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Jun'ichi Saga (Éditeur scientifique)Geneviève Navarre (Traducteur)
EAN : 9782877309530
362 pages
Editions Philippe Picquier (22/06/2007)
3.73/5   169 notes
Résumé :
L'histoire véridique d'Ijichi Eiji ou la vie d'un gangster japonais, d'un yakuza, telle qu'il la confia à son médecin avant de mourir, à la fin des années 1970. Chef de gang spécialisé dans les " affaires de jeu " à Tokyo, il raconte avec sincérité son apprentissage, son ascension sociale, ses amours, les tripots de jeu, les assassinats, ou bien comment il se coupa un doigt en signe de repentir. Il confesse coups de main, interrogatoires, prison, nous dévoile les co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Quand le Docteur Saga reçoit Eiji Ichiri dans son cabinet, il ne sait rien de cet homme qui vient en consultation pour la première fois. Mais son auscultation lui donne quelques indices. L'homme va mourir et il le sait. Ses tatouages et l'absence de ses deux auriculaires ne laissent aucun doute sur ses activités passées. C'est bien la première fois que le médecin est en présence d'un yakuza et cela attise sa curiosité. Sentant sa fin proche, Ichiri accepte de lui faire des confidences et lui raconte comment un jeune provincial d'à peine 15 ans, débarqué à Tokyo par amour, est devenu un chef de gang reconnu et respecté.

Eiji Ichiri est de ces hommes dont le parcours atypique ne peut que susciter l'intérêt. Quelle mine d'informations sur le monde secret des yakuzas ! le jeune Eiji commence sa carrière, dans les années 20, dans l'entreprise de charbon de son oncle où il surveille les jeux clandestins des dockers. Discret et débrouillard, il attire l'attention d'un yakuza qui le fait travailler sur un bateau qui transporte nuitamment les joueurs désireux d'éviter les contrôles de police. Mais il semble voué à un plus grand destin. le chef d'une grande ''famille'' le repère et il entre alors de plain-pied dans le milieu, à Asakusa, le quartier des jeux et des plaisirs de l'époque. Son ascension connaît alors des hauts et des bas, il a la confiance du grand patron et de ses hommes mais c'est aussi un séducteur prêt à tout pour les femmes. Outre son expérience personnelle, c'est bien une immersion chez les yakuzas que nous propose le vieil homme. Relations compliquées entre gangs rivaux ou amis, code de l'honneur, jeux clandestins, tripots, bookmakers, joueurs professionnels, solidarité à toute épreuve, passages par la case prison, maisons closes...c'est tout un monde et une époque qu'il évoque sans détours. Les temps ont changé bien sûr mais à son époque les yakuzas ne se mêlaient que des affaires de jeux, les meurtres étaient rares, ils ne touchaient pas à la drogue. Ils étaient discrets, aimables avec les commerçants du quartier, préoccupés seulement par la bonne marche de leurs tripots.
Un livre passionnant, plein de péripéties. Une vie racontée sans honte ni pudeur par un personnage haut en couleurs auquel on s'attache malgré soi. Tout yakuza qu'il est, Eiji est un homme comme les autres, loyal envers sa famille, travailleur acharné et capable de commettre des folies pour les beaux yeux d'une femme. Un coup de coeur.
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Ijichi Eiji est un vieil homme malade et se sachant condamné lorsqu'il revient sur sa vie et sa carrière parmi les yakuzas.
Fils de la débrouille du début du XXème siècle, il raconte ses débuts, très jeunes, comme charbonnier. Avant de commencer à travailler pour un "oyabun" du coin, un chef mafieux.

Outre l'aspect autobiographique, ce livre revient sur la société japonaise de la première moitié du XXème siècle par le prisme d'une catégorie particulière, celle des yakuzas. Mainmise sur les maisons de jeu, prostitution, alcool, etc, ceux-ci ont repris à leur compte certains codes issus du bushidô des samouraïs. Gare à celui qui trahit le groupe et son honneur.
Eiji sait de quoi il en retourne puisqu'il y a laissé un doigt... et s'en est bien sorti.

Ce livre se lit avec grand intérêt, tél un témoignage d'un Japon éloigné de notre contemporanéité. Même si les yakuzas existent toujours et ont souvent pignon sur rue. Ichiji Eiji met beaucoup de verve à raconter sa vie, n'ayant plus rien à perdre compte tenu de sa maladie incurable. Un ouvrage que je recommande à tout passionné du Japon.
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Mémoires d'un Yakuza... Mais du temps jadis devrait-on rajouter...

Oui, ce temps jadis est très très important à mon sens, si un lecteur ouvre ce livre en espérant apprendre, ou découvrir le yakuza de maintenant il va en être pour ses frais..
Parce que la première date donnée est 1923...

Pitch:
Donc nous avons Eiji Ijichi, un jeune de 15 ans qui part à Tokyo travailler chez son oncle un charbonnier, et qui de fil en aiguille va rencontrer le milieu, celui du jeu, et au fur et à mesure y faire sa place... mais ça commence dans les années 20...
et je pense qu'entres les années 1920 et les années 2000 y a comme qui dirait eu de grands changements de grandes bifurcations dans ce milieu (quoi que allez savoir)...

Un livre sociologique d'une époque je dirais plutôt... le témoignage d'une vie vécue, allant des amis, des amours des emmerdes et de ses découvertes....
Le témoignage d'une ville, des gens, des métiers, des coutumes et des règles...

Vachement intéressant de mon point de vue...

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A 73 ans, sentant sa fin prochaine, Ijichi Eiji se prend d'amitié pour le médecin qui vient soulager ses douleurs et commence à lui raconter sa vie, comment il est devenu yakuza.

Soir après soir, il explique à cette oreille attentive le fonctionnement de l'organisation principalement spécialisée dans la gestion des tripots où l'on joue aux dés, ses règles immuables, du moins telles qu'elles étaient en vigueur entre 1920 et 1980.

« Il y avait des règles précises pour pratiquement tout - de la façon dont on salue quelqu'un au-dessous ou au-dessus de soi, la façon de parler aux gens, la façon d'indiquer que vous les écoutez, tout. C'est un monde féodal, très différent de la vie ordinaire extérieure. Et ça va même jusqu'à influencer les relations que vous avez avec les femmes. »

Grand, fort, Eiji est recruté à 16 ans à cause de sa belle gueule par un yakuza et commence sa carrière tout au bas de l'échelle. A travers cette autobiographie, c'est toute la société nippone du XXème siècle qui se dévoile, loin des clichés des films américains ou hongkongais. Une société militarisée, où la police est présente partout, avec des conditions d'entrainement des jeunes recrues envoyées surveiller les régions les plus septentrionales - Corée, Mandchourie, confins avec la Russie – terrifiantes, les périodes d'incarcérations particulièrement dures.

Car si Eiji monte en grade dans l'organisation mafieuse, il court aussi de réels dangers et parfois se fait prendre. Il passe alors de longs mois en prison. Pendant ce temps, le gang lui garde sa paye au chaud … La vie d'un tel homme se résume à surveiller les jeux, les animer afin que les clients misent encore davantage même s'ils ont tout perdu, faire qu'ils passent un bon moment et reviennent – les Japonais sont fous de dés – prêter main forte à des gangs amis – se rendre utile aux chefs, boire du saké et profiter des femmes. Et survivre à des catastrophes comme le grand incendie qui détruisit Tokyo en 1926, réussir à se tirer vivant de défaite de 1945, reconstruire, recommencer en plus grand.

Eiji, né en 1906, est de la génération de mon père. Et ce qu'il raconte me donne l'impression de pénétrer à l'intérieur d'une estampe d'Hiroshige II, déambuler dans les quartiers de plaisirs … le rapport au sexe et aux jeux d'argent, à l'honneur et à la solidarité des japonais n'a rien à voir avec ce que nous ressentons en Occident sur ces sujets.

Ce récit véridique, très bien traduit, nous en donne la preuve.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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D'après sa bio Junichi Saga aurait le dessein de sauvegarder la mémoire populaire du Japon.
Il y parvient parfaitement avec ce récit qui couvre une bonne partie du siècle dernier.
Il nous permet une intrusion dans la société japonaise et, contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, pas seulement dans les milieux maffieux, loin s'en faut.

Traditions familiales, guerre et armée, relations conjugales, organisation du travail, tout est source d'intérêt et souvent d'étonnement.

Lecture passionnante, je reviendrai vers cet auteur.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La plupart des gens s'imaginent que les yakuzas sont des brutes, mais pour arriver en haut, il faut bien plus que du muscle et de la force. Autrement n'importe quel idiot pourrait y parvenir. Ce qui compte, c'est d'avoir les qualités qui font que les gars sous vos ordres sont loyaux, prêts à mourir pour vous si nécessaire.
C'est facile d'en parler comme ça, mais ce n'est pas si simple dans la pratique.
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Ce qui suit est une partie de ce qu'il m'a dit, tel qu'il me l'a dit. Mais maintenant que je me mets à la plume pour mettre tout cela par écrit, je regrette soudain de ne pas l'avoir questionné plus précisément sur toutes sortes de choses: mais il n'est plus là, et il est trop tard.
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- Tu sais je pouvais reconnaître tout de suite quel genre de nourriture les gens mangeaient , me dit-il. Dans une maison où on mangeait bien, la merde était différente - c'était plus riche, ça avait plus de corps. La couleur était différente, aussi. Ça se voyait tout de suite.
- Alors les riches et les pauvres chient pas pareil, hein ?
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Vous avez dû penser que comme j’étais assez connu dans le monde yakuza, j’aurai des histoires passionnantes à vous raconter. Mais vous savez, les yakuzas vivent dans l’ombre ; on n’est pas aussi tapageur que les gens l’imaginent.
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« Il y avait des règles précises pour pratiquement tout - de la façon dont on salue quelqu'un au-dessous ou au-dessus de soi, la façon de parler aux gens, la façon d'indiquer que vous les écoutez, tout. C'est un monde féodal, très différent de la vie ordinaire extérieure. Et ça va même jusqu'à influencer les relations que vous avez avec les femmes. »
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