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EAN : 9782873866334
304 pages
Racine Lannoo (01/01/2010)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Ce livre raconte les dernières années du Congo belge jusqu'à la naissance du Congo indépendant, il y a 50 ans, à partir des récits de nombreux témoins, tous congolais.

Ces Mémoires noires donnent la parole au maçon et au futur ministre, à l'employé de Léopoldville et au militant radical de Bukavu. Les congolais racontent avec des détails précis le Congo colonie modèle, Léopoldville coupée en deux par un apartheid de fait, avec la ville blanche et la c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà un livre intéressant car il donne la parole aux Congolais pour leur version de la colonisation belge, de l'indépendance de leur pays, et des événements qui l'ont suivie.
Intéressant également car cette parole est donnée à plusieurs personnes qui ont d'une manière ou d'une autre, vécu cette période. Cette diversité d'interlocuteurs apporte de la nuance au récit : tous n'ont pas le même vécu, tous n'ont pas le même jugement.
Dès les premières pages une anecdote m'a frappée, celle racontée par un Noir qui fut le premier à inviter une Blanche à danser (voir la citation), le livre fourmille d'autres assez instructives sur la distance qui séparait les Blancs et les Noirs, quartiers séparés, obligation pour ceux qui travaillaient dans le quartier blanc de le quitter à 17 heures, couvre-feu à 21 heures, interdiction de boire du vin, etc.
Les témoignages sur le paternalisme et le sentiment de supériorité des colons belges sont nombreux. Beaucoup soulignent par contre l'attitude tout à fait opposée des Belges de Belgique qui ne montraient pas ce racisme.

Les apports de la colonisation belge sont toutefois soulignés par beaucoup : infrastructures routières, sanitaires, écoles . le rôle de l'église catholique dans la naissance et l'accompagnement d'une conscience politique est montré.

La naissance d'une volonté d'indépendance, les obstacles rencontrés puis à la fin une indépendance mal préparée sont bien exposés.

C'est un livre instructif et facile à lire. Il n'a certes pas l'importance du livre de David van Reybrouck, Congo, lui aussi rédigé au moyen d'interviews de Congolais, mais qui constitue une histoire complète du Congo, dépassant des lors le propos plus limité de François Ryckmans.

A noter que l'auteur, bien qu'ayant vécu lui-même au Congo dans sa jeunesse, fils d'un agent de l'administration territoriale, et petit-fils du gouverneur du Congo et Ruanda-Urundi ne se base pas le moins du monde sur ce que sa famille a vécu pour écrire son livre, la parole est donnée exclusivement aux Noirs !



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Suite du résumé éditeur ...
Le parti pris est donc de donner la parole aux congolais. Ils décrivent le système colonial belge et leurs relations avec les blancs. Des souvenirs marqués par des blessures, mais aussi des moments de bonheur, de fierté et de dignité, et qui contribuent à un bilan sans complaisance mais nuancé de la colonisation belge. Cette histoire dite par les congolais vient compléter et corriger l'histoire "officielle" de la colonie, une histoire écrite très longtemps par la seule Belgique.

Rédigées, pour l'essentiel, à partir d'interviews approfondies réalisées pour une grande série d'émissions radio de la RTBF, les Mémoires noires remontent aussi le fil de l'histoire, avec des passages consacrés aux grandes étapes de la colonisation et de la décolonisation du pays.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mathieu Kuka , employé à l’époque, décrit - en souriant de son inconstance d’alors - c’est qu’était pour lui l’indépendance.

C’était, en quelque sorte, une libération. Les Belges vont nous lâcher la main et nous allons conduire nos affaires et notre pays à notre manière.
Pour moi, l’indépendance, a l’âge que j’avais, cela signifiait : je suis libre maintenant, je ne paierai plus d’impôts, je peux aller dans un magasin, je peux faire un bon, et je paierai le jour que je veux ! Je veux un poste de radio, je vous dit : « Bon, je n’ai pas l’argent maintenant, je paie à la fin du mois ou je paie dans trois mois.” Et vous êtes obligé de me donner ce poste de radio ! C’est à dire que je vis … á crédit !
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La conception que nous avions du Blanc, au Congo, à l’époque, c’est que l’homme blanc, c’est le riche, et qu’il n’y a pas de Blancs pauvres ! On ne concevait pas qu’un Blanc puisse être pauvre comme les Congolais. On avait l’impression que tout Blanc est riche et qu’il a tout. Alors, quand on arrive en Belgique, voilà encore une impression forte, à l’époque, on voit que les Blancs, ce sont des hommes comme tout le monde. Il y a des riches, il y a des pauvres, il y a des travailleurs, il y a un peu de tout.
Le plus fort, c’était de voir que les Belges de Belgique condamnaient le comportement de discrimination qu’ils observaient chez les Belges du Congo. Là, c’était vraiment net, c’était catégorique !
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En 1952, pour la première fois, un Noir a dansé avec une Mundele, une Blanche. C’était le mariage de la fille de mon patron, un soir à Port-Francqui, aujourd’hui Ilibo. J’ai eu le courage de demander à une dame européenne de danser avec moi. Et ça, on n’avait jamais vu à l’époque !
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La période coloniale est curieusement mieux assumée au Congo qu’en Belgique. Les Congolais la considèrent en général sereinement, en souhaitant parfois le “retour des Belges” : “ Il y avait les injures et l’injustice du système, mais le pays fonctionnait, et les gens mangeaient à leur faim”. Il est vrai que la suite n’a guère été heureuse…
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