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EAN : 9782370550385
276 pages
Le Tripode (15/01/2015)
3.96/5   66 notes
Résumé :

« Un matin de printemps, deux amis, L'Adolescent et le Mathématicien marchent dans la rue ; le premier raconte au second une soirée d'anniversaire, à laquelle aucun des deux n'a assisté, mais dont le récit lui a été fait par un invité rencontré la veille.

Au cours de la promenade, ils croisent une autre connaissance, Le Journaliste, qui donne sa propre version des faits.

De ce prétexte extrêmement simple, l'Argentin Juan José S... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman de Juan José Saer (1986) est une expérience littéraire à nulle autre pareille. le Temps et la mémoire sont les thèmes du livre. Ce qu'il reste d'un événement et qui est sujet à caution. Ce qu'il reste c'est la glose, des commentaires, des interprétations qui ont pour la mémoire l'apparence d'une vérité.

Ce jour-là, cela devait être le 23 octobre 1961 mais rien n'est moins sûr, ce jour là dis-je Angel Léto sans trop savoir pourquoi, descend du bus au coin du boulevard, assez loin de son travail d'aide comptable et continue son chemin à pied dans l'avenue San Martin. Puis toujours par hasard, il rencontre le Mathématicien, bronzé et tout de blanc vêtu,y compris ses mocassins. Les deux jeunes gens n'ont pas grand-chose à se dire, a priori, n'est-ce pas ? Et pourtant ils se mettent à discuter pendant cinquante cinq minutes sur deux mille cent mètres, beaucoup moins longtemps soit dit en passant qu'il nous en faut pour parcourir le roman. Ils discutent au sujet d'un événement anecdotique. Ils glosent à propos de la fête d' anniversaire du poète avant-gardiste Washington Noriega à laquelle aucun des deux n'a assisté. le Mathématicien était en Europe pour des conférences et Léto n'avait pas été invité. Encore sous le coup de l'émotion provoquée par une phrase mystérieuse prononcée par sa mère le matin même, Léto écoute poliment mais d'une oreille distraite le Mathématicien frustré lui raconter ce que lui a rapporté le dénommé Bouton qui était à la fête. Au premier tiers du livre, à la fin des sept cents premiers mètres, un autre personnage apparaît. Tomatis le journaliste accompagne les deux autres pour un temps. Il était à la fête et il raconte sa version. Mais peut-on s'y fier ?

Ce livre a une construction complexe mais pourtant très claire, grâce aussi à la traduction épatante de Laure Bataillon. Il est composé en trois parties (Les 700 premiers mètres, les 700 mètres suivants, les 700 derniers mètres) . A chaque fois des blocs de récits alternent : les propos des protagonistes ; ce qu'ils pensent mais qu'ils ne disent pas : les conjectures savantes du Mathématicien à propos de la fiesta d''anniversaire, celles de Léto au sujet des paroles funestes de sa mère, les interprétations des gestes et des propos des uns sur les autres, les souvenirs récents ou anciens de chacun d'eux ; le récit du narrateur omniscient : récits et commentaires sur les personnages principaux et secondaires, résumés toujours différents de la situation, sauts dans le futur tôt dans le roman qui nous permettent d'appréhender le contexte politique du livre, de rendre le récit tragique et les personnages touchants.

Cette construction savante et géométrique du récit épouse le plan en damier, entre ombre et lumière du boulevard. L'écriture est sinueuse comme notre mémoire, pleine de digressions drôles ou dramatiques, d'interrogatives malicieuses, d'évocations lyriques d'instants avec de gros plans sur des détails ou des gestes que le temps a engloutis.

Merci beaucoup Eduardo (Creisifiction) de m'avoir fait connaître ce grand écrivain argentin.
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Les éditions le Tripode republient en janvier 2015 ce roman de Juan Jose Saer en reprenant son titre original (Glosa), dans la traduction originelle exceptionnelle de Laure Bataillon, un roman qui réussit la prouesse, à partir d'un événement anecdotique qui constitue le coeur du récit - une fête d'anniversaire -, à dire la fragmentation du réel, la fragilité de l'expérience humaine, dans un récit où tout est mouvement.

Le 23 octobre 1961, Angel Leto, sur un coup de tête, décide d'aller se promener en ville plutôt que de se rendre à son bureau. Il rencontre alors une vague connaissance, le Mathématicien. Tout en cheminant ensemble dans les rues, ils vont évoquer la fête d'anniversaire organisée pour les soixante-cinq ans de Washington Noriega, à laquelle ni l'un ni l'autre n'ont assisté, le Mathématicien étant alors en voyage en Europe et Leto n'ayant pas été invité.

Dans le mouvement de la promenade, au milieu de la circulation et de l'activité des rues, au récit initial détaillé de la fête d'anniversaire, relatée par le Mathématicien qui l'a entendu d'un dénommé Bouton, vont se superposer de nouvelles versions du même événement, la version d'un certain Tomatis, rencontré également ce matin-là, celle qu'un autre ami racontera au Mathématicien dix-huit ans plus tard dans les rues de Paris, cet événement n'étant finalement qu'un prétexte pour montrer que la vérité est toujours multiple et que le réel ne saurait être figé, alors que l'environnement, et les flammèches imprévisibles de la mémoire et des émotions viennent sans cesse assaillir les représentations humaines.

«Maintenant, depuis qu'ils se sont mis à parcourir ensemble la rue droite sur le trottoir à l'ombre, un nouveau lien, impalpable également, les apparente : les souvenirs faux d'un endroit qu'ils n'ont jamais vu, d'événements auxquels ils n'ont jamais assisté et de personnes qu'ils n'ont jamais rencontrées, d'une journée de fin d'hiver qui n'est pas inscrite dans leur expérience mais qui émerge, intense dans la mémoire, la tonnelle éclairée, la rencontre du Chat et de Bouton aux Beaux-Arts, Noca revenant de la rivière avec ses corbeilles de poissons, le cheval qui trébuche, Cohen qui remue les braises, Beatriz qui roule toujours une cigarette, la bière dorée avec un col d'écume blanche, Basso et Bouton bêchant au fond du jardin, ombres qui bougent confuses dans la tombée du jour et qu'ensuite la nuit engloutit.»

Rapporté par un narrateur distant, spectateur souvent ironique de ce que se joue, le roman se déploie, comme le flux de multiples courants de pensées, émotions et interactions qui s'entrecroisent, autour des différents récits de l'anniversaire, des incidents qui émaillent la promenade, et de la vie des protagonistes, révélant avec une infinie subtilité l'écart entre les événements et leurs représentations, les sensations de perturbation et de perfection fugaces qui se succèdent, et l'instabilité de la vie, permanente et chaotique dérive.

«Glose» est organisé en trois parties, découpage mathématique de la distance parcourue par les marcheurs (Les premiers sept cent mètres, Les sept cent mètres suivants, Les derniers sept cent mètres), qui donne l'illusion d'une promenade linéaire tandis que le roman, au fil des digressions sur le passé et l'avenir des personnages, s'assombrit en évoquant l'histoire de l'Argentine, la répression et la torture.

Construction littéraire parfaite et récit bouleversant, «Glose» est une joie et une expérience de lecture rarissime, comme le dit magnifiquement Jean-Hubert Gailliot dans la préface.
«Car attention, lectrice ou lecteur, l'objet qui est à présent entre tes mains appartient à cette infime minorité de livres capables, une fois qu'on les a lus, non seulement d'influer la suite de notre existence, mais de modifier rétrospectivement ce qu'on pensait avoir vécu «avant de les avoir lus». Jusqu'alors, peu de lectures avaient eu sur moi cet effet, et aucun avec cette force.»
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Véritable prouesse narrative, le roman Glose biaise son approche du Banquet de Platon et de l'Ulysse de Joyce et réussit une perspective littéraire qui marque l'oeuvre entière de Saer.
Deux jeunes gens déambulent et conversent le long de l'avenue centrale d'une ville de province argentine. Cette conversation reconstruit de façon mouvante et humoristique une fête d'anniversaire à laquelle aucun des protagonistes n'a assisté. Juan José Saer met en scène l'insaisissabilité du réel et de l'être, l'incertitude qui imprime tout récit, tout souvenir et toute tentative de connaissance du passé.
L'impossibilité narrative sous-tendue par l'intrigue centrale crée paradoxalement un récit ardent du destin individuel et collectif des humains, confirmé par l'évocation du futur qui les attend sous la dictature militaire des années 70.
Ironisant sur un discours philosophique et une perception mélancolique du monde qui caractérisent toute sa littérature, Juan José Saer réussit dans Glose une construction formelle d'une rigueur absolue, une sophistication inouïe de l'écriture dont se dégagent une émotion et un humour qui font de cet ouvrage une oeuvre maîtresse.
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GLOSE de JUAN JOSÉ SAER
On est le 23 octobre 1961, ou pas, octobre ou novembre, 60 ou 61,le 23 ou le 25, quelle importance? Angel Leto est descendu de l'autobus avec l'envie de marcher dans la rue St Martin ensoleillée, pas envie de retrouver son entresol obscur où il pratique la comptabilité. Pourquoi flâne t il au lieu d'aller travailler, peut-être parce que sa mère, ce matin en prenant le café lui a dit »lui qui a tant souffert ». Il n'a pas voulu investiguer en voyant Isabel, sa mère, il s'est dit »me sonde t elle ». Il lui donnerait volontiers la réponse s'il la connaissait, Leto hésite puis s'enferme dans le silence, oui, c'est sûrement pour cela qu'il est en train de marcher dans la rue St Martin, ou pas, comme sa mère poussée à prononcer des phrases mystérieuses. En chemin il croise le Mathématicien, tout bronzé, qui revient d'un voyage en Europe, il est à bicyclette, il lui égrène toutes les capitales qu'il a visitées, c'est un penseur, il a été de tous les groupes trotskistes vers 55, famille d'avocats. Quand Tomatis parle d'un auteur qu'il ne connaît pas, il achète ses oeuvres complètes et à la prochaine rencontre il est prêt à discuter.
On va suivre sur quelques kilomètres, un ou deux, la discussion de ces deux « amis »aussi dissemblables que possible mais qui ont en commun un problème, ils ont raté la fête d'une de leur connaissance, Washington Noriega et en avançant dans la rue ils vont « gloser ». Ils vont tenter de reconstituer ce moment raté au milieu de leurs propres pensées et de leurs préoccupations pratiques qui les feront dériver loin de cette soirée.
On retrouve dans ce livre les personnages favoris de Saer, Tomatis, Soldi, Pigeon ou Washington, tous artistes ou intellectuels, c'est un livre brillant, intelligent, Saer a une plume d'une grande finesse.
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Quelle drôle de lecture ! Deux amis se rencontrent en rue et s'entretiennent d'une soirée à laquelle ils n'ont pas assisté mais dont une tierce personne a parlé à l'un d'entre eux. Il ne se passe rien d'autre. Et pourtant quel livre ! Exercice de style ? Oui et non. Tout au long du livre, on ne ressent absolument pas qu'il ne se passe rien ou pas grand chose. J'ai été littéralement emportée par le récit des souvenirs de l'un et des impressions de l'autre. Véritablement étonnant ! Expérience à découvrir ! Une belle oeuvre sans conteste !
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
LES PREMIERS SEPT CENTS MÈTRES

C'est, si l'on veut, le mois d'octobre, octobre ou novembre, de mille neuf cent soixante ou mille neuf cent soixante et un, octobre peut-être, le quatorze ou le seize, ou le vingt-deux, ou le vingt trois peut-être, mettons le vingt-trois octobre mille neuf cent soixante et un-qu'est-ce que ça peut faire.
Leto-Angel Leto, n'est-ce pas ?-, Leto, disais-je, est descendu il y a quelques secondes, de l'autobus, au coin du boulevard, assez loin de l'endroit où il descend d'habitude, poussé par l'envie soudaine de marcher, de suivre à pied la rue San Martin, l'artère principale, et de se laisser envelopper par le matin ensoleillé au lieu d'aller s'enfermer dans l'entre-sol obscur dont il tient, depuis quelques mois, avec patience mais sans enthousiasme, les livres de comptabilité.
(Incipit)
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Le Mathématicien laisse persister un sourire indécis. Ses mocassins blancs semblent, de même que son bronzage, prématurés à Leto, mais il sait que le Mathématicien revient juste d’Europe courir les usines, les plages, les musées et les monuments avec la dernière promotion d’ingénieurs chimistes. Depuis qu’ils ont vu « La Dolce Vita », on peut plus les tenir, disait Tomatis la semaine précédente avec un dédain discret ; mais par ailleurs c’est Tomatis, selon ce que Leto a entendu dire par il ne sait plus qui, qui l’a surnommé le Mathématicien. Ce n’est pas un mauvais type, non, dit-il souvent, un peu snob tout au plus, mais, franchement, je ne sais pas quelle satisfaction malsaine il trouve aux sciences exactes. Tu as remarqué le ton qu’il prend pour te parler de la théorie de la relativité ? Déjà, de par sa taille, il a tendance à regarder le monde de haut. Mais après tout, comme je dis, c’est pas ma faute si en multipliant la masse d’un corps par le carré de la vitesse de la lumière on obtient l’énergie que donnerait la désintégration complète de ce corps ! Pendant quelques secondes, les deux jeunes gens, l’un bronzé, blond, grand, entièrement vêtu de blanc y compris les mocassins qu’il porte sans chaussettes, athlétique et massif, l’autre plutôt maigre, à lunettes, aux cheveux châtains abondants et bien peignés, dont on voit au premier coup d’œil que les vêtements sont de qualité moindre, demeurent silencieux à cinquante centimètres l’un de l’autre, sans froideur mais sans avoir non plus grand-chose à se dire, chacun plongé dans ses pensées comme dans un marécage intérieur qui contraste avec l’extérieur lumineux, et dont ils ne pourraient émerger que par un effort indescriptible, et où ils croient que l’autre ne risque pas de s’engluer ni jamais ne s’engluera, de par cette tendance à considérer ce qui nous est étranger à l’abri de nos impossibilités. Sans bien s’en rendre compte, Leto, qui, ne sachant que faire, porte la main à la poche de sa chemise pour en retirer ses cigarettes, sent qu’il est, pour quelque raison, exclu de beaucoup des mondes que le Mathématicien fréquente, que le Mathématicien est une espèce d’être solaire, appartenant à un système où tout est précis et lumineux tandis que lui, barbote dans une zone visqueuse et nocturne dont il peut rarement sortir, et cependant le Mathématicien, malgré sa tête élégante pleine de souvenirs récents et colorés de Vienne, d’Amsterdam, de Cannes, de Malaga et de Spoleto, regrette d’avoir été relégué dans les ténèbres extérieures pendant trois mois et que Leto, Tomatis, Barco, les frères Garay et les autres aient profité de son absence pour mener la grande vie. Enfin, et tout en se concentrant sur l’acte d’ouvrir son paquet de cigarettes de façon à ne pas être obligé de lever la tête, Leto murmure : Et alors, l’Europe ?
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C’est, comme nous le savons déjà, le matin : et bien que cela n’ait aucun sens de le dire, étant donné que c’est toujours la même fois, une fois de plus le soleil, de même que la terre, à ce qu’il semble, tourne, a donné l’illusion peu à peu de monter, depuis cette direction dont ont dit qu’elle est l’Est, dans l’étendue bleue que nous appelons ciel, et peu à peu, après l’aube, après l’aurore, il est parvenu assez haut, mettons à la moitié de son ascension, pour que, à cause de l’intensité de ce que nous appelons lumière, nous appelions l’état qui en résulte, le matin – un matin de printemps où, une fois de plus, bien que, comme nous le disions, ce soit toujours la même fois, la température est montée, les nuages se sont dissipés, et les arbres qui, pour quelque raison, avaient perdu auparavant leurs feuilles se sont mis à reverdir, à refleurir une fois de plus, bien que, nous le disions, ce soit toujours la même, d’équinoxe en solstice, l’unique Fois, en la même, n’est-ce pas ?
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Pendant quelques secondes, les deux jeunes gens, l’un bronzé, blond, grand, entièrement vêtu de blanc y compris les mocassins qu’il porte sans chaussettes, athlétique et massif, l’autre plutôt maigre, à lunettes, aux cheveux châtains abondants et bien peignés, dont on voit au premier coup d’œil que les vêtements sont de qualité moindre, demeurent silencieux à cinquante centimètres l’un de l’autre, sans froideur mais sans avoir non plus grand-chose à se dire, chacun plongé dans ses pensées comme dans un marécage intérieur qui contraste avec l’extérieur lumineux, et dont ils ne pourraient émerger que par un effort indescriptible, et où ils croient que l’autre ne risque pas de s’engluer ni jamais ne s’engluera, de par cette tendance à considérer ce qui nous est étranger à l’abri de nos impossibilités.
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C’est, comme nous le savons déjà, le matin : et bien que cela n’ait aucun sens de le dire, étant donné que c’est toujours la même fois, une fois de plus le soleil, de même que la terre, à ce qu’il semble, tourne, a donné l’illusion peu à peu de monter, depuis cette direction dont ont dit qu’elle est l’Est, dans l’étendue bleue que nous appelons ciel, et peu à peu, après l’aube, après l’aurore, il est parvenu assez haut, mettons à la moitié de son ascension, pour que, à cause de l’intensité de ce que nous appelons lumière, nous appelions l’état qui en résulte, le matin – un matin de printemps où, une fois de plus, bien que, comme nous le disions, ce soit toujours la même fois, la température est montée, les nuages se sont dissipés, et les arbres qui, pour quelque raison, avaient perdu auparavant leurs feuilles se sont mis à reverdir, à refleurir une fois de plus, bien que, nous le disions, ce soit toujours la même, d’équinoxe en solstice, l’unique Fois, en la même, n’est-ce pas ? comme je le disais, nous disons « une » car il nous semble qu’il y en a eu plusieurs, à cause des changements que nous croyons, nous qui donnons des noms, percevoir – un matin de printemps, lumineux, qui se préparait depuis trois ou quatre jours déjà, depuis les dernières pluies qui ont nettoyé, dans un ciel chaque fois plus tiède et plus transparent, les ultimes traces de l’hiver. Leto ne se sent ni bien ni mal ; il marche, insouciant, dans le matin, au centre d’un horizon matériel qui lui envoie, en ondes constantes, des bruits, des textures, des brillances, des odeurs. Il est plongé dans cet horizon et il en est, en même temps, le centre ; si, soudain, il allait ailleurs, ce centre changerait de place.
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