été pour les autres une simple enveloppe de chair, parce que c'est ainsi que ses parents le voyaient. Une excroissance surgie d'eux-mêmes et sur laquelle ils ont déposé toutes leurs névroses et leurs insatisfactions.
C'est en sillonnant ces rivages du Maine, au son de la petite musique familiale, que Jack va parvenir à la résilience et, enfin, faire passer ce passé qui refusait de passer. Récit d'un réveil tardif, le roman de Richard RUSSO est un petit bijou de subtilité et de finesse dont la mélodie reste, longtemps après avoir refermé le livre.
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Jack Griffin, le héros du dernier roman de Richard Russo, est en route pour le Cap Cod où doit avoir lieu le mariage de Kelsey, la meilleure amie de sa fille Laura. Jack et sa femme Joy partent habituellement en vacances au Cap Cod mais cette année il est parti en avance, sans elle. le cap est un lieu privilégié dans la vie de Jack. Il y a passé toutes ses vacances d'enfant. Ses parents, des universitaires aigris, ne juraient que par le Cap Cod qui leur permettait d'oublier leur “Midwest de merde”. Ils n'ont pas eu d'affectations dans de prestigieuses universités, n'ont pas atteint la haute respectabilité à laquelle ils aspiraient et leur mariage est un perpétuel mensonge. le seul moment où ils semblent apaisés est celui des vacances au Cap. le voyage de Jack Griffin fait remonter les souvenirs d'enfance, d'autant plus qu'il a les cendres de son père dans sa voiture. Il cherche le lieu idéal pour les disperser depuis des mois sans arriver à le faire. Les réflexions de Jack dépasseront rapidement le cadre de son enfance pour arriver à une totale remise en cause de son couple.

J'ai découvert Richard Russo grâce aux “Sortilèges du Cap Cod” et au festival America de Vincennes. J'ai été totalement séduite par cette histoire de couple douce-amère à l'écriture particulièrement fluide. A 60 ans, Jack questionne les fondements de son mariage, quels étaient ses désirs 40 ans plus tôt ? Jeune homme, il écrivait des scenarii à Los Angeles, sa vie était insouciante et surtout très loin de la vie de ses parents universitaires. Son mariage avec Joy lui a fait changer de vie, lui a fait échanger la légèreté de la Californie pour les responsabilités et le confort. Il est devenu professeur dans une université, a eu une fille et aujourd'hui il a la sensation de ne rien avoir choisi : “Ce n'était pas comme s'il s'était lassé de leur belle vie, de leur beau mariage. Là, ce serait grave. Même s'il devait admettre qu'en dépit des efforts de Joy, il considérait que la maison appartenait plus à elle qu'à eux deux, comme s'ils avaient divorcé et qu'elle en était devenue la propriétaire exclusive. C'était la sienne pour la simple raison qu'elle la rendait heureuse. Elle avait eu ce qu'elle voulait. Etait-il possible que son contentement soit la cause réelle de son cafard à lui ? Cette faculté qu'elle avait de garder ses désirs intacts ? Etait-ce un défaut ?” Jack se pose les questions que chacun finit par se poser : où sont passés les rêves de jeunesse ? Les compromis consentis n'ont-ils pas fini par éteindre tous désirs ?

A ces questions vient se rajouter celle de la famille, des parents. Finalement le thème central du livre de Richard Russo est l'influence des parents sur nos vies d'adulte. Jack ne supporte pas la famille de sa femme et l'importance de celle-ci dans leur vie. Joy aime ses parents, elle en est très proche et cela perturbe beaucoup son mari qui n'a connu qu'une famille dysfonctionnelle. Jack finit par trouver que la famille de Joy prend trop de place dans leur vie. Mais à travers son périple vers le Cap Cod, Jack Griffin va prendre conscience de la place de ses propres parents dans sa vie. Son histoire ressemble de plus en plus à la leur et malgré les mésententes, leurs ombres planent constamment sur ses décisions. Comment se débarrasser de l'emprise de ses parents et dépasser les souvenirs d'enfance ?

Les sortilèges du Cap Cod” pose de très nombreuses questions sur le couple et la famille. Richard Russo dit d'ailleurs ne pas y avoir répondu ! En effet, ce sont des questions universelles auxquelles chacun doit trouver ses propres réponses. Les personnages de ce roman sont très attachants et j'ai pris grand plaisir à lire les affres de leur couple.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Histoire de mariages ou comment envenimer une vie de couple quand on s'aime encore. Jack, professeur d'université et auteur de scénario pour des feuilletons télévisés, fait figure de "pauvre type" coincé par la relation à ses parents qu'il subit alors même qu'ils ne sont plus que cendres dans une urne funéraire, dans le coffre de sa voiture ! Cet anti-héros est somme toute sympathique et le récit ne manque pas d'humour. Certains scènes frisent le burlesque et mériteraient d'être filmées!
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Il y a des livres qui donnent envie de boucler ses valises, d'acheter un billet d'avion pour s'envoler sur les lieux du roman…c'est ce que j'ai ressenti en lisant Les sortilèges de Cap Cod (Connecticut), le Cap étant l'endroit où Jack Griffin passait tous ses étés enfant et où il revient au début du livre pour assister à un mariage. Ce qui s'annonçait comme un week-end enchanteur tourne vite au désastre : il sonne la fin du couple pour Jack qui se trimballe avec les cendres de son père dans le coffre de sa voiture sans jamais se décider à les disperser. Retourner sur des lieux que le temps a embelli c'est prendre le risque de rouvrir de vieilles blessures et réaliser que la vie est parsemée de désillusions.

Si dans un premier temps l'apathie du héros ( qui semble laisser les autres choisir pour lui ) peut agacer, il faut laisser le temps aux personnages de gagner en épaisseur : ils ne sont ni formidables ni ignobles, ils sont la somme d'une multitude de petites imperfections qu'on déteste ou qu'on aime tour à tour.

Qu'est-ce qu'on transmet à ses enfants? qu'est-ce qu'on retient de ses parents à l'inverse? en quoi l'image que l'on se forge d'eux est proche de la vérité? Comment mener sa vie d'adulte en s'affranchissant de l'idée de faire plaisir à son père, à sa mère? Ces thèmes prennent toute leur puissance dans la dernière partie du livre, quand l'émotion l'emporte sur l'humour que Richard Russo manie par petites touches.

L'auteur a écrit ce roman, apprend-on dans les remerciements, juste après la mort de sa mère….loin d'une hagiographie, un bel hommage.
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Griffin, le héros de l'histoire est un personnage complexe : dans la première partie du livre, il nous apparaît comme un homme sympathique, puis le personnage s'assombrit au lendemain du mariage de la meilleure amie de sa fille, lorsqu'il part avec son épouse en "pèlerinage" à Truro, lieu de leur lune de miel, puis devient peu sympathique dans sa manière un peu méprisante dans ses rapports avec Marguerite. Enfin, après s'être "délivré" des cendres de ses parents, la voix de sa mère s'étant enfin tu, on retrouve le personnage sympathique du début de l'histoire.
Les personnages secondaires notamment . les femmes ont également des personnalités intéressantes : l'épouse Joy, la fille Laura,et la maitresse éphémère, Marguerite.
ce livre, comme de nombreux romans américains, est agréable à lire, bien écrit (et bien traduit ), on ne s'y ennuie pas.
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Mon avis : Un roman que j'ai bien apprécié. Une comédie douce-amère sur la famille, le couple, les amours déchus, le renoncement, la transmission, la nostalgie de l'enfance, les erreurs que l'on reproduit ou pas de père en fils, l'attachement à nos parents, la vieillesse ... de nombreux thèmes chers à l'auteur.
J'ai apprécié la construction , le style. Les deux mariages où se rendent Griffin et Joy sont pour Griffin l'occasion de se remémorer son enfance et ses vacances au Cap Cod chaque année avec ses parents. L'auteur réussi à mêler passé et présent. Et comme le dit RR dans son avis ( voir le lien ) , une petite phrase en fin de chapitre ou de paragraphe permet de comprendre où nous en sommes.
Il y a beaucoup de tendresse pour ces personnages qui ont chacun leurs défauts, des rêves, des déceptions, des envies.
De nombreuses situations sont cocasses. Imaginez-vous transporter dans votre coffre l'urne funéraire de votre père afin de disperser ses cendres mais de ne jamais trouver le bon moment, le bon endroit ! Et à ce moment à l'autre bout du pays votre mère qui vous appelle et vous gronde comme un gamin !
La fin est touchante...
Je garderai donc un très bon souvenir de ces couples et de leurs familles parfois un peu déjantées mais tellement vraies et attachantes.

Et puis, ayant séjourné deux fois à Cap Cod , j'ai aimé retrouvé l'endroit et l'ambiance...

Lien : https://clubdesrats.1fr1.net..
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J'ai beaucoup aimé ce roman de Richard Russo qui nous propose une vision ironique d'une certaine Amérique. Les personnages sont attachants malgré leurs petits travers et le dénouement optimiste est bienvenu après un récit au ton plutôt fataliste.
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Richard Russo nous offre un roman sur le couple mais surtout sur les liens familiaux. toujours empreint de délicatesse c'est un très beau roman tendre, drôle. Encore un bijou de cet auteur si sensible.
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