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Critique de Litteraflure


Pékin a toujours craint les envahisseurs. Au temps des puissantes dynasties, on avait dressé des murailles autour de la cité impériale. À celui de la pandémie, une armée d'agents de cybersécurité « protège » la population des menaces étrangères issues du web (la guerre qui opposa les boxers aux 8 nations est dans toutes les mémoires). L'auteur est l'un d'entre eux (« je suis le 0 qui divise, et le 1 qui renforce »). Il constitue un anti-dictionnaire, une compilation de ces mots considérés comme subversifs ou susceptibles d'atteindre la sécurité nationale (ex : Hong-Kong, 1989, agitateur, peuple). Les citoyens privés de liberté ont beau codifier leur désaveu (disparu le mot « soleil », métaphore pour parler des dirigeants), avec la reconnaissance faciale et le monopole des géants du net (« Tencent et Alibaba font désormais figure de temple du Ciel et temple de la Terre »), leurs agissements sont surveillés tout comme leurs pensées, leurs lubies ou leurs addictions. Alors ils n'élèvent pas la voix. Au mieux, ils communiquent sur des chats que les autorités tolèrent pour leur perméabilité.
Inspiré d'Orwell, ce portrait de la Chine contemporaine fait froid dans le dos. On y découvre une société déshumanisée par des autorités cyniques, faisant peu de cas de cette grande idée qui nous anime en occident : la démocratie (p159-165).
Impitoyable, sombre, dans la veine de la série « black mirror », le roman laisse pourtant filtrer un peu d'espoir : ceux qui savent ériger les murs ont aussi le pouvoir de les détruire.
Bilan : 🌹🌹
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