Neon Genesis Evangelion, tome 1 : L'ange, l'assaut

Ce qui pourrait être des qualités, se retrouve aussi bien être des défauts. La complexité même du sujet et la facilité avec laquelle le mangaka la traite peuvent paraître déroutante. La fin du monde qui est la trame de l'histoire entraîne une réflexion presque obligatoire du lecteur. Ce n'est pas sans déplaire, certes, mais cela peut diminuer l'attrait premier du manga. Certains passages sont pesants à lire et même quelque fois à comprendre. On a souvent l'impression de n'être qu'un spectateur (ce qui est le cas) qui est plongé dans un monde tout à fait inconnu. Mais c'est sans compté sur la richesse même de l'ouvre. Les personnage sont attachants même les plus durs. Ils ont tous un lourd secret qui reste un mystère qui fascine et en même temps qui irrite. Nous n'arrivons pas à percer la complexité de leur psychologie et donc nous n'arrivons pas à nous identifier aux différents personnages. Mais c'est aussi ce qui fait leur force.

Quand au graphisme, il est tout simplement sublime. Comme la plupart des manga, la version papier est beaucoup plus riche que son adaptation télévisuelle, sur le plan artistique mais aussi scénaristique. L'auteur ne se préoccupe pas vraiment du lecteur. Il est malmené dans cette histoire incroyable et l'espoir d'un futur heureux lui est presque interdit. Faut-il être maso pour s'aventurer dans une telle épopée, je ne pense pas. Réaliste est plus approprié.

Dernier petit défaut, le temps de parution. Si les deux derniers tomes sont sortis à un an d'intervalle, il aura bien fallu trois ans, pour les voir débarquer chez nous ! Mais là encore, si la qualité est de mise, ce petit défaut peut très bien être une qualité