Dès qu'on prononce "ghetto de Varsovie",c'est toute l'atrocité de l'extermination des juifs qui nous saute au visage , un pan de l'histoire contemporaine qui n'honore ni les nazis, ni ceux qui, encore aujourd'hui , hélas, se réclament de ces bourreaux pour déverser leur haine et leurs menaces sur des populations dont le seul tort est ...d'exister. Aborder un tel roman n'est pas facile et nécessite une bonne dose de courage.Car, enfin, de quoi s'agit-il ? Et bien de déportations vers les terribles camps de la mort de toute une population, hommes, femmes, vieillards, enfants, sans exception.
Alors, dans ces conditions, la lutte des derniers habitants du ghetto n'en devient que plus légitime puisque la seule alternative sera la mort ou...la mort.Ce sont les 28 derniers jours de cette vaine lutte qui nous sont présentés. On va découvrir la vie quotidienne dans le ghetto, les trafics, les trahisons, l'entraide, tous les comportements humains qui se manifestent chez ceux qui vont mourir et le savent. Parmi tous ces personnages, Mira,16 ans dont le portrait et les actes nous séduiront, nous émouvront jusqu'aux larmes, nous interrogeront, nous étonneront, nous révolteront, manqueront parfois d'humanisme, montreront un égoïsme terrible, une soif de vengeance irraisonnée. Mira, une ado de 16 ans qui ne veut pas mourir et ignore encore ce qu'est la vraie vie, Mira, une ado bien trop tôt tombée du nid, personnage ambigu mais...tellement normal et attachant, personnage de 16 ans,c'est dire....
Je ne connais pas suffisamment les évènements pour dire s'ils sont historiquement fidèles mais j'ai ressenti beaucoup d'émotion en les lisant. Ce livre est bouleversant et nous amène à réfléchir sur la conduite des uns et des autres prisonniers du ghetto dans le contexte relaté. Et n'oublions pas de nous poser la question de savoir qui nous aurions été nous mêmes. Je sais , impossible à dire. Je partage ce point de vue , j'ai la chance de pouvoir le faire. Oui, mais eux, ils ne l'ont pas eue, cette possibilité de "botter en touche".Terrible instinct de survie qui anime tout un chacun.
Un livre qui , donc, interroge. Un bon livre, donc, pour réfléchir. Un livre pour la jeunesse ? Sans doute mais pour les moins jeunes aussi.
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Le problème avec un livre aussi incroyable c'est de le finir. Comment quitter La jeune Mira après une intimité si intense. Car c'est cela, David safier ( que je ne connaissais pas ) a su me faire partager la vie de son héroïne, pleurer pour elle, trembler pour elle . Bref, j'ai adoré, une réussite totale. Ce livre était posé depuis 3 ans chez moi, quelle honte !! Il faut le devorer , pas le lire au plus vite. Une écriture moderne, sans anachronisme de langage ou de mentalité. du tendre, du triste bien entendu le ghetto de Varsovie et sa fin.... Une merveille, le principal problème c'est que lire après lui !!
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Quelle sorte d'être humain veux-tu être ? Mira est une jeune fille de 16 ans, qui vit avec sa mère et sa petite soeur dans le ghetto de Varsovie. Elles tentent toutes les 3 de survivre : manger, dormir, s'instruire, rêver, aimer... Tout est un combat.
Mais quand elle croit avoir tout perdu, quand elle imagine que sa vie ne rime à rien, Mira va rencontrer des jeunes combattants, qui veulent simplement choisir leur mort. Elle se range à leurs côtés, et sa lutte prend une autre dimension. Mais qui est-elle vraiment ? Qui veut-elle devenir ? Jusqu'où est-elle prête à aller pour sa liberté et sa dignité ?
28 jours est le roman d'une jeunesse qui se bat contre son destin. Même si on croit toujours avoir tout lu, tout vu, tout ressenti sur cette partie sombre de notre Histoire, il est toujours bon de nous replonger aux côtés de ceux qui l'ont vécu et combattu. L'insurrection du ghetto de Varsovie est réelle. Elle a existé. Mira est un personnage de fiction mais elle est tellement présente, tellement fragile et forte à la fois, qu'on ne peut que la remercier de nous avoir touché.
Dans quel camp me serais-je située ? Qui aurais-je soutenu ? J'ose espérer que j'aurais été aux côtés de Mira, cette jeune fille qui n'a jamais rien demandé d'autre que de vivre...
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Presse de la cité pour le partage de ce magnifique roman !!
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Alors qu’il nous a toujours habitués à des romans cocasses, l’écrivain allemand David Safier, qui est descendant de déportés juifs, signe cette fois un livre particulièrement poignant.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Je nous voyais, Hannah, maman et moi, moissonnant les champs ensoleillés de l'Est. Les champs de blé devaient être très beaux. Bien plus que le ghetto.
L'idée de partir loin m'apaisa un peu;
C'est fou ce que l'espoir peut vite renaître.
Je me sentais tiraillée.
À part des gens comme Amos, personne ne croyait à l'anéantissement.
Parce que c'était plus facile à supporter si on n' y croyait pas?
Ou parce que c'était réellement une invention? enfermer des gens dans un camion, les étouffer avec les gaz d'échappement... même les Allemands ne pouvaient pas avoir le cerveau aussi malade.
En ce moment même, on devait déjà célébrer dans le ghetto des unions uniquement destinées à sauver des vies. L'amour n'avait plus rien à faire dans de tels mariages. À moins qu'il n'y joue au contraire un rôle essentiel ? Épouser quelqu'un pour lui sauver la vie, n'était-ce pas une forme suprême d'amour ?
Le vainqueur est celui qui a le moins peur. Voilà ce que j'avais compris. Voilà pourquoi les Allemands avaient gagné contre nous, les Juifs.
Jusqu'à présent.
Parce que, maintenant, nous n'avions plus peur.
Nous étions déjà morts.
Si jamais je m'étais demandé comment faisaient les rares Allemands qui nous considéraient encore un peu comme des êtres humains pour supporter cette boucherie, ce spectacle m'aurait donné la réponse : ils buvaient.
D'un commun accord, nous mentions à notre petite soeur pour qu'elle n'ait pas peur. Nous mentions comme les Allemands avec les Juifs. Ils nous mentaient pour nous rendre dociles comme des petits enfants.
Dans ma poche #6 | saison 2 | David Safier | Maudit karma