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Rescapée de l'incendie de Paradise, Virginia cherche à se frayer un chemin, sur les traces de son père, jusqu'à Los Padres, épicentre d'un gigantesque incendie qui ravage la Californie. Ianov erre avec sa jument, rendue folle et aveugle par les flammes qui ont détruit sa ferme et ravagé la Sibérie, bientôt rejoint par d'autres animaux, devenant le berger de cet étrange troupeau : une biche, un blaireau, un couple de lièvres et un cerf, un écureuil et une louve. Asna et Olan, las de batailler pour éteindre, avec des couvertures et des vestes, les foyers qui dévorent les champs de blé de leur village du Kurdistan syrien et anéantissent les récoltes, allumés inlassablement par leurs ennemis, marchent jusqu'aux ports géorgiens sur la mer Noire, aidés par des passeurs.

Les mégafeux sont devenus un phénomène planétaire : la saison des incendies du Sud démarre alors que celle du Nord n'en finit pas, condamnant nombre d'habitants au nomadisme, à trouver refuge dans les métropoles. Aux États-Unis, les réfugiés du feu sont parqués dans des camps de fortune, en bordure d'autoroute. « La ville qui devait sauver les naufragés n'avait rien d'autre à leur offrir que l'indigence d'ordinaire réservée aux migrants illégaux. Cette nécessité impérieuse de fuir qu'on éprouve au plus profond de soi, les riches Américains du Nord ne l'avaient jamais ressentie auparavant. Désormais, ils étaient tous des clandestins en terre inhospitalière. le sens des migrations n'est qu'une question d'époque. » « Quel pays civilisé traite ses victimes comme si elles étaient responsables de leur propre malheur ? Coupables d'écorner le rêve ? » On comprend que si la responsabilité des humains dans la catastrophe qui vient n'est plus à démontrer, certains le sont bien plus que d'autres et doivent s'attendre à un… retour de flamme. Et puis, un groupe d'adolescents va tenter de susciter la stupéfaction, au centre de Manhattan, de dévoiler « l'absurdité toute entière du monde ».

Au-delà de cette représentation épique des conséquences de l'urgence climatique alimentée par un système politico-économique coupable, Antonin Sabot esquisse des idées qui se répandent comme des incendies, imagine une foule, telle une forêt en marche vers les lieux symboliques abritant les responsables des catastrophes, vers un autre possible. Derrière cette histoire destinée à être rattrapée sous peu par la réalité, on devine une métaphore phénixienne : quel monde naitra de ces cendres ? Puissant.

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La guerre, le feu, la fuite

Antonin Sabot confirme tout son talent avec ce roman choral qui va rassembler trois réfugiés climatiques, à la suite de mégafeux qui embrasent la planète. Une fiction dont la probabilité se précise. Est-il déjà trop tard?

Virginia est une rescapée du grand incendie qui a détruit Paradise. Si elle revient dans le Nord de la Californie au moment où de nouveaux feux ravagent la région, c'est qu'elle se sent investie d'une mission. Au milieu d'un paysage ravagé par les flammes, elle veut retrouver son père qui avait fui avec sa mère et ses deux filles pour l'Iowa où il avait tenté de reconstruire une vie qui, il le sentait bien, ne serait plus jamais pareille. du reste, après avoir touché l'argent de l'assurance et pu acheter une maison modeste dans un quartier modeste, il avait fini par s'enfuir.
Ianov est lui aussi un rescapé, mais du côté de la Sibérie orientale. Lui aussi a vu le feu venir ravager la nature jusqu'alors préservée. On disait que même les environs de Moscou n'avaient pas échappé au fléau. C'est avec un sentiment de honte, de n'avoir pu sauver ses animaux, qu'il revient dans les ruines fumantes de sa ferme, un chemin que sa jument a aussi retrouvé et avec laquelle il entreprend de prendre la route pour une contrée moins hostile. Une biche, puis d'autres animaux vont l'accompagner dans son périple. «Ianov se fondait peu à peu dans ce groupe animal. Seuls ses yeux lui donnaient encore visage humain, et il sentait à chaque pas son identité l'abandonner un peu plus. Sombrant dans un désert de lassitude, il décida de ne pas aller plus loin ce jour-là. Il voulait dormir, sentir sa conscience l'abandonner, peut-être pour toujours, et finalement, que lui importait ?»
Asna vit en Syrie, dans la région autonome du Kurdistan. Elle aussi se bat contre le feu. Faire brûler les récoltes est un moyen de pousser les habitants à fuir la région. Une arme de guerre dans un conflit interminable qui lui a déjà pris son amour de jeunesse et conte laquelle elle se bat de toutes ses forces, ne voulant pas abandonner son pays. Olan, son amant, est plus pragmatique. Il entend quitter ces terres brûlées, se chercher un avenir loin de la guerre.
Aux États-Unis, en Russie et en Syrie, ces nouveaux migrants vont gonfler un flot de plus en plus puissant que des autorités dépassées ne peuvent plus endiguer. Virginia, Ianov et Asna ainsi que leurs proches vont finir par se retrouver. La mémoire du drame qu'ils ont partagé va les souder. Mais pour quel avenir?
Solidement documenté, le roman d'Antonin Sabot fait frémir. le lauréat du Prix Jean Anglade 2020 pour Nous sommes les chardons confirme son talent pour ancrer ses personnages au coeur de la nature, même lorsqu'elle est la proie aux flammes. Mais c'est sans doute ce paroxysme qui révèle les hommes dans ce qui les constitue au plus profond d'eux-mêmes.

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Le grand incendie est une dystopie écologique.
Etats-Unis, la Californie est totalement dévastée par les flammes, projetant sur les routes et dans des stades des milliers de personnes qui tentent d'échapper à la catastrophe. Virginia, qui a vécu une tragédie de ce type quand elle était enfant et vit en Oregon, part à contre courant du flux pour tenter de retrouver son père qui était retourné vivre en Californie.
Sibérie, Ianov, fuit au même un incendie qui ravage la Taïga. Lui est à la tête d'un cortège d'animaux qui quittent la forêt pour fuir l'incendie. Cette drôle de troupe marche sans but, essaie juste de fuir les cendres...Le premier contact avec une ville ne sera pas simple...
Asna, au Kurdistan, tente de sauver ce qu'elle peut des récoltes qui sont sous les flammes. Ces terres dont les ancêtres étaient si fiers, qui ont nourri des générations, ne sont plus que cendres....
Partout donc sur la planète, le grand incendie fait rage. A New-York, douze enfants s'immolent devant Wall Street pour protester contre toute l'inaction qui a causé tout cela. Et c'est au pied de ce mausolée que les trois personnages principaux vont se retrouver. Devant toutes leurs pertes, ils ont besoin d'un but, de partager ce qui n'est plus mais qui sera....
C'est une dystopie à la fois violente de réalisme et en même temps très poétique...Les personnages principaux révèlent à la fois beaucoup de force et beaucoup de fragilité, la résilience les habitent.
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui amène à la réflexion sur notre planète.
Merci à Netgalley et Presses de la cité pour cette lecture.
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Embrasés
En 2018 la petite ville de Paradise en Californie était anéantie par un gigantesque incendie. Quinze ans plus tard, Virginia quitte l'Oregon où elle était réfugiée, et prend la route pour tenter de retrouver son père, avec lequel elle a perdu tout contact ou presque et qui se trouverait à nouveau au coeur du brasier. Car depuis quinze ans, tout a empiré. La saison des feux n'a plus ni début, ni fin. Tout l'ouest américain est la proie des flammes, jetant sur la route des millions de refugiés. En Sibérie Orientale, un méga-feu a ravagé un territoire immense. Ivanov, un ancien soldat traumatisé par la guerre, y a tout perdu. Lui aussi prend la route, à pieds, accompagnant sa jument agonisante. Ils sont bientôt rejoints par une cohorte improbable d'animaux rescapés fuyant les cendres. Au Kurdistan, Asna et Oslan voient leur village et les récoltes anéantis en quelques minutes par le feu. Un feu déclenché par des bombes incendiaires apportées par de très jeunes terroristes suicidaires. A leur tour ils décident de partir, de tout quitter pour un monde qu'ils espèrent meilleur.
Ce roman d'anticipation apocalyptique est une vraie claque car il dépeint un avenir ultra réaliste. Il suffit de suivre les actualités : chaque année, des incendies toujours plus incontrôlables se déclenchent partout dans le monde (début février 2023 au Chili, été 2022 en Gironde). En cause, le dérèglement climatique certes, mais surtout l'irresponsabilité des hommes, et la culpabilité d'un système économique et politique sans vision pour le futur, exploitant jusqu'à la trame les ressources de la Terre. Un système arrivé à bout de course, tout le monde ou presque est d'accord sur le constat… Alors, tel le phénix, notre monde peut-il renaître de ses cendres ?
En excellent lanceur d'alerte, l'auteur ne donne pas de leçon et diffuse à la fin, un message d'espoir, bienvenu, car ses 288 pages sont très fortes et chargées d'émotions.
Un roman très crédible qui peut aider à la prise de conscience.
Je remercie chaleureusement NetGalley et Les éditions Presses de la Cité pour m'avoir permis de découvrir cet excellent livre.

#LeGrandIncendie #NetGalleyFrance

Paradise https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/incendies-en-californie/en-californie-la-ville-de-paradise-tente-de-se-reconstruire-deux-ans-apres-un-effroyable-incendie_4114901.html
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Virginia en Amérique, Asma en Syrie et Ivanov en Russie. Leur point commun ? Ils luttent pour survivre aux incendies gigantesques qui ravagent la planète. Sécheresses extrêmes, manque d'eau, climat déréglé, il n'y a plus que deux choix : l'exode ou la mort pour survivre aux incendies. Aux États-Unis douze adolescents décident de s'imposer par le feu. Est-ce que l'humanité survivra à cette catastrophe climatique mondiale ?
J'ai trouvé cette dystopie très prenante.
L'écriture est immersive car très visuelle. le lecteur n'a aucun mal à s'imaginer les scènes apocalyptiques de ce livre car il suffit d'allumer la télé pendant le journal de vingt heures pour les voir. C'est parfois réaliste au point que je me suis demandé si l'on pouvait vraiment le qualifier de dystopie.
C'est un texte plein d'émotions, face aux tragédies vécues par les personnages principaux. Tout le long, j'ai été en apnée autant que la nature et les protagonistes.
l'auteur let en avant l'importance de la nature pour l'être humain. Quand la nature brûle l'Homme meurt, quand la nature revit l'Homme recommence à respirer.
Cependant, je n'ai pas réussit à comprendre pourquoi New York est le lieu où tout le monde finit par se retrouver, j'aurais aimé que l'auteur choisisse un lieu moins cliché.
Quant à la fin, je reste dubitative et me demande si elle est vraisemblable. Cela dit puisque c'est une dystopie, on se satisfait parfaitement de ce final.
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Un livre qui secoue. Lorsque les flammes brisent tout, lorsque ces paysages aimés sont dévastés, que reste-t-il ? L'exil !

A travers des personnages qui s'entrecroisent, Antoine Sabot fournit un récit poignant des catastrophes à venir. Les paysages sont bien détaillés, la sibérie, New York, l'Ouest américain...
Et une place centrale est accordée aux chevaux, comme des personnages secondaires qui ornent le récit.
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Ce texte peut être qualifié de dystopie écologique, mais peut être que ce n'est pas si éloigné de nous. Nous avons en Gironde, connu l'été dernier des grands incendies et cela devient malheureusement courant dans certaines régions du Monde.
Trois personnages, trois pays et un point commun, le feu. Des incendies "naturelles", mais aussi l'incendie utilisée comme arme de guerre et de conquête de territoire.
Aux États-Unis, Virginia est éleveuse de chevaux. Elle est une rescapée du premier « méga-feu » à avoir rasé la ville entière de Paradise quinze ans plus tôt. Après l'évacuation des habitants et la dislocation de sa famille, elle est à la recherche de son père qui les a abandonnés à l'époque dans une Californie aujourd'hui ravagée. Elle décide prendre la route et d'aller essayer de retrouver son père.
Au coeur de la Sibérie, Ianov, ancien soldat revenu d'Ingouchie parti s'isoler dans une ferme que les flammes viennent de détruire, emmène sa jument réchappée et blessée pour son dernier voyage. Au fil de ce chemin, les rejoignent des animaux jusque-là sauvages. Avec eux Ianov réinvente son humanité, mais la folie des hommes le rattrape .
Au Kurdistan, Asna et Olan combattent la politique de la terre brûlée des terroristes et quand leur dernier champ de blé disparaît, face à la méfiance cruelle des villageois, ils finissent par fuir.
En même temps, des prises de conscience voient le jour et des jeunes essaient d'alerter leurs parents et des mouvements se créent.
Ce texte nous entraîne dans les flammes, dans les cendres, avec des portraits de personnages, touchants et qui essaient de continuer, d'aller de l'avant. Des scènes restent en mémoire après la fin de la lecture, des scènes terribles de saccage par le feu, de violence mais aussi beaucoup de poésie face à la nature, aux animaux.
Ce roman nous questionne, nous interpelle, nous touche, nous bouleverse et nous fait réfléchir sur le futur de notre planète et ce que nous laissons faire et ce que nous pourrions encore essayer de faire.
Un auteur dont je vais continuer à lire les textes.
#LeGrandIncendie #NetGalleyFrance
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Dans un futur assez proche, les méga-feux ravagent la planète. de trois coins du monde (Est américain, Sibérie, Syrie), trois personnages vont converger (on ne sait pas vraiment pourquoi) vers New-York pour un final en forme d'espoir qui paraît un peu dérisoire face au sujet. Les mégapoles et la solidarité des perdants comme solutions à cet avenir de cendres et de fumées ?

Des ficelles narratives un peu grosses (notamment les trois récits alternés), une bonne volonté certaine, quelques visions qui emportent (en Sibérie cette fantastique horde d'animaux traînée un homme cassé et qui se délite peu à peu) ainsi que pas mal de clichés, font de ce livre un objet un peu bancal qui n'a pas emporté mon enthousiasme.
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