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EAN : 9782070466221
496 pages
Gallimard (24/03/2016)
3.95/5   96 notes
Résumé :
Sophie Chauveau retrouve sa passion pour l'itinéraire intime des peintres. Aussi discret qu'il est bienveillant avec ses pairs Monet, Degas, Renoir ou sa belle-soeur Berthe Morizot, c'est l'intelligence qui avance masquée. Virtuose total passant d'un genre à l'autre, il pose les jalons de l'impressionnisme et laisse à sa mort prématurée (51 ans) plus de 400 toiles d'une variété inouïe. Sa vie privée et notamment l'existence d'un fils caché est nimbée d'un mystère su... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Sophie Chauveau nous livre une biographie du peintre Manet.
Né en 1832 dans une famille parisienne aisée, Edouard Manet contrarie son père en n'étant pas doué pour les études.
Pour satisfaire plus ou moins son père, il se prépare au concours de l'école navale. Il part à Rio pour apprendre le métier sur le bateau et réalise dans cette ville un vrai parcours initiatique . Il apprend à connaître les femmes qu'il admirera toute sa vie.
Il rentre à Paris, rate le concours et annonce à son père qu'il deviendra peintre. Il rentre dans l'atelier du peintre Couture et se distinguera par une peinture tout à fait originale que le public parisien n'apprécie pas immédiatement. Il ne comprend pas bien, lui qui rêve de gloire.
Les jurys le classent dans le naturalisme mais il amorce en réalité le mouvement impressionniste.
Heureusement, il ne doit pas travailler pour vivre, il s'entoure de nombreux amis comme Baudelaire, Degas, Pissaro et d'autres. Il a un caractère enjoué et n'hésite pas à donner une petite aide à ses amis dans le besoin.
Edouard tombe amoureux, vit avec Suzanne, qui joue et enseigne le piano et a un enfant avec elle, Léon.
Toute cette vie est cachée à ses parents car Suzanne n'est pas de sa classe sociale.
Son modèle, Victorine, jouera un rôle très important pour lui.
L'histoire de Manet est bien racontée, bien située dans son contexte historique. Je l'ai entrecoupée d'autres lectures pour ne pas me lasser car c'est quand même ardu de vivre avec Manet pendant près de 500 pages.
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Me voici réconciliée avec Sophie Chauveau dont je n'avais pas vraiment apprécié la lecture de la Passion Lippi.
Au point d'ailleurs de ne plus choisir les livres de cette romancière.
Pour autant la thématique de l'artistique romanesque est un filon littéraire qui me plaît et je referme cette biographie de Manet avec regret, tant elle m'a passionnée.

Un livre comme un daguerréotype, où tous les talents du monde des Arts (artiste-peintres, écrivains, poètes, journalistes, musiciens, critiques) se pressent, côtoyant le Paris mondain et celui, plus populaire, des estaminets et grisettes.
Un homme dans son temps, un artiste dans son oeuvre, adulé pas ses pairs, vilipendé par la société, dans un décor social passant du spectaculaire Second Empire, traversant le siège de Paris et la Commune, poursuivant par la République encore corsetée. On y célèbre l'amour, l'amitié, l'entraide, le courage et la persévérance pour atteindre la renommée, la solidarité des artistes exclus.

J'ai aussi découvert une écriture élégante, aux fort jolies formulations, une fluidité narrative qui coule avec aisance, faisant presque oublier le gros travail de documentation. L'ensemble se lit donc comme un roman, alors que l'histoire du temps et des hommes est à chaque page.

Un bel hommage à un artiste, père de la peinture moderne, libre et visionnaire, historien de son époque par sa palette de couleurs et de noirs inimitables.

À lire bien sûr avec l'oeuvre de Manet sous le coude, chaque tableau ayant son anecdote.
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Très belle biographie romancée de Manet qui fut, malgré lui, reconnu comme le maître des Impressionnistes.
On y découvre son parcours, ses sources d'inspiration, et les relations qu'il entretient avec les arts, avec les artistes, puis vient Berthe Morisot.
Cette belle impression est malheureusement mitigée par la piètre qualité du livre lui-même. Truffé de fautes et de coquilles, le travail de l'éditeur n'a pas été fait, ou a été mal fait. Vraiment irritante, cette absence de relecture montre de la part de l'éditeur un réel mépris du lecteur qui vient amoindrir le fond.
Par ailleurs, des images des oeuvres citées regroupées en un cahier central auraient été bienvenues.
Excellente auteure, médiocre édition...
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Mais qui était Edouard Manet ? Celui que l'on nomme le chef de fil des impressionnistes et le père de la peinture moderne était un homme à part, un original qui voulait à tout prix se démarquer de son père, Auguste Manet. Ce dernier, haut fonctionnaire rigide, souhaitait faire de son cancre de fils le maire de Gennevilliers, tout comme lui et ses ancêtres, héritiers de cette noble fonction depuis huit générations.
Edouard va se rebeller et dit NON. Il refuse d'étudier le droit. Il VEUT être peintre ! La punition est terrible mais rien n'y fait. Pas même un rude stage en mer, dont se souviendra toute sa vie l'apprenti marin qui manque de mourir et de perdre un pied après la morsure d'un crotale. L'enfant prodigue de retour, le père cède enfin aux volontés artistiques de sa progéniture : peintre il veut être, peintre il sera. Mais pas sans peine. Dandy-artiste, croqueur de femmes et recherchant la reconnaissance du "Salon", il essuiera de nombreux camouflets avant d'être reconnu pour son talent d'avant-gardiste. Fidèle en amitié, ce dernier sera soutenu par ses amis peintres et poètes : Baudelaire, Mallarmé, Verlaine, Monet, Renoir, Degas, Pissaro...

Grand coup de coeur pour cette biographie de Sophie Chauveau, qui érudite sans être pédante, nous balade dans le Paris des peintres phares du XIXème siècle. Un monde de représentation pictural entièrement nouveau, bien loin de la peinture académique et codifiée qui régissait le domaine de la peinture à cette époque !
Les anecdotes sont croustillantes sans tomber dans le graveleux et l'auteure, de sa plume réjouissante, nous immerge dans un Paris frétillant de verve poétique, rhabillé de neuf par le baron Haussmann.
Entre sourire, cocasserie et émerveillement, voilà un récit de vie passionnant !
Lien : http://leslecturesdisabello...
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L’enfance d’Edouard Manet (1832 – 1883) se termine le jour où il acquiert la certitude qu’il refuse absolument de ressembler à son père magistrat.
Enfant rebelle à toute forme d’enseignement, adoré par sa mère, il est élevé toutefois dans le carcan des convenances bourgeoises que lui confère l’aisance matérielle fournie par des hectares de terres et des fermages à Gennevilliers. Edouard est mal noté au collège, mais il sait dessiner … Il rate Navale, est envoyé de longs mois faire le matelot à Rio, y fait l’apprentissage des plaisirs … refuse d’entrer aux Beaux-Arts mais il s’inscrit à l’atelier de Thomas Couture et fréquente assidûment le Louvre.
Toute sa vie, il cultivera une élégance confinant au dandysme, le respect extérieur des convenances bourgeoises et une irrépressible addiction aux jolies femmes … dans le plus grand secret. Toute sa vie, ce travailleur acharné refusera de dire à Léon, l’enfant qu’il a eu hors mariage, qu’il n’est pas son filleul mais son fils, même après qu’il en ait épousé la mère. Ce n’est jamais le moment, c’est toujours trop tard … Toute sa vie, il refusera aussi d’exposer avec ceux qu’à partir de 1874 Louis Leroy du Charivari affuble du nom d’ « Impressionnistes », alors même que tous le reconnaissent pour leur chef de file. Tout ça pour se fracasser, année après année, au refus des caciques du Salon qui trouvent sa peinture scandaleuse.
Il est vrai que la présentation du « Déjeuner sur l’herbe » puis de l’ « Olympia » a de quoi choquer les bonnes gens de ce Second Empire terriblement collet-monté. Ce modèle, Victorine Meurent, qui regarde le public de son œil placide, est si nue …
D’ailleurs, tous les personnages de ses portraits regardent dans le vide … Chaque année, Manet présente des toiles au Salon, chaque année on l’y refuse. Ses noirs profonds, ses blancs frémissants, passés à grands traits … ne passent pas, encore moins le vert du « Balcon » ou le bleu d’« Argenteuil ». Manet vit dans le constant espoir d’une reconnaissance par les institutions. Et dans le déni de son plus grand amour, Berthe Morizot, elle aussi terriblement douée mais pétrie du qu’en dira-t-on. A 34 ans, elle épouse son jeune frère Eugène. Avec elle, Edouard aussi a un terrible secret …
Toile après toile, année après année, Sophie Chauveau dépeint les joies et les peines de ce beau blond toujours tiré à quatre épingles et qui sait se souvenir du nom de chaque femme lui ayant offert une cravate. Et, autour de lui, celles de ses amis fidèles, l’extraordinaire foisonnement des maîtres de la littérature, de la musique et de la peinture, les collectionneurs, les marchands, les critiques. Fantin-Latour, Delacroix, Pissarro, Carolus-Durand, James Tissot, Degas, Gauguin, Renoir, Monet, Bazille, Caillebotte, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Rochefort, Chabrier, Gambetta, Antonin Proust, Duret, Paul Durand-Ruel, Clémenceau et même Zola, pas le plus sympathique à vrai dire …

C’est un livre à découvrir avec, tout près, un recueil de reproductions de toutes les toiles du Maître ou une tablette qui vous les fait découvrir, tant l’œuvre est vaste et aujourd’hui dispersée dans les plus grands musées du monde. En perpétuelle révolte, généreux, obstiné, voici un portrait – on ne compte que deux autoportraits de l’artiste, faits la même année alors qu’il se sait condamné à brève échéance – autant d’une époque troublée que d’une personnalité jamais satisfaite, toujours en quête d’une perfection inaccessible.
Edouard Manet, enfin reconnu par l’establishment, mais toujours révolté dans l’âme et dans la manière de peindre, mourra dans d’atroces souffrances, à l’âge de 51 ans, laissant derrière lui une œuvre révolutionnaire et mondialement appréciée.

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Devant ce qu'il admire, Manet ne peut s'empêcher de claquer la langue, sorte de tic, ou de réflexe. Que ce soit devant la mer ou face au corps offert de Victorine, sa langue claque d'abord comme si la beauté le débordait. Ou l'admiration.
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Édouard aime l'art mais la vie aussi passionnément. Et c'est là que le bât blesse. Couture, comme tous ses confrères affirment qu'il faut choisir: l'art ou la vie seraient inconciliables! Manet cherche à concilier justement le style et la vie. Il veut peindre les choses et les gens comme il les voit. Comment rompre avec la tyrannie du passé quand Ingres, ce septuagénaire couvert d'honneurs tient le haut du pavé, et que Delacroix, la cinquantaine passée, occupe le reste de l'espace? Leur rivalité est le conflit le plus commenté de toutes les querelles artistiques.
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Georges Eugène baron Haussmann est en train de remplacer 500 km de ruelles anarchiques et souvent insalubres par 130 km de voies larges, droites et bien dégagées : il s'agit de laisser la place aux canons pour tirer plus aisément sur la populace. Le souvenir des barricades de 1948 est encore brûlant. ça ne doit pas se reproduire. L'empereur est déterminé à changer tout l'urbanisme de la ville pour permettre un déploiement rapide de ses troupes. .... Au total, il parvient fièrement à douze mille maisons rasées.
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Absent comme étranger à ses plus proches. Il ne dissimule pas son rejet poli de sa femme qu'il protège autant qu'il ne la désire plus. Idem pour Léon qui lui inspire un désintérêt au moins aussi grand que sa vacuité. Manet ne peut s'en prendre qu'à lui. Il traite Suzanne et Léon avec la même sorte d'empathie qu'il a pour les chats ou les chiens. Ils lui sont comme des animaux domestiques envers qui il se sent engagé et responsable.
Depuis Berthe, il sait qu'il ne les quittera jamais, mais s'en veut et leu en veut. Il se hait de les si mal supporter. Trop intègre pour manquer de lucidité, il sait que Suzanne grossit pour tenter de reprendre de l'importance à ses yeux et que Léon est un fils raté parce qu'il l'a manqué.
... Trop dandy pour ne jamais se plaindre, Manet continue de donner le change. C'est aussi et d'abord un bourgeois. Le "faire comme si" est dans sa nature.
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Quant à Zola, à force de ne rien comprendre à la peinture de ces jeunes loups, mais de pérorer comme un qui sait tout sur tout, plus personne n'a envie de le fréquenter. Manet a beau se sentir en dette envers lui, il n'a plus assez de complaisance pour servir son ego. Car m^me avec une sensibilité d'orang-outang, il est impossible de ne pas se rendre compte du mépris où l'ignare Zola tient le travail des peintres. D'autant que pour régner, il établit des hiérarchies entre eux. Et il met Cézanne tout en bas, alors que Manet ne peut s'empêcher de l'admirer.
...
Zola se fait plus rare. ça tombe bien, avec sa volonté de régenter les arts et lettres, et d'imposer son mot de réaliste à tout ce qu'il approche, il finissait par dire de grosses bêtises, au moins sur la peinture.
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Vidéo de Sophie Chauveau
Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Paris se lève de Armand Delpierre aux éditions Plon https://www.lagriffenoire.com/paris-se-leve.html • Code 93 de Olivier Norek aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=21264&id_rubrique=25 • Jean-Jacques Debout : La couleur des fantômes de Jean-Jacques Debout aux éditions Talent https://www.lagriffenoire.com/jean-jacques-debout-la-couleur-des-fantomes.html • La lettre de Patrick Sabatier aux éditions du Rocher https://www.lagriffenoire.com/la-lettre.html • La Dynastie des Forsyte - Version intégrale de John Galsworthy aux éditions Archipel https://www.lagriffenoire.com/1063374-divers-litterature-la-dynastie-des-forsyte.html • L'Histoire des Forsyte - Comédie moderne de John Galsworthy, Sylvère Monod aux éditions de l'Archipel https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-des-forsyte-t.1-comedie-moderne.html • L'Histoire des Forsyte - le chant du cygne de John Galsworthy, Sylvère Monod aux éditions de l'Archipel https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-des-forsyte-tome-2-le-chant-du-cygne.html • L'Histoire des Forsyte - Fleur du désert de John Galsworthy, Sylvère Monod aux éditions de l'Archipel https://www.lagriffenoire.com/l-histoire-des-forsyte-tome-3-fleur-du-desert.html • Sans un bruit de Paul Cleave et Fabrice Pointeau aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/sans-un-bruit.html • La Fièvre Masaccio de Sophie Chauveau aux éditions Télémaque https://www.lagriffenoire.com/la-fievre-masaccio.html • La passion Lippi de Sophie Chauveau aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/la-passion-lippi.html • La Fille de l'ogre de Catherine Bardon aux éditions Les Escales https://www.lagriffenoire.com/la-fille-de-l-ogre.html • La Madeleine Proust, une vie: Quand j'étais p'tite (1925-1939) (1) de Lola Sémonin aux éditions Pygmalion https://www.lagriffenoire.com/la-madeleine-proust-une-vie-vol01-quand-j-etais-p-tite-1925-1939.html • La Madeleine Proust, une vie, Tome 2 : 1939-1940 - Ma drôle de guerre de Lola Sémonin aux éditions Pygmalion https://www.lagriffenoire.com/36672-divers-litterature-la-madeleine-proust--une-vie-1939-1940---vol02---ma-drole-de-guerre-1939-1940.html • La Madeleine Proust, une vie. Sous la botte 1940-1941 de Lola Semonin aux éditions Presses de la Cité https://www.lagriffenoire.com/1090153-romans-la-madeleine-proust--une-vie---sous-la-botte---1940--1941.html • La Madeleine Proust, une vie. Libération 1942-1945 de Lola Sémonin
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