AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de aleatoire


Un pays de neige, un soir pour un train qui hésite entre Bretagne et Ile de France puis, vers Chartres peut-être, s'arrête dans la nuit...
A parcours irrésolu, livre d'heures ciselées, L'Ancêtre, viatique salvateur , révèle en l'intervalle suspendu, par l'au-delà de la vitre, une autre dimension qui dit le fragile équilibre du monde et du vivant dont nous sommes les obligés, un réel et son double, quelque part dans la recherche d'un temps perdu.
Qu'on en juge :

"L'année qui passait ramenait avec elle, d'un fond noir inconnu, comme la fin du jour la fièvre dans les entrailles du moribond, une foule de choses à demi oubliées, à demi enterrées, dont la persistance et même l'existence nous paraissent improbables mais qui, lorsqu'elles réapparaissent, nous démontrent, par leur présence péremptoire, qu'elles n'ont jamais cessé d'être la seule réalité de nos vies.(...)
Ce monde-là, ils le soignaient, le protégeaient, en essayant d'augmenter ou plutôt de maintenir sa réalité.. Si le mauvais temps ou le feu détruisait les huttes, si l'eau pourrissait les barques, si l'emploi constant des objets les usait ou s'ils se cassaient, c'était parce que l'envers insidieux, fait d'inexistence et de noir, qui est la vérité ultime des choses, abandonnait ses limites naturelles et se mettait à ronger le visible."

Proustien pour le moins, pensai-je ; cependant qu'à très petite vitesse, de ces réflexions, le train s'éloigna.
Commenter  J’apprécie          599



Ont apprécié cette critique (53)voir plus




{* *}