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Critique de brigittelascombe


Oui j'ai aimé cette presque Guerre des boutons à la Louis Pergault qui vrille de ses cris stridents le quotidien de la rue Labat.
"Quelle raclée mes aïeux!" tempête Olivier le petit héros des Allumettes suédoises,de Trois sucettes à la menthe et des Noisettes sauvages dans ce retour en arrière que Robert Sabatier nous offre aux côtés de Virginie Chateauneuf, la belle mercière, qui laissera le garçonnet orphelin dans les autres tomes.
Oui j'ai aimé son coquard rouge et bleu qui souligne le vert d'algue de son oeil tuméfié lorsqu'il défend David Zolber, plus petit en taille, des "chnoques",des "gougnafiers",des "gougnagnas" de la rue Chatelet quitte à se prendre une dérouillée de tous les diables, quitte à se "faire bigorner".
"Oïlle! Oïlle! Oïlle!" compatissent les Zolber.
Oui j'ai aimé cette rencontre et l'amitié sans faille qui naitra entre le petit juif secouru et le petit goy qui apprécie les strudels de sa famille étrangère pétris avec les mains du coeur.
Oui j'ai aimé tout ce réseau amical tissé autour de ce gamin des rues sensible et inventif. "Mort aux pigeons!" Les sarbacanes de Loulou,Cap de verre, Tricot,Jack Schlack... et bien d'autres qui ratent souvent leur cible en se faisant traiter de brigands par la concierge Madame Haque.
Mais j'ai surtout aimé le goût de bonheur de ce roman qui transparait à travers les personnages car empreint de poésie, il a déjà le goût du bonheur perdu,celui d'un Grand Meaulnes, celui des contes de fées qu'il faut engranger avant qu'il ne soit trop tard.
Virginie chante "Parlez moi d'amour" et Monsieur Zolber,éperdu alors qu'elle le repousse sent son coeur battre plus que de raison.
C'est ce personnage là qui m'a émue et touchée,celui de l'amoureux transi, celui du juif errant qui se pose là et repart aussitôt,celui du père aimant qui pique une colère noire en surprenant sa Giselle au bras de Mac le sulfureux ou qui pleure sans retenue fier du prix d'excellence de son fils,celui du revanchard qui connait plusieurs langues qui ne lui servent à rien mais inculque le goût des études aux siens pour un jour peut être briller en Amérique, celui de l'homme criblé de dettes qui dépose son argenterie au Mont de piété. Un sacré bonhomme ce Monsieur Zolber!
Oui j'aime ce chandelier à sept branches qui éclaire la rue Labat, clin d'oeil sans doute aux années de résistance de Robert Sabatier et ses souvenirs piochés dans sa propre enfance puisqu'il a vécu lui aussi à Montmartre et a été orphelin très jeune.
Et bien sûr j'ai aimé la prose poétique aux si jolies images de Robert Sabatier, membre de l'Académie Goncourt, dont l'oeuvre foisonnante, traduite en plusieurs langues,portée parfois à l'écran, a été couronnée de plusieurs prix dont le grand prix de l'Académie française et le prix Guillaume Apollinaire pour Les fêtes solaires.
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