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Jacques Goimard (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Michel Pagel (Traducteur)
EAN : 9782266074070
347 pages
Pocket (06/11/1998)
3.08/5   6 notes
Résumé :
Se dissimulant sous l'identité de l'énigmatique Mr THORN, Dracula s'intéresse de très près à la vente aux enchères d'un tableau de la Renaissance italienne.
Et pour cause : c'est un portrait de celle qui fut un temps sa femme, Helen, sœur du roi Mathias de Hongrie. Un tableau qui, s'il est signé Verrocchio, est en fait l'œuvre d'un certain Leonardo... De quoi susciter quelques convoitises et expliquer le sanglant assassinat de l'ancien propriétaire et de sa n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En 1975, dans "les Confessions de Dracula", le premier volume de ces "Chroniques", Fred Saberhagen nous offrait une lecture critique et subjective du roman de Bram Stoker dont il soulignait les inexactitudes et complétait les vides de façon plaisante.

Ici, il utilise à nouveau ce procédé pour réviser l'histoire officielle, en prêtant au "saigneur" de Valachie une escapade italienne à un moment où il était censé torturer et empaler de petits animaux dans les geôles de la tour de Salomon. ça change tout, vous ne trouvez pas ??

Fred Saberhagen, continue donc sa relecture complète du mythe de Dracula, et cette fois-ci, il nous invite dans une histoire à deux niveaux : de nos jours dans une histoire très classique avec une intrigue bien menée et surtout complétée par le deuxième niveau qui lui nous plonge dans l'Italie de la Renaissance et les pérégrinations de Dracula, dans un univers de complots et de conflits.

"Un amour de Dracula" est en fait le quatrième volet d'une série que les lecteurs français (et belges) ont découvert de façon tardive et dans le désordre, au siècle dernier (les années post 1995, c'était le 20ème siècle, nous sommes au 21ème). Mais bon, nous les avons découvert quand même, ce qui n'est déjà pas si mal…

L'ennui c'est que moi, qui ai déjà tendance à lire les séries dans le désordre, et bien, la parution de toute la collection dans le désordre ne m'a pas aidé. Mon édition datant de 1997, la lecture de toute la série date de ces années là. Dans le désordre, certes, mais là, c'est pas ma faute ! Z'avaient qu'à les publier dans l'ordre !

Bref. Passons aux choses sérieuses : dans ce nouvel épisode, on retrouve le célèbre vampire Dracula aux États-Unis, sous le nom d'emprunt de monsieur Thorn ("Thorn" qui est le titre original du roman et qui aurait dû rester, parce le titre français, il fait cucul la praline, limite Bisounours, hors nous parlons de Dracula, tout de même).

Notre vampire préféré est lancé à la poursuite d'un portrait attribué (faussement !) au peintre Verrocchio, puisqu'il fut exécuté par un jeune apprenti nommé Leonardo. Oui, le Leonardo auquel vous pensez (le Leonardo de Vinci et pas celui qui coula avec le "Titanic" de James Cameron).

Le tableau (que l'on aimerait avoir dans son salon) représente Helen, la soeur du roi Mathias de Hongrie, que Vlad Tepes épousa en seconde noce lors d'un voyage secret à Florence. Oui, rien de moins, les amis ! Que du beau monde dans ce livre. Mathias de Hongrie qui a tout de même retenu prisonnier, pendant bien des années, le Prince Vlad Tepes alias Drakulya.

L'auteur alterne donc (il n'est pas le premier à le faire) chaque chapitre du roman la vie "post vampirique" du Prince Vlad Tepes, dit l'Empaleur, (haut dignitaire de la province de Valachie qui inspira Bram Stoker pour son célèbre Dracula) et de nos jours, avec la vie cachée de notre cher Comte Dracula.

Chaque chapitre m'a donné envie de lire le suivant, parce que chaque passage, qu'il soit historique ou contemporain, se termine sur une petite note de suspense et vous donne envie de le poursuivre. C'est frustrant, mais jouissif. J'ai aimé les deux récits, le passé et le présent.

Dans cet opus, Saberhagen se livre aussi à une évocation très colorée de l'Italie du xve siècle avec des missions secrètes, des complots politiques, des vendettas, des enlèvements, des adultère et des rencontres avec quelques personnalités de l'époque (Pie II, Verrocchio, Léonard de Vinci, Lorenzo de Médicis futur-Le-Magnifique…). L'auteur joue avec les clichés et parvient à tirer son épingle — ou plutôt son épine (Thorn) — du jeu. Magistral.

Le véritable intérêt du roman réside en fait dans la quête amoureuse de Dracula, que seul le titre français restitue. Fred Saberhagen s'emploie à expliquer, tout au long de ce récit aventureux, où le romantisme prend peu à peu le pas sur l'humour et l'épouvante.

L'auteur nous livre là un roman où Dracula himself nous conte son passé et sa vie présente en nous précisant bien que tous faits historiques racontés dans ces pages ne sont à prendre qu'au second degré.

Car bien sur même si l'auteur nous livre des points précis qui se sont réellement passés ou décrit des personnages historiques qui ont réellement existé, il dévie beaucoup vers un récit romanesque et imaginaire.

Le roman se base sur diverses réalités historiques pour nous en offrir une relecture à la flamme du plus célèbre des vampires, qui va continuer sous la plume de Saberhagen à prendre corps dans un personnage plus humain et plus touchant que le vampire original décrit par Bram Stocker.

Il va surtout lever le voile à la fois sur les origines du mal qui l'habite et sur son passé humain tout en nous offrant une occasion supplémentaire de le voir aimer, ce qui le ferait presque passer pour un "coeur d'artichaut" si l'expérience était courante chez lui, ce qui n'est pas le cas.

Aussi puissant qu'il puisse être, ce roman va nous montrer les limites de ses pouvoirs, ainsi que nous éclairer sur un monde et un univers beaucoup plus complexe que ne le laissait imaginer le roman de Bram Stocker. Saberhagen va compléter le schéma et peupler le monde d'autres créatures de la nuit, de mystères profonds, de complots et de pouvoir.

Son personnage a encore évolué depuis les précédents romans, il ne cesse de prendre de plus en plus de facettes humaines, le rendant chaque fois plus complexe et pourtant plus intéressant sans le dénaturer de trop. En effet le Dracula de Saberhagen n'est quand même pas un enfant de choeur, ce n'est pas une créature sanguinaire, mais ce n'est pas non plus une créature qui a pour but ou pour vocation d'aider son prochain.

Qu'on aime ou qu'on n'aime pas l'auteur ou ses romans, il faut tout de même reconnaitre que Fred Saberhagen a dépoussiéré de manière convaincante un personnage classique pour qu'il prenne corps dans notre monde contemporain. Tous ses romans mettant en scène Dracula ne sont pas des chefs d'oeuvres littéraires, mais ils valaient la peine d'être écrit et publiés pour nous les faire découvrir.

Pour ma part je me suis laissé entrainé, j'ai adhéré à ce Dracula, j'ai pris plaisir à suivre ses questionnements, à me perdre dans les méandres de son esprit complexe et torturé, à le voir en proie au doute, à la douleur, à la rage même. Oui, j'aime Dracula depuis l'époque où j'ai lu Bram Stoker (1993).

Il a continué de me paraître sympathique et m'a surtout donné envie de le connaitre sa vie plus en détails encore, ce que j'ai fait. Dracula est un être à part, un égocentrique profond qui n'en demeure pas moins sujet aux sentiments et qui va en traverser toutes les palettes dans ce roman, jusqu'à un dénouement qui loin de finir en apothéose ou en happy end, va clôturer une histoire riche en rebondissements et en intrigues diverses.

Autre détail, l'édition que je possède (Pocket Terreur) propose en Postface la véritable histoire du prince Vlad Tepes et tente de décrypter le mythe qui a sa source à la fois dans l'histoire et les événements passés, ainsi qu'un éclairage sur une partie des mythes et légendes associés à ce personnage.

Cette postface signée de Jacques Goimard est brute de décoffrage, la rendant parfois indigeste, mais elle est intéressante et je dirais surprenante par bien des aspects et des informations qu'elle contient, bref un petit bonus bien agréable. Elle nous apprend beaucoup de chose sur la vie de Vlad Tepes avec toutes ses luttes de pouvoir et de religion et solidifie encore plus la légende du Comte Dracula.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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