La disparition de Paris

La dégradation de Paris
Un ouvrage qui m'a paru très équilibré, bien étayé d'exemples et de photos.. Ecrit par un spécialiste d'histoire de l'art, la démonstration est loin de ne traiter que de la saleté repoussante des rues et elle est menée avec calme, l'inventaire n'est même pas exhaustif et ne s'en tient qu'aux questions d'urbanisme comme « la dégradation de l'espace public », « l'imposture écologique », « le patrimoine parisien à la dérive » (titres de trois des cinq parties)… Mais la démonstration de la gabegie et de l'incompétence avec laquelle les réformes sont menées dans l'enthousiasme et sans prendre le temps de réfléchir impressionne et, au delà de l'incompétence, deux chapitres, en particuliers « Ces arbres qu'on abat » et « La bétonisation de Paris » font froid dans le dos : l'auteur y dénonce une volonté délibérée de bétonisation de la capitale reposant sur le sacrifice des espaces verts, remplacés par les « végétalisations » prétendument équivalente : jardinets approximatifs aux pieds des arbres, jardinières languissantes et fanées ou arbres en pot sur des aires de parking.
Agréable à lire, un livre pour comprendre

Le livre que nous propose cet amoureux de Paris qu'est Patrick Rykner pourrait faire sourire si les faits qui y sont décrits n'étaient pas la réalité quotidienne de notre capitale.
Photos et chiffres à l'appui, l'auteur passe en revue la rapide désagrégation de la ville, l'absence d'entretien, le saccage des parcelles de verdure, la destruction du patrimoine, et toute une kyrielle de décisions et de mesures absurdes.
On trouve ainsi des bancs individuels installés au milieu d'une voie cyclable sur les boulevards des Maréchaux, des fontaines historiques détruites sans vergogne et des objets d'art décoratif volés, des colonnes Morris disparues, des bancs Davioud détruits, la rue de Trévise éventrée...
Il serait trop long ici de citer les nombreux exemples cités par l'auteur à l'appui de sa démonstration, laquelle ne peut que navrer tous ceux qui aiment Paris et plus généralement le patrimoine.
Quelques îlots préservés existent encore, généralement gérés par d'autres que la municipalité (le Louvre pour les Tuileries, le Sénat pour le Luxembourg).
Même si on n'espère que peu d'effets concrets, ce livre a au moins le mérite de démontrer par les faits une situation pour le moins préoccupante.

Ah les hashtag ! En faisant une recherche, on se retrouve avec autant de résultats y correspondant que de résultats où même avec beaucoup d'imagination, on ne voit pas le lien.
Saccage Paris, étant Montmartroise, je n'ai pas pu y échapper avec l'affaire de la glycine. Et de me demander le vrai du faux.
C'est fait avec ce livre qui a mis d'accord tous mes anciens profs de la Sorbonne, de gauche comme de droite.

Avec des photos d'archives, des témoignages de riverains, d'architectes, de jardiniers, des enquêtes journalistiques, Rykner fait un état des lieux affligeant de la gestion de la ville de Paris par la mairie.
Véritable greenwashing, fausse écologie, destruction malgré l'opposition des associations et comités concernés, c'est sans appel. Les plus touchés sont les jardins, les fontaines et les édifices art nouveau. N'hésitant pas à faire fi des lois imposées aux monuments historiques. Même l'Unesco s'en est inquieté.

La mairie de Paris n'a pratiquement pas répondu aux différentes sollicitations. Et quand elle répond, c'est pour mieux s'enliser et se noyer. ("Le béton c'est merveilleux, c'est pour ça qu'on a détruit un immeuble 1940 art déco pour construire une tour en béton" / "Le béton est un matériau qu'il faut éviter, c'est pourquoi nous avons détruit les fontaines porte de la Chapelle"). Quand à ses réponses sur l'explosion de la rue Trevise, ils sont d'une telle aberrance que je n'ai pas réussi à me mettre en colère.

La propreté, la sauvegarde du patrimoine, son entretien et sa rénovation, d'une ville n'est pas une affaire de gauche ou de droite mais bien une véritable responsabilité.

Paris est une carte postale.
Et visiblement, la mairie de Paris n'a pas envie d'écrire de jolis mots doux.