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sur 512 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Retour à Martha's Vineyard est le dernier opus de Richard Russo, un écrivain très populaire outre-Atlantique. Plusieurs de ses romans ont été primés, notamment le déclin de l'empire Whiting, un best-seller qui lui avait valu le prix Pulitzer, il y a une vingtaine d'années. Il est aussi l'auteur de scénarios de films et de séries adaptés de ses romans.

Martha's Vineyard est une petite île au large de la côte Est des États-Unis. A l'instar de la presqu'île de Cape Cod et de l'île de Nantucket, toutes proches, elle se situe dans un secteur touristique très prisé.

Le titre français du roman est explicite. Trois anciens copains de fac, Lincoln, Teddy et Mickey, se retrouvent à l'âge de soixante-six ans, pour un séjour sur l'île, dans une maison appartenant à Lincoln, plus de quarante ans après y avoir déjà passé ensemble une semaine de vacances en 1971 à la fin de leurs études. Ils étaient alors accompagnés par une jeune femme, Jacy, dont ils étaient tous les trois amoureux… et dont ils avaient perdu la trace aussitôt après.

Leur amitié a survécu au nombre des années, mais l'absence de Jacy les obsède tous les trois. Qu'est-elle devenue ? Pourquoi a-t-elle disparu ? Est-elle même encore vivante ? Chacun se demande si l'un des deux autres ne porte pas la responsabilité de sa disparition. A l'époque, ils avaient supporté l'idée qu'elle fût fiancée à un garçon qu'ils ne connaissaient pas. Aucun n'aurait admis qu'elle eût choisi l'un d'eux trois. Un point sur lequel ils semblent n'avoir guère évolué avec l'âge.

Tous les ingrédients d'un polar… Mais le livre n'est pas un polar. On attend impatiemment d'en savoir plus sur Jacy, mais l'histoire de la jeune femme, poignante à plus d'un titre, est tellement indépendante du reste de la fiction, qu'elle n'en constitue pas le dénouement.

Le titre original du roman est Chances are…. Il ouvre des pistes plus profondes que le titre français. L'expression « Il y a des chances que… » ou « Il est probable que… » sous-tend les thèmes abordés par l'auteur, contemporain de ses personnages. A la fin des années soixante, la jeunesse a cru pouvoir s'émanciper, créer un monde nouveau, ouvrir à chacun le choix de tracer librement son propre parcours. Quarante-cinq ans plus tard, Lincoln, Teddy et Mickey ne sont toutefois pas devenus autre chose que ce qu'il était probable qu'ils devinssent. Ils avaient cru à leur indépendance, mais ils ne sont pas parvenus à s'affranchir de l'emprise de leurs gènes et de leur vécu familial. Et Jacy s'en était rendu compte pour elle-même bien avant eux.

Lincoln, Teddy et Michael sont originaires d'horizons géographiques lointains (c'est très vaste, les USA !). Ils ont grandi dans des milieux socio-économiques et culturels très disparates. Les parents de Lincoln et de Teddy sont des petits bourgeois plutôt étriqués, le père de Mickey était un ouvrier fort en gueule, alors que Jacy a été élevée dans une famille huppée. Physiquement, physiologiquement et psychologiquement, les trois garçons ne se ressemblent pas. A vingt ans, on croit que l'amitié permettra de gommer les différences. Quarante ans plus tard, on constate que les différences sont inchangées et qu'il fallait l'éloignement pour préserver les liens.

Je ne peux pas juger de l'écriture de Richard Russo. J'ai trouvé le texte français heurté, la syntaxe sans finesse, le vocabulaire parfois approximatif. Certains développements m'ont paru traîner en longueur. Ma lecture n'a donc pas été fluide. du coup, je ne me suis pas vraiment attaché ni intéressé aux personnages masculins et à leurs parcours, qui manquent d'ailleurs de romanesque. Seul celui de Jacy, tragique, a retenu mon attention.

Mes vingt ans, je les ai eus, moi aussi, en même temps que Jacy, Lincoln, Teddy et Mickey. Dans Retour à Martha's Vineyard, j'ai apprécié de retrouver les ambiances, les tendances, les musiques du début des années soixante-dix. Et il n'est pas inutile de se rappeler les sales années de la guerre du Vietnam, lorsque les dates de naissance des appelés avaient été tirées au sort. Des appelés qui avaient deux fois plus de chances que les militaires de carrière de ne pas revenir. Chances are….

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Lincoln, Teddy et Mickey sont étudiants à l'université de Minerva, Connecticut, où boursiers, ils travaillent comme serveurs au sein de l'une des sororités huppées de cette prestigieuse faculté. Nous sommes en 1969 et c'est ce soir-là, le premier décembre, qu'a lieu la « draft lotery », le tirage au sort par dates de naissance qui décidera qui, parmi les jeunes américains, ira rejoindre l'armée et la boucherie de l'autre côté du Pacifique.
1969, la guerre du Vietnam, le rock psychédélique de Jefferson Airplaine, le rêve hippy, les premières contestations et l'affrontement des valeurs.
La scène inaugurale du roman plante le décor, elle est géniale et constitue le point de départ de cette histoire mélancolique, profondément humaniste, tourmentée qui confond et entremêle les existences de ces trois amis, alternant passé et présent, faisant le récit de leurs choix, de leurs doutes, de leurs décisions, de tous ces morceaux de vie, de ces fils qui brodent une existence et qui font qu'un homme est devenu celui qu'il est. Tous ces moments qui font de Lincoln, Teddy et Mickey les hommes de soixante-six ans qu'ils sont désormais à l'aube de leurs retrouvailles sur l'île de Martha's Vineyard sur laquelle Lincoln possède une maison, héritée de sa mère, qu'il souhaite vendre. Et avec elle, peut-être, se débarrasser de certains fantômes…
Ces retrouvailles sont pour les trois amis unis par une indéfectible amitié (« Tous pour un, un pour tous ! ») le moment de revenir sur ce que fur leur vies bien sûr et pour ce faire l'auteur -je n'avais encore jamais lu et rencontrée Richard Russo avant ce très beau « Retour à Martha's Vineyard »- armé de l'omniscience du narrateur-roi ne ménage pas ses effets : allers-retours entre passé et présent, changements de focalisation du point de vue, dévoilements successifs, par strates des non-dits, des obsessions et des secrets de chacun… Peu à peu, avec une élégante lenteur parfois presque contemplative -et dans mon imagination, ce rythme-là ressemblerait à celui de l'île et à sa beauté un peu suspendue…- on apprivoise les protagonistes : le beau Lincoln que la stabilité de son foyer et la réussite ont permis d'échapper à l'aigreur d'un père pour le moins… particulier, Teddy (mon préféré !) l'éditeur cabossé et en butte à de perpétuelles angoisses, Mickey le rockeur soupe au lait (et que j'ai eu un peu de mal à saisir, auquel j'ai eu du mal à m'attacher aussi). En parallèle à cette plongée intime mais toujours bienveillante dans le coeur de ces hommes, Richard Russo convoque aussi un quatrième personnage (mais après tout, les Trois Mousquetaires aussi étaient quatre ! Vous vous rappelez « Tous pour un et un pour tous » ?) dont l'absence pèse d'autant plus sur Teddy, Mick et Lincoln que la jolie Jacy, cette fille magique et pétillante dont ils étaient tous amoureux- a disparu alors qu'ils séjournaient tous les quatre dans cette même maison il y a près de quarante ans… Ensemble les trois amis vont rouvrir le dossier de sa disparition et une fois encore chercher à comprendre ce qui a bien pu se passer cet été-là. Suicide ? Meurtre ? Ils ne se doutent pas que ce voyage là va les emmener plus loin encore qu'au creux de leurs souvenirs, qu'il va les forcer à plonger aussi au plus profond d'eux-mêmes et à disséquer leur amitié, leur vérité aussi.
Etrangement et alors qu'on pourrait croire le contraire, la disparition de Jacy et l'espèce d'enquête qui se met en place ne sont pas au premier plan de l'intrigue. Elles sont plutôt au service du cheminement des personnages, des questions qu'ils se posent. Je dois reconnaître que cela m'a tout d'abord dérouté voire désappointés et puis j'ai compris que ce qui intéressait vraiment Russo n'était pas tant les faits que l'analyse des personnages, du coeur des hommes à laquelle il se livre avec beaucoup de tendresse et de bienveillance, sans que cela n'exclut la pertinence.
« Retour à Martha's Vineyard » est donc avant tout un roman doux amer et mélancolique sur le temps qui passe, sur le pardon et la difficulté d'être soi et de l'accepter. C'est nostalgique, lancinant et c'est beau.
La seule fausse note de la partition -et pas des moindres, hélas, - concerne pour moi le dénouement du roman que je n'ai pas trouvé crédible une seule seconde et qui, de fait, m'a beaucoup, beaucoup déçue. Certes, là n'était sans doute pas l'essentiel pour l'auteur, mais pour la lectrice que je suis, si. Dommage.
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Richard Russo est l'un des auteurs américains les plus en vue. Prix Pulitzer avec le déclin de l'empire Whiting, il contine son exploration de l'Amérique avec Retour à Martha's Vineyard, titre français un peu vague mais il était difficile de traduire Chances are... les premiers mots d'une chanson de Johnny Mathis, crooner qui fut très populaire fin fifties U.S.A. Lincoln, Teddy et Mickey se retrouvent dans la célèbre station hyper-huppée de l'Est américain, fief de la famille Kennedy. Nous sommes en 2015 et ils avaient vingt ans en 1969. Faites le compte. Ils ont l'âge de l'auteur, et l'âge du lecteur quand le lecteur c'est moi.

Assez classique avec son montage alternant les trois amis Retour à Martha's Vineyard recèle évidemment comme toute histoire de longue amitié un secret de jeunesse, ou tout au moins une question, éludée depuis des décennies et poussière sous l'armoire. Il y avait un quatrième, une quatrième, Jacy, disparue ce week-end de 1971, le dernier en commun. Les trois copains, l'agent immobilier, père de six enfants, l'éditeur tourmenté et le rocker intransigeant, se retrouvent et s'interrogent. Jacy? Leur amour d'antan à tous trois, est-elle morte ou vive? Et n'est-il pas dangereux de se pencher ainsi sur ces années de folie, les années Viet, les années acid, les années sexe? Boîte de Pandore?

le roman américain est coutumier de cette quête. Parfois cela peut crouler un peu sous les références historiques et les tubes de Creedence Clearwater Revival. Ce qui n'est pas pour me déplaire, moi qui fus biberonné par la West Coast et le swamp rock. Je suis un peu du sérail dès qu'il s'agit du hit-parade américain à l'aube des seventies. Mais Russo n'abuse pas de la nostalgie, presque pas assez, ce qui m'a semblé du coup manquer un peu d'émotion. Comme quoi le lecteur moi n'est jamais content.

Chances are... est malgré tout un bon bouquin, un peu saga, un peu culpabilité, un peu "nous nous sommes tant aimés". L'exploration du passé des trois mousquetaires s'avère plutôt fine, les antécédents familiaux et sociaux, le rêve américain, la déflagration indochinoise, et la contre-culture vite devenue néoconformiste. Et nulle part, en Amérique moins qu'ailleurs, l'idée qu'on pourrait un jour tirer les leçons des litanies d'erreurs. On a quand même fait une bonne équipe, Lincoln, Teddy, Mickey, Richard l'auteur et moi le lecteur. Forcément, on est de la classe. On disait ça quand on était conscrit mais là je vous parle d'un temps...
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Ah, comme l'on devient exigeant vis-à-vis d'un auteur à l'origine d'un coup de coeur !
Après avoir été conquise par "Le déclin de l'Empire Whiting", puis complètement enchantée par "Un homme presque parfait" et "A malin, malin et demi", autant dire que je me suis conditionnée à attendre de Richard Russo l'excellence, voire plus… Une attente qui a été une première fois déçue avec la lecture du "Pont des soupirs", mais qui ne m'a pas pour autant découragée…

Aussi, c'est vraiment confiante que j'ai abordé son dernier roman, par ailleurs très motivée à l'idée de le faire dans le cadre d'une lecture commune avec moult camarades bloguesques.

Verdict ?

Eh bien… cela commence comme un roman de Richard Russo.

Trois vieux amis débarquent sur l'île de Martha's Vineyard pour y passer un week-end dans la maison de famille de l'un d'eux. Ils ont soixante-six ans, ne se sont pas vus depuis dix ans. Ils se sont connus au moment de la guerre du Vietnam, dans la petite université du Connecticut où ils ont fait leurs études, et où il travaillaient tous trois comme serveurs dans une sororité du campus.

Lincoln, fils unique d'un petit homme dominateur et psycho rigide contrairement à ce que pourrait laisser croire son fantaisiste patronyme - Wolfgang Amadeus Moser – et d'une mère discrète et soumise, dorénavant défunte, a fait carrière dans l'immobilier à Las Vegas. C'est par ailleurs un mari, un père et un grand-père comblé. Les retrouvailles ont lieu dans la maison qu'il a héritée de sa mère, et qu'il a l'intention de vendre, rompant la promesse qu'il lui avait faite.

Ses amis Teddy et Mickey eux, n'ont pas fondé de famille.

Le premier dirige une petite maison d'édition à l'agonie, spécialisée dans d'obscurs ouvrages religieux. C'est le personnage le plus complexe, et a priori le plus mystérieux du trio. Cet ancien fils (unique lui aussi) de profs trop investis dans l'enseignement pour faire grand cas de son existence, que son incapacité à la violence a toujours fait se sentir différent, est devenu un homme solitaire, sujet à des crises d'angoisse. A soixante-six ans, il ne sait toujours pas ce qu'il attend de la vie, ni ce qui le fait avancer ; il s'éparpille, fantasme sur le projet né de ce qui le consume de l'intérieur sans jamais parvenir à le cerner. Il sait juste qu'il ne court pas, contrairement à ses semblables, après le succès ou la reconnaissance, ce qui le rend comme anachronique, inadapté.

Le second, issu d'une modeste famille italo-irlandaise de huit enfants dont il était le dernier et le seul garçon, s'est à l'inverse épanoui dans ce qu'il a toujours voulu faire : jouer de la musique. Mickey, c'est le pilier de la bande, l'ami fidèle et droit dans ses bottes, indifférent à la politique et aux événements, franc et inaltérable. Ce sexagénaire qui écume les salles de concerts et bars nocturnes avec son groupe de rock pète la forme et déborde d'enthousiasme.

Voilà pour les présentations.

Elles sont en réalité incomplètes. Un autre protagoniste -et non des moindres- s'est invité sur l'île. Un protagoniste fantomatique, discret, mais omniprésent. Il s'agit de Jacy, ou plutôt de son souvenir, rendu douloureux par son absence. Jacy, la "D'Artagnan" du quator de mousquetaires que formaient les amis, fille de famille fortunée et pourtant libertaire, intensément vivante, électron libre avide de transgression, mais promise à garçon de son milieu, lisse et insipide. Jacy dont ils étaient tous trois amoureux sans avoir jamais oser l'avouer, que ce soit aux autres ou à eux-mêmes, et qui disparut sans laisser de trace à l'issue d'un autre week-end à Martha's Vineyard qui, quarante ans plus tôt, marquait la fin de leurs études et le moment où leurs chemins allaient se séparer.

Richard Russo entretient autour de l'énigme de cette disparition jamais résolue un suspense au départ subtil, qui se traduit surtout par la chape de silence qu'elle impose aux trois hommes tout en les obsédant, certains se repassant plus frénétiquement que les autres le film de ces derniers jours passés avec la jeune femme sans y trouver de réponse. Qu'étaient-ils alors venus chercher à Martha's Vineyard ? Voulaient-ils s'assurer, à l'aube de leur vie adulte, qu'ils avaient fait les bons choix ?

Mais les questionnements dont l'auteur ponctue son récit vont au-delà de l'énigme Jacy. Ces retrouvailles sont aussi l'occasion pour eux de s'interroger, a posteriori, sur les chemins pris ou au contraire sur les bifurcations délaissées, de s'avouer leurs propres fourvoiements, la mauvaise foi inconsciente qu'ils ont opposée à eux-mêmes pour justifier des choix qui n'étaient parfois que des pis-aller. L'occasion aussi pour certains de constater que les problèmes que l'on n'a pas osé régler ne s'effacent pas avec le temps, et de réaliser avec une sorte de recul amusé ce que l'on doit au souvenir de ses parents, à ces héritages intangibles qu'ils nous ont transmis.

Et c'est cet aspect du roman que j'ai préféré. J'y ai retrouvé le Richard Russo que j'aime, subtil et sensible, empathique et drôle (bien que moins que dans "Un homme presque parfait" et "A malin malin et demi" par exemple), mêlant avec intelligence individualités et contexte -social, culturel, historique-, décortiquant les mécanismes des relations qui lient ses personnages. Car lorsque dans une seconde partie, il délaisse l'analyse psychologique de ses héros au profit de la résolution de l'énigme, amenée à grand renfort de révélations, je dois dire que je ne l'ai pas vraiment reconnu. Pour le coup, l'intrigue en perd toute subtilité et bascule presque dans une mauvaise imitation de fin de roman policier, les lapins se bousculant pour sortir du chapeau…

Je ne regrette pas pour autant cette lecture, qui m'a une fois de plus fortement attachée aux héros que Richard Russo a un véritable talent pour camper, faisant en sorte que l'on se sent proche d'eux même quand ils ne nous ressemblent pas. Et j'ai beaucoup aimé l'image de l'amitié que nous donne à voir ce roman, dont les protagonistes, au-delà de l'incontournable part de solitude dans laquelle enferme l'individualité, montrent ce qu'est l'affection dans le respect de l'autre, de son intégrité et de sa pudeur. J'avoue enfin que l'envie de découvrir le fin mot de l'histoire m'a fait, malgré tout, tourner les pages sans efforts…


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Lorsque Lincoln revient sur l'île où se trouve sa maison de Martha's Vineyard, les souvenirs affluent. Cette maison a accueilli ses amis Teddy et Mickey il y a quelques années. Depuis, beaucoup de choses ont changé.
Lincoln doit prendre une décision concernant cette maison. Il décide alors de s'entourer, peut être une dernière fois dans ces lieux, de ses amis. Mais beaucoup de secrets semblent bien enfouis. le sujet de la disparition de leur amie commune Jay revient vite dans les discussions.
Amours, guerre, famille, amotiés voici les thèmes de ce livre.
L'écriture est agréable mais j'ai parfois subi quelques passages et j'ai trouvé que l'histoire traînait un peu en longueur.
Cela reste une belle découverte malgré tout car le récit de la vie de ces personnages est poignant.

Merci Babelio et les éditions 1018 pour l'envoi de ce livre.
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Le nom de l'auteur, le fait qu'il apparaisse dans la liste des livres du moment de Babelio et la note moyenne sur celui ci m'ont conduit à ce livre.
Et malheureusement j'ai été déçu pour des raisons multiples. D'abord le sujet me semblait intéressant mais je n'ai pas vraiment adhéré, peut être par la façon de conduire la trame, peut être parce qu'il n'est finalement pas si intéressant que ça. Puis les longueurs dans ce livre sont interminables, avec des longs paragraphes qui n'apportent rien et des répétitions qui lassent. Beaucoup de bavardages et l'envie régulièrement de sauter des paragraphes voire des pages. Puis les personnages et les décors sont stéréotypés et pauvres par rapport à la richesse des États Unis. Très côte est, mais aussi snob et "intellectuel".
Ma critique est dure, je le sais. Mais c'est que cette lecture m'a inspiré. Je vais me procurer un autre livre de Russo pour essayer d'infirmer l'impression qu'il m'a laissée.
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C'est incontestablement un bon livre, bien construit avec une évolution permanente et progressive qui nous fait découvrir des êtres humains complexes avec leurs jardins secrets.
Par contre, il y manque quelque chose qui m'a empêché d'adhérer totalement. le tout reste froid. Je n'ai eu d'empathie pour aucun des personnage et chose surprenante aussi, je n'ai pas réussi à me projeter sur l'île de Marta's Vineyard que j'ai eu la chance de visiter, il y a quelques années !
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Le point de départ de "Retour à Martha's Vineyard" n'est pas très original. En septembre 2015, trois sexagénaires, anciens copains d'université, se retrouvent dans le décor sublime et fermé d'une île. Ils ont emprunté des chemins de vie très différents : Lincoln a réussi dans l'immobilier, il est marié avec enfants et petits-enfants et fait figure de père rassembleur ; Teddy resté célibataire est un éditeur à la retraite, c'est le « fragile » de la bande ; Mickey tient le rôle du baroudeur et éternel rocker dont le passé reste mystérieux jusqu'à la fin du roman. Bien qu'absente lors de ces retrouvailles, Jacy est présente en permanence dans le récit. Cette fille dont les trois copains sont tombés amoureux à l'époque de l'université a disparu sans laisser de traces depuis leur dernier passage ensemble dans l'île en 1971. Elle est omniprésente dans l'esprit des trois hommes. Les chapitres alternent entre le présent et le passé, entre la voix de Lincoln et celle de Teddy, Mickey ne « prenant la parole » qu'à la fin. de manière introspective, on y apprend petit à petit comment chacun a construit sa vie, ce qu'ils sont devenus, les choix qu'ils ont faits, les secrets qu'ils ont gardés, comment ils ont géré les aléas de la vie. Après un début de récit convenu où j'ai ressenti un léger ennui, j'ai été sensible aux portraits psychologiques des personnages masculins dressés avec finesse par Richard Russo, les personnages féminins jouant plutôt des rôles de soutien, Jacy principalement, mais aussi la mère et l'épouse de Lincoln. de nombreux thèmes sont abordés (les violences faites aux femmes, le déterminisme et le hasard dans la vie, le mensonge et les secrets de famille, la maladie physique ou mentale) sans que la fluidité du récit en pâtisse. La teinte psychosociologique du roman vire parfois au polar avec la reprise de l'enquête sur la disparition de Jacy et une scène fascinante dans laquelle un flic à la retraite présente à Lincoln un scénario particulièrement sombre, fruit de sa « vision du monde comme un vortex de déchets ». Mais l'énigme de la disparition de Jacy n'éclipse pas le véritable suspense qui reste le dévoilement progressif des secrets que portent Teddy, Lincoln et Mickey. La nostalgie et la mélancolie occupent également une place importante dans le récit tout comme le hasard ou la chance et j'ai apprécié la trame narrative construite par Richard Russo autour de ce thème. L'écrivain raconte adroitement la manière dont la vie de ses protagonistes bascule, comment le hasard oriente leur destin : tirage au sort pour aller faire la guerre du Vietnam, blessure handicapante pendant un match de basket. La chance est le grand sujet de ce roman attachant dont je conseille la lecture. « QUELLES ÉTAIENT LES CHANCES pour que ces trois-là se retrouvent dans la même résidence pour étudiants de première année à Minerva College, sur la côte du Connecticut ? Alors qu'il suffit d'arracher un seul fil de la trame de la destinée humaine pour que tout s'effiloche. D'un autre côté, les choses ont tendance à s'effilocher quoi qu'il arrive. »
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J'ai eu encore du mal au début de ce livre, pendant un long moment. Ces hommes qui tournent en rond sans voir du positif en rien, et en ne réfléchissant que sur eux-mêmes m'agaçaient.
Puis peu à peu, j'ai compris qu'il y avait une énigme là-dessous, voire plusieurs, que les choses n'étaient pas si lisses, et j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire, à tenter de comprendre ce qui était arrivé. Je suis finalement allée jusqu'au bout plutôt avec plaisir, d'où mon avis mitigé. J'ai sans doute bien fait de persévérer !

On navigue constamment entre le passé, 1969 et 1971, et le présent.
Il est ici encore question de la guerre du Viêt-Nam, qui a marqué de façon indélébile des générations d'Américains.
1969, un tirage au sort désigne ceux qui devront partir à la guerre, et selon son rang, c'est une certitude, ou un point d'interrogation. Les plus chanceux savent qu'ils ne partiront pas.
Trois amis inséparables, un dans chaque tiers du tirage. Et une fille, dont ils se disent amis, mais sont tous un peu (beaucoup) amoureux.
Fin des études. À chaque époque, ça signifie toujours la nostalgie de se séparer, de partir chacun vers un horizon différent, de penser qu'on ne peut se passer les uns des autres tout en sachant qu'une fois loin, les liens se distendent rapidement. C'est toujours un moment très particulier, à la fois doux, triste, mais aussi tourné vers l'avenir qui s'ouvre devant chacun.
Et pour cette génération, c'est encore plus grave, partir à la guerre, ne pas partir, s'enfuir en passant une frontière ?
Trente-cinq ans plus tard, les garçons ont bien vieilli, les chemins qu'ils ont suivi sont très différents.
Au moment où l'un envisage de vendre la maison où ils avaient passé leurs derniers moments ensemble, à Martha's Vineyard, ils s'y retrouvent tous trois, mais dans quel but ?

Simple plaisir de revoir des amis, et d'évoquer la jeunesse enfuie, ou retour en arrière pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer.
Pour eux, ce week-end de retrouvailles sera décisif. Et le lecteur découvre peu à peu ce qu'ils sont venus chercher, et d'autres choses encore qu'on hésitait à deviner.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Roman qui raconte la fin d'une époque et le début d'une autre, une page sur le point de se fermer après quarante ans de béance. Russo revient sur les années de fac de trois amis, hantées par la menace de la conscription. Lincoln, Teddy et Mickey sont alors toujours accompagnés de Jacy – la fille de la bande. Sauf que Jacy disparait lors de leur dernier week-end ensemble, juste après la remise des diplômes en 1971, celui qui anticipait l'éloignement vers d'autres horizons, la séparation des chemins. Les trois garçons ont gardé contact, de loin en loin, jusqu'à se retrouver à soixante-six ans sur cette même île, dans cette même maison où ils ont vu Jacy pour la dernière fois.

En mêlant habilement le passé et le présent, en jouant avec les points de vue des trois comparses, R. Russo signe une oeuvre sensible et addictive. le fantôme de la jeune femme disparue pèse sur les pensées des trois hommes regrets et amertume, nostalgie poudrée et joyeuse malgré tout. Grâce aux changements de focale réguliers, l'auteur crée des mystères, laisse planer le doute dans leur esprit et dans celui du lecteur – se connaissent-ils si bien que cela ? Les années ont passé, les hauts et les bas de la vie les ont abimés, marqués, et même à l'université le « soi » profond de leurs acolytes restait voilé, comme inatteignable. Bordé par la mer, baigné par le soleil, le terrain où ils se retrouvent est propice aux confidences et aux réminiscences. Leur séjour sera celui où la vérité triomphera, quitte à faire mal et à rouvrir des blessures jamais vraiment cicatrisées.
Richard Russo revient sur le caractère de chacun, de cette manière, il crée une intimité entre le lecteur et ses personnages, trois hommes américains qui semblent représenter à eux seuls la complexité du peuple du Nouveau Continent, la diversité au sein de la majorité blanche.
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