Pour faire presque du deux en un je vous propose un point de vue de
Lucian Boia, qui pour une fois ne s'en prend pas à
Camil Petrescu : «[...] il [
Mihail Sadoveanu] devait honorer son statut officiel de premier écrivain du pays. le résultat est en 1949
Mitrea Cocor, histoire de parcours initiatique de ce paysan pauvre et opprimé qui découvre la conscience idéologique et l'engagement révolutionnaire ; le roman est conçu de manière si schématique et il est écrit si maladroitement qui n'est pas même étonnant qu'ait circulé la rumeur selon laquelle Sadoveanu n'en aurait pas été l'auteur – même si l'écrivain, en plus de ses chefs-d'oeuvre, avec sa massive industrie du livre, avait aussi donné des oeuvres de second rang. le roman fut en tout cas déclaré historique et étiqueté comme première oeuvre du réalisme socialiste dans la littérature roumaine. »(Les pièges de l'Histoire. L'élite intellectuelle roumaine page 346)
J'ajoute que le paradoxe de ce statut d'oeuvre officielle nous vaut aujourd'hui de trouver encore (bien qu'il faille payer le prix de la rareté) une traduction en français de ce court roman.