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EAN : 9782746753303
424 pages
Autrement (12/02/2020)
3.5/5   10 notes
Résumé :
À Hérakleion, une île grecque bercée par les mondanités, l'hégémonie d'un petit groupe de diplomates est contestée. Julian, jeune héritier de la famille Davenant, restera-t-il fidèle aux intérêts des siens ? Ou bien se ralliera-t-il aux habitants de l'île voisine, déterminés à acquérir leur indépendance ? Sans oublier qu'Eve, son impitoyable amante, pourrait bien jouer un rôle décisif et troubler certaines alliances.

Au moyen d'un jeu de miroir subti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Une île grecque, imaginée de toutes pièces par l'auteur, durant la guerre d'indépendance sert de décor dans lequel évoluent différents diplomates. le personnage principal Julian, fils d'un diplomate élevé selon les normes britanniques de l'époque dans le meilleur collège anglais, est amoureux de sa cousine Eve.

L'histoire qui se déroule dans un paysage de carton-pâte peut apparaître artificielle et futile pour qui ignore que ce roman à clefs est autobiographique.

L'activité professionnelle de Julian correspond en grande partie à celle qu'exerça l'époux de Vita Sackville-West, Harold Nicolson, un diplomate connu pour son engagement pour la cause de la Grèce. Les noms ne sont pas dus au hasard. Julian était le surnom que Vita Sackville-West s'était choisi lorsqu'elle se faisait passer pour un homme et l'auteur nous décrit ici sa passion pour Violet Trefusis. Les deux femmes avaient fui durant quelques mois l'Angleterre pour vivre leur amour. Cet événement créa un scandale. Vita Sackville-West accepta que le roman ne paraisse pas en Angleterre sous la pression de sa mère qui trouvait l'autoportrait trop évident. Il ne fut publié de manière posthume qu'en 1973 par son fils Nigel Nicolson.

Vita Sackville-West s'étale sur le contexte, les relations entre les différents personnages qui se révèlent tout à la fois attendues et factices. Dans une toute dernière partie, elle nous offre quelques belles pages sur l'amour, un amour fou qui lie temporairement Julian et Eve. Ces pages qui décrivent la passion partagée m'ont fait vibrer.

Plus de cent ans se sont écoulés depuis les événements relatés, et malgré ce que l'on peut en dire, ou croire que notre société occidentale moins moralisante se soit « libéralisée », je ne suis pas sûre que la situation ait beaucoup changé.


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Reconnue comme une des auteurs phares de la littérature britannique du début du XXème siècle,notamment pour avoir été l'amie- et même l'amante et la muse, on dit aussi qu'elle a été l'inspiratrice du roman Orlando- de l'immense Virginia Woolf. dont elle aurait inspiré Orlando

ON avait découvert Vita Sackville-West: en 2014 avec la réédition de son roman Infidélités - ainsi qu'avec le film Vita et Virginia sur leur relation quelque peu ambigüe.

C'est une autre réédition d'un de ses romans, très longtemps interdit, le Défi- en anglais Challenge- qui nous la remet sur le devant de la scène littéraire en ce printemps confiné 2020.

Vita Sackeville-West était visiblement connue pour être une auteur spécialiste des affres de la passion et des sentiments amoureux, et c'est une autre de ses maitresses célèbres qui apparait ici dans ce roman, Violet Trefusis, qui a écrit ce Défi avec elle sans qu'on sache vraiment qui a écrit quoi.

Ecrit en 1918 et édité en 1924 le Défi, n'ayant été publié en Angleterre qu'en...1973 après un demi-siècle de censure, après avoir longuement mis à mal les conventions sociales de l'aristocratie britannique du début du XXe siècle.Epuisé en France pendant 25 ans, les édtions Autrement qui ne cessent de réhabiliter l'oeuvre de cette grande romancière le remettant à l'honneur avec une belle préface de Nigel Nicholson, le fils de la romancière, écrit en 1973 au moment de la fin de la censure du roman.

Cet intense portrait d'un amour fou entre deux aristocrates, Julian et Eve, personnages miroir de la romancière dans un décor d'iles grecques paradisiaque est terriblement autobiographique et démontre avec force et de facon implacable le talent plein d'acuité et de de pertinence de cette grande romancière.

Un roman à clef comme une ode à l'amour libre à redécouvrir sans hésiter dès à présent !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Alléchée par l'annonce d'un roman censuré pendant près de 50 ans, d'une histoire pleine de subtilité, de double sens, le tout sur fond d'îles égéennes...plus dure fut la chute.
Je crus au départ à une évocation de la vie festive et vide des diplomates et autres colons ou grands propriétaires et de leurs "charmantes" épouses...à la Scott F.S. Fitzgerald ou à la Dawn Powell.
Raté.
J'espérais alors tomber dans du Jane Austen, sentiments tourmentés mais passionnés.
Re-raté.
Au bout du compte ce livre est une déception...bien écrit mais éminemment énervant.
Pourquoi donc situer l'intrigue dans une Grèce de pacotille ou l'auteur n'a jamais mis les pieds et cela se voit ?!
Pourquoi tant de clichés sexistes (une héroïne-poupée futile, un héros qui oublie vite sa révolution et l'aime dans ce rôle de "rose sous cloche")? de la part d'une auteure qui écrivit cette histoire d'amour en transposant son propre amour interdit pour une autre femme mariée, c'est un comble !
Et pourquoi cette passion est-elle mêlée à une révolution d'opérette ?

En fait c'est cela...le tout ressemble à une opérette : de jolis tableaux collés les uns aux autres. On crie, on court, on tire, on aime...et de beaux chants tentent de faire oublier les incohérences de l'histoire et la faiblesses des dialogues parlés.
Bref, seules de belles tirades et une jolie plume m'ont obligée à aller jusqu'au bout.

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Assez déçue.

Derrière le scandal, finalement il ne reste pas grand chose de l'histoire de Vita Sackville-West et Violette Keppel.

Les personnages sont assez stéréotypés, même si la culture des "élites" étrangères est bien décrite, ainsi que leur hypocrisie, c'est peu satisfaisant à lire (pour moi).

Disons que ce n'était pas ce que j'attendais après avoir lu quelques autres livres de Sackville-West.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ils vivaient un incroyable amour. Julian avait montré peu d'empressement, mais Eve, de toute la force de sa nature, s'y était jetée passionnément : elle exigeait à présent la récompense de sa patience, elle réclamait ce qui lui était dû. Elle était heureuse de larguer des entraves qui, même si elle avait toujours tâché de les ignorer, la tourmentaient néanmoins de leur présence latente. Elle pouvait enfin s'abandonner pleinement à sa certitude de ne vivre que pour et par l'être aimé dans un monde de beauté où la matière était exclue. Dans un tel rêve, une telle solitude, leur tendresse l'un pour l'autre augmentait comme par magie. Eve révélait à Julian toute sa différence, toute sa singularité. Leur intimité donnait à Julian l'impression à la fois heureuse et terrifiante de vivre auprès d'un enfant des fées, un être d'un autre monde, égaré par des hasards. Ni les principes moraux ni les tendresses humaines n'avaient pour elle de sens. Ils étaient embrasés par la flamme destructrice de leur idéal. Il savait désormais qu'elle avait vécu à l'écart de tout, n'ayant avec ce qui l'entravait que ses rappports futiles.
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Eve, l'enfant qu'il avait connue, mystérieuse, passionnée, parfois embarrassante, qui lui avait écrit des lettres enfantines à propos de n'importe quoi et dans lesquelles se mêlaient toutes les langues, des lettres d'une imagination débordante, abondamment illustrées, se transformant parfois en poèmes étranges et illisibles, Eve, avec ses passions sans espoir, ses passions sans limites, Eve était devenue une femme, presque un brasier. Il avait été amusé, mais aussi blessé, de la trouver ainsi changée.
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"Elle errait dans la pièce, se rasseyait, puis se relevait encore et passait sans cesse sa main sur son front, ou la pressait à la naissance de sa gorge.Le ciel était sans lune et seules les étoiles brillaient au-dessus des gouffres de la mer. Elle apercevait la longue bande de petites lumières d’ Hérakleion et le fanal rouge au bout de la jetée.Elle entendait les cris au loin et, parfois un coup de feu .Le lit était défait. Elle ne portait que son châle espagnol, jeté sur une longue chemise de nuit . Ses cheveux, en tresse épaisses, pendaient."
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Un homme et une femme, nonchalamment accoudés à la balustrade, regardaient le flot régulier des invités gravir le somptueux escalier. C’était l’été, la femme avait les bras nus, et le marbre de la balustrade lui semblait de glace. Sans cesser de lui murmurer à l’oreille anecdotes et commentaires sur les uns et les autres, son compagnon la regardait avec admiration et songeait que, malgré la quarantaine, avec son diadème et ses larges rangs de perles retombant sur sa gorge, elle n’avait rien à envier aux plus belles femmes de Londres, qui étaient venues pour ce bal. Il jugeait que sa beauté et son maintien s’accordaient parfaitement à l’opulence de cette demeure, aux lumières, à la profusion des fleurs et à l’orchestre qu’on entendait jouer dans un salon à l’écart. Une fois de plus, la pensée que cette femme, s’il le lui demandait, pourrait illuminer sa maison de sa présence et ajouter son nom au sien, déjà célèbre, lui traversait agréablement l’esprit. Il songeait avec plaisir qu’il ne tenait qu’à lui de lui accorder cet honneur.
Vain comme il l’était, il était persuadé d’être le seul à pouvoir accorder quelque honneur que ce fût.
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Puis, se souvenant qu'Eve était de l'expédition, il sourit en lui-même et se sentit mieux. Elle arriverait, tout d'abord silencieuse, discrète, boudeuse, peut-être. Puis petit à petit, le philtre de leur intimité prendrait de nouveau possession de lui, et un seul mot, un seul regard, les unirait, tout le mystère de leurs relations renaîtrait, un mystère dont, il le savait fort bien, elle avait été l'organisatrice. Un mystère fait de plaisanteries fantasques, dont ils avaient tous les deux le secret. Son esprit d'invention lui donnait au suprême degré l'art de tisser cette sorte de toile, subtilement, pensant moins qu'elle ne voulait bien dire, disant moins qu'elle ne pensait. Elle avait l'art de toujours faire des promesses et de repousser chaque fois l'instant de les tenir.
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Videos de Vita Sackville-West (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vita Sackville-West
Je te dois tout le bonheur de ma vie: Virginia & Leonard de Carole D'Yvoire aux éditions Livre de Poche
« Bloomsbury m?enchante, il est la vie même. » Dans un récit inédit, vivant et abondamment illustré, Carole d?Yvoire raconte les premières années et la rencontre de deux êtres fascinants : Virginia Stephen et Leonard Woolf, dont l?union sera symbolisée en 1917 par la naissance de la maison d?édition Hogarth Press. Sont ainsi célébrés dans ce texte émouvant une période activité artistique foisonnante et ceux qui, face au tragique, choisissent l?affirmation de la vie, d?une « vie intense et triomphante ». Inclus : des extraits de lettres, une nouvelle de Virginia Woolf et une nouvelle inédite de Leonard Woolf.
https://www.lagriffenoire.com/98459-divers-litterature-je-te-dois-tout-le-bonheur-de-ma-vie.html

Virginia et Vita de Christine Orban aux éditions Livre de Poche
1927. Virginia Woolf vient de publier La Promenade au phare. Elle vit une passion tourmentée avec Vita Sackville-West dont le célèbre château paternel de Knole se situe tout près de Monk's House, la modeste demeure de Virginia et de son époux, l'éditeur Léonard Woolf. La fascination qu?elle ressent pour Vita, l'abîme entre sa vie bohème et le faste de l'excentrique aristocrate vont donner naissance à l?une de ses ?uvres maîtresses, Orlando. Dans Virginia et Vita, où tout est dit de la passion et de la jalousie, Virginia Woolf est à son tour transformée en personnage de roman. Christine Orban évoque avec subtilité la complicité de deux femmes exceptionnelles, puissantes et fragiles qui conjuguent à leur manière amour et création littéraire.
https://www.lagriffenoire.com/6842-divers-litterature-virginia-et-vita.html
Vous pouvez commander Je te dois tout le bonheur de ma vie: Virginia & Leonard et Virginia et Vita sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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