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Le roman d'Olivier tome 3 sur 9
EAN : 9782253034308
244 pages
Le Livre de Poche (01/04/1984)
3.62/5   940 notes
Résumé :
Sur les pentes de Montmartre, un enfant de dix ans, Olivier, erre le jour et aussi la nuit dans ce vieux quartier de Paris du début des années 30. Sa mère, la belle mercière, vient de mourir et il vit en partie chez le jeune couple formé par ses cousins Jean et Elodie, mais surtout dans les rues de ce temps-là, vivantes, souriantes, animées. C'est là qu'il rencontre une multitude de personnages populaires qui vivent et se croisent sous son regard vif, émerveillé, pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 940 notes
Roman largement autobiographique, "Les Allumettes Suédoises" (récit qui précède Trois sucettes à la Menthe et les Noisettes Sauvages) retracent l'enfance de Robert Sabatier sous les traits du petit Olivier, orphelin, gamin du pavé parisien.

Les aventures d'Olivier sont exactement le pendant plein de vie et d'espérance des noires tribulations de son homonyme anglais Oliver Twist. Non, le parallèle n'est ni osé ni irrévérencieux mais totalement avoué et assumé par l'auteur lui-même.

Paris, années 30. Olivier est orphelin et recueilli par un couple de cousins. Il va grandir comme une herbe folle, plein de vie et d'énergie, dans les rues de Montmartre, offrant aux lecteurs du XXIème siècle que nous sommes un portrait nostalgique et enthousiasmant des rues de la capitale, lui conférant une âme poétique malgré sa crasse, ludique grâce aux nombreuses trouvailles qu'Olivier et ses amis vont inventer pour se divertir, et ô combien attachante. Un parfum d'antan pas si lointain qui a personnellement ravivé en moi le souvenir de mes grands-parents qui ont eux aussi grandi dans ce Paris de l'entre-deux-guerres.

Ce que j'ai aimé dans ce court récit, c'est justement la vie, l'espérance et l'énergie qui, malgré une trame de départ dramatique, prennent le dessus pour éclater dans un vrai message de foi en l'amitié et en l'existence.

Je considère que Sabatier est un auteur qu'on peut mettre entre les mains des lecteurs en herbe , son style étant très accessible à la jeunesse.
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Mon premier Robert Sabatier, à quelque temps de la mort de ce « grand » auteur français, ce qui m'avait poussé à lire ce roman, qui est apparemment un des plus connus.

Olivier, 10 ans, enfant de Montmartre, vient de perdre sa mère. Recueilli par des cousins habitant dans la même rue, il attend que le conseil de famille statue sur son sort. En attendant, supposé traumatisé par le drame de se retrouver orphelin, il est retiré de l'école. Livré à lui-même, il sillonne la rue qui est une petite famille à elle-seule, avec son charcutier, son rebouteur, ses mégères, son cinéma. Par cercles concentriques plus ou moins calculés, Olivier partage ses journées entre le cinéma, les copains, parfois une journée de travail. Dans son quartier qu'il ne quitte jamais, il est heureux. Mais une menace plane, celle d'être confié à de lointains parents, loin de la Rue, un personnage elle-même.

« La rue, comme une barque légère amarrée à la capitale, tanguait, fragile, au fil des événements, luttait contre les misères quotidiennes, parfois prenait de l'altitude ou chantait pour oublier ses malheurs. [...] Ce petit bout de la rue Labat, c'était le cinéma du pauvre, le paradis des mal logés, le lieu de la liberté, l'espace d'une aventure. »

Autant l'avouer de suite, l'histoire est très ténue dans ce court roman. Il aurait aussi bien pu être présenté sous forme de scénettes avec Olivier en personnage principal : Olivier au cinéma, Olivier travaille, etc. Cette succession de petits événements m'a un peu lassé au final, tout comme m'a énervé le désoeuvrement dans lequel l'enfant est laissé, seul dans sa douleur sans sa mère. Seul lorsque ses copains sont à l'école. Et pourtant, il reste optimiste. Traité de vaurien et de voyou (gentiment) par ses cousins car il traîne toute la journée (alors qu'on ne lui propose rien d'autre ..), il tente d'aider, d'être gentil et de garder un bon fonds malgré les épreuves.

« Atteint par la mélancolie, Olivier, sans mère, sans soeur, pensa que durant des soirs et des soirs, il errerait ainsi dans la nuit à la recherche de quelque chose qu'il ne pourrait jamais rejoindre, se réchauffant mal, comme aux braseros d'hiver, à des foyers étrangers, les siens étant éteins à jamais. » [...] « Il serait toujours seul. Les gens ne s'aimaient pas vraiment. Il aurait des amis, mais ils passeraient sans jamais s'arrêter. Il ne ferait pas vraiment partie d'eux comme il faisait partie de Virginie, de ses pensées, de son corps. Et d'elle, il ne gardait que des images, des souvenirs qui perdraient peu à peu leur vérité. »

Roman du Paris des années 1930, roman de l'enfance, dans la lignée de la Guerre des boutons, c'est un roman léger, agréable, mais pas vraiment un coup de coeur car j'avoue avoir attendu qu'il se passe quelque chose. Plus que jamais ici, j'ai eu l'impression que je ne l'ai pas lu au bon moment …

Néanmoins, j'ai vu que Les Allumettes suédoises n'étaient que le premier tome des aventures d'Olivier donc cela me fait reconsidérer le roman qui ne forme pas un tout en soi. Je vais donc continuer à les lire, et peut-être reviendrais-je vous en parler de manière plus approfondie …
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Il y a des hasards qui font que l'on tombe sur un livre et qu'on en fait le choix de lecture. Je me suis rendu à une foire aux livres avec l'espoir de trouver au moins sept livres que j'avais trouvés six mois avant dans cette même organisation pourvue d'énormément de livres alignés dans des caisses, sur des tréteaux, sur une longueur de vingt mètres et ce rien que pour les formats de poches. Cette fois j'avais emporté une liste de vingt-trois titres/auteurs choisis et après avoir fouillé/recherché pendant une heure, je n'en ai trouvé aucun. Alors à la sauvette, je suis ressorti avec : Les allumettes suédoises.

L'auteur a écrit huit romans autobiographiques où c'est Olivier qui le représente. Parmi ces romans le plus connu est : Les allumettes suédoise.

Robert/Olivier vivait à Montmartre où sa mère, Virginie, tenait une mercerie. Il perdit de façon assez tragique, et vu son jeune âge, sa mère cinq ans après son père. L'auteur ne dit pas quel âge avait Olivier à ce moment-là. Par déduction, je pense qu'il devait avoir neuf ans. La clientèle se pressait le matin s'étonnant de trouver les volets clos. Se manifestant, Olivier leurs a ouvert la porte et c'est ainsi que fut constaté le décès de la mère. Restait à connaître la famille d'Olivier et de trouver les fonds pour payer les funérailles. Les factures de la comptabilité montraient qu'il y avait énormément d'impayés et l'on chargea le pauvre petit Olivier à effectuer du porte à porte pour récupérer l'argent, malheureusement sans grand succès.

Après les funérailles, les habitués de la mercerie et les connaissances de Virginie se réunissait dans un café où se tenait un conseil de famille à l'issue duquel, Jean 25 ans et Elodie son épouse, cousins d'Olivier acceptèrent de prendre en charge Olivier.

Au cours de ma lecture, je constate que malgré le fait que le couple aime l'enfant, il ne s'en occupe pas fort, alors l'enfant va trouver sa distraction dans la rue fréquentant des enfants de tous genres et lorsqu'il revient à la maison il est traité de voyou. La faille éducative du couple était de dire : Tu es toujours à traîner dans la rue. Allez va jouer ! Cela revenait à le renvoyer dans la rue ce qui était une contradiction majeure.

Dans la rue il avait des amis : Daniel, l'araignée, un handicapé qui aimait lire même du Schopenhauer, Bougras un homme de septante ans qui avait pris l'enfant en affection, Loulou qui racontait des histoires et qui avait plein de jeux dans les poches, Lucien le bègue qui avait une collection de TSF et écoutait régulièrement de la musique, Mado une jolie femme, la trentaine qui filait à Olivier de sages conseils. Et puis tous ce petit monde parti, les uns après les autres, en vacances et Olivier se retrouvait seul, triste occasion de penser à la perte de sa maman.

Il y avait également les jeunes d'une autre rue avec qui s'était régulièrement la bagarre.

Lorsque Jean et Elodie avait une nouvelles importante à communiquer à Olivier, entre autres que ce serait son oncle et sa tante qui s'occuperaient de lui, ils le firent en dernière minute, une tare éducative, l'enfant n'avait pas le temps de se préparer au brutal changement.

C'était une histoire assez triste tintée de lacune éducatives. J'ai trouvé que ce livre manquait de progression, que c'était le tourne en rond dans Montmartre. A propos d'enfants dans l'épreuve j'ai trouvé une progression et plus d'envie de tourner les pages chez Dickens et Elena Ferrante.

Voilà mon ressenti dans le respect de celui des autres.

Toutes ces difficultés de jeunesse auront forgé le caractère de Robert Sabatier qui aura réussi comme écrivain.

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Bon, le charme nostalgique du vieux Paname, j'aime bien, mais trop c'est trop, s'y complaire au point de faire reposer tout son livre dessus, il y a un moment ça lasse. Là où une Elena Ferrante nous comblerait en brassant avec brio l'évocation d'un quartier populaire en évitant tout cliché, tout convenu, avec des personnages attachants, forts, des relations d'amitié, d'amour, de haine, complexes, captivantes, une dimension historique, sociale et politique passionnante, sans pour autant faire l'économie d'une histoire, Les Allumettes suédoises se contentent de nous faire déambuler dans les rues en compagnie d'un orphelin, Olivier, et c'est sans surprise, sans grande profondeur, très répétitif. Pas du tout indispensable comme lecture.
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Récit initiatique et probablement autobiographique de l'enfance d'un orphelin à Montmartre, Les allumettes suédoises est l'introduction d'une saga en 8 volumes.
C'est l'évocation d'une vie de quartier populaire, dans un Paris chaleureux et festif aux métiers d'autrefois, une ambiance révolue d'avant-guerre où on écoutait la TSF, où on allait au cinéma voir les actualités et les réclames. Une époque où les hommes portaient des chapeaux ou des casquettes, où il était mal vu pour une femme de sortir "en cheveux" et où on portait les bas à remailler.
Un roman tendre et nostalgique.
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critiques presse (1)
LeFigaro
16 novembre 2023
Même si le récit s’inscrit à une époque et dans un décor bien précis - le Montmartre des années 1930 et une partie en province, à Saugues - il garde une étonnante modernité. Comme tous les grands livres, sa magie opère toujours.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
« Atteint par la mélancolie, Olivier, sans mère, sans sœur, pensa que durant des soirs et des soirs, il errerait ainsi dans la nuit à la recherche de quelque chose qu’il ne pourrait jamais rejoindre, se réchauffant mal, comme aux braseros d’hiver, à des foyers étrangers, les siens étant éteins à jamais. » [...] « Il serait toujours seul. Les gens ne s’aimaient pas vraiment. Il aurait des amis, mais ils passeraient sans jamais s’arrêter. Il ne ferait pas vraiment partie d’eux comme il faisait partie de Virginie, de ses pensées, de son corps. Et d’elle, il ne gardait que des images, des souvenirs qui perdraient peu à peu leur vérité. »
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Dès les premières images, Olivier fut subjugué. Chaliapine, la basse russe, et Dorville, le comédien français, devenaient ces personnages de légende. Les aventures du Chevalier à la Triste Figure, coiffé de son plat à barbe, mirent l'enfant dans un état d'exaltaton inconnu de lui jusque-là. Il ne comprit pas grand-chose au déroulement de cette histoire, mais les chants, la musique le firent frissonner. Chaque image aiguisait sa sensibilité, le bouleversait. Par-delà l'intelligence du sujet, il ressentait la solitude et quand les livres de l'hidalgo furent jetés au feu, l'émotion grandit en lui jusqu'aux limites de l'insoutenable. Don Quichotte chantait sa douleur et l'enfant, habité de ses propres tristesses, la vivait avec lui. Au moment où le brasier s'écroulait, il revit les grosses cordes entourant le cercueil de sa mère, et, quand la lumière se fit, il resta longtemps face à l'écran vide comme si Don Quichotte n'avait pu le quitter.
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Il fit briller le parquet le plus qu’il put, « de façon, dit-il, à ce qu’ils se cassent tous la margoulette ». Le travail terminé, ils se retrouvèrent suants et soufflants dans un office où la femme écarta sa servante pour servir elle-même le verre de vin rouge à Bougras qu’elle appela « brave homme ». Il lui demanda alors, « Vous n’en prenez pas ? » Comme elle ne répondait pas il ajouta : « Et pour le petit, il aime le rouge vous savez ! » Choquée, elle se rengorgea et Bougras lui expliqua fort sérieusement qu’Olivier était son fils, qu’il avait eu sur le tard d’une union avec la femme à barbe du cirque Amar et que le bébé avait été nourri avec des biberons de vin sucré.
Olivier compris vite qu’il s’agissait d’une nouvelle blague de Bougras et qu’il se devait d’y apporter sa participation. Il fit exprès de prendre un air idiot et de se précipiter sur le verre de Bougras.
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Elle se déchaussa et agita ses doigts de pied devant eux.
Les deux enfants se penchèrent.
"Qu'est-ce qu'il a ton panard ? demanda Olivier.
-Vous ne voyez pas ?"
Ils écartèrent les yeux et examinèrent un pied bien cambré, très normal, à peine un peu sale aux chevilles, sans comprendre. Loulou, ravie de les avoir fait chercher pour rien, annonça sur un ton doctoral :
"J'ai cinq orteils, les gars !"
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C’est vrai qu’Elodie était gentille. Même quand elle le traitait de voyou, elle le faisait avec affection. Bien sûr, ses cousins ne cessaient de l’accuser de désobéissance. En fait, il ne refusait pas d’obéir, mais comme ce qu’on lui demandait de faire restait toujours imprécis et contradictoire, il n’en faisait finalement qu’à sa tête. Mais comment concilier les deux parties d’une phrase qui revenait souvent : « Tu es toujours à trainer dans la rue. Allez, va jouer ! » Au fond, Olivier savait qu’il ne faisait rien de mal.
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"Quelle idée de génie que la publication de cette trilogie de rêve qui m'a fait aimer les livres" - Gérard Collard.
A l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain et poète Robert Sabatier, les trois romans qui composent Les allumettes suédoises (Les allumettes suédoises ; Trois sucettes à la menthe ; Les noisettes sauvages), sont réunis pour la première fois en un seul volume. Un chef-d'oeuvre à découvrir ou à redécouvrir.
https://lagriffenoire.com/les-allumettes-suedoises-trois-sucettes-a-la-menthe-les-noisettes-sauvages.html
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