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EAN : 9782708707337
252 pages
Editions Présence Africaine (01/03/1988)
3.56/5   33 notes
Résumé :

Le roman se passe à Saint-Louis-du-Sénégal durant l'époque coloniale. Il raconte une courte période de la vie de Nini : sa rencontre avec un Blanc qui lui promet le mariage.

" Nini est l'éternel portrait moral de la mulâtresse, qu'elle soit du Sénégal, des Antilles ou des deux Amériques.

C'est le portrait de l'être physiquement et moralement hybride qui, dans l'inconscience de ses réactions les plus spontanées, cherche tou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce roman Sadji explique la vie dune jeune saint louisiene ki est partie a la recherche de profil dan la ville ....
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J'ai découvert Abdoulaye Sadji en lisant Maïmouna et j'avais surtout aimé le portrait de cette petite campagnarde de la région de Louga, jouant avec sa poupée, découvrant l'adolescence. La deuxième partie, se déroulant à Dakar, de la jeune fille admirée, séduite et abandonnée m'avait moins plu.

Le portrait de Nini la mulâtresse de Saint Louis est très différent. L'auteur raconte l'histoire de cette jeune dactylo, dans l'administration coloniale qui a pour principal atout - croit-elle - sa peau claire et ses yeux bleus qui la feraient passer pour une blanche. Son unique souci : séduire un Français de France et s'en faire épouser. Il semble que l'auteur n'ait aucune sympathie pour son personnage, aucune tendresse. Il pousse jusqu'à la caricature le portrait de cette écervelée, séductrice, superficielle.

Dès l'introduction, l'auteur annonce :

"Nini n'est pas, comme d'aucun le pensent, un acte d'accusation qu'expliquerait une déception amoureuse de l'auteur.

Nini est l'éternel portrait moral de la mulâtresse, qu'elle soit du Sénégal, des Antilles ou des deux Amériques. C'est le portrait de l'être physiquement et moralement hybride qui, dans l'inconscience de ses réactions les plus spontanées, cherche toujours à s'élever au dessus de la condition qui lui est faite, c'est à dire au-dessus d'une humanité qu'il considère comme inférieure mais à laquelle un destin le lie inexorablement."

Ce parti pris critique ne rend pas l'héroïne sympathique. Il s'inscrit dans l'ordre raciste qui régnait alors au temps de la colonisation. Nini est encore plus raciste que les colons, elle renchérit toujours sur les critiques des Africains, qu'ils pourraient porter (et qu'ils ne portent pas, d'ailleurs, le plus souvent). Elle feint d'ignorer le wolof et les traditions africaines et étale une culture française qu'elle n'a que très superficiellement acquise. L'auteur détaille la société de Saint Louis en catégories hiérarchisées d'après la couleur de la peau, Français de France, mulâtres de 1ère, 2ème, 3ème catégorie, Noirs.

J'ai eu du mal à identifier l'époque où se déroulait le roman. La grand mère, la Signare, la présence d'esclaves - enfants - dans la maison me laissait supposer un passé lointain. Un détail dans une conversation m'a détrompée : il est question de la guerre de Corée. l'histoire se déroule donc dans les années 1950.

Dans la deuxième partie du roman, les puissances tutélaires africaines font leur apparition. La grand mère et la tantes, signares bigotes qui vont à la messe chaque jour, pour attacher Nini à son amant français ont recours à un marabout. Marabout,djinnes et Ravannes (esprits) font leur apparition ainsi que les grigris.

"mais grandes sont les difficultés que rencontreront les "Ravannes" pour envoûter Martineau. Car les Blancs résistent fort bien à l'action des forces occultes des Gé ies tutélaires de l'Afrique...."

Quand la grand mère tombe malade on fait revenir le marabout:

"on ne peut rien affirmer après une prière, serait-elle la plus fervente. D'autre part la rancune des esprits de votre famille noire remonte à bien trop loin pour qu'une clémence qui leur serait demandée fût obtenue immédiatement."
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Saint-Louis du Sénégal, charmante petite ville coincée entre 2 bras du fleuve Sénégal et l'Océan Atlantique.
Le roman raconte une période de la vie de Nini, jeune métisse comme il en existe tellement en Afrique, aux Antilles, en Amérique.
Elle est descendante d'une Signare. Une Signare est une femme noire de colon, ce dernier souvent riche et/ou aristocrate, ayant fait bénéficier son épouse de ses biens et de sa position sociale avant de rentrer en Europe….seul.
Dans les années 1950, malgré quelques velléités d'indépendance, le pays est toujours sous régime colonial.
Nini exerce l'emploi de commis dactylo pour une entreprise française. Son obsession, le but de sa vie, est de se faire épouser par un « toubab », un Européen blanc.
Plus blanche que la plupart de ses copines métisses, ce qui la comble d'aise, elle adopte les expressions des Blancs, leur langage châtié, mange comme eux, les imite dans leurs attitudes, étale son savoir sur Paris, la France, la vie occidentale glané dans quelque magazine pour expat'.
Dans ses efforts pour ressembler à ce qu'elle n'est pas, elle fait assez précieuse ridicule, il faut bien le dire.
Mais en même temps, elle a des côtés attachants et son charme ne laisse pas indifférent l'un de ses collègues de travail français, Monsieur Martineau. Ça commence par des parties de tennis, et dieu sait où ça se terminera…..
Justement, à propos de dieu, la grand-mère et la tante de Nini sont très bigotes, vont à la messe tous les jours où elles s'adressent à tous les saints pour tenter de forcer le destin de leur petite-fille et nièce; elles ont même recours à un marabout qui tente de convaincre les djinnes et les ravannes (esprits) d'envoûter Martineau afin de lui faire promettre d'épouser la jeune métisse.
Celle-ci ne croit pas à l'action des marabouts et en veut à ses tutrices : conflit de génération, perte des traditions….
Et il y a bien d'autres points de divergences, malgré le respect ancestral dû aux ainés dans la société africaine : par exemple, jamais Nini n'accepterait l'aide et encore moins les avances d'un Noir, race qu'elle considère comme inférieure, alors que les générations précédentes sont plus enclines à la solidarité inter-tribale et interraciale.
Il faut dire que la catégorisation raciale est de mise ; elle se note particulièrement dans les contrats offerts dans les entreprises : emplois de catégorie A réservés aux Blancs ; B pour les métis à peau claire, C pour les peaux plus sombres d'pour les peaux noires.
Sans aucune considération pour les capacités du travailleur, ni pour ses efforts.
Si Abdoulaye Sadji se serait réjoui de savoir que des gens de race noire ont depuis lors pu accéder aux plus hautes fonctions, il aurait également constaté avec amertume que le bout du chemin vers l'égalité des chances, partout dans le monde, est encore bien long….
Son roman, dans un style rafraîchissant, coloré et humoristique, nous éclaire sur l'organisation de la société sénégalaise et africaine, sur la situation spécifique dans les colonies peu avant l' indépendance et sur l'intériorité hybride des métis.
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exellent roman
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C bien
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Le coeur a ces raisons que la raison ignore
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