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EAN : 9782846264426
119 pages
Au Diable Vauvert (30/11/-1)
3.42/5   89 notes
Résumé :
Des personnages se succèdent et se croisent, auxquels on s’attache le temps de quelques lignes, d’une pensée, d’un fragment d’histoire, par une fenêtre ou un rideau, un souvenir, un quai de métro, un souffle, tout ce qui tisse le fil du hasard.
L’étudiante, le jardinier, la star, l’astronaute, l’enfant, le boulanger, le prof d’histoire, et même des morts ou le Pape… ont pourtant un point commun : cette vie continue, qui coule, circule d’âme en âme, et nous r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 89 notes
« Trois p'tits chats, chats, chats, Trois p'tits chats, chats, chats,
Chapeau d' paille, chapeau d' paille, chapeau d' paille, paille, paille,
Paillasson, son, son, Paillasson, son, son,
Somnambule, somnambule, somnambule, bule, bule… »

Qui n'a pas fredonné dans son enfance cette plaisante petite comptine où la fin d'un mot commençait le début d'un autre ?
Construite sur le système du « jeu de kyrielles », « Maraboutdeficelle » enchaînait les mots en reprenant la dernière syllabe du couplet précédent, déroulant ainsi une longue suite d'expressions reliées entre elles par des vocables communs.

Imaginez maintenant un jeu de « Maraboutdeficelle » avec, non plus un enchaînement de mots, mais avec une succession infinie de personnages !
Un jeu de kyrielles comme dans la célèbre chansonnette, mais qui, au lien d'unir les mots par leur résonnance syllabique, relierait les gens entre eux par le fil d'une pensée, d'un sourire, d'un regard, d'une rencontre fortuite dans la rue, d'un évènement, d'un lien familial, amical ou amoureux… Les personnages se répondant comme en écho, se relayant à tour de rôle pour constituer la longue chaîne humaine de la vie.

C'est ce qu'a imaginé Régis de Sà Moreira dans ce roman choral qui offre la parole à une multitude d'individus, du garagiste au psychanalyste, de la caissière à la célébrité, et même de l'animal domestique à la personne décédée, passant de l'un à l'autre avec l'originalité, la tendresse et l'humour qu'il avait déjà manifesté dans « le libraire » ou « Mari et femme ».
Une idée diablement originale, certainement rarement abordée en littérature, que Régis de Sà Moreira développe avec malice et délicatesse pour déployer sur la croûte terrestre cette longue étole de vie qui saura émouvoir, intéresser ou faire sourire, avec simplicité et tonicité.

Livre du changement constant, la vie passe d'un individu à l'autre, tel un fluide spirituel ou sensoriel, générateur de mouvement perpétuel, serpentant comme un long fleuve, une personne en mentionnant une autre qui en mentionne une autre, et ainsi de suite, à l'infini, jusqu'au bout de la vie et même au-delà…
Ce bref ouvrage au concept insolite attrayant ressemble à une gigantesque ronde humaine ou à un immense jeu de domino zigzagant sur toute la surface du globe.

Dans « Mari et femme », son précédent roman, l'emploi d'une narration originale à la 2ème personne du singulier et l'utilisation de la transmutation des corps comme support à l'exploration de la géographie d'un couple, montraient une belle liberté d'imagination de la part de l'auteur d'origine brésilienne, qui témoignait déjà d'un esprit riche et fantaisiste.
Il récidive ici avec la même indépendance d'esprit et la même inventivité en cumulant les tranches de vies ; instantanées passagers et éphémères où chacun prend la parole à la première personne, se révélant en quelques phrases rapides (4, 5 lignes) avant de passer le relai à son prochain.
De ces échantillons d'individualités qui s'alignent en une procession ondoyante sur quelques 120 pages lues dans un souffle, le lecteur acceptera de ne pouvoir s'attacher à aucun, la fugacité des apparitions imposant de les abandonner aussitôt rencontrer. C'est le jeu ; un jeu de kyrielles auquel l'auteur joue de manière expérimentale, en faisant valoir un joli don d'observation et l'intelligence de ne pas appesantir la démonstration plus que nécessaire.
« La vie », en refusant toute hiérarchie des personnages et en déplaçant continuellement le centre de nos existences de l'un à l'autre, montre surtout que nos histoires individuelles ne sont pas bien différentes les unes des autres et qu'elles peuvent toutes être reliées ensemble par le fil invisible d'une connaissance commune, d'un sentiment, d'un partage…

Exercice de style divertissant et sans prétention, le roman de Régis de Sa Moreira ne bouleversera certes pas la littérature, loin de là, mais son concept insolite et son traitement original en font un petit bouquin estival sympathique, dont nous remercions Babelio et les éditions d'au Diable Vauvert de nous avoir offert la lecture en échange de ces quelques notes…
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Un petit roman très rafraîchissant, l'idée est originale.

Toute l'histoire est basée sur une chaîne de pensées, une chaîne établie entre des personnes qui se sont aimées, croisées ou juste aperçues, une interaction forte ou légère a eu lieu entre elles.

Ces pensées s'avèrent être par moments frivoles, sans grandes importances ou tout au contraire, vitales, existentielles…

On ne sait rien de plus des personnages qui interviennent sauf le rapport profond ou anodin qu'ils avaient avec le précédent. Ce la m'a fait penser aux moments ou je pense à un sujet et là je me dis: « Comment en suis-je arrivée à penser à cela? » et de là je remonte le fil de mes pensées pour en arriver jusqu'à celle du départ. Ou alors à la comptine que me disait ma maman: » Marabout, bout d'ficelle… »

Des petits bouts de vie qui s'amoncèlent, un roman court mais qui interpelle par son originalité. L'auteur nous offre ici quelque chose d'intéressant car n'ayant pas un sujet bien précis, mais vaste.
Lien : http://livresque78.wordpress..
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Moi qui suis plus habitué aux comics et à la fantasy, même si je ne refuse aucun genre, je cherchais un roman contemporain simple et rapide ; un spécialiste m'a conseillé (et prêté, merci !) cette Vie de Régis de Sa Moreira (qui semblait au demeurant charmant quand je l'ai croisé au Salon de la 25e Heure du Livre du Mans 2012) et c'est une lecture que j'ai franchement appréciée !

De l'humour bien dosé, un principe très bien mené et une attention portée sur un trait particulier de chaque personnage. Véritablement, c'est le défi, la contrainte, le concept envisagé par l'auteur, qui porte l'essence de cet ouvrage. C'est à la fois ce qui fait de ce livre une attraction, une narration plaisante, mais également un opus d'une longueur limité et d'un intérêt lui-même raccourci. C'est bien dommage car cette idée astucieuse de passer de personnages en personnages m'intéresse au plus haut point, mais ici tout va très vite (la lecture elle-même se fait à une vitesse folle, même si on cherche à repérer précieusement chaque lien qui sert de passage entre deux paragraphes) ; du coup, on s'attache à rien ni personne, il faut bien l'avouer, excepté au concept lui-même, ce qui est déjà pas mal mine de rien. Je me demande quand même pourquoi faire cesser le roman d'une manière aussi abrupte, mais également pourquoi ne pas faire revenir quelques personnages car rien n'empêche que certains personnages se croisent ou se reconnaissent plus ou moins : « le monde est petit » finalement ! Pourtant, incorporer certains vedettes du cinéma, certains faits historiques particuliers, certains morts, certains bébés pas encore nés, tout cela participe du caractère original de ces petites tranches de la Vie, passionnante au demeurant mais trop limitée : c'est proverbial.

Un court roman très intéressant mais trop vite avalé du fait-même de son principal concept puisque choisir de passer aussi rapidement de vies en vies frustre davantage que ça ne peut passionner. La tentation est grande de dire : « de qualité, mais à développer »...

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Avec ce petit livre sans prétention, Régis de Sá Moreira déroule le fil de la vie, jouant à saute-mouton, d'idée en idée, de personnage en personnage, pour nous parler simplement de la vie, de l'amour, de la mort, de tout et de rien.
Tantôt cocasse, tantôt inattendu, une lecture comme une petite pause entre deux romans plus consistants.
Un exercice de style qui peut paraître un peu vain, tant il est impossible (du fait de son concept même) de s'attacher à une quelconque histoire ou à un quelconque personnage.
Ça ne gâche cependant pas le coté agréable de cette lecture, qui nous rappelle simplement et joliment que nous sommes tous liés les uns aux autres.
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« La vie » le nouveau roman de Régis de Sa Moreira part d'une idée à la fois originale et amusante. Des micros monologues intérieurs qui s'enchainent de personnages en personnages telle une gigantesque chaine humaine. le ton est résolument léger, drôle, cynique, cocasse, tendre ou désabusé. Ici ou là, le lecteur se retrouve dans certaines pensées et le jeune auteur brésilien réussit le pari de nous amuser jusqu'au bout.
Mais, c'est aussi par cette construction novatrice que le récit arrive très vite à ses limites, impossible de s'attacher aux protagonistes. (Et pour cause). Néanmoins, un roman atypique qui se déguste le sourire aux lèvres. Ne boudons pas notre plaisir.
Pour finir, je remercie Babelio et les éditions du Diable Vauvert de m'avoir permis de découvrir le roman de Sa Moreira.

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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Je suis sorti de chez moi à 8 heures, j'ai marché au lieu de prendre le métro, je me suis marré en croisant un homme qui portait une télé...

Je ne sais pas ce que j'avais de marrant, je portais une télé c'est tout, mais bon allez savoir ce qui passe dans la tête des gens. Cette télé commençait à me peser, j'ai décidé de la poser pour fumer une cigarette. Je n'avais pas de feu alors j'en ai demandé à un homme qui était assis sur un banc...

J'ai cherché mon briquet dans mes poches et je lui ai donné du feu, il a eu l'air content. Je n'avais rien de concret à faire ce matin-là, j'en ai profité pour m'allumer une cigarette moi-même et je me suis mis à la fumer tranquillement. Mon téléphone a sonné, j'ai regardé qui c'était et je n'ai pas répondu...

Ce salaud n'a pas répondu, j'ai hésité à lui laisser un message mais je me suis dit qu'il pouvait aller se faire foutre. Je me suis approchée de la fenêtre et j'ai regardé mes voisins qui prenaient leur petit déjeuner...

Le café était froid, les toasts étaient brûlés, ma femme ne disait rien. Je me suis levé pour faire chauffer de l'eau et je lui ai demandé si elle allait déjeuner chez sa mère...

Je l'ai regardé sans répondre, j'ai soupiré et j'ai dit oui. Ça fait dix ans que je déjeune chez ma mère tous les jeudis...

J'ai décidé d'acheter des betteraves, ma fille adorait les betteraves quand elle était petite. J'ai filé vers le rayon légumes avec mon caddie et j'ai failli renverser un petit vieux sur mon passage...

Je l'ai évitée au dernier moment cette folle. Je ne sais pourquoi son visage m'a rappelé une jeune femme que j'avais connue avant mon mariage. Je me suis aussitôt demandé si elle était morte ou si elle vivait encore...

Je vivais encore. J'habitais à la campagne avec mon chien. Les seules visites que je recevais étaient celles du facteur...

Je l'ai trouvée étendue au milieu de son salon, son chien était en train de lui lécher le visage. J'ai appelé les secours et je suis allé boire un coup chez Nounours pour me remettre...

Mon établissement s'appelle Aux bons amis mais tout le monde dit chez Nounours. Au début ça m'énervait, avec le temps je m'y suis fait. Jusqu'à ma femme qui m'appelle Nounours maintenant...
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On s’évade comme on peut. Une amie m’a avoué un jour qu’elle épluchait des courgettes pour s’amuser avec, je n’ai jamais osé, j’ai trop peur qu’elles se cassent à l’intérieur et de terminer aux urgences, ils doivent en voir de toutes les couleurs là-bas…

Ça n’arrête pas, les gens se mettent n’importe quoi, les hommes surtout. Bouteilles de bière, épis de maïs, trombone à coulisse, ça fait peur parfois.

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Dès que je rentre chez moi, je me déshabille. Si je me suis acheté mon propre studio c’est pour pouvoir me balader toute nue à l’intérieur. Dans trente ans, il m’appartient ! J’inviterai mon banquier à dîner, s’il peut encore mâcher…

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J'au un nom, merde ! Personne ne s'en sert jamais. Mes enfants m'appellent papa, ma femme chéri, ma mère mon petit, ma soeur enfoiré, je ne sais même plus qui je suis...
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Je passe la voir l'après-midi quand il n'y a pas trop de monde dans la boutique et je lui apporte chaque fois des livres. Je n'ai jamais vu une femme qui aimait tant la lecture. Presque autant que ma mère le repassage...

Je n'arrêtais pas de m'en plaindre mais dans le fond j'adorais ça. J'attendais d'être tranquille à la maison, je déplais la table à repasser dans le salon, je choisissais un film, une comédie sentimentale en général, et je repassais en suivant l'histoire d'un oeil. Il n'y avait aucun moment dans ma vie où je me sentais si bien. Même ma lune de miel avec mon mari ça n'était pas si bien...

C'est franchement d'un glauque il faut dire. Deux semaines dans un bungalow sans rien d'autre à faire que s'envoyer en l'air et boire des cocktails en se répétant qu'on s'aime. Au bout de trois jours j'enviais les pêcheurs qui partaient à l'aube et ne rentraient que le soir...

C'est bien quand ça mord mais quand on revient bredouille c'est pas facile. Faute de manger, on picole et le lendemain on déguste. La gueule de bois sur une barque en plein soleil, je ne la souhaite à aucun touriste, même pas à un Français...

Je n'ai plus besoin de voyager, je trouve tout dans mon quartier ! Si je veux manger péruvien, je n'ai qu'à composer un numéro. Si je veux baiser philippin, un autre. L'important c'est de ne pas se tromper...
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Vidéo de Régis de Sa Moreira
À l'occasion des "Correspondances de Manosque 2023", Régis de Sa Moreira vous présente son ouvrage "Les grands enfants" aux éditions Albin Michel. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2885418/regis-de-sa-moreira-les-grands-enfants
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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