Leticia, jeune parisienne de 27 ans, issue d'un milieu social privilégié où la seule voie possible semble être la réussite carriériste,
écartelée entre son confort bourgeois et sa conscience sociale, remet totalement sa vie en question : elle démissionne d'un poste à responsabilité bien payé, dans une importante entreprise de cosmétique et se sépare de son conjoint qui faisait pourtant l'unanimité autour d'elle.
Caprice d'enfant gâté? Réelle prise de conscience ?
Plongé dans la vie intérieure de Leticia, ses pensées, ses interrogations, ses réflexions, le lecteur comprend que quelque chose de plus profond couve en Leticia et qu'un souvenir douloureux et enfoui est la clé pour la comprendre.
D'une écriture fluide, intelligente et pleine d'humour, l'auteur dresse, à travers son héroïne, le portrait d'une génération marquée par une conscience sociale et collective prégnante, une culpabilité très présente face aux injustices et inégalités sociales et aux enjeux actuels, une envie de donner du sens à sa vie.
La première partie, légère, a surtout vocation à nous présenter Leticia.
La seconde partie nous entraîne de Paris à Barritz, en passant par le Sénégal, à la rencontre des traumatismes enfouis (ne serait-ce pas cela Les
chemins bleus? Ceux qui nous conduisent aux traumatismes d'enfance profondément enfouis et qu'il faut affronter pour atteindre une vie intérieure apaisée?) La mémoire et le souvenir y tiennent une place prépondérante et le roman, dont le ton se fait plus sarcastique, gagne ici en profondeur. J'ai particulièrement aimé cette seconde partie que j'ai lu d'une traite !
Un premier roman prometteur, moins léger qu'il n'y parait au premier abord, que j'ai eu le plaisir de découvrir grâce à son auteur qui a gentiment accepté de me l'envoyer. Une lecture idéale en été.