Erhard est sans doute le détective le plus miteux, et le moins cher, de l'histoire du roman policier : danois exilé sur l'île canarienne de Fuerteventura, il vous retrouvera votre voleur de troupeau pour moins de 100 Euros.
Il est vieux, ermite depuis que son amie l'a abandonné, il n'a même plus la possibilité d'être chauffeur de taxi et doit côtoyer la faune mafieuse de ce bout de terre où se mélangent les locaux, les continentaux, les touristes sportifs ou/et noceurs et quelques migrants africains qui tentent de se rendre invisibles.
Et justement une jeune malienne lui demande de retrouver son fiancé, elle lui une histoire pas claire avec des cousins, de travail dans des hôtels...
Sur l'île a débarqué une DJ, danoise elle aussi, et qui est filmée dans le cadre d'une téléréalité.
Le cadre est posé, on suit notre détective dans sa quête de survie, dans ses rares petits boulots, dans ses rencontres... et on m'a perdue dans les détails, dans des situations que je n'ai pas vraiment comprises, tout est flou, embrouillé, la seule enquête intéressante - celle liée aux migrants qui semble toucher à bien d'autres choses - est diluée dans plein de considération... et c'est là j'ai abandonné notre danois au bord du sentier qui mène à la maison où il va nourrir ses chèvres, le personnage de la DJ m'a semblé totalement faux, rapporté pour rajouter un lien avec notre expatrié paumé.
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[...]Annette pensait qu'il était sans limites, ce sont les mots qu'elle avaient utilisés, sans limites, un monstre, insensible aux tonalités hautes et basses de l'amour. Il aimait mal, trop, trop peu, faussement, confusément, disait-elle. Ça l'effraye. Que l’amour, la solidarité, le désir, la haine, le sexe, la proximité et la solitude puissent être pareils et à la fois différents. Qu'il puissent considérer le corps de sa fille comme étranger et le détester. Qu'il puisse considérer le corps d'une femme comme le sien et l'aimer. Comment peut-il aimer une fille qui est devenue une femme qui est devenue un monstre ? Comment peut-il aimer une fille qu'il connaît, qui est devenue une femme qu'il ne connaît pas, qui est comme lui ? Est-ce qu'aimer ses enfants, ce n'est que s'aimer soi-même sous une autre forme, meilleure ou pire ? Et pourquoi l'aime-t-il plus maintenant qu'elle ne peut plus être aimée ?
On pourrait croire que la tristesse vient des choses qui se sont passées. Que les événements apportent la douleur, que la tristesse est la blessure de l'esprit. Mais ce qu'elle lui a dit dans la nuit lui fait l'effet opposé. La tristesse est une absence. L’espoir déçu de quelque chose qui aurait pu être, mais ne s'est pas produit. Tout ce qui ne s'est pas passé, tout ce qu'ils avaient manqué, c'était le pire.