CosmoQueer

CosmoQueer est un space ship qui permet de traverser l'espace profond à la vitesse de la lumière et plus vite que l'ombre de son équipage remarquable. Accessoirement ce splendide destrier spatial permet de commercialiser un stock de sacs à main lumineux à l'autre bout de la galaxie. Cependant la haute politique est embusquée dans ces pages car l'empire est menacé par des forces centrifuges redoutables et parce que l'équipage a des fréquentations haut perchées. Cet ouvrage de référence serait parait-il , une gentille satire d'une tribu , qui nomadise habituellement dans le 4e arrondissement de Paris (très important la majuscule , svp) en écumant les bars , la bière aux lèvres, et qui transhument tels de vaillants bergers avec leur bêtes le jour et très tard dans la nuit. Tous cela évidemment , si on se fie aux études des scientifiques locaux et aux observations des parisiens avertis au bon sens proverbial.
C'est effectivement une gentille satire avec les lieux communs divers et variés qui généralement sont plaqués (indument ?) sur ces nomades (de l'espace et du futur dans ce texte effronté) .Les mots manquent pour en parler mais l'auteur a lui trouvé les mots pour le dire.
On peut aussi faire un dessin : regardez la couverture :C'est eux.
Cette tribu a déjà une longue histoire et il semble qu'elle a également un futur n'en déplaise au présent et au passé et c'est de cette Histoire du futur dont parle aimablement l'auteur de ce témoignage qui vient de demain et qui est parut de nos jours, en deux tomes !
Ce texte est désopilant ,un comique de situation avec une exubérance foisonnante, des décors splendides, mais le texte dégaine aussi de l'autodérision douce ,complaisante et ostentatoire (attentatoire ?). On s'attend à voir surgir une Toinette , un Mamamouchi ou un Tartuffe.
L'auteur possède une culture de science-fiction absolument acquise , maitrisée, intériorisée et c'est ainsi que ces univers de SF que nous connaissons si bien pourtant ,sont brutalement envahis et présenté sous un jour absolument inhabituel .on avait rien vu venir !
Ces héros et héraut sont très mignons ,très augmentés ,assez versatiles d'un point de vue émotionnel et puis ils ont des préoccupations sidérantes et même ils sont très narcissiques et égocentrés ( beurk ! ) et puis ils sont de vraies pestes ,mais quand même généreux des fois surtout si l'interlocuteur est bien fait ! Mais pas seulement dans ce cas spécifique parait-il?
C'est la guerre dans cet univers immense ,croyez-le ou non des pénis impressionnants errent mystérieusement dans l'espace interstellaire comme des âmes en peine et décidément, les extraterrestres sont devenus très étranges de nos jours.
Alors dans ce contexte romanesque il devient difficile d'écumer l'infini , simplement à la recherche des talons hauts indispensables ,ou encore de séjourner plus longtemps qu'il se doit, pour le plaisir ,sur la fabuleuse station Nocturn.

A lire que l'on soit ou non, C . O . N au sens où Villon l'entendait et l'écrivait.

Ballades en argot homosexuel Villon.

Truculent.

Un vaisseau, qui va prendre en charge un artefact ET (de la race qui permet de voyageur PRL), poursuivi par un vaisseau militaire et qui va faire quelques haltes dans des endroits aussi improbables que hauts en couleur. Tout l'équipage est LGBTQ et plus Q que LGBT d'ailleurs.

Je cite l'auteur : Niveau crédibilité scientifique : c'est zéro. L'aspect politique du conflit qui oppose la Terre à ses colonies est traité par dessous la jambe. La disparition d'Éros arrive comme un cheveu sur la soupe dans un récit qui se veut humoristique. Et le final, c'est gros comme une maison que c'est pour nous faire le coup de la suite.

Vous vous mettez dans l'ambiance Gay Pride – Priscilla folle du désert – et vous pouvez lire cette farce, satire, truculente (haute en couleur, qui étonne et réjouit par ses excès). Ne voyez rien d'autre dans ce texte qu'une gentille blague, moqueuse où même les androïdes se baladent en hauts talons avec boas autour du cou. Et transposé en mode space opera, on a là sous la main, un OLNI (L pour littéraire) qu'on peut lire pour une soirée détente avec cerveau sur pause (mieux même, déposé sur la table de nuit) sans aucun soucis.

Du délire du début à la fin, plus c'est gros et mieux ça passe, tous les clichés queer y passent en y allant à la louche, on sait que le ridicule ne tue pas, alors autant en profiter sans honte, une occasion de se marrer, dans le cadre élargi d'un space-opera où on se moque allègrement des stéréotypes habituels.
Faites une prière à l'Église de la Superficialité Salutaire, enfourchez votre scooter volant ProtoPrada sans oublier votre sac NovaGucci avec une réserve de paillettes et vous serez parés pour attaquer cette perle …


Note : L'éditeur ne se contente pas de publier des textes pour le moins originaux, il le fait à un tarif inférieur à de nombreuses parutions médiocres en e-book (3,81€ pour le T1 et 5,79 € pour le T2) - de plus il le fait en broché, feuillets cousus pour le premier tome, et ceci dans un petit format atypique qu'on peut réellement mettre dans sa poche. Il est si rare que l'originalité se fasse au bénéfice du lecteur que cela méritait d'être signalé …

Kevin Saad. Cosmoqueer. H&O. 126 pages. Mai 2000. 5 étoiles.
Déjà le format n'est pas courant : tout petit et mignon : 10 x 15 cm. En occase.
La une de couverture est sympa aussi. Tout cela m'invitait à sourire…et à penser : « cela risque d'être déjanté ».
Et bien j'ai été servi !
Chapitre 1 : les problèmes commencent. Ch. 2. La cité des orgies. Ch. 3. Les caprices de diva.
Ces quelques titres devraient vous mettre sur la piste (aux étoiles).
Un bon space opéra court et mené à un rythme d'enfer et avec beaucoup humour.
Disons que le scénario s'essouffle un peu vers les quelques dernières pages) mais cela ne porte pas du tout préjudice à ce petit bijou de littérature SF décalée. Lisez aussi les quelques citations...Un...OVNI littéraire.
A découvrir absolument, sauf si vous êtes homophobes…car là,… vous n'allez pas du tout aimer 😊.