Une belle femme d'origine algérienne - musulmane- est retrouvée morte en son domicile parisien. Une «bourgeoise» (quartier chic de Paris) ne manquant (en apparence) de rien ! Meurtre ? Suicide ? Mort naturelle ? Un inspecteur est chargé de l'enquête... Suicide certainement (dépression... alcool... barbituriques), mais les supérieurs hiérachiques demandent instamment à ce que la thèse du suicide soit écartée et celle de la mort accidentelle (Avc et chute par exemple) faviorisée. Pourquoi ? Il ne le savait pas : c'est la fille d'un ancien bachagha constantinois («tant aimé et tant haï» et décédé) alors ami de la France coloniale («il a été de tous les côtés... se disant homme de paix pour chaque bord...» mais considéré comme «traître à tous»), mère d'une cantatrice connue refusant le suicide. Hasard ! Lui est un ancien appelé sous les drapeaux durant la Guerre de libération nationale, affecté dans le corps des Sas et ayant effectué un séjour dans une ferme connue (dans la région de Constantine) comme lieu d'emprisonnement et de tortures.
L'enquête suit son cours... grâce surtout, un autre hasard, aux documents laissés par la défunte, dont un petit carnet noir racontant sa vie et ses souvenirs de jeune fille à Constantine, ses amours, sa passion, ses angoisses, sa déprime... et sa «trahison» forcée. La mémoire de l'inspecteur de police ne va pas tarder à croiser celle de la défunte... Il avait connu la «Ferme des suppliciés», et il avait assisté, en mai 1958, aux «spectacles» de la fraternisation organisés par la Sas et au «dévoilement» d'une jeune femme. Qui ?
Un livre mi-polar, mi-récit historique.
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«On croit être plus fort que sa mémoire, mais elle vous rattrape souvent «(p.177)
«La richesse ne se mesure pas à ce qu'on possède, mais à ce dont on peut se passer» (p.62
«Il n'y a pas de vérité sur un défunt sauf la certitude qu'il n'existe plus» (p.14
Entretien avec l'écrivain algérien Nourredine Saadi