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EAN : 9782737359750
160 pages
Editions Ouest-France (11/10/2013)
3.6/5   15 notes
Résumé :
Le Moyen Age est souvent considéré comme une période durant laquelle règnent la violence et la peur. Qu'en est-il réellement ? Peut-on à ce point généraliser ? En tentant de répondre à cette question et d'apporter quelques nuances à ce tableau, l'auteur propose une approche originale de cette période dont les préoccupations nous sembleront, parfois, étrangement familières.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le moyen âge est particulièrement fantasmagorique pour les hommes modernes. Il est souvent considéré comme un âge sombre où régnait violence, superstitions, et peur.
Ce livre passionnant a le mérite de tordre le cou à certaines idées reçues sur cette longue période de notre histoire.
Sur certains points, La peur au moyen-âge est très spécifique à cette époque. L'homme du moyen-âge vit dans une société où tout est régi par Dieu. le bon et le mauvais. Il est source de toutes choses : la peste qui ravage, l'enfant qui meurt inexplicablement, la comète qui brille dans le ciel, les récoltes abondantes… le hasard n'existe pas. Tout a une cause divine, y compris et surtout l'inconnaissable.
Si, de nos jours, la mort est cachée comme chose honteuse, l'homme du moyen-âge vit en revanche avec elle. La frontière entre la vie et la mort est si floue qu'on peut très bien tailler une bavette en pleine nuit avec un revenant sans être pris pour un fou furieux (à ce propos, savons-nous exactement ce qu'est la nuit noire ?). La mort n'inquiète pas outre mesure. En revanche, ce qu'il se passe après effraie au plus haut point. C'est qu'il s'agit d'échapper aux tourments de l'enfer, et à la punition divine ?
Pluie, froid, soleil, animaux dangereux (le cochon qui divague dans les ruelles de la cité, le loup qu'on peut rencontrer à l'orée des bois) : ses rapports avec la nature étaient sans filtre. Elle n'était pas encore totalement domestiquée, vaincue, et pesait fortement sur l'existence de l'homme du moyen-âge.
D'autres peurs au contraire pourraient nous sembler familières : la peur de la maladie, de la guerre, du déclassement individuel et collectif, de l'étranger ou de celui qui n'est pas comme les autres. Notre peur de la fin de notre monde (accident nucléaire ou dérèglement climatique) se nourrit des mêmes angoisses diffuses que la peur de l'Apocalypse, avec sa part de vérités et d'outrances.
Au fond, nous ressemblons par bien des points à nos aïeux du moyen-âge, à cette différence près : nous n'avons pas cette résignation si profondément ancrée en eux, car tout, ou presque, vient du divin.
Un excellent ouvrage de vulgarisation accompagné de superbes illustrations.
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Ouvrage pointu mais très accessible et surtout illustré de très nombreuses reproductions qui, en elles-mêmes sont une véritable découverte quant à leur originalité, leur beauté et leurs qualités narratives parfois étrangement proches de nos bandes dessinées.
L'auteur a essentiellement recueilli les articles d'historiens établis nous donnant parfois quelques essais d'interprétations qui ne m'ont pas forcément paru étayés.

Pas si simple d'évoquer la peur sur une période aussi longue que celle que nous appelons « moyen-âge », soit près de mille ans. Tout a changé et plusieurs fois...
Et puis comment comparer la même peur à cette époque et de nos jours ?

Deux grands registres :

Les peurs communes à ces deux époques :

Prenons l'exemple de l'incendie si fréquent lorsque de nombreux foyers existaient sous le même toit et lorsque ces mêmes toits s'approchaient dangereusement par les encorbellements. Ces incendies si communs pouvaient briser des familles entières les précipitant dans la misère en quelques instants.
De nos jours armés du risque zéro qu'est ce qu'un incendie ? Un risque presque mineur. Lorsqu'il arrive très exceptionnellement, la société prendra en charge, l'assurance mettra la main au porte monnaie...

Idem pour l'accident du travail: Même si la solidarité de corporation existait, que devenait un amputé, un estropié ?

Nous y apprenons encore que la peur du chômage existait déjà avec une première révolution que fut le moulin à eau et les situations de monopole qu'il entraîna.

Autre registre :

Les peurs qui étaient bien présentes et ne le sont plus aujourd'hui :


Ainsi, les invasions barbares, lorsqu'elles étaient violentes, terrifiaient bien sûr.
L'homme du moyen-âge redoutait tout autant les guerres incessantes puis les raids des grandes compagnies constituées de mercenaires désoeuvrés, l'inquisition et ses délires.
De même pour la nuit. L'homme du moyen-âge vit une obscurité bien plus noire et inquiétante que la notre. Aussi est-t-elle propice a toutes les craintes et à tous les dangers maléfiques ou bien réels.


Mais une des peurs les plus grandes et durables fut celle des grandes épidémies dont celle de la peste qui liquida un européen sur trois !

Finalement la grande différence était la cause de ces peurs :

Tout étant volonté divine. L'incompréhensible, le néfaste n'était que le résultat de la colère de Dieu.
Et c'était bien le courroux de Dieu que l'homme du moyen-âge redoutait.
La peur suprême n'est pas dans le cours de la vie, mais bien dans celui de la mort. Cette peur était celle de l'enfer.

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En gros ça parle de :

Des motifs de peur au moyen âges et il y en avait, des plus prosaïques (le cochon) aux plus ésotériques (diables, sorcières etc.)

Mon avis à moi que j'ai :

Si l'iconographie est belle, bien pensée même si un peu mal traitée par l'édition (ceci dit le livre est à moins de 30 euros, on ne peut pas non plus attendre des miracles), le texte, lui, me laisse dubitatif. Mi chair, mi poisson il hésite entre une vraie analyse universitaire (notamment en croisant des sources littéraires pas si courantes même chez les lettrés) et le simple catalogue avec des images pour amuser le chaland (après tout OUEST - FRANCE édition ce n'est pas les PUF ). Alors au milieu d'infos d'intérêt divers (et d'analogie parfois un peu faciles) il rappelle aussi la durée réelle du moyen âge et casse donc les habitudes de pensée que nous avons lorsque nous considérons cette période comme un tout... de mille ans ! ( il s'étend de 476 à 1492 quand même, il y a donc un monde entre le début et la fin de cette période). Au final je ne sais donc pas trop quoi en penser... Disons simplement qu'on passe un bon moment et que cela donne furieusement envie de lire le "Roman de la rose" ce qui au fond n'est déjà pas si mal.
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Samuel Sadaune n'est pas historien mais n'en est pas moins passionné par la période médiévale. Il n'en est pas non plus à sa première publication sur le Moyen-Age. Il nous livre ici un ouvrage à la fois exhaustif et synthétique sur les peurs durant cette époque à l'imagerie et l'imaginaire souvent sombres pour le grand public. C'est d'ailleurs au grand public qu'est davantage destiné ce livre.


L'auteur y expose de manière très accessible mais néanmoins complet les différentes peurs dominants les hommes ayant vécu dans cette large fourchette temporelle (près de 1000 ans) que constitue la période médiévale. Abondamment et joliment illustré, ce petit livre nous fait passer un agréable moment de lecture. le lecteur averti n'apprendra pas grand chose mais pour les autres, « La peur au Moyen-Age » constitue une bonne entrée en matière.


Un documentaire fort sympathique sur un sujet qui l'est tout autant. A lire.
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Voici un ouvrage qui m'est paru facile d'accès. À l'image de son introduction, l'auteur fait preuve d'humilité et de prudence (ce qui est assez rare pour un ouvrage d'histoire je trouve). Il explique les difficultés de parler d'histoire et relativise la fiabilité des sources.

C'est une lecture qui permet de questionner les illustrations d'époque (le livre en regorge) et les textes qui nous sont parvenus, sources d'analyse, mais pas obligatoirement représentatifs d'une façon de penser au Moyen-Âge.

Samuel Sadaune nous apprend à nous méfier des idées reçues concernant l'époque médiévale et nous présente une période moins violente et abominable qu'on le pense. Les faits historiques et autres documents parvenus jusqu'à nous étant partiaux et auxquels s'ajoutent les déformations liées à l'écoulement du temps.

C'est donc un livre qui s'adresse au plus grand nombre et qui peut servir d'introduction pour aller plus loin. Il me donne l'envie de lire un autre volume du même auteur « le fantastique au Moyen-Âge ».
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le Moyen-Age est violent comme l'est le XXIème siècle. Il se déroule des scènes, des évènements horribles, et en même temps, ceux-ci ne représentent pas la norme. Il y a des procès, des tentatives de conciliation, des négociations, toutes sortes de démarches familières et codifiées qui tendent là aussi à prouver que la discussion est considérée généralement comme meilleure solution que la violence. Celle-ci est donc rejetée, discréditée. Une bonne conciliation, une bonne paix, sont apparentées au bon duc, au bon roi. Règne bien celui qui règne en paix.
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Le moyen âge est souvent considéré comme une période durant laquelle règnent la violence et la peur. Qu'en est-il réellement ? Peut-on à ce point généraliser?
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