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EAN : 9782253109563
443 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.72/5   372 notes
Résumé :
Elle est née dans la fabuleuse dynastie Tang du VIIe siècle. Elle a grandi au bord du fleuve Long, où elle apprenait à dompter les chevaux.
Elle est entrée au gynécée impérial où vivaient dix mille concubines. Elle a connu les meurtres, les complots, les trahisons. Elle est devenue impératrice de Chine. Elle a connu la guerre, la famine, l'épidémie.
Elle a porté la civilisation chinoise à son apogée. Elle a vécu entourée de poétesses, de calligraphes, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 372 notes
Quel destin ! VIIe siècle, en Chine, le destin exceptionnel d'une femme.
Autre lieu, autre époque, autre culture, il est difficile ici de juger la vie de cette femme, ses choix, ses décisions, sa volonté profonde. Etait-elle vraiment sincère et a-t-elle vraiment souhaité le bien de son pays en mettant de côté sa propre vie ? Etait-elle comme tant d'autres, manipulatrice et avide de pouvoir ?
Ici se mêlent le faste de la Cité Interdite, les parades aux mille splendeurs, les changements de cours, les palais démesurés qui se construisent ou se détruisent, les courtisans, les eunuques, les suivantes... et les guerres, les décapitations, les vengeances, les trahisons...
A force, on ne sait plus qui sont les gentils, les méchants ! Les valeurs des hommes au sein de la Cité Interdite sont mises à mal. Tout est manipulation. Rien n'est vraiment sincère et sans arrière-pensée.
La vie au sein de la Cité Interdite n'était pas de tout repos, semble-t-il. Monter les échelons de la hiérarchie pour se trouver au plus près de l'empereur semble se faire facilement suivant le desiderata de l'empereur ou des personnes influentes. Redescendre de l'échelle semble cependant être encore plus rapide, suivant les évènements, les rumeurs. Etre banni dans des contrées lointaines est courant. Mourir de vieillesse semble extrêmement rare. Plus de chance de mourir empoisonné, décapité ou obligé de se suicider !
Même les morts ne reposent pas en paix. Suivant la dynastie au pouvoir, les morts se voient honorés de titres posthumes somptueux, ou déchus de ces titres, leurs corps déplacés de sépultures suivant l'honorabilité de leur nouveau titre.
Bref, rien n'est jamais acté dans cette Chine du haut au VIIe siècle.
L'écriture de Shan Sa est superbe. Elle nous emporte vraiment ailleurs, à une époque révolue qui est à la fois somptueuse et forcément fatale. le merveilleux cotoie l'horreur.
J'ai éprouvé quelques longueurs en lisant ce roman. Je me suis un peu perdue dans les personnages ; surtout que chaque personne a des prénoms différents, des titres différents. Mais j'ai aussi été captivée par cette impératrice qui est avant tout une femme, avec ses qualités et ses défauts, ses désirs, ses envies, ses colères, ses faiblesses.
Impératrice, c'est une découverte historique et ce roman vaut le détour...
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Née petite fille ordinaire dans une famille vaguement noble de la Chine médiévale, Lumière s'est hissée à force d'efforts, de séduction et d'intrigues à la dignité suprême, celle d'impératrice et de quasi-dieu. C'est son histoire qui nous est racontée ici à la première personne. Un récit passionnant sur le pouvoir et la Chine du VIIe siècle.

Le pouvoir absolu corrompt, en tout cas il a corrompu Lumière, devenue exactement comme ceux qu'elle haïssait d'abord. La transformation de cette jeune fille intelligente, indépendante, honnête et volontaire en une personne calculatrice, inhumaine, paranoïaque, manipulatrice, mégalomane et sanguinaire est très troublante, car elle se fait par petites touches : ainsi, elle se dépouille d'abord de son amour quand elle quitte sa famille et réalise qu'elle est tout pour sa sœur, alors que celle-ci n'est finalement pas grand chose pour elle... puis de sa droiture quand elle conspire pour garder son amant rien qu'à elle... puis de son humanité quand elle décide d'exécutions barbares... et ainsi de suite pour devenir à la fin de sa vie une caricature d'elle-même, une souveraine décadente et tyrannique...

Cette réflexion sur le pouvoir, très actuelle, a un cadre qui ne l'est pas du tout, celui de la Chine impériale et de sa Cité Interdite. Entre les noms poétiques, les dignités alambiquées, le cérémonial qui règle tout, les concubines et autres amours qui dérèglent tout, les complots qui se suivent et se ressemblent (ou pas), l'exotisme joue à plein. Pas un exotisme de pacotille, mais un univers aujourd'hui disparu que l'auteure nous fait découvrir par le miracle de ses recherches et de sa plume.

Cerise sur la gâteau impérial, ce récit est inspiré d'une histoire vraie, celle de Wu Zei-Tuan, la seule femme devenue Empereur.

Lu dans le cadre du challenge 'Pioche dans la PAL' (merci Mladoria), challenge Atout Prix 4/xx et challenge Variétés.
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Voici un roman qui partait pour décrocher les étoiles mais qui, malgré une héroïne nommée Lumière, aura petit à petit usé mon enthousiasme.

Cette biographie romancée de l'impératrice chinoise Wu Zetian semble bien documentée, pour autant que je puisse en juger, mes connaissances de la Chine en général et de la Chine médiévale en particulier, étant restreintes ; mais si je me fie à la narration très détaillée et à la complexité de la politique et des intrigues de la Cité Impériale, j'ai le sentiment que Shan Sa s'est donné beaucoup de mal à étudier ce destin hors du commun.

Dame Wu fait partie de ces incroyables figures féminines qui ont traversé L Histoire en entrant par la petite porte et en sortant par la grande. Son destin qui la mènera de simple jeune fille quasi inconnue au trône impérial de Chine, devenant la première femme empereur et ayant fondé sa propre dynastie, force le respect. La biographie romancée est sans doute le seul genre qui m'aurait rendu ce récit accessible car je ne me serais pas intéressée de moi-même à ce personnage historique.

Ce qui a érodé insidieusement mon intérêt, c'est peut-être justement la minutie avec laquelle l'auteure relate chaque événement, ne nous épargnant rien non plus du spectacle du passage des saisons, de la migrations des oiseaux, de la température de l'air, etc. et ce sur plus de quatre-vingt ans. J'avoue que malgré leur beauté, je n'en pouvais plus de voir fleurir les cerisiers.

Evidemment, une trame chronologique s'impose dans le cas d'une biographie, pourtant, ici, j'ai eu le sentiment que l'auteure collait tellement à la frise temporelle que le rythme et l'action du roman finissaient par en souffrir. le dernier tiers notamment, accumulation sans fin d'intrigues de Cour, de manipulations politiques, de tripatouillages avec les favoris et les concubines a fini par me donner le tournis.

Par contre, ce que je loue sincèrement, c'est la capacité de Shan Sa à immerger son lecteur dans un univers tellement supérieur en sophistication, en faste, en luxe, en esthétisme et en art de vivre (et de mourir) qu'il m'a fallu faire un réel effort pour me rappeler ce que nous, Occidentaux, étions au VIIème siècle et la comparaison ne fut guère flatteuse pour nous. Mais comme chaque médaille à son revers, notre barbarie d'alors valait bien la cruauté des moeurs chinoises et, à la réflexion, je suis heureuse de n'avoir vécu ni chez eux ni chez nous à cette époque.


Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Après « La joueuse de go », nouveau retour aux origines pour Shan Sa qui choisit avec « Impératrice » de nous relater la vie de Wu Zetian, cette femme au destin hors du commun qui devint au VIIe siècle après JC la seule impératrice de toute l'histoire de la Chine. A travers ce roman c'est tout le parcours de ce personnage exceptionnel qui défile devant nos yeux, de son entrée dans le gynécée de l'empereur en tant que courtisane à sa relation privilégiée entretenue avec le dauphin et futur empereur Gaozong, en passant par son ascension du statut de concubine à celui d'épouse puis de celui d'impératrice consort à, enfin, celui d'empereur de plein droit. Complots, amours, amitiés, trahisons..., tous les éléments sont réunis pour faire de cette histoire un roman captivant. Il faut dire que l'ascension de cette impératrice ne se fit pas du jour au lendemain ni sans faire couler un peu de sang...

Alors que la figure de Wu Zetian est, depuis toujours, entourée d'une aura noire, comme c'est le cas de la plupart des femmes qui osèrent secouer à l'époque le joug de la domination masculine et parvinrent à véritablement exercer le pouvoir, Shan Sa brosse ici un portrait tout en nuance et réhabilite ainsi ce personnage très décrié. L'héroïne est ainsi très attachante et, si on désapprouve parfois certains de ses actes, elle parvient sans peine à nous émouvoir. A travers le destin de cette femme d'exception l'auteur nous offre également une vision détaillée et captivante de la Chine du VIIe siècle et surtout de la vie au coeur de la Cité Interdite avec ses rituels et ses traditions à propos desquels on sent bien le sérieux travail de recherche effectué. La plume de Shan Sa se révèle quant à elle toujours aussi agréable, fluide et surtout pleine de poésie. A noter que le roman a été décoré en 2005 par le prix des lecteurs du Livre de Poche.
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J'ai fait la connaissance d'Impératrice de Shan Sa grâce au Tanuki. En effet, lors de sa chronique d'un livre en anglais issu de la fairyloot d'octobre, Forest of thousands lanterns de Julie Dao, elle a fait référence à ce roman. Si c e dernier ne m'intéressait guère à cause de son côté YA trop prononcé, force est de constater que le second a retenu pleinement mon attention. Et hop! Un petit tour à la bibliothèque de ma ville plus tard et je rentrais chez moi ravie avec le roman tant convoité!

Impératrice est la biographie romancée de Wu Zetian qui a régné au VIIème siècle après J.-C. en Chine. Tout comme la Reine Hatchepsout en Égypte, deux mille ans avant elle, Wu Zetian a su s'imposer face aux hommes, se faire proclamer «empereur » et fonder sa propre dynastie Zhou pendant quinze ans entre 690 et 705.
Issue d'une petite bourgeoisie provinciale, Wu Zetian devint concubine de l'empereur régnant, Taizong, alors qu'elle n'était qu'adolescente. A la mort du souverain en 649, le destin de la jeune femme aurait dû s'arrêter là car elle avait choisi de vivre recluse dans un monastère. Cela, c'est sans compter l'intervention de l'héritier du trône, Gaozong qui l'avait remarqué trois ans plus tôt. Il la fit sortir et la désigna comme sa concubine. Or, l'ambition de Wu Zetian n'en resta pas là : se débarrassant de ses deux rivales, l'épouse officielle et la maîtresse impériale, elle épousa Gaozong et réussit à devenir à son tour Impératrice consort. Débute alors pour elle une ascension fulgurante…

La première chose qui m'a frappé lors de mes premières pages de lecture, c'est le style très particulier de Shan Sa. Rédigé du point de vue interne, le récit de Wu Zetian se révèle être très poétique et imagé. J'ai été immergée complètement dans le roman ayant pour confidente cette femme hors du commun, ambivalente et au final insaisissable. Ainsi, Wu Zetian se révèle être une femme aussi forte que déterminée, soucieuse du bien-être de son peuple que cruelle avec ses proches et ses rivales, raffinée et férue des Arts qu'ambitieuse, travailleuse acharnée que calculatrice : elle se révèle au fil des pages d'une complexité désarmante. le lecteur lui-même semble perdu car au final, il ne sait plus s'il doit ressentir de l'empathie pour cette femme capable du meilleur comme du pire.

Et pourtant, Wu Zetian a été honnie comme a pu l'être Hatchepsout, après sa mort. Son nom n'a même pas été inscrit sur sa stèle funéraire comme si l'on avait voulu lui faire subir la damnatio memoriae. L'Histoire est écrite par les Hommes et ils ne sont pas tendres avec elle, lui donnant un rôle d'usurpatrice. Certes, elle a évincé ses enfants de la succession, procéder à des purges au sein du gouvernement ou réformer la justice en autorisant l'emploi de la torture mais elle s'est aussi acharnée à rendre son pays plus prospère et « progressiste ». Ainsi, elle a instauré un concours pour que les places de fonctionnaires ne soient plus déterminés par le lien familiale et dynastique mais par le mérite, elle a encouragé les Arts en créant des Écoles, oeuvré pour que les femmes soient davantage éduquées, a été en faveur de la tolérance entre les trois religions de l'époque (bouddhisme, confucianisme et taoïsme), instaurer des urnes dans la Capitale pour que le Peuple puisse faire part au gouvernement de leurs doléances, inaugurer une ère de paix avec les royaumes voisins par des alliances matrimoniales, etc…

Impératrice si en fin de compte est romancé, se veut également particulièrement bien documenté. Pour ma part, j'avais l'impression « d'y être » et de me promener au coeur de la Cité Interdite au côté de la souveraine. le style d'écriture est très agréable et possède une certaine fluidité. Quand au personnage de Wu Zetian, s'il déroute le lecteur par son ambivalence, il ressort tout de même avec l'impression que cette femme était une souveraine d'exception bien que injustement malmenée par l'Histoire.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Au palais du Souffle Céleste, je suivais une formation destinée aux nouvelles dames de Cour. Grande révérence, petite révérence, salutation de reconnaissance, salutation de condescendance, salutation d'égale à égale, marche rapide, marche lente, dans la Cité interdite il n'y avait pas de spontanéité. Le naturel étant considéré comme propre au peuple et aux Barbares, l'élégance des mouvements résidait dans l'apothéose de la contrainte. Regarder, manger, boire, s'asseoir, dormir, se lever, parler, écouter, les actes les plus élémentaires de la vie étaient méticuleusement réglementés par des codes esthétiques et superstitieux.
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1 - Elle ne choisit ni la boite de fard de la Beauté, ni le jade de la Noblesse, ni la flute de la Musique, ni le livre de la Sagesse, ni la plume de la Poésie, ni l`abaque du Commerce, ni le chapelet de la Spiritualité. Ma chére cousine, l`avenir de votre fille sera trés singulier. C`est vraiment dommage qu`elle ne soit pas un garcon.

2 En vain je tentais de calmer le tumulte de l`espoir. Plus je me moquais de ce reve extravagant, plus j`éprouvais une envie désespérée d`atteindre l`homme convoité par ses dix mille servantes. Non, je ne voulais ni priviléeges, ni faveur, ni gloire. J`étais indifférente a l`or, aux perles, aux palais somptueux. Je ne demanderais rien au souverrain, sinon de me sauver de cette noyade lente dans le marécage des femmes, de ce destin qui me condamnait a me dessécher, a mourir en silence.

3 Je me réveillais avec une nouvelle courbature et me couchais avec un peu plus de désespoir. Si le monde m`avait reconnue dieu, je n`en étais pas moins un etre humain. Mon glissement vers le déclin prouvait que mon sort était aussi misérable que celui de tous les hommes, comdamnés a mourir.




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On me demande souvent comment une femme pourrait acquérir sa liberté. Je réponds que la liberté de le femme commence quand elle comprend le mot "indépendance" : refuser la douceur de la soie, le délice des mets, l'enchaînement de l'amour, l'asservissement de la fécondité, renoncer aux agréments, aux envies, aux illusions !
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Pourquoi les femmes s'aiment-elles à la folie, pourquoi les femmes se haïssent-elles avec fureur, pourquoi les ennemies jurées éprouvent-elles de l'horreur et de la fascination ? Pourquoi la rage devient-elle hantise, ivresse, raison de vivre ?
Parce que l'autre est le reflet de son propre démon.
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Dans cette existence, je ne suis qu'une simple mortelle. Comme tous les empereurs qui reposent dans leurs sépultures, je finirai moi aussi dans la Terre Jaune. Vivante, je suis le Maître du Monde. Morte, je ne possède plus que l'espace étroit d'un cercueil !
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