Ce livre paru en 2016 fait le point sur ce que l'on sait des "territoires" du cerveau, en fait plutôt comment le cerveau est organisé, et gère des domaines de l'activité humaine comme l'apprentissage, l'émotion, l'activité sociale, la créativité, la mémoire. Pour chacun de ces domaines, l'auteur nous décrit quelles zones de notre cerveau sont impliquées et interagissent et quels sont les principaux messagers chimiques à l'oeuvre. On y apprend aussi comment certains neurones meurent tandis que d'autres apparaissent, surtout dans les zones dédiées à la mémorisation, et contrairement à l'idée ancienne selon laquelle, après un certain âge, on n'en fabriquait plus. Et puis, et ce sont les chapitres que j'ai trouvés les plus intéressants, on y apprend les secrets de la créativité et de l'écoute musicale, comment l'exercice physique et mental permet au cerveau de rester en forme, quels sont les bienfaits pour le cerveau d'une bonne alimentation...et du sommeil! L'ouvrage est clair, un peu moins dans les premiers chapitres. Il y manque malheureusement, et c'est dommage quand on veut évoquer des territoires, des figures pour expliquer tout cela. C'est un peu comme si un livre de géographie était fait sans illustrations!
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« On ne naît pas homme on le devient »
Érasme, Traité de civilité puérile, 1530.
Pourquoi chaque cerveau est-il unique ?
Érasme cherche à faire de l'éducation un principe d'huma-
nisation, mais, sans le savoir, il profile les règles d'un appren-
tissage qui tient beaucoup de l'acquis et assez peu de l'inné.
On s'en rend bien compte quand on observe les enfants, à
quelle vitesse ils réussissent à résoudre un exercice, à apprendre
leur leçon. Combien de fois s'inquiète-t-on et aussitôt s'étonne-
t-on de leur prouesse face à l'effort de logique ou de mémoire ?
Effectivement, le cerveau de l'homme est une merveille de
complexité qui n'a rien d'immuable et qui n'est pas déter-
miné une fois pour toute par nos gènes. L'inné ne semble
effectivement pas dominer la constitution du cerveau. Le patri-
moine génétique du petit ver Caenorhabditis elegans contient
20500 gènes, juste un peu moins que les 20 800 gènes de
l'homme. Or ce petit ver possède 302 neurones et l'homme
90 milliards ! Ce sont donc bien les capacités des neurones
à se connecter et non pas le nombre de gènes qui peuvent
expliquer la variabilité étonnante des capacités mentales et
cognitives de l'homme.
p.25-26
extrait Chapitre I /Les performances du cerveau : jusqu'à l'impossible
Il ne faut pas tout mettre sur le dos de l'ADN.