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EAN : 9782072648526
288 pages
Gallimard (07/01/2016)
4/5   8 notes
Résumé :
Poitevine ou américaine, mais tout autant jardin ou même espace urbain parisien. Cette saisie globale de l'espace se double d'une attention particulière au détail : l'oeil s'arrête sur le vert d'un pré ou " des coins de nature où l'autrefois se défait " ; ce peut être aussi un objet particulier, une " pomme troche " par exemple, qui va enclencher le processus de mémoire, l'évocation d'autres lieux, une réflexion sur le temps, ou le développement d'une résonance affe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Si je voulais le caricaturer, je dirais que la poésie de James Sacré est de la poésie de maison de retraite, mais je l'aime trop pour cela. S'il n'y a nulle volonté de façonner l'environement dans sa poésie, exclu le travail commun aux hommes, c'est qu'il s'agit quelque peu d'une poésie méditative. Pas de grands projets à imprimer au monde.
Minimaliste dans l'intention. Des maisons, des prés, une ferme, des bribes d'architecture, le paysage revient souvent mais reste sensiblement le même, universel et pas toujours localisé, comme un motif à travailer et à mélanger à de l'absolu.
Ajoutez une touche de bleu -qui revient beaucoup - et James Sacré décline des thèmes qui lui sont chers : la mémoire, l'absence, la mort, le bonheur et le coeur, le silence encore. "Je mélange l'insignifiance avec les mots, j'aime que ça fasse un poème".
On pense un peu à Ponge, dans l'humilité et l'intimité à dire les choses.
Alors, James Sacré, artisan, mais aussi blanchisseur - "Je vois bien que je m'empêtre dans telles tournures /Tout comme déplié replié drap poème j'en recherche l'envers et l'endroit" - et même bûcheron : " tout ça autant de poèmes qu'on aligne ça fait / comme quand on [illisible, mes notes] du bois en hiver qu'on met les branches à mesure."
Et presque toujours ses poèmes gigotent de questions sur "la vrai raison d'être du poème".
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
FIGURE 42.


Extrait 2

Dans le prolongement de l’automne en ce pays de la Nouvelle-Angleterre
la couleur étonnamment rouge des feuillages
ça ressemble d’une façon à la fois emportée et mesurément satisfaisante
le plaisir d’aujourd’hui avec
des visages qu’on a aimés les joues le cœur en désordre à travers les buissons
où je me souviens mal quelle invention d’enfant que ça consistait à jouer à la
 vache et au taureau
avec des fruits d’églantier
un peu au loin on voit les tuiles du village
la campagne autour c’était plus modérément coloré en automne
mais justement dedans
ces quelques détails vifs ça préparait le plaisir à maintenant connaître
la splendeur à la fois tendre et obscène dans le rouge comme un cœur
 de ces arbres américains.
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FIGURE 42.


Extrait 3

Pour vraiment parler précisément de ces maisons que j’aime il faudrait mettre ensemble
ce que le cœur en peut dire à travers des souvenirs et des leurres pour mal oublier d’autres rouges
avec des livres des reproductions qui montrent le détail de leur construction
c’est pareil en somme pour tout et tel visage par exemple qu’on aime
sa présence est autant l’ensemble des gestes mal précis qu’on le voit faire au loin
autant une photographie dessus son sourire immobile est la solitude et le silence du monde
que parfois soudain le mouvement de ses vêtements de ses lèvres dans l’espace alors confus que le désir et les yeux bougent ;
les maisons coloniales de la Nouvelle-Angleterre quand on les imagine au loin on mesure
entre les mots qu’on a pour penser à elles
et la vraie couleur que ça fait leurs arbres grands devant et leur pelouse
exactement la distance douloureuse et tendre qu’on met avec un poème
entre un cœur on s’en souvient mal et des mots qu’on voudrait battants.
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FIGURE 42.


Extrait 1

C’est probablement assez vain de vouloir parler de ce paysage
dans l’ouest du Massachusetts que c’est des maisons de style colonial
peintes blanches et noires le plus souvent avec
une sorte de portique devant ou simplement une forme en triangle
au-dessus de la porte quand on s’approche on voit mieux
les détails naïfs et fins de l’ouvrage dans le bois
autour une étendue d’herbe fait que c’est toujours très propre
et les dimensions de la pelouse ça arrive que c’est comme un pré entier
avec un orme ou des érables volumineux dans l’espace de la saison
tout ça que je voudrais dire comme un souvenir commun à ce poème
 et au plaisir d’un improbable lecteur
c’est je comprends bien pas la peine que ça bouge peut-être les mots
 je voudrais
que ça ouvre entre l’idée qu’on a habituellement d’un pré
et la façon de penser avec son cœur au mot maison
un espace autrement, qu’à la fois le mal connu et la familiarité
 s’y mêleraient dedans.
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Vidéo de James Sacré
James SACRÉ – Surpris par la Poésie (France Culture, 2003) L’émission « Surpris par la Poésie », par Frank Smith, enregistrée dans la Petite Salle du Centre Georges Pompidou, diffusée le 23 mai 2003 sur France Culture. Invités : François Boddaert et Bruno Di Rosa.
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